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Origine : http://www.gilles-jobin.org/citations/?au=186
1. Dans le monde entier, l'école nuit à l'éducation
parce qu'on la considère comme seule capable de s'en charger.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 22, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
2. Le but qu'il faut poursuivre, qui est réalisable, c'est
d'assurer à tous des possibilités éducatives
égales. Confondre cet objectif et la scolarité obligatoire,
c'est confondre le salut et l'Église.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 27, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
3. Il faut protéger le citoyen contre l'impossibilité
éventuelle de trouver du travail par suite du jugement de
l'école à son égard, et par là on pourrait
le libérer de l'emprise psychologique de cette dernière.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 28, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
4. Ce que l'on a appris vous est souvent venu comme par aventure,
et ce que l'on a voulu consciemment apprendre n'a que peu de rapport
avec un programme d'enseignement.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 30, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
5. L'école est une institution fondée sur l'axiome
que l'éducation est le résultat d'un enseignement.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 56, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
6. Pourtant, apprendre est de toutes les activités humaines
celle qui requiert le moins l'intervention d'autrui et qui ne se
prête pas à la manipulation ; nous ne tenons pas notre
savoir, à proprement parler, de l'instruction imposée.
Ce serait bien plutôt l'effet d'une participation sans contrainte
d'un rapport avec un milieu qui ait un sens. La meilleure façon
d'apprendre, pour la plupart des êtres humains, c'est cet
accord avec les choses et les êtres, tandis que l'école
les force à confondre le développement de leur personnalité
et de leurs connaissances avec une planification d'ensemble qui
permet la manipulation de l'élève.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 71, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
7. De même que les affaires sont les affaires, l'entassement
sans fin de l'argent, de même la guerre est tuerie, accumulation
sans fin de cadavres.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 77, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
8. Tous les programmes scolaires visent à vous faire éprouver
une véritable fringale devant la table de l'enseignement
;mais si la faim peut vous conduire à absorber régulièrement
les nourritures proposées, vous fera-t-elle jamais connaître
la joie de goûter quelque chose pour votre satisfaction personnelle
?
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 77, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
9. Tout mouvement de libération de l'homme ne saurait plus
passer maintenant que par une déscolarisation.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 84, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
10. Nous sommes tous prisonniers du système scolaire, si
bien qu'une croyance superstitieuse nous aveugle, nous persuade
que le savoir n'a de valeur que s'il nous est imposé, puis
nous l'imposerons à d'autres - production et reproduction
du savoir.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 85, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
11. [...] l'instruction ne peut être qu'une activité
personnelle.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 88, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
12. Prisonnier de l'idéologie scolaire, l'être humain
renonce à la responsabilité de sa propre croissance
et, par cette abdication, l'école le conduit à une
sorte de suicide intellectuel.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 106, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
13. Tout homme doit savoir s'il veut la richesse matérielle
et posséder encore plus de choses, ou s'il entend être
libre de les utiliser. Il y a là deux manières de
concevoir et son emploi du temps et ses barèmes de production.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 108, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
14. Un véritable système éducatif devrait
se proposer trois objectifs. À tous ceux qui veulent apprendre,
il faut donner accès aux ressources existantes, et ce à
n'importe quelle époque de leur existence. Il faut ensuite
que ceux qui désirent partager leurs connaissances puissent
rencontrer toute autre personne qui souhaite les acquérir.
Enfin, il s'agit de permettre aux porteurs d'idées nouvelles,
à ceux qui veulent affronter l'opinion publique, de se faire
entendre.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 128, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
15. Dans les écoles, tout se passe comme s'il y avait un
secret dans chaque chose ; l'existence n'a de valeur que si l'on
déchiffre ces secrets, et pour les connaître on les
examinera dans un ordre donné, sous la tutelle d'enseignants
qualifiés, seuls capables de conduire à leur révélation.
Une fois que l'esprit est scolarisé, la seule vision qu'il
ait du monde, c'est une sorte d'entassement pyramidal de marchandises,
et pour pouvoir les manipuler, en bénéficier, il doit
apprendre progressivement l'inventaire et savoir lire les étiquettes
!
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 129, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
16. Ce n'est pas en faisant confiance aux vues d'un directeur d'école,
ou à celles d'un président de conseil d'administration,
ou bien à celles d'un éducateur professionnel, que
l'on pourra envisager la mise en place des nouvelles institutions
éducatives. Et il ne s'agit pas non plus de servir les intérêts
de telle ou telle classe. L'erreur, en fait, consiste à se
demander : " Que faut-il que quelqu'un apprenne ? " La
question serait plutôt : " Celui qui veut apprendre,
de quoi doit-il disposer, avec qui doit-il se trouver en rapport
? "
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 132, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
17. Un véritable système éducatif n'impose
rien à celui qui instruit, mais lui permet d'avoir accès
à ce dont il a besoin.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 132, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
18. [Les écoles] imposent à leurs élèves
de vivre dans un domaine artificiel, où les objets sont retirés
du milieu quotidien dans lequel ils ont leur sens véritable.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 135, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
19. L'enseignant, fier de ses manuels, défend jalousement
ce qu'il considère comme son équipement professionnel
indispensable, tandis que l'étudiant se prend à haïr
même le laboratoire qu'il définit bientôt comme
un lieu de travail scolaire.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 136, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
20. C'est en étiquetant toutes choses, en faisant d'elles
des outils éducatifs, que l'école leur fait perdre
leur vertu vivante.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 137, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
21. Utilisés au cours des périodes de loisir, ils
[les jeux] fournissent une occasion exceptionnelle de déceler
et de développer des talents inhabituels, tandis que le psychologue
scolaire se contente souvent de prendre ces possibilités
pour la manifestations d'un caractère antisocial, de tendances
dangereuses, voire d'un déséquilibre.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 138, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
22. [...] un exercice par lequel certains esprits se délient
devient une camisole de force pour d'autres.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 138, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
23. Lorsque l'on veut vraiment apprendre, à moins que l'on
ne souffre d'un handicap particulier, la seule aide nécessaire
est finalement de voir démontrer ce que l'on voudrait acquérir.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 149, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
24. [...] ceux qui sont capables de faire la démonstration
d'un savoir particulier seraient beaucoup plus nombreux si nous
faisions confiance à des êtres qui ne soient pas nécessairement
des enseignants de métier.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 149, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
25. Les diplômes représentent un obstacle à
la liberté de l'éducation, faisant du droit de partager
ses connaissances un privilège réservé aux
employés des écoles.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 151, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
26. Pour un bon joueur d'échecs, le plaisir n'est-il pas
de trouver un partenaire de sa force, et pour un novice de rencontrer
un autre débutant ?
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 154, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
27. Que celui qui est parvenu à la maîtrise de son
art renonce à se poser en modèle unique, en détenteur
des sources du savoir, et l'on croira plus volontiers à sa
sagesse.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 161, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
28. Qui dit pédagogie entend connaissance des aptitudes
à apprendre, des méthodes à suivre et des sources
d'information.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 162, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
29. Les administrateurs de l'enseignement ont le plus souvent comme
principale attribution de surveiller les enseignés et les
enseignants pour satisfaire d'autres administrateurs, d'autres conseils,
d'autres responsables divers.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 163, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
30. Nous devons d'abord bâtir une société,
où l'acte personnel retrouve une valeur plus grande que la
fabrication des choses et la manipulation des êtres.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 167, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
31. Si les écoles cessaient d'être obligatoires, quels
élèves resterait-il au professeur qui fonde tout son
enseignement sur l'autorité qu'il exerce ?
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 169, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
32. La disparition de l'école pourrait conduire au triomphe
du pédagogue, à qui l'on donnerait mandat d'agir en
dehors de l'école sur la société tout entière.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 169, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
33. Espérer, c'est attendre d'une personne qu'elle nous
fasse un don. Avoir des espérances, au contraire, nous fait
attendre notre satisfaction d'un processus prévisible qui
produira ce que nous avons le droit de demander.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 173, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
34. L'armée fournit un exemple évident de l'absurdité
des institutions modernes. Comment pourrait-elle défendre
la liberté, la civilisation, la vie, sinon en les annihilant
?
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 179, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
35. L'homme est maintenant le jouet des savants, des ingénieurs
et des planificateurs.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 181, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
36. L'école est l'agence de publicité qui nous fait
croire que nous avons besoin de la société telle qu'elle
est.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 185, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
37. [...] l'enseignement obligatoire semble miner la volonté
personnelle d'apprendre.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 189, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
38. Tous les établissements d'enseignement prétendent
"former des hommes" à une tâche d'amélioration
du futur, mais ne leur permettent pas de l'accomplir avant qu'ils
n'aient acquis une solide tolérance face aux manières
de vivre des aînés.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 202, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
39. Déscolariser la société veut dire, avant
tout, refuser le statut professionnel à ce métier
[l'enseignement] qui, par ordre d'ancienneté, vient juste
après le plus vieux métier du monde.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 212, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
40. Quand apprenons-nous généralement ? Quand nous
faisons ce qui nous intéresse.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 212, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
41. [...] la technologie pourrait fournir à chaque homme
la possibilité de mieux comprendre son milieu, de le façonner
de ses propres mains, de communiquer mieux que par le passé.
Cette utilisation de la technologie, à rebours des tendances
actuelles, constitue la véritable alternative au problème
de l'éducation.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 213, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
42. Pour qu'un homme puisse grandir, ce dont il a besoin c'est
du libre accès aux choses, aux lieux, aux méthodes,
aux événements, aux documents. Il a besoin de voir,
de toucher, de manipuler, je dirais volontiers de saisir tout ce
qui l'entoure dans un milieu qui ne soit pas dépourvu de
sens.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 213, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
43. Toutes les professions détiennent le pouvoir de chasser
les personnes non autorisées de leur domaine et il en va
de même des institutions et des nations.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 214, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
44. Il faut un temps relativement court à l'homme motivé
pour acquérir une compétence qu'il veut utiliser ;
ce que nous avons tendance à oublier dans une société
où les enseignants monopolisent la possibilité d'accession
à n'importe quelle activité et détiennent le
pouvoir d'accuser de charlatanisme tous ceux qui ne se soumettent
pas.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 215, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
45. Déscolariser la structure sociale et culturelle exige
l'utilisation de la technologie pour rendre possible une politique
de participation.
(Une société sans école, trad. Gérard
Durand, p. 220, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117)
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