|
Rencontre de Soutien aux ’’Internautes de Zarzis’’
Incarcérés depuis plus de deux ans cette année,
ils ont été condamnés en Tunisie à treize
ans d’emprisonnement sans aucune preuve et torturés
durant leurs interrogatoires et détention.
Mélodies Contre l’Oubli Mots parlés, chantés,
dansés ...
Vendredi 25 Mars 2005 19h30 Bourse du Travail de Saint-Denis
M° Saint-Denis-Porte de Paris (Ligne 13)
Pour toute information complémentaire sur la soirée
: http:www.zarzis.org
e-mail : contact at zarzis.org
Comité pour la Libération des Internautes de Zarzis,
Teresa Chopin : 06 18 81 93 21
Cette rencontre sera aussi l'occasion d'un hommage à Zouhair
Yayaoui.
I N F O Z O N E
Tunisie : Le drame des internautes de Zarzis (afrik.com)
9-03-2005 Des internautes tunisiens accusés d’être
des terroristes
mercredi 9 mars 2005, par Hélène Bailly
Les « Internautes de Zarzis » croupissent actuellement
dans les prisons tunisiennes. Leur seul tort est peut-être
d’avoir surfé sur le Net. Tragique destin pour les
ressortissants d’un pays qui accueillera, en novembre prochain,
le Sommet mondial sur la société de l’information.
Les internautes de Zarzis (sud de la Tunisie) sont aujourd’hui
tristement célèbres, surtout à l’approche
du Sommet mondial sur la société de l’information
(SMSI) en Tunisie. Un pays où les droits de l’Homme
sont régulièrement bafoués. Hamza Mahroug (23
ans), Omar Chlendi (23 ans), Omar Rached (23 ans), Abdelghaffar
Guiza (23 ans), Aymen Mecharek (23 ans), ayant la double nationalité
allemande et tunisienne et Ridha Hadj Brahim (39 ans) ont été
condamnés en appel, en décembre dernier à 13
ans de prison. Ils sont actuellement incarcérés à
Tunis.
Pour son plus grand malheur, Ridha Hadj Brahim, professeur de son
état, a été l’enseignant de deux des
accusés de Zarzis. On l’accuse, entre autres, d’avoir
abreuvé ses anciens élèves de mauvais conseils.
Ayoub Sfaxi (22 ans), qui a obtenu le statut de réfugié
politique en France et Tahar Gmir (21 ans), citoyen suédois
et tunisien résidant en Suède, considéré
comme le chef de la bande, ont écopé, eux d’une
peine de prison de 26 ans prononcée par contumace. Abderrazak
Bourguiba (20 ans), celui qui serait le cerveau tunisien du groupe,
a été condamné, quant à lui, en appel
à 24 mois de prison par un tribunal pour mineurs. Les neufs
de Zarzis sont accusés d’avoir fomenté des attentats
terroristes en utilisant le Net comme moyen de communication.
Torturés et détenus dans des conditions « lamentables
» Pour Térésa Chopin, mère d’Omar
Chlendi, qui ne cesse d’alerter l’opinion publique sur
le sort de ces détenus tunisiens, ce sont des boucs émissaires.
« C’est arrivé au moment des attentats de Djerba
et on a trouvé comme coupables les gamins d’à
côté dont le seul crime en définitive a été
de s’envoyer des mails et de se rencontrer sur Internet. Comme
le disait Maître Abou, ce sont des procès fabriqués
par les autorités tunisiennes pour faire l’exemple
». Les accusations proférées à l’encontre
des jeunes de Zarzis sont sans fondement selon leurs avocats dont
font partie Radhia Nasraoui ou encore Mohammed Abou (actuellement
emprisonné) puisqu’elles n’ont pu être
corroborées par les preuves apportées lors du procès.
Un dossier vide si ce n’est quelques documents téléchargés
sur la toile et des aveux obtenus sous la torture. Car les Internautes
de Zarzis ont été maltraités et continuent
de l’être.
« Mon fils a été arrêté au domicile
de son père à Zarzis (février 2003, comme la
plupart de ses co-accusés, ndlr). Avec ses co-détenus,
ils ont été mis au secret pendant 18 jours pendant
lesquels, ils ont été torturés, explique Térésa
chopin. Guiza a été attaché comme un poulet
rôti et on l’a mis dans une baignoire d’eau froide.
C’est certainement ainsi qu’il a attrapé la tuberculose.
Il a obtenu un traitement pendant 6 mois qu’il n’a pas
pu terminer parce qu’on le lui a retiré. Il est donc
constamment en isolement parce qu’il est contagieux. Pendant
le procès, il n’a pas arrêté de parler
parce que disait-il, il n’avait plus rien à perdre
puisque condamné par sa maladie. Ils sont détenus
dans des conditions lamentables avec une absence totale d’hygiène.
Mon fils a la galle depuis quelques mois. Tous ses ongles de pieds
sont désincarnés, il suffirait d’un pansement
auquel il n’aura bien évidemment pas droit puisqu’ils
ne reçoivent aucun soin. Dans une lettre qui a écrite
fin 2004, il réclamait un bidon pour centraliser l’eau.
Il n’en n’ont pas assez à boire et a fortiori
pour se laver. Et on ne leur distribue pas de savon ».
Le sommet qui changera peut-être les choses...
Pessimiste, le seul espoir de Térèsa Chopin est la
grâce présidentielle. « Rien n’empêchera
la Tunisie d’accueillir le SMSI, mais on ne condamne pas des
innocents. Il faut que la loi tunisienne soit respectée,
une loi qui n’a pas été appliquée pendant
ce procès. Il faut tout simplement que les droits de l’Homme
soient respectés. Ces enfants ont besoin d’une vraie
justice. Il faut que le procès soit révisé
et qu’on admette l’innocence des internautes de Zarzis
», plaide la mère de Chlendi. Car autrement, la situation
est pour elle sans issue. Son enfant a d’ailleurs tenté,
en décembre dernier, de se suicider. Il ne supporte pas sa
détention et son avenir lui semble définitivement
compromis. Ce que confirme sa mère, « il faut voir
la réalité des choses. Toute personne qui a fait de
la prison en Tunisie est exclue du tissu social surtout des jeunes
condamnés pour terrorisme. Ils n’ont plus droit à
rien. A leur sortie, ils ne pourront même pas s’inscrire
à l’université. Et effectivement dans ces conditions,
autant mourir maintenant ».
Et Madame Chopin de conclure : « je veux seulement qu’on
comprenne que je suis une maman et mon gamin compte sur moi ».
Son combat, et celui de tous ceux qui soutiennent les internautes
de Zarzis, devient crucial à l’approche du SMSI, car
il a des allures de dernière chance pour ces jeunes dont
la Tunisie a choisi, encore une fois, de faire des victimes mais,
cette fois-ci, de la société de l’information.
C’est là tout le paradoxe tunisien, d’autant
plus que l’infratructure de ce pays en matière de nouvelles
technologies est l’une des plus performantes en Afrique. Tout
comme le flicage virtuel, certes, mais bien réel au quotidien.
D’autres internautes, ceux d’Ariana et du Bardo ont
été arrêtés depuis. A force, les internautes
tunisiens sont des surdoués de la piraterie. Tous les moyens
sont bons pour accéder aux sites bloqués et aux autoroutes
de l’information.
|