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IMAGE ET PLACE DE LA FEMME DANS LA SOCIETE
Un dossier réalisé dans un lycée en Alsace


Les élèves de la classe de première ES1 du lycée Koeberlé de Sélestat dans le Bas-Rhin ont choisi de travailler sur ce thème cette année. Evidemment tous les aspects n’ont pas été abordés, c’est pour cela que nous espérons que d’autres classes qui les auraient déjà analysés contribuent à alimenter ce site et éventuellement nous proposent des documents, leurs travaux, leurs critiques …
Pour nous contacter : Koebses@reda.net
Nous aurions aimé avoir des échanges avec des classes d’autres lycées, mais aussi avec des lycées étrangers. Les professeurs d’anglais et d’allemand pourraient nous aider.
Ont été vus les sous – thèmes suivants :


La femme dans la peinture

Par Aurélie GRASSLER, Sandra LINDER et Caroline ULRICH

La femme a souvent été le sujet de prédilection des peintres, des sculpteurs …mais alors que le sujet n'a pas changé, l'image de la femme, elle, a évolué.
Au temps du paléolithique la femme est essentiellement représentée dans le rôle de la mère, porteuse de vie. Dans l'art oriental, grec ou égyptien, elle incarne la beauté. Au XIIe et XIIe siècle, l'aspect religieux devient très fort, la femme représente le plus souvent la Vierge Marie. A partir du XVIe siècle, l'aspect religieux est progressivement oublié, on retrouve alors la femme objet de désir .
Il faut dire que la représentation de la femme a le plus souvent été le fait des hommes, tant du point de vue des exécutants que des demandeurs.

I. Le paléolithique


De l'époque du paléolithique il ne reste essentiellement que des sculptures ayant mieux résisté au temps que les peintures. Le corps de la femme est nu, très géométrique, ses formes sont généreuses et ses traits ne sont pas vraiment approfondis. Le corps est disproportionné, la poitrine et le ventre sont proéminents, les cuisses épaisses et la tête petite avec des yeux dit "en amande".
A cette époque, la corps de la femme est lourd car elle est avant tout la Mère. On peut supposer que les conditions de vie rendaient particulièrement nécessaire et difficile la reproduction des groupements humains.


0 L’art antique


Dans l’art antique, le nu domine. Les figures mythologiques sont souvent des femmes qui, la plupart du temps incarnent l’idéal de la beauté telle Aphrodite qui n’est autre qu’une transposition de la déesse Astarté, déesse de l’amour, des énergies vitales fertilisantes et fécondantes de la mer. Les Grecs la vénèrent particulièrement à Chypre où ils placeront son lieu de naissance. Le premier temple dressé en Grèce en son honneur est sur l’île de Cythère d’où elle rayonne sur tout le continent. Bien que l’origine du mot Aphrodite soit discutée, il est probable que ce soit une déformation d’Astarté et qu’ainsi la déesse ait conservé son nom asiatique comme Apollon. Mais l’élément central de cette figure grecque est son pouvoir de séduction. Divinité de l’amour, elle est à la fois celle qui peut conduire aux pires folies et celle à qui l’on doit les “douces œuvres du mariage”. L’ambiguïté d’Aphrodite peut aussi bien protéger l’union conjugale et veiller sur le bonheur des époux que devenir l’autre et le contraire des valeurs civiques et matrimoniales. Elle s’avère alors représenter le désordre érotique et la séduction pleine de parfums.


1 XIIe et XIIIe siècle

Progressivement le nu est refoulé, l’image de la femme est le fait des moines qui, dès lors, construisent une image de vierge. La femme n’apparaît plus guère que comme la Mère de Jésus. Les premières figures de la Vierge la présente en Orante (qui prie ) puis portant l’enfant Jésus. Elle est autant représentée en peinture qu’en sculpture et son expression varie selon les époques et les artistes.

2 A partir du XVIe siècle

A partir du XVe siècle l’aspect religieux est progressivement délaissé, dans la peinture primitive flamande notamment. Dès la Renaissance, le nu devient un genre à part entière au même titre que la nature morte ou le paysage. Par la suite, la femme sera de plus en plus représentée dans ses tâches quotidiennes ainsi que dans ses loisirs,. On voit la femme qui lit, qui se promène, qui repasse, qui se lave ou qui travaille. On montre la montre naturelle dans sa vie de tous le jours.

Degas ne représente pas uniquement les ballerines dans des positions gracieuses, mais les surprend aussi dans les coulisses entrain de se coiffer, d’ajuster leurs chaussons en les observant à la fois avec réalisme et avec distance. De façon identique, il observa les femmes à leur toilette. Curieusement, Degas ne s’est pas intéressé à la phase de l’embellissement mais à l’étape durant laquelle le spectateur a l’image d’une femme totalement démystifiée et exempte de tout érotisme. Cette technique est donc en complet décalage avec le nu académique. Degas surprend depuis tous les angles l’abandon de leur corps, très loin de toute idée de plaire. Ces figures féminines n’apparaissent donc pas comme des objets de désir.

Au XVIe siècle, Titien peint la ‘Vénus d’Urbino’ qui a été reproduite au XIXe siècle par Manet. En effet, Manet a reproduit presque exactement l’image de l’Italien : dans une chambre, une jeune femme nue est allongée sur un lit, son bras droit appuyé sur un coussin forme un angle et sa main gauche vient dissimuler son sexe. Olympia, comme Vénus, a les jambes croisées et le regard tourné vers le spectateur. Mais il y a plus, tandis que les coffres de mariage que rangent les servantes à l’arrière plan de la “ Vénus d’Urbino ” évoquent la situation de la jeune épouse, renforcés par la présence d’un petit chien endormi a ses pieds, symbole traditionnelle de la fidélité domestique, le bouquet de fleurs que la servante noire apporte à Olympia est une allusion claire à l’existence d’un admirateur. par ailleurs, et ceci est fondamental, alors que la Vénus de Titien offre l’image d’une passivité douce et soumise, l’Olympia de Manet la tête droite et le regard imperturbable paraît affirmer avec aplomb que son corps jeune est resplendissant ignore la morale hypocrite de la bourgeoisie triomphante.. Olympia parlait très explicitement au spectateur, son univers fermé lui est interdit ce qui évite de l’irriter et de le mettre mal à l’aise . Parallèlement, elle permettait à Manet de procéder à la destruction du chef d’œuvre du Titien et de procèder ici à une réévaluation critique de son grand aîné. Son attitude lucide face au nu académique sous le couvert de scène mythologique ne fut pas comprise. L’Olympie lors de son exposition en 1863 a entraîné l’un des scandales les plus retentissants qu’ait connu le milieu artistique au XIXe siècle.

Bibliographie :

* Joan SUREDA, Histoire universelle de l’art, Préhistoire, Egypte, Proche Orient, éditions Larousse, 1990
* Jean-Paul BOUILLON, Paul Louis RINVY, Antoine BAUDIN, L’art du XX siècle (1900-1939), Editions Citadelle et Mazenod, 1996
* Encyclopédie Universalis, 1995



La Femme dans les contes

par Géraldine RAY et Fanny KOHLER



Nous avons choisi de traiter cet aspect de l’image de la femme parce que même si de moins en moins de contes traditionnels sont racontés aux enfants, les plus connus hantent notre imaginaire collectif soit qu’ils aient été revus par Walt Disney, soit que les parents aient lu les textes de Bettelheim. L’idée nous a été suggérée par le texte de Belotti.
La représentation des femmes dans ces histoires est souvent caractérisée par le bien ou le mal. Leur personnalité n’adopte qu’une seule de ces caractéristiques ce qui permet à l’enfant de différencier sans difficulté le bien du mal et de s’identifier à la bonne personne.
On peut tout d’abord constater que les liens du sang sont très importants dans les contes :
* La mère (qui souvent ne vit pas longtemps) est généralement une bonne mère qui ne veut que le bien de ses enfants. Aujourd’hui cette image survit toujours, d’ailleurs une mauvaise mère est plus sévèrement punie qu’un mauvais père, tant l’idée de mère semble relever de l’ordre de la nature et ce malgré le livre de Badinter qui posait la question de l’instinct maternel. Quant à l’héroïne, elle est toujours belle, gentille et obéissante. Voilà les qualités attendues des filles.
* Les belles-mères ainsi que les demi-sœurs qui, par définition, n’ont aucun lien de sang avec l’héroïne sont cruelles, méchantes et jalouses de la beauté et de la gentillesse de leur belle fille ou de leur demi-soeur (Cendrillon, Blanche-Neige …) dont elles veulent se débarrasser. Ainsi les contes paraissent bien comme les garants de la morale traditionnelle. D’une part, la seule véritable famille est basée sur les liens de sang, d’autre part la femme est belle mais pas très intelligente. Blanche-Neige, est incapable de faire face au danger, elle n’écoute que son bon cœur qui, d’ailleurs n’est pas toujours de très bon conseil. Ou alors, la femme met son intelligence au service du mal. La conclusion s’impose : l’intelligence est nuisible aux femmes.
* Dans le cas des mères qui abandonnent leurs enfants et qui pourraient paraître cruelles, elles ne sont pas présentées comme telles. Elles ne caractérisent pas le mal car on peut supposer que c’est la société qui rend méchant. Elle contraint en quelque sorte les parents à abandonner leurs enfants car voir mourir ses propres enfants est insupportable. Bien évidemment il faut replacer les événements dans le contexte de l’époque car aujourd’hui cette situation est difficilement imaginable.(le Petit Poucet, Hansel et Gretel…)

Enfin nous pouvons constater que la beauté des femmes peut caractériser le bien mais aussi le mal : l’héroïne est toujours belle. En revanche la beauté des belles-mères, qui sont constamment méchantes, n’est qu’apparence. Elles trompent le lecteur car à l’extérieur elles sont belles mais à l’intérieur elles sont laides. Cette laideur devient apparente à travers leur caractère ou encore à travers leur physique lorsque, dans le cas des sorcières, elles se métamorphosent. En ce qui concerne la laideur physique, elle représente constamment le mal (les demi-sœurs et tous les personnages ennemis).

L’héroïne, comme nous l’avons vu, est toujours gentille mais dans la plupart des cas elle est très naïve, manque bien souvent de courage, pleure beaucoup L’étude de “ Barbe-Bleue ” est un cas intéressant. Ici, elle est attirée par la richesse de Barbe-Bleue bien que celui ci soit laid. Elle ne voit pas le reste de la personne : un monstre sanguinaire. “ Une femme est par nature curieuse et désobéissante et court elle-même à sa perte ”, tel était l’état d’esprit banal au 17e s. Mais néanmoins, l’épouse manifeste quelque intelligence : elle réclame dix fois un délai pour prier, le temps que ses frères arrivent pour la délivrer, ce qui montre que dans les contes (Blanche-Neige, Cendrillon,…) la femme est dépendante des hommes, autrement dit : “Votre sexe( les femmes) n’est là que pour la dépendance, du coté de la barbe est la toute puissance ”(Citation de Molière dans “ L’école des Femmes ”).

Cette étude permet de dégager le fait que les contes pour enfants accordent aux femmes une connotation bien plus négative que positive. Selon Belotti c’est le cas de 80% d’entre eux. Cependant, nous pouvons relever le fait que les héroïnes sont fort nombreuses et que les parents lisent ou racontent ces histoires indifféremment aux garçons et aux filles. Malgré l’image négative qu’elles donnent de la femme, cette dernière n’est pas ignorée et y occupe souvent l’espace le plus important.

Venons-en maintenant à quelque chose de plus actuel mais qui s’intéresse toujours à l’image de la femme.

Biliographie :

Elena Gianini Belotti, Du côté des petites filles, Editions des femmes, 1973


La femme dans la publicité

Par Anne KOENIG, Myriam LOHNER et Audrey LOOS


I. La femme, dominée dans la publicité.

0 Pourquoi la femme est dominée dans la publicité ?

La plupart des publicités montrent une femme dominée par les hommes. Elle apparaît dans de nombreuses publicités, comme un objet ou pire comme un monstre, une personne anormale, différente des représentants du sexe dominant. Pourquoi ?
Le plus souvent, les publicités résultent d’études de marchés, de sondages, de statistiques, d’études scientifiques. Or curieusement, l’image qui ressort de ces études est celle d’une femme dominée, de stéréotypes éculés. Nous pouvons penser que les questions posées, la nature des sondages n’y sont pas étrangers (cf l’étude de Champagne sur les enquêtes). En effet, l’image qui est véhiculée ne peut s‘appliquer qu’à un groupe minoritaire. Même si les publicistes font croire à des études de psychologues, de sociologues et de statisticiens pour faire admettre l’image véhiculée par la publicité, pour lui donner un vernis scientifique, les femmes ne se reconnaissent pas dans ces publicités.
Elles sont perdues sous l’image d’un stéréotype diffusé en masse par les médias, car on leur invente une manière d’agir, de penser, de sentir, qui n’est pas la leur. En effet, la publicité reproduit et transmet généralement des modèles féminins en accord avec la consommation : elle maintient les stéréotypes de la femme-objet, de la mère, de l’épouse, belle, séductrice, cuisinière irréprochable. La femme moderne est une femme active, elle ne reste plus à la maison pour s’occuper du ménage, elle travaille et donc elle ne peut plus s’identifier à ces publicités, elle ne se reconnaît pas non plus dans ces super femmes capables de mener de front une vie professionnelle, amoureuse, de mère …


1 Comment la femme est-elle dominée dans la publicité?


Les procédés de filmage viennent au secours de ces discours. Ces moyens dévalorisent l’image de la femme aussi bien dans la publicité parue dans la presse que celle présente à la télévision. La femme est souvent filmée en plongée, en profondeur ce qui a pour effet de la faire paraître plus petite, à une hauteur inférieure à celle des hommes et permet d’insister ainsi sur un manque d’autorité. Les femmes sont deux fois plus souvent filmées de cette manière que leurs homologues masculins.
La publicité télévisée est basée sur de nombreuses inégalités structurelles, par exemple le temps pendant lequel les femmes et les hommes apparaissent à l’écran , les femmes y occupent moins de place. Aussi ont-elles moins de possibilités d’affirmer leur identité. La femme, dans la presse, est aussi représentée d’une manière particulière : il faut qu’elle soit belle sans paraître trop intelligente. Ainsi, les différents magazines n’utilisent que l’image de la femme “ parfaite ” par son apparence physique en attirant l’attention des femmes qui désirent ressembler à ces “ patrons ” pour au bout du compte, plaire aux hommes. De plus, dans certaines publicités, la femme est prise dans un jeu d’exclusion/inclusion qui est déterminé par un point de vue qui ne provient pas d’elle, mais celui des hommes

2 Etude d’une publicité.

L’étude de la publicité du parfum d’Yves St Laurent : “ Baby Doll ” va montrer de façon concrète l’utilisation de la femme en tant qu’objet. On y retrouve tout à fait le stéréotype de la femme dominée par l’homme, qui n’est qu’un jouet pour lui. En effet, cette femme aux couleurs rose fuchsia est une femme-enfant.
Ici les femmes apparaissent sans personnalité ; on a l’impression que sans l’homme elle est incapable de construire sa vie. Ce phénomène est renforcé par la photo elle-même. En effet, cette femme ne regarde pas l’objectif, elle fixe le sol : cette prise de vue lui confère une place de dominée et révèle en même temps un manque de respect vis-à-vis de la femme.
De plus, rabaisser la femme en petite fille, à travers la gamme de couleurs roses utilisée pour le parfum, le maquillage, les habits et même pour faire ressortir la marque du produit, redonne à l’homme sa supériorité. Les femmes, par contre, ne se reconnaissent pas à travers cette publicité. En effet, la femme n’est autre qu’une célébrité : Laetitia Casta, qui représente pour beaucoup d’hommes la beauté idéale. (Mais peu de femmes sont proches de cette image parfaite).
Ainsi la femme, pour plaire aux hommes, devrait chercher à se rapprocher le plus possible de cet idéal. De ce fait, la consommation du produit devient nécessaire afin d’atteindre ce but.

I. La Femme prend sa revanche publicitaire.

A. L’évolution de la place de la femme dans la publicité.

De plus en plus, la publicité essaie de se détacher des stéréotypes traditionnels et de s’inspirer de l’évolution du rôle de la femme dans la société.
Normalement, la publicité sur-représente la femme en famille/couple, lui attribuant ainsi le double rôle de mère et d’épouse, lieu commun traditionnel. Or certains publicitaires, s’inspirant de l’évolution sociétale créent de nouvelles campagnes publicitaires à l’image de la femme d’aujourd’hui : indépendante, élevant ses enfants seule parfois, femme active
Ainsi, l’image de la femme dans la publicité évolue, pour aller à la rencontre de l’image de la femme d’aujourd’hui, l’incitant à devenir une consommatrice de masse des produits. Certes, les publicités s’éloignent de la norme publicitaire, car elles ne représentent plus des femmes dociles, soumises et stéréotypées, mais elles profitent aux entreprises qui retrouvent des consommatrices de masse qui peuvent enfin se reconnaître à travers les campagnes publicitaires.


B. La revanche de la femme à travers l’homme-objet.

En outre, depuis quelques temps, la femme, jusque là dominée dans la publicité et réduite à des stéréotypes traditionnels, prend sa revanche.
En effet, depuis l’entrée en force en France du “ Girl Power ”, mis en scène en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, de nouvelles campagnes publicitaires agressives et provocatrices font leur apparition. Ainsi, la femme change de rôle, après avoir été dominée par les hommes, c’est à son tour de dominer. L’homme devient un objet que l’on casse que l’on manipule. Il est réduit à l’état de jouet miniature et par la suite d’homme à tout faire au service de l’intimité féminine (exemple : les publicités de Kookaï).
Par ailleurs, certains publicitaires représentent l’homme dans une situation de souffrance physique : lui qui dominait la femme par sa force physique, souffre. Ainsi chez Louis Vuitton, la femme plante un talon aiguille dans une main masculine, marche sur des têtes d’hommes, masse d’un talon agressif le dos d’un homme paillasson. A travers ces publicités Vuitton essaie de faire passer la complexité de la relation homme- femme et surtout de toucher de nouvelles clientes.
Ainsi à travers de nombreuses publicités, la femme délaisse sa place de femme docile, dominée par les hommes comme un jouet , un monstre.

C. Etude d’une publicité.

Cette évolution donne une nouvelle place aux femmes dans la publicité. Comme on peut le voir dans la campagne de Kookaï , la femme devient dominatrice et joue avec l’homme comme avec un objet ; il n’y a plus d’adolescentes pimbêches. Chez Kookaï, la clientèle a vieilli, il faut donc désormais relancer dans un nouveau style : les hommes sont des esclaves au service de la femme, ils sont sans défense. Cet acharnement à renverser la situation est clairement exprimé à travers cette publicité. L’homme devient l’homme-coton, qui sert à poser du vernis à ongle. Ils sont écrasés entre les orteils de la femme, ils essaient de se débattre, s’aident de leurs mains mais n’y arrivent pas : la femme est en situation de force, elle domine. Les femmes s’amusent avec des hommes sans défense, qu’elles peuvent dominer de la même façon qu’ils le faisaient auparavant.
On s’éloigne donc des normes de la publicité traditionnelle En effet, pour attirer plus deconsommatrices, Kookaï a développé l’image de la femme fatale, dominatrice, qui détient le pouvoir dans le couple et c’est cela que sont supposées rechercher les femmes modernes .
Cependant, Kookai ne montre pas toujours cette montée du “ Girl Power ”.En effet, une autre publicité de Kookai présente une femme en petite culotte qui manifestement jouit et un tout petit homme posé sur sa langue. Ainsi, ce tout petit homme réussit à al faire jouir, existe-t-il réellement un “Girl Power ” ?
De plus, les mouvements féministes sont très critiques vis-à-vis de ces publicités parce que peu d’entre eux revendiquent ce type de revanche.

Bibliographie :
* Le site www.fln.edu/wif/monstres/mla.htlm.
* Le Monde du Jeudi 16 Septembre 1999
* BT2 numéro 232.


Les femmes et la mode

Par Aurélie DILLENSEGER, Caroline EHRART,Christine HERZOG, Marie GAUTIER


La façon de s’habiller semble moins que par le passé être un signe extérieur de richesse ou un moyen de donner aux autres une certaine image de soi. Elle participe de la recherche de sa propre identité. On observe depuis quelques années un retour à l’authenticité qui n’exclut pas le recours à l’artifice en majorité chez les jeunes. La distinction vestimentaire entre les sexes est universelle
Quelles sont les ressemblances entre les hommes et les femmes ? Les hommes recherchent-ils autant la modernité et la séduction que les femmes ? Y a-t-il des différences ?

A. La modernité

L’homme et la femme recherchent la modernité par le biais de mélanges et des matières qui aboutissent à des tenues dépareillées et éclectiques . Aujourd’hui, les couleurs vives et gaies ne paraissent plus inconvenantes y compris pour les hommes. Par exemple, dans la collection été 1999 les couleurs sont aussi importantes que la mode formelle. Chaque collection met davantage en valeur une gamme de coloris, de touchers ou de fibres qu’une coupe sur le thème consacré à l’asymétrie. Le blanc, le vert et le rose sont les couleurs qui jouent les vedettes en été.
Les tee-shirts et sweat-shirts exhibent des inscriptions et graphismes drôles, ce qui est amusant, enfantin, peu sérieux, n’est plus interdit aux hommes: tandis que les signes de la mort disparaissent de l’espace public, le vêtement des deux sexes se met à l’ heure du bonheur de masse propre à la société de consommation.

0 Séduction

L’homme et la femme veulent se valoriser par la façon de s’habiller. Ils cherchent à plaire, à séduire ... Les coupes sont simplifiées , longilignes et structurées .Ils portent tous deux des pantalons plus ou moins serrés selon leur goût.
Les silhouettes des femmes sont sensuelles et révèlent le buste, la taille et les hanches. On observe parfois une certaine sophistication avec des tailleurs à la ligne allongée et col arrondi, des vestes-manteaux ceinturées...
Les femmes ont un souci d’élégance, de séduction et elles ajoutent au choix des vêtements, celui du maquillage. Les hommes entretiennent leur corps en faisant du sport afin d’être sveltes, bronzés.

1 Les catégories sociales.

La mode n'est pas la même pour tous. Les types de vêtements divergent en fonction de la catégorie sociale à laquelle nous appartenons. Les consommateurs achètent selon leurs moyens. Comme les inégalités de revenu entre les différentes classes subsistent toujours, ils ne peuvent pas acheter le même genre d'habits, notamment des vêtements de marques. Même si l'on trouve des habits accessibles à tous dans les détaillants ou grandes surfaces ; leur qualité est moindre ainsi que l’esthétique. Les catégories sociales aisées sont favorisées par leur fort revenu ce qui leurs permet d'acheter des vêtements de qualité et qui se démarquent des autres classes. L'élite a la possibilité d'acheter ses vêtements chez des créateurs ou des marques de grande notoriété. Néanmoins cette élite montre le chemin aux autres classes, elle fait en quelque sorte la mode avant les autres. Mais lorsque les autres classes sociales arrivent à se vêtir comme elle ; les catégories aisées délaissent ce genre de vêtement ou marque comme par exemple Lacoste. Depuis que les jeunes de banlieue ont jeté leur dévolu sur cette marque, les catégories qui, auparavant s’y fournissaient, tendent à l’abandonner.

2 Les différences dans la mode entre les hommes et les femmes tendent à s'estomper.

Quelques années auparavant, les hommes ne possédaient pas de vêtements aussi originaux que les femmes. En effet, lors de soirées mondaines, ils ne portaient que des costumes et cravates traditionnels. Désormais les créateurs transforment cette mode masculine grâce aux jeux de couleurs, les costumes sont plus gais et moins stricts. La mode s'est également modifiée grâce aux homosexuels qui, au départ instaurèrent une nouvelle mode de mise en valeur de l'homme. Les homosexuels privilégient en effet les habits près du corps. Actuellement, ils ne sont plus seuls à se vêtir de cette manière. Cette mode s'est donc universalisée. Hormis les habits, les coiffures sont aujourd'hui devenues plus originales. Les femmes ont déjà tout essayé alors que les hommes n'en sont qu'à leur début. Ils se permettent donc des nouvelles fantaisies comme les cheveux colorés, les coupes en " hérisson ", les cheveux longs. .. Donc la mode masculine tend à se " féminiser


Même si les différences s’estompent quelque peu, les différence demeurent bien plus importantes. Bourdieu insiste sur le fait que le port de la jupe fonctionne comme un corset invisible. Par exemple, il est difficile de courir, il faut s’asseoir de manière décente, éviter de heurter les convenances, “ la jupe risque toujours de montrer plus que ce qu ‘elle montre ”(Simone de Beauvoir le soulignait déjà).
Les femmes soignent leur image, elles font du sport, ont recours à la chirurgie esthétique .Celle-ci concerne 30 % d’hommes. La chirurgie plastique est d’abord utilisée par les femmes pour “changer” les seins et le ventre, puis arrivent les paupières, les rides et le nez. Les opérations des lèvres et des oreilles sont moins courues. Pour les hommes, la chirurgie est le plus souvent employée pour les cheveux (implant) puis pour les oreilles décollées. En plus de la lutte aux petites imperfections la chirurgie s’en prend aussi aux “excédents” dus à l’âge. En effet dans la société occidentale, le vieillissement est plus que jamais nié, d’où la chasse aux rides. Les traces de l’âge sont alors pathétiquement combattues. La poitrine se veut haute et les ventres plats ….
Les femmes espèrent ainsi conserver le plus longtemps leur pouvoir de séduction, et les hommes désirent conserver leur chevelure . Il est vrai que dans notre société, la jeunesse; la force et la vitalité sont sans cesse revendiquées au détriment du vieillissement, qui est perçu comme la fin de tout les regards, de l’amour ainsi que du travail.
L’obésité résultant de la société de consommation , a également recours à la chirurgie plastique lorsque il n’y a plus d’autre solutions, c’est à dire lorsque les régimes ont été sans résultat. La chirurgie et la lipossution reste le dernier espoir, pour éliminer toutes les graisses superflues..L’être humain veut de plus en plus sculpter son corps, se remettre en forme. Il désir ainsi se mouler dans les normes véhiculées par les photos et les magasines, d’où la volonté de perdre du poids, et de tout faire à n’importe quel prix pour y arriver.
Le culte du corps se manifeste par la pratique de gymnastique dont le body building qui reste cependant extrême, car les muscles sont de plus en plus demandés. Ainsi l’Occident opte pour la minceur comme idéal. Ceci a déclenché la mode anorexique ainsi que la marché de médicaments tels les diurétiques et les coupe-faim, les extraits thyroïdiens, les laxatifs qui sont le plus souvent ajouté à des régimes de tout genres et aux sports.

Bibliographie :

* Télérama, Catherine POITEVIN, été 1998
* France BOREL, Le vêtement incarné, Editions Calmann-Lévy, collection Agora, 1992
* Libre service actualités, Saline de SEZE, 28/5/1998
* Tendances, les nouveaux consommateurs, Gérard MERMET, 1998


Femmes et religion

par Laetitia KAESTNER, Anne KEMPF, Sabine KOERBER, Fabienne SCHENCK, Séverine STEIBLI et Aurélie WILLMANN


Toutes les religions font un sort différent aux hommes et aux femmes. Nous nous intéresserons à la religion chrétienne, juive et musulmane et nous étudierons les points communs et les différences entre ces diverses religions.

Partie 1 : les points communs de ces trois religions.

A/ Dans la religion chrétienne musulmane et juive, les femmes sont d’une part dominées par les hommes dans l’église.

1) En effet, on peut constater que la majorité des transmetteurs de la foi sont des hommes. Ainsi les textes ont étés copiés, transmis et commentés par des hommes au sein des monastères chrétiens et des écoles coraniques.

2) De plus, “Dieu est représenté comme un homme au sein des églises et des mosquées, même si cela est sujet à polémiques. Cependant, les femmes occupent aussi une place dans la religion même si elles apparaissent au second plan puisqu’elles sont représentées par la Vierge Marie pour la religion chrétienne et Maryam dans l’Islam. Dans la religion chrétienne particulièrement, la Vierge est encore appelée Ste Marie qui est à la fois glorieuse et miséricordieuse. Rien qu’en France, Marie est vénérée sous plusieurs centaines de noms : Notre Dame de Compassion, de Joie, des Douleurs, de la Vie, des Fleurs, des Neiges, des Champs, du Bon Port, de la Bonne Délivrance, ... Malgré cela, la femme était souvent la grande exclue de notre civilisation chrétienne. Elle était exclue non seulement du pouvoir mais également de l’instruction. Bien que l’église catholique ait une vénération particulière pour la Vierge Marie, elle n’a cependant jamais admis que les femmes exercent le sacerdoce.
3) Enfin, d’après les livres saints mais également dans la vie courante, les femmes et les hommes demeurent inégaux. En effet, les femmes sont exclues de la transmission des écritures parce qu’aux temps bibliques ou coraniques, elles n’avaient guère part à l’enseignement religieux ou profane. Les femmes peuvent néanmoins retrouver un rôle comme héroïnes principales d’ouvrages mineurs. Dans le judaïsme, la femme a été placée au second plan dans tout ce qui concernait la pratique religieuse. En effet, même dans des endroits sacrés comme les synagogues, il y a eu séparation entre les hommes et les femmes afin qu’aucune présence féminine ne puisse distraire l’homme de sa prière, la femme était donc purement spectatrice.

B/ D’autre part, dans les trois religions, les femmes restent soumises dans le domaine familial.

1) En effet, traditionnellement le rôle de la femme était d’assurer la descendance (surtout en donnant naissance à des fils) et de s’occuper des tâches domestiques. Dans le judaïsme, elle est la responsable active du maintien de la tradition, de l’application des règles, de la pratique religieuse dans l’univers domestique. Tout ce qui concerne la maison est directement sous le contrôle de la femme. La femme juive se trouve au premier plan dans la maison surtout pour l’éducation des enfants. Cependant l’autorité du père domine, l’homme remercie chaque jour Dieu de n’être pas né femme.

2) Dans le catholicisme, la femme était toujours sous la domination, la tutelle d’un homme : tout d’abord sous la tutelle de son père avant son mariage et de son mari une fois mariée. L’homme était le chef de la femme comme le Christ est celui de l’église même si le lien sacré du mariage devrait placer l’homme et le femme sur le même plan face aux devoirs et aux droits conjugaux. D’autant plus que la stérilité de la femme était un motif de rejet, et sa fidélité envers son mari devait être absolue. De nombreux Pères de l’Eglise avaient insisté sur les aspects sexuels du péché et la dangereuse aptitude de la femme à induire l’homme en tentation. La femme ne sert qu’à assurer la reproduction de l’espèce. C’est pour toutes ces raisons que les chrétiens sont souvent accusés de conservatisme.
3) La loi islamique, la charria, voit la femme comme soumise à l’homme (père, frère ou mari). La femme n’est pas décrite comme inférieure, mais comme un être faible qu’il faut protéger.

Partie 2 : Les différences entre ces trois religions.

A/ Tout d’abord ces trois religions se différencient vis à vis de la pratique religieuse.

1) En effet, au sein de la religion catholique les femmes sont de plus en plus catéchisées tandis que dans la religion protestante, celles-ci sont ordonnées prêtresses. Cependant, les femmes n’avaient aucun pouvoir dans la religion musulmane, puisqu’elles ne pouvaient pas se rendre à la mosquée. Une des raisons qui excluent les femmes de la mosquée est la croyance qu’elles ont, pensant qu’elles sont cause de pollution lorsqu’elles sont menstruées. Ainsi le prophète disait qu’une femme qui avait ses règles était dispensée de prier, d’où l’on a conclut que ces femmes ne devaient pas entrer dans la mosquée. Le “ Coran ” fait également allusion aux menstruations puisque selon l’interprétation libérale, les versets du “ Coran ” expriment l’incommodité de celles-ci pour les femmes, alors que selon les conservateurs ces passages signifient que les femmes ayant leurs règles étaient une source d’impureté.

2) De plus, pour les chrétiens il n’y a pas de prescription vestimentaire très stricte alors que pour certains musulmans, celles-ci sont très dures. On remarque ainsi que le corps doit être masqué jusque dans ses formes : rien ne doit suggérer le galbe des seins ou la chute des reins. Le voile islamique a donc une double finalité : affirmer l’identité islamique et se protéger des regards étrangers ou indélicats, c’est pourquoi la femme prostituée ne porte pas le voile.

B/ D’autre part, les religions chrétiennes et musulmanes se différencient également vis à vis des relations sociales.

En effet, les femmes chrétiennes sont beaucoup plus libres sur le plan social tandis que les musulmanes ont une capacité juridique beaucoup plus stricte. Ainsi le “ Coran ” accorde à l’homme une capacité juridique supérieure à celle de la femme.
La disparité entre l’homme et la femme, entre les musulmans concerne les domaines suivants :
* le témoignage : celui de la femme est évalué à la moitié de celui de l’homme.
* l’héritage : la femme reçoit la moitié de la part dévolue à l’homme.
* le nombre de conjoints : l’homme est autorisé, sous certaines conditions, à prendre jusqu'à quatre épouses.
* la séparation : l’homme contrairement à la femme, a la faculté de répudier son épouse sous certaines conditions.
* le choix du conjoint : la femme n’a pas la possibilité d’épouser un non-musulman alors que l’homme peut épouser une croyante non-musulmane.

C/ De plus, les chrétiennes font des études et accèdent à la presque totalité des professions, au moins en principe dans les pays développés alors qu’en Islam leur rôle principal est l’entretien du foyer. Les femmes vivent dans un univers fermé, dont elles ne sortent guère, elles règnent sur l’intérieur. Cependant, certaines d’entre elles ont une instruction d’un niveau moyen et exercent une profession.
Ensuite, les restrictions des musulmanes sont d’autant plus dures que dans certaines régions, celles-ci risquent même leur vie lorsqu’elles adressent la parole à un homme étranger à leur famille.


Partie 3 : L’évolution des femmes selon ces trois religions.

A/ Tout d’abord l’on peut dire que les musulmanes sont en pleine émancipation malgré leur fort retard sur d’autres. En effet, l’Islam est animé d’incessants débats sur la condition féminine. Les milieux rigoristes soutiennent que la femme peut accéder à toutes les responsabilités sociales, politiques et culturelles puisqu’une femme a la capacité de présider comme Imam, la prière d’un groupe de femmes. De leur côté, les femmes émancipées revendiquent le droit de rompre le cantonnement dans leur rôle d’épouse, de mère et de gardienne du domicile familial. Elles veulent travailler, sortir, s’éduquer … Il faut ajouter que comme pour les autres religions, la situation des femmes est très différente selon les pays. En Tunisie, la situation des femmes peut sembler enviable à de nombreuses musulmanes, elles travaillent, elles s’habillent comme elles l’entendent …

B/ En ce qui concerne les religions juives et chrétiennes, on se rend compte qu’à partir du moment où l’on s’éloigne de la religion orthodoxe la vie des femmes a nettement évolué. La plupart d’entre elles travaillent, certaines sont même haut placé dans les rangs politiques. En effet, dans les états laïques, on tient de moins en moins compte de la religion, il y a une évolution certaine de la société.
Dans le judaïsme, les femmes ont à présent le droit d’accéder au statut de rabbin aux USA, on compte aujourd’hui 470 femmes rabbin contre une dizaine en Israël. A l’Assemblée consistoriale israélite de Paris, quatre femmes ont été élues en 1997.Elles n’ont plus tellement de contraintes.
Pour les protestants, l’image de la femme toute dévouée à l’église, aux enfants et à la cuisine, n’est plus actuelle. La communauté protestante est parfois divisée à propos de l’accès des femmes au pastorat ou à la prêtrise anglicane. En 1988, une jeune femme noire et divorcée a été élue au siège épiscopal de Boston, cela souleva de nombreuses colères. Bien souvent, dans les deux cas, les éléments conservateurs se sont retrouvés au côté de l’église catholique romaine qui refuse à la fois l’ordination des femmes et les méthodes “non naturelles” de régulation des naissances.
Dans la religion catholique, les femmes rencontrent souvent la rigueur de la morale pontificale : interdiction du divorce et du remariage pour les divorcées, prohibition de la pilule et du stérilet, de l’avortement et de toute relation sexuelle hors mariage. Cette morale ne semble guère suivie et la contraception est largement pratiquée. Le catholicisme proclame le mariage indissoluble. Le Sida est un nouveau défi pour les femmes et pour la religion. En un sens ces dernières se voient confirmées dans leur encouragement à la fidélité ou l’abstinence. Dans un autre sens, elles sont mal à l’aise lorsqu’il faut envisager l’épidémie quant à ses origines ou à sa prévention, d’autant plus que le Pape interdit l’usage du préservatif.
L’Eglise catholique acceptera-t-elle un jour d’ordonner des femmes ? L’Eglise manque de prêtres. Pour l’instant, l’Eglise reste campée sur ses positions ;

Les femmes, que ce soient dans la religion chrétienne, juive ou musulmane, ont longtemps été exclues et soumises à une grande quantité de restrictions. Cependant, elles se sont battues pour obtenir de nouveaux droits et plus de pouvoir, et aujourd’hui, on peut dire qu’elles ont partie réussi.

Bibliographie :
* Guy Bechtel, Les quatre femmes de Dieu, éditions Plon, 2000
* Odon Vallet, Déesses ou servantes de Dieu? Femmes et religion, éditions Gallimard, collection Découvertes,1994.
* ,Elena LOEURENTHAL, Judaïsme


La place des filles dans le système scolaire

Par Noëlie BAUER, Aude BONI et Sophie GILLMANN


Nous nous sommes intéressées à ce thème parce que dans notre classe les filles sont largement majoritaires : 28 sur 30.Même si dans notre lycée les filles sont les plus nombreuses ( environ 60% ) nous nous sommes demandées le pourquoi de cette situation en 1ère ES. Qu’est ce qui motive le choix des filières ? Pourquoi les garçons sont-ils plus nombreux en S ?
La mixité aurait dû nous mener vers une plus grande convergence. Or 30 ans de mixité n’ont pas suffi à effacer les différences de réussites, de choix de filières entre filles et garçons à l’école. Déjà du point de vue du caractère et du comportement, de nombreuses différences persistent. Les filles, selon les professeurs, sont plus attentives et obtiennent les meilleurs résultats, pourtant elles sont moins nombreuses dans les grandes écoles et elles ont des postes moins prestigieux dans la société. Les professeurs estiment généralement que les filles sont plus laborieuses, plus scolaires dans le bon sens du terme et les parents reconnaissent que lorsque les filles veulent quelque chose, elles s’en donnent les moyens. Pourtant quand on interroge les lycéens, ils soutiennent qu’il n’y a plus de différences ou presque. Car selon les garçons, les filles sont tout de même au premier rang, elles ont des cahiers soignés, des crises de larmes et les meilleures notes. Contrairement aux filles, les garçons sont plus compétitifs, plus guerriers, plus bricoleurs, atypiques et spontanés. Eux se voient comme des “ branleurs qui griffonnent dans les marges ” mais qui finissent par bosser, si possible “ sans en avoir trop l’air ” Deux jeunes filles, diplômées de Science-Politiques, expliquent que les vrais génies, ceux qui savent se détacher des contraintes, et construire un devoir de philosophie en griffonnant 20 minutes, sont le plus souvent “les mecs”.
Visiblement, il y a un problème de sexes. Les chercheurs auraient finalement raison d’ergoter depuis 10 ans sur cette “énigme sociologique” que représenterait la scolarité des filles. Tout d’abord, nous allons nous intéresser aux différences de socialisations, puis aux différences biologiques, et enfin pour finir aux résultats scolaires.

Socialisation et choix d’orientation des filles:

Non seulement les filles et les garçons se différencient de par leur caractère, mais leur
entourage joue aussi un rôle important et influence leurs études. Les parents d’aujourd’hui ont une conception du rôle de la femme et de celui de l’homme bien défini : En effet, Annick Percheron, dans une enquête intitulée “le domestique et le politique ”, paru dans la Revue française de science politique, observe que les parents attribuent à peu près la même valeur à la réussite matérielle qu’à la réussite affective pour les garçons, alors que pour les filles, les parents sont deux à trois fois plus nombreux à préférer pour elles le bonheur domestique à la réussite matérielle.
Ainsi, bien qu’ils disent leur laisser le choix, le père voit toujours son fils ingénieur ou scientifique, et la mère sa fille dans une filière plus littéraire. Ayant été éduqués de manière traditionnelle – sachant les femmes fragiles et les hommes plus calculateurs – les parents incitent leurs enfants à suivre cette voie.

Ce phénomène se remarque d’ailleurs dès la naissance : les parents incitent les fillettes à être disciplinées, dociles, altruistes, expressives et concentrées. En revanche, les garçonnets seront imperceptiblement appelés à se mesurer, à faire preuve d’ambition et d’indépendance. On parle d’avantage aux filles, on les incite plus souvent à bien se tenir, mais on les stimule moins sur le plan moteur.
Boris Cyrulnik, neurologue, psychiatre, et enseignant en éthologie, a fait plusieurs expériences qui prouvent bien que les parents font une différence entre filles et garçons : il les a filmés au moment où ils tendent une poupée à un bébé âgé de quelques jours. Les femmes plus encore que les hommes différencient leur comportement, approchent leur visage très près du bébé fille, sourient, vocalisent, agitent le poupon jusqu’à toucher le visage de l’enfant, bref, chargent ce jouet d’une sensorialité chaleureuse. Pour le bébé garçon, la poupée est tendue en silence, à bout de bras, sans regarder l’enfant. Parfois même le jouet tombe tant il est mal tenu.
Une autre expérience de Cyrulnik consistait à projeter à deux groupes distincts d’étudiants un petit film montrant un bébé de neuf mois en larmes et à les questionner sur l’origine de ce chagrin :la colère disent les étudiants qui pensent avoir affaire à un garçon; la peur, répondent ceux qui pensent avoir affaire à une fille. Mais les parents ne sont pas les seuls à “ diriger ” inconsciemment leurs enfants, les professeurs aussi ont une vision différente des filles et des garçons à l’école. Ainsi, ils auraient les mêmes stéréotypes sexués que le commun des mortels, notamment qu’une lycéenne bonne en maths le doit plus à son travail qu’à son esprit scientifique et qu’à sa rigueur.

Scientifiquement, de nombreuses théories sur la différence de cerveau entre les femmes et les hommes ont été établies. Au XIX siècle, des “ scientifiques ” comme Broka déduirent que comme le cerveau des femmes est moins lourd que celui des hommes alors celle-ci sont, de ce fait moins intelligentes. Le discours de Broka est pourtant modéré comparé à celui de son élève Gustave Le Bon champion toutes catégories de la misogynie et du racisme scientifique. Pour Le Bon la majorité des femmes ont un cerveau aussi grand qu’un gorille et la probabilité de chance qu’une femme soit intelligente est selon lui : <<aussi exceptionnel que la naissance d’une monstruosité quelconque >>. Mais les disciples de Broka ne s’arrêtent pas là et affirment que le cerveau du noir est à peine plus lourd que celui de la femme blanche et se rapproche du type de cerveau que l’on trouve chez les singes supérieurs…Par la suite, les psychologues ont tenté de mesurer l’intelligence grâce au Quotient Intellectuel. Ce système aussi, a été largement critiqué parce qu’il mesure plus des capacités de maîtrise de la langue liées au milieu social que l’intelligence proprement dite: dans les années 1950 les femmes avaient un Q.I. inférieur à celui des hommes, aujourd’hui il est le même, ceci prouve bien la valeur de telles études.

Depuis les années 1950, l’allongement de la scolarité des filles à été très nette ce qui leur vaut une meilleure culture et donc des résultats de Q.I. identiques aux garçons.
Les scientifiques d’aujourd’hui ont observé le cerveau masculin et féminin et déduirent de leurs travaux que les femmes se serviraient de leurs deux hémisphères à l’inverse des hommes qui eux, prédomineraient la fonction d’un seul. Tout ceci ne prouve pas une plus grande intelligence pour un sexe ou pour l’autre, ce qui est certain c’est que filles et garçons obtiennent les mêmes résultats, par des stratégies différentes.

Alors que l’on a vu que la socialisation joue un rôle dans la filière choisie et le niveau d’études, la mixité, même si cela paraît paradoxal, peut aussi jouer son rôle dans ces choix.
L’école mixte est-elle un lieu <<d’égalité>> des sexes ? A l’école filles et garçons sont mélangés de manière à ne plus faire de différence et à donner les même chances aux deux sexes. Pourtant des études récentes montrent que la mixité profite d’avantage aux garçons. En effet, alors qu’aujourd’hui toutes les écoles sont ouvertes aux filles, elles toujours minoritaires dans les filières les plus prestigieuses ainsi que dans les filières techniques. Au delà de ces différences de devenir scolaire, qui résiste à toutes politiques, c’est la manière dont l’école <<fabrique>> les individus qui pose question.

On sait que, par exemple, dans les classes mixtes les élèves en général adhèrent plus aux stéréotypes de sexes que dans les classes non mixtes. La responsabilité de l’école reste cependant relativement diffuse. La responsabilité est directe si le professeur ou l’instituteur réagit différemment selon le sexe de l’élève parce qu’ils partagent les images stéréotypés du masculin et du féminin qui prévalent dans notre société. Cependant, c’est rarement le cas parce qu’il serait facile alors d’y porter remède. En fait, des études montrent que les enseignants sollicitent (inconsciemment) garçons et filles différemment.

La responsabilité est relativement diffuse, quand on hésite à intervenir devant une fille bonne en mathématiques qui ne demande pas une orientation scientifique, quand on ne dit rien lorsque fuse en classe des injures à connotations sexuelles, quand certains manuels ou œuvres littéraires expriment les stéréotypes les plus affligeants, quand les garçons monopolisent l’ordinateur, etc…les campagnes des années quatre-vingt sur le thème “ les métiers n’ont pas de sexe ” n’ont pas eu les effets escomptés parce que l’orientation des élèves est aussi liée aux représentations que partagent élèves, parents et enseignants de leur rôle dans la société.
Bref, on est sexiste par négligence mais faut- il alors rentrer dans un système de non-mixité ? Le système de non-mixité présente des avantages car il est profitable au point de vue des résultats mais aussi parce qu’il libère les adolescents des contraintes que font peser sur eux les modèles convenus de la féminité ou de la virilité. Mais alors que faire pour lutter contre la discrimination sexuelle, faut il revenir à une ségrégation temporaire ?

Il est difficile de répondre à cette question car on pense que ces différences sont normales, puisque filles et garçons sont fondamentalement différents. L’école est un lieu d’égalité entre filles et garçons, l’expansion de la scolarisation féminine durant ces trente dernières années en occident en est un exemple. Pourtant l’école participe aussi au maintien de ces différences. Aucun élève de notre classe ne souhaite un retour à une ségrégation sexuelle (et pourtant, elle existe quasiment), au contraire.

Les filles sont plus nombreuses que les garçons à passer le baccalauréat et leur taux de réussite est plus élevé au premier et au deuxième tour. Les bachelières scientifiques de 1988 sont aussi nombreuses que l’ensemble des bacheliers de 1958, toutes catégories confondues. Cependant malgré une suprématie de 30 000 pour l’ensemble des sections, elles connaissent un déficit de 17 000 dans les sections scientifiques par rapport aux garçons. La vieille opposition scientifique contre littéraire s’incarne aujourd’hui dans une opposition garçon contre fille. L’égalité quantitative du taux d’accès a rendu les disparités d’orientation encore plus visibles. L’avantage quantitatif des filles n’est t’il pas détruit par des orientations défavorables vers des sections littéraires dévaluées ? En fait, avec l’élévation du niveau de réussite global, les orientations féminines se transforment. On note quatre tendances :
- les filles progressent dans toutes les séries
- les garçons progressent plus vite que les filles dans la filière scientifique alors que ce phénomène est à l’inverse pour la filière littéraire.
Le baccalauréat S n’est pas un Bac parmi d’autres, il est considéré, surtout dans les milieux favorisés comme le baccalauréat par excellence.

L’écart s’accroît avec l’augmentation du nombre de bacheliers.
- pour les filières ES et S bio, les écarts entre filles et garçons se maintiennent à peu près. La filière ES a permis dès le départ de scolariser beaucoup de filles qui ont ainsi évité la filière L. A Paris, les garçons et les filles sont aussi nombreux en ES alors qu’en province les filles y sont plus nombreuses. La filière S bio permet au filles d’entrer dans la voie scientifique.
- plus les filles accèdent au baccalauréat, moins elles acceptent la relégation dans les filières STT.

Si pour mesurer le niveau de compétence des filles et des garçons, on utilise l’évaluation des CE2, des sixièmes, des troisièmes et des secondes, on se rend compte que les filles ont les mêmes compétences que les garçons en mathématiques. Cette évaluation nous montre également que le taux de réussite des épreuves en français et de 15 % pour les filles et de 13 % pour les garçons, de même qu’il est de 40,5 % pour les filles et de 38,4 % pour les garçons en ce qui concerne les maths. Pour expliquer ce phénomène on distingue trois hypothèses :
- soit les garçons sont forts en maths et faibles en français contrairement aux filles
- soit les garçons et les filles sont bon en français et les garçons sont meilleurs en maths
- soit les garçons et les filles sont aussi bon en mathématiques mais les filles sont meilleures en français.

En fait les filles l’emportent nettement sur les garçons en français, en primaire comme au collège. Les résultats en mathématiques changent : d’abord ce sont les garçons qui sont les meilleurs puis les filles puis de nouveau les garçons surtout en géométrie. Il y a quasiment une égalité entre les filles et les garçons sauf en géométrie (partie la plus valorisée en mathématiques qui demande plus une réflexion qu’une application) à partir de la troisième. Cependant un nombre plus important de garçons que de filles a quitté le collège en cinquième, donc nécessairement les filles ont de moins bons résultats parce qu’elle sont moins sélectionnées. Evidemment, il y a des garçons forts et des contre performances chez les filles, mais globalement les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. Cependant, il faut quelque peu nuancer ces résultats. En effet, nombre d’exercices où les filles obtiennent le plus de points consistent à recopier un texte ou à répondre en suivant les règles formelles. Les filles l’emportent aussi quand il s’agit de faire des recherches dans un dictionnaire, d’utiliser un vocabulaire diversifié, d’appliquer des règles simples en matière d’accords.
Les rapports avec les mathématiques sont fonction du niveau des élèves en dehors de leur sexe. La réussite en maths développe chez les garçons le goût de la physique, ce qui n’est pas le cas pour les filles. Entrer en S ce n’est pas entrer dans la connaissance, mais entrer dans la compétition et les garçons y sont mieux préparés que les filles. A réussite scolaire égale, les garçons bénéficient toujours à leurs propres yeux d’une valeur supérieure. Les choix des garçons et des filles diffèrent quant à leur avenir professionnel :

Les garçons veulent :
- gagner de l’argent et faire un travail intéressant
- avoir des responsabilités et gagner de l’argent
- avoir un emploi du temps souple et gagner de l’argent
Les filles quant à elles veulent :
- gagner de l’argent et avoir du temps libre
- avoir des contacts avec les autres et du temps libre
- faire un travail intéressant
- avoir des responsabilités et du temps libre

En général, les garçons veulent gagner de l’argent et les filles avoir du temps libre. Dans les années 60, on a pu écrire que la condition féminine était un handicap de plus dans la compétition scolaire. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Du point de vue de l’origine sociale, la croissance quantitative des diplômes n’a provoqué aucun bouleversement des ordres ni des écarts. Pour les différences de sexes, c’est différent. Les filles d’ouvriers atteignent les niveaux de réussite des fils de cadres moyens. L’école comme le dit Durkheim est une véritable société. Elle accomplit plusieurs fonctions simultanément :
- inculcation des valeurs dominantes
- socialisation des agents
- organisation de la compétition préparatoire au positionnement social

Par ailleurs, les conceptions des garçons et des filles sont différentes : un minimum de chahut fait partie des conceptions quasi obligées des garçons alors que ce n’est pas le cas pour les filles. De ce fait, les filles sont mieux préparées à l’école que les garçons, ce qui explique leur avantage relatif. Cette socialisation en marge du système scolaire pour les garçons, se révèle payante sur le long terme. Ils apprennent à acquérir une confiance en soi en dehors du verdict scolaire. Et quand il faut se mettre en avant, les garçons en tirent profit. Par contre pour l’orientation, les garçons se dirigent plus vers les filières prestigieuses. L’école est en avance sur la famille et l’entreprise. Les filles forment 56% des bacheliers. Mais elles sont victimes d’une double ségrégation dans l’emploi. Tout d’abord,70% des femmes travaillent dans 30% des métiers en général les moins payés et les moins considérés( ex : 30% sont employées de bureau ). Les patrons par exemple, préfèrent embaucher des garçons en raison d’un absentéisme féminin supposé à tort, supérieur à celui des hommes, et le chômage leur donne le choix.
Les femmes intériorisent ainsi ces difficultés et renoncent à s’engager dans des formations scientifiques ou d’ingénieurs. Elles ont aussi beaucoup de mal à accéder aux postes à responsabilité : principalement dans les affaires. Même à l’université, qui leur est plutôt favorable, elles forment le tiers des maîtres de conférence et seulement 13% des professeurs. Enfin le travail à temps partiel se développe beaucoup. Il est difficile de déterminer si c’est une révolution souhaitée par les femmes ou au contraire une forme d’inégalité entre hommes et femmes. En effet, le temps partiel est ambigu. Il faut distinguer le temps partiel voulu et subi. Aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, où les femmes ont encore plus de difficultés qu’en France à faire carrière, le temps partiel est essentiellement féminin. Il est souvent subi et s’accompagne d’une déqualification des femmes, incapables d’assurer leur promotion professionnelle. Mais il permet aussi à d’autres de prendre un pied dans le travail tout en élevant leur enfant, c’est en tout cas ce que répondent les femmes interrogées par les sociologues. Malgré les progrès réels, ce n’est pas gagné : des enquêtes récentes montrent que les inégalités de salaire et d’emploi entre femmes et hommes, après s’être réduites, se creusent à nouveau. La salarisation des femmes se traduit d’abord pour elles par une surcharge de travail, la fameuse “ double journée ” avec de retour à la maison les tâches domestiques. C’est une situation complexe, les enquêtes le montrent : si les nouveaux pères et les nouveaux maris font plus de choses qu’autrefois, ce sont les femmes qui assument toujours l’essentiel. Elles assurent peut-être moins pour les tâches ménagères, dont une partie est mécanisée, ou pour les achats, mais en ce qui concerne les enfants, elles s’en occupent toujours autant. Ceux-ci, surtout les petits restent l’affaire des femmes, avec beaucoup de soucis notamment pour les problèmes scolaires y compris dans les milieux populaires.

Bibliographie
* Le Point, Comment on élève les filles, décembre 1999
* Baudelot et Establet ,Allez les filles, éditions Du Seuil, 1992
* Le Monde dossiers et documents, février 2000

La place des femmes en politique

Par Jonathan BOEHRER , Joëlle BOSSART, Philippe DOUCY et Sophie FRANTZ

De nos jours, le monde politique est construit en grande partie d’hommes. Mais, les femmes demandent et ont obtenu la parité. La notion de parité est donc à mettre en relation avec la notion d’égalité. Cette notion demande une réflexion.
C’est pour cela que le sujet “ Les femmes et le pouvoir politique ”, touche sans aucun doute le monde contemporain.
Dans ce texte, plusieurs thèmes seront développés. Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux grandes personnalités politiques féminines ainsi qu’à leur rôle. Puis, l’intérêt des femmes pour la politique sera vu de l’extérieur avec un débat faisant intervenir de jeunes étudiants et nous verrons ce que pensent les hommes à propos de cet intérêt. Pour terminer, la notion de parité sera développée.
Le pourcentage de femmes et leur évolution dans le monde politique, connaît une augmentation. Cependant, celui-ci reste faible. En 1995, à l’Assemblée Nationale, les femmes représentaient 6% des députés et au Sénat, elles atteignaient les 5%. Aujourd’hui, les femmes représentent plus de 50% de la population française et ne représentent qu’une part très moyenne de notre gouvernement : 31%. Malgré tout, elles disposent de ministère important comme celui de l’emploi avec Martine Aubry et de la justice avec Elisabeth Guigou Un des moyens qui pourrait permettre aux femmes d’accéder à une représentation égale à celle des hommes, c’est d’imposer une parité.
La parité consiste à instituer des pourcentages minimaux de femmes participant à la direction de partis politiques et des femmes se présentant à des mandats électoraux. Cette règle du 50/50 réclamée par des adhérents de certains partis n’a été appliquée qu’une seule fois sur la liste du parti socialiste pour les élections européennes en 1999 peut-être parce que ces élections précisément ont peu d’importance et donnent souvent une large place aux votes contestataires..
En 1995, dans le monde, on pouvait compter que sur 190 états, 8 seulement étaient dirigés par une femme, c’est à dire un pourcentage de 4,2%. En France, nous n’avons jamais eu de “ Présidente de la République ”.
D’après les données tirées de l’Observatoire de la parité, les femmes représentent actuellement 21,8% des membres dans les conseils municipaux, 40,2% au Parlement européen, 5,9% au Sénat, 10,9% à l’assemblée nationale, 31% au gouvernement, 25% aux conseils régionaux, 6,6% aux conseils généraux et 8% dans les mairies.

Les personnalités politiques féminines et leurs rôles sont nombreux.
En 1995, les maires féminins ne représentaient que 6% de l’ensemble des maires et bien peu de femmes ont eu à leur charge une grande ville, telle Strasbourg par exemple, autrefois dirigée par Catherine Trautmann, promue Ministre de la Culture par la suite.
Benazir Bhutto, fille d’un homme politique pakistanais assassiné, a repris l’héritage paternel et est devenue Premier Ministre en 1998, dans un pays majoritairement musulman.
Lorsqu’une femme devient chef d’état, c’est souvent grâce à l’héritage politique familial, en particulier dans les pays en voie de développement aux traditions démocratiques récentes ou inexistantes ”.

Après consultation d’un débat paru dans “ Phosphore ” en avril 1999, nous allons essayer d’expliquer l’intérêt qu’ont les femmes pour la politique.
Ce débat donne la parole à quatre étudiants ayant des remarques souvent contradictoires et intéressantes compte tenu du fait qu’il met en relation des filles et des garçons. Présentons notre analyse sous forme de tableau :

QUESTIONS ISSUES

DU DEBAT

Réponses et Réactions

des filles

Réponses et Réactions

des garçons


Seulement 10%de femmes élues au Parlement, pourquoi ?


Les femmes sont peu nombreuses dans le monde politique car elles auraient conquis leurs droits civiques plus tard que les hommes. Mais néanmoins, il semblerait qu'elles s'investissent de plus en plus et que leur manière de voir les choses est différente de celle des hommes. C'est pour cela qu'un monde politique serait plus sensé si tous les avis étaient représentés. De plus, dans la société, les femmes ont un rôle préétabli, ce qui est dévalorisant à leur égard.


La présence de femmes au Parlement serait bénéfique car ils estiment qu'elles ont une facilité à la communication. Mais, d'un autre côté, ils estiment que les hommes vont très mal accepter le fait d'être commandés par des femmes alors que la seule femme à laquelle ils obéissent est leur mère&???c?cnbsp;!


Les femmes et les hommes ont-ils les mêmes chances d'accéder à des responsabilités en société ? Si non, pourquoi ?


Les femmes sont toujours moins payées que les hommes ; Elles estiment qu'elles n'ont pas du tout les mêmes chances et que l'essentiel est de se battre. Les tâches restent mineures pour les femmes peut être encore à cause du stéréotype qui est véhiculé.


Les femmes sont de plus en plus qualifiées mais malgré cela elles n'accèdent pas au pouvoir. Puis, ils pensent également qu'elles gâchent leurs chances en voulant forcer les choses, que l'égalité est déjà présente et qu'il n'y a pas de changement à faire pour le moment.


QU'EN EST-IL DANS NOTRE GROUPE ?

Que nous inspire la parité ?


Je pense également que les femmes ont déjà fait leurs preuves mais le plus important est de continuer à se faire valoir dans une société qui est dans la plupart des cas à domination masculine

Sophie.


Je pense é???c?c;galement que l'égalité est déjà présente, mais que les femmes ne veulent pas ou plutôt ne peuvent pas à cause d'autres obligations chez elles, s'occuper de la politique en plus ; Bien qu'elles sont toutes aussi qualifiées que les hommes. La parité votée avec les quotas, ne sera qu'une contrainte pour la politique. De plus, je pense que ça ne respecte pas la liberté de choix des français, ou plutôt des partis politiques à qui on impose d'élire des femmes.

Philippe


Pourquoi la mixité des sexes est-elle importante ?

Que va-t-elle changer ?


La mixité des sexes est importante puisqu'il peut y avoir une complémentarité entre hommes et femmes en politique. Tout le monde pourra donner son avis sur des lois ou autre faits. Tout le monde sera alors représenté.

Joëlle.

Cette mixité va permettre d'instaurer un dialogue plus sensé, plus ouvert sur des thèmes.

Sophie.



La mixité des sexes nous permettra d'avoir des avis probablement différents suivant le sexe. Cela n'avantagera pas le sexe masculin.

Jonathan.


Pourquoi faut-il imposer la parité ?


Il faut imposer la parité afin que les femmes puissent s'exprimer librement et montrer d'autre part qu'elles ont autant de capacités que les hommes. De plus, elles savent mieux prendre part à des sujets qui les touchent directement.

Joëlle.

C'est une façon comme une autre de pouvoir défendre nos opinions. Je pense que les femmes ont peut-être plus les pieds sur terre que les hommes et donc leur vision du monde sera différente de la notre ce qui est dans un sens bénéfique pour réaliser des projets.

Sophie.

 


Si l'on impose la parité, des femmes pourront agir dans certains secteurs où les hommes seront moins efficaces et auront moins d'influence

Jonathan.


Pourquoi pas une mixité par âge ? Par groupes sociaux ?

Ne serait-il pas non plus facteur de changement ?



L'expérience acquise permet d'approfondir certains thèmes et le niveau culturel et les connaissances ne sont pas les mêmes pour chaque génération.

Joëlle.

Une mixité par âge serait aussi la bienvenue car les jeunes se rendent beaucoup plus compte des changements qu'il y a à faire. Puis, la mixité par types sociaux permettrait de répondre à vraiment toutes les attentes car la parité hommes - femmes donnera certainement l'accès à la politique à des personnes du même type social.
Sophie.



En date du 26 janvier 2000, les Dernières Nouvelles d’Alsace, ont donné la parole à des personnalités du monde politique sur un sujet qui portait sur la parité et son application lors des élections. Madame Péry, secrétaire d’état, est convaincue par le fait que “l’arrivée des femmes en politiques permettra l’émergence de sujets trop peu visibles aujourd’hui, ou un meilleur traitement de certains(…)parce que les hommes et les femmes n’ont pas culturellement le même vécu, les mêmes expériences, les mêmes parcours personnels et professionnels”. Sa vision de la parité est donc très positive et la parité serait pour elle très bénéfique pour les citoyens.
Jean-Pierre Chevènement voit dans la parité quelque chose de “pragmatique”. Il assure qu’“une parité de principe, sans moyen d’en contrôler la réalité, tromperait nos concitoyens”. Cette vision de la parité est plutôt pessimiste mais pose le problème de l’efficacité de la loi et des institutions à mettre en place pour la faire appliquer.
Le 27 janvier, au lendemain du vote de la loi sur la parité, une page entière était consacrée à cette nouvelle organisation de la vie politique française. Il était alors intéressant, de relever les quelques réactions de maires de la région, plus particulièrement des hommes.
Pour Hugues Hartleyb, maire d’Obernai, “La cité n’est pas l’affaire exclusive des hommes”. L’on arrive à comprendre ce propos notamment par le fait que cette petite ville possède un “corps électoral” composé de 4090 électrices soit 53% de la totalité des électeurs.
Trois communes du Piémont : Rosheim, Barr, Obernai, qui sont désormais concernées par la parité, “les femmes sont indispensables”. Cet avis est ainsi confirmé par Alphonse Troestler, maire de Rosheim, en affirmant qu’“une plus grande participation des femmes à la vie publique est une nécessité”.
Finalement, nous sommes allés demander l’avis d’un de nos maires. En retour à notre courrier, Albert Robach, maire de Dambach-La-Ville, nous a fait part de ses réactions et appréciations face à un sujet qui est la parité, qui ne touchera d’ailleurs pas son village ne comptant que 1991 habitants. (D’après le recensement)
Pour lui, “la parité existe naturellement”, puisque dès la naissance, “il y a équilibre entre les deux sexes quant au nombre”. Il affirme également que la plupart des religions prônent la primauté de l’homme sur la femme et qu’il en est de même de nombreux régimes politiques. Puis, il fît remarquer qu’en France, “la loi salique n’a jamais permis à une femme de monter sur le trône de France” et que “le droit de vote n’a été accordé qu’en 1945 en notre pays”.
Il s’intéressa ensuite dans son courrier à son village et à la participation des femmes à la vie publique de celui-ci. “Dès 1945, une femme entre au conseil municipal de Dambach-La-Ville : Madame Schuler, sage-femme de profession”. Il ajoute aussi qu’“actuellement, quatre femmes sur dix-neuf siègent au conseil municipal soit 21%”.
Monsieur le Maire, affirme qu’il lui a été “difficile de trouver des candidates lors des élections de 1989 et de 1995”. Mais, il fut enchanté lorsque le 16 mars 1999, pour la première fois une femme a été élue adjointe au maire : Madame Weyh.
“Il est certain que le sexe féminin est nettement sous représenté dans nos instances politiques et élections” dit-il. C’est pour cela qu’il lui semble important d’instaurer une parité qui “devrait y remédier ” et qui “ augmentera à coup sûr la représentation féminine”.
Il se présente ensuite comme défenseur de la parité, jugeant néanmoins qu’elle sera difficile à appliquer dans un premier temps car elle n’apparaîtra pas de la même manière à l’Assemblée Nationale et là où il y aura le scrutin de liste. Il lui semblerait nécessaire d’instituer une période de transition, “afin de mieux préparer le terrain et susciter davantage l’intérêt des femmes quant à la gestion publique”.
Bien que la parité ne soit pas applicable dans son village lors des élections de 2001, il invite tout de même les dambachoises à agir !
Cette vision de la parité est encore bien plus positive que les autres vues auparavant, par le fait que le maire est partant pour instituer la parité alors qu’il n’est pas dans l’obligation d’y prendre part.

Dans le journal Le Monde du 3 décembre 1999, un article proposait trois origines possibles de la réforme pour la parité. Tout d’abord, il s’agirait d’un texte “ pour la parité ” signé par dix femmes de droite et de gauche qui demandaient une réforme de la Constitution. Il fut publié dans l’Express de la semaine du 6 au 12 juin 1996 et les dix femmes étaient : Michèle Barzach, Frédérique Bredin, Edith Cresson, Hélène Gisserot, Catherine Lalumière, Véronique Neiertz, Monique Pelletier, Yvette Roudy, Catherine Tasca et Simone Veil. Puis, “le 30 juin 1996, le PS fait sien le principe de la parité”. Finalement, “le 28 juin 1999, députés et sénateurs, réunis en Congrès, adoptent une réforme de la Constitution aux termes de laquelle la loi favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives”.
La loi sur la parité fut donc votée de la nuit du 26 janvier au 27 janvier 2000. Elle s’appliquera dès les prochaines élections municipales en 2001. “ Le texte impose aux partis politiques de présenter au moins autant d’hommes que de femmes aux élections législatives comme sur les listes de candidats de la plupart des autres scrutins. Il prévoit des pénalisations financières en cas d'infraction à cette nouvelle réglementation ”. Ces nouvelles obligations ne devront malgré cela être appliquées que dans les communes de plus de 3500 habitants.

Selon les principes de la démocratie et de l’égalité, les femmes doivent pouvoir faire les mêmes choses que les hommes si elles le désirent. Elles sont dès à présent en mesure de prendre “une part à la vie” aussi bien en politique qu’en économie; tout en fonction de leurs choix.
De plus, elles peuvent amener des idées nouvelles. On peut aussi penser qu’elles ne considèrent pas comme les hommes que le pouvoir est une finalité.

A. La parité permet à des femmes d’obtenir un pouvoir politique et donc d’aider la cause féminine.

L’idée d’une quelconque soumission ne doit plus faire partie de l’ordre des choses. Elles peuvent apporter du progrès dans certains domaines proche des femmes, comme l’a fait Simone Veil avec la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse en 1974 en France.
L’accès à des milieux comme la politique permet de prouver que les femmes ne sont pas inférieures, étant donner qu’elles peuvent occuper des places dominantes dans la société
Donc les femmes ont et vont de plus en plus occuper des places d’une importance croissante dans la société comme il en est déjà le cas dans une majeure partie de l’Europe.Par exemple, récemment, Tarja Halonen a été élue au poste de Présidente de Finlande.

En conclusion, nous nous félicitons du vote de la loi sur la parité qui nous l’espérons va réduire les inégalités entre les hommes et les femmes dans de nombreux domaines. Cette parité est là pour que les décisions prises soient plus conformes aux aspirations de la population française, même si nous en sommes conscients ce n’est qu’un début et qu’il y a encore fort à faire pour aboutir à une représentation à l’image de la population française dans son ensemble.

BIBLIOGRAPHIE

* Les clés de l’actualité, numéro 144 paru en 1995.
* Dernières Nouvelles d’Alsace, 26 janvier 2000,.27 janvier 2000.
* Le Monde paru le 3 décembre 1999.
* Le Monde , dossiers et documents, février 2000, n° 284
* Phosphore paru en avril 1999.


La place des femmes dans le sport

Par Sabrine GEHRARD, Christine HERZOG et Sarah WAGNER

L’idéal de la sportive contemporaine : être reconnue aussi bien en tant que sportive qu’en tant que femme et d’être autant reconnue, dans leur domaine sportif que les hommes.

Ce vers quoi les femmes aspirent

Les sportives veulent de plus en plus ressembler aux hommes, elles ne veulent plus de cette différence qui existe entre les sexes. Aujourd’hui, les sportives de haut niveau deviennent de plus en plus musclées et plus fortes. Elles abandonnent leurs formes féminines au détriment des muscles. Elles quittent ainsi leur image de femmes fragiles et s’imposent comme des femmes fortes autant musclées que les athlètes masculins. C’est le cas, par exemple du tennis ou les sœurs Williams, Amélie Mauresmo abordent sous leurs tenues des pectoraux à faire pâlir certains sportifs. Les femmes acceptent de perdre toute leur féminité pour arriver à une certaine égalité des sexes.
Les femmes veulent être connues par et dans leur discipline non plus seulement pour leur physique. Certaines sportives connues, ne l’étaient en fait, que pour leur physique avantageux et non pour leurs performances.
Les médias, aussi bien la presse écrite que l’audiovisuel, ne s’intéressent guère aux compétitions féminine. Les télévisions diffusent en grande partie des compétitions masculines. Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que la majorité des téléspectateurs, regardant des émissions sportives sont des hommes et ceux-ci préfèrent évidemment voir des hommes jouer au rugby que des femmes car ce sport est encore ancré dans las mentalité comme étant un sport “ viril ”.

Les conséquences actuelles de ces changements dans le domaine sportif

Les sportives ont beaucoup évolué physiquement. Après la femme menue, gracieuse, fragile c’est maintenant autour de la femme forte, musclée, agressive et fonceuse de faire son apparition. C’est le nouveau physique des femmes qui déplait à certains journalistes sportifs et ils ne se privent pas pour le faire remarquer.
Les sportives sont obligées de travailler encore plus que les hommes pour arriver à niveau égal. Pour cela, elles acceptent de perdre toute leur féminité et de ressembler, le plus possible aux hommes. Elles se musclent beaucoup plus qu’avant, leurs performances et leurs records se rapprochent de ceux des hommes, et pour arriver à cela, elles sont obligées de s’entraîner toujours plus pour arriver toujours plus loin.
Les médias parlent à présent un peu plus d’elles, mais s’intéressent bien plus à leur vie privée, familiale qu’à leurs exploits sportifs. Lorsque les journaux parlent par exemple d’Amélie Mauresmo, la plupart du temps ils ne peuvent s’empêcher d’évoquer son homosexualité.

Les sportives ont bien du mal à se faire connaître, et les médias ne les aident pas beaucoup dans ce sens .

A) La presse écrite.

Les gros titres sont consacrés aux sportifs et non au sportives. “ France Football ” ne parle que des hommes. Jamais le nom d’une femme n’est mentionné. Il en est de même pour les revues consacrées au basket ball, au golf, à la boxe. Il est rare que l’on parle de femmes dans ces revues spécialisées ou alors de façon très brève.
Les hommes pratiquent plus de sports dits à “ sensation ” que les femmes, et ces sports-là sont plus demandés par le public. Celui ci est friand de nouveaux sports et désire des sensations fortes. Ces pratiques tels le surf, le saut à l’élastique…sont plus pratiqués par les hommes. En évoquant ces évènements sportifs la presse ne parle donc que des hommes.
De plus les médias ne s’intéressent qu’aux sportives les plus connues ou les plus belles. Les journaux ne se risquent que très rarement à parler de nouvelles recrues.

B) La télévision

Les retransmission sont pour une grande part consacrées aux compétitions masculines. Les émissions sportives sont regardées, pour une grande majorité, par des hommes. Ce public désire voir des sport virils pratiqués par des hommes. Il arrive à ces hommes de regarder les rares compétition féminine rediffusées et c’est d’ailleurs souvent l’occasion de rigolades et de moqueries qu’un réel intérêt pour ces compétitions.
La télévision aime montrer des sportives au physique avantageux car le public masculin ne s’intéresse pas aux compétitions féminines proprement dit mais plus aux femmes qui les pratiquent.
Les femmes sont obligées de se battre pour arriver à être reconnues dans le domaine sportif. Si aujourd’hui, elles se trouvent plus connues, elles semblent se trouver sur la bonne voie pour parvenir à une égalité des sexes dans le sport, mais c’est peut-être au détriment de leur vie de femme.
La place de la femme reste encore très minime dans ce domaine très fermé et très machiste, qu’est le domaine sportif, et il faudra suivre l’évolution des femmes dans le sport, pour voir si un jour, elles arriveront à se faire reconnaître dans ce milieu non plus pour leur physique mais pour leurs performances sportives.

Bibliographie :

* Esprit, masculin-féminin,novembre 1993


Les conséquences de l’émancipation de la femme sur la famille

Par Méla nie BOURDONCLE, Sarah CATALAN ET Christine DOLT



Le vingtième siècle aura été , pour la femme , le siècle le plus important , car celui de son émancipation progressive , de son accès , certes encore limité , aux fonctions de responsabilité , et de sa pleine participation à tous les processus décisionnels. Aujourd'hui l'avancée des femmes est constante et heureusement inexorable. Elle aura touché tous les domaines, remis en question les valeurs et les principes de la femme. Cette émancipation aura engendré le plein épanouissement politique et intellectuel de la femme, mais aussi une égalité sociale non négligeable et par ceci une évolution du couple, entre les conjoints et face aux enfants , et de la notion de famille.

UNE EVOLUTION DE LA CELLULE FAMILIALE VIS A VIS DES ENFANTS

Aujourd'hui ce devoir de fécondité s'efface devant une notion plus complexe et plus lourde de sens. Compte tenu de l'évolution des mœurs et de la génétique, enfanter est devenu, à la fois, un droit revendiqué et un choix, quant au moment, aux conditions et au partenaire, voire à l'absence de celui-ci.
L'autorité des parents est aujourd'hui remise en question par le regard que porte la société sur l'éducation donnée aux enfants. Les parents d'aujourd'hui n'ont plus seulement des droits mais des devoirs, comme une éducation décente de l'enfant dans l'intérêt de ce dernier. L'enfant a pris énormément d'importance dans la société et de ce fait a acquis plus de droits.
L'autorité des parents est, d'une part, remise en question par le regard social porté sur l'éducation, cette intrusion dans la famille peut, entre autres , faire qu'un enfant soit retiré de la garde de ses parents , si il est considéré que les parents ne sont pas capables de l'élever correctement ou de pourvoir à ses besoins ; d'autre part , cette autorité des deux parents peut être remise en question par la décision d'un juge des enfants sur la question de garde , en cas de divorce. Dans ce cas, cette décision pourra être émise suite à une enquête sociale ou à un examen médico-psychologique. Et aujourd'hui, l'avis des mineurs peut influencer cette décision car ils sont au cœur de la question.
Les parents qui exercent l'autorité ont droit et devoir de garde, de surveillance et d'éducation. Ils doivent assurer la sécurité, la santé et la moralité de leur enfant.
Mais aujourd’hui, il n'y a plus les seuls parents qui sont acteurs dans l'éducation de l'enfant et exerçant une autorité. L'enfant est entouré de biens d'autres personnes qui exercent cette dernière, comme les nourrices, les enseignants, les moniteurs de colonies ou de club sportif ou ludique, les institutions comme la police, etc.
Aujourd’hui, on ne veut plus assurer sa descendance, mais l'on éprouve le besoin d'être reconnu par quelques êtres chers. On considère aussi qu'avoir l'amour de deux ou trois enfants, deux surtout, est bien suffisant.
D'autant plus que, élever un enfant devient une tâche complexe car on élève l'enfant, non plus par des habitudes et des traditions mais on doit s'adapter à la personnalité de l'enfant, chercher sans cesse et inventer en fonction de lui. Ce qui crée une sorte de flou éducatif.
Sans compter qu'aujourd’hui, il existe une politique de l'enfant, qui se traduit par l'assurance d'un logement décent pour l'enfant, d'une scolarisation, d'une diététique, d'une éducation décente, donc aucune atteinte à sa personne, d'un suivi de sa santé, de sa sécurité et de son confort. De plus, on remarque que de plus en plus, les parents hésitent à concevoir plus de deux enfants, car ils appréhendent l'adolescence de ceux-ci, par les conflits liés à cette période.
Dans le couple, la répartition des responsabilités et pouvoirs envers les enfants devient de plus en plus indistincte. En effet, les tâches suivantes ne sont plus attribuées à l'un des deux parents exclusivement : la tenue à table, la sortie le soir, la chambre, les contacts avec les enseignants, le choix du club sportif, l'organisation d'un dîner ou l'achat d'un mobilier.
Aujourd’hui, c'est l'enfant qui fait le couple, de plus il serait un "bien de consommation affective". La famille assure toujours sa fonction de reproduction sociale mais le capital à transmettre à changé de nature en devenant culturel. L'enfant est reconnu comme une construction évolutive.


UN COUPLE A TENDANCE EGALITAIRE FACE AUX TACHES DOMESTIQUES

L'idée d'égalité a moralement et socialement une force considérable alors que la réalité concrète du partage des tâches ménagères est profondément inégalitaire. Ce paradoxe s'explique parce que l'une et l'autre se déroulent sur deux scènes distinctes. L'égalité s'est développée dans le monde des idées, des références morales et sociales. Elle a réussi à produire des effets notables dans le domaine des "grandes décisions conjugales" mais les gestes, eux, ont une autre histoire, faite de pesanteurs, qui ne peut qu'être beaucoup plus lente. L'égalité des pratiques ménagères est une abstraction, une tendance vers un objectif mal défini et jamais atteint.

Quelques chiffres : (les chiffres énoncés sont des approximations)
Le père de moins de 45 ans passe 6H30 de sa journée à son travail et consacre 3H aux travaux domestiques, et il peut profiter de 3H20 pour ses loisirs, c'est son temps libre.
La mère active passe 4H30 à son travail et passe 5H30 à effectuer des tâches domestiques. Elle a 2H30 de temps libre.
La mère au foyer exécute 11 MIN de travail professionnel, 8H40 de travaux domestiques et ont 3H20 de temps libre.
Pour les activités domestiques :
Le père consacre 20MIN à la cuisine et à la vaisselle, 6MIN au ménage, 1MIN à la lessive et au repassage réunis, 1H20 aux courses, bricolage et à la couture réunis, 20MIN aux soins des enfants et donc en tout : 2H07.
La mère active exécute 1H30 de cuisine et vaisselle, 45MIN de ménage, 30MIN de lessive et repassage, 1H de bricolage, couture et de courses, 55MIN de soins aux enfants et donc au total : 4H40.
La mère au foyer consacre 2H20 à la cuisine et à la vaisselle, 1H15 au ménage, 40MIN à la lessive et au repassage, 1H20 à la couture, au bricolage et aux courses, 2H aux soins des enfants. Au total, cela fait : 7H35.
Il apparaîtrait que le lavage, repassage et la couture sont pour 90% à la charge de la femme. Porter du bois, charbon ou mazout, laver la voiture reviendraient plus à l'homme. Mais ils ont tous deux à leur charge, la cuisine, la vaisselle, l'aspirateur, la mise du couvert et les courses. Le partage des tâches crée beaucoup de conflits entre les conjoints.
On observe souvent une dominance masculine lorsque l'homme a un statut socioprofessionnel, des revenus et un niveau scolaire plus élevés. On peut distinguer des couples à visée égalitaire et des couples où la femme conserve sa "suprématie" dans les tâches ménagères.
Les femmes “ égalitaires ” négocient avec leur partenaire afin que des espaces codés comme féminins deviennent conjugaux ; elles ne créent pas un rapport de force mais construisent un univers domestique de manière à ce que les compétences de l'un et de l'autre ne soient pas réellement définies.
On sait surtout que ce sont les femmes issues du monde ouvrier et les femmes au foyer qui effectuent le plus de tâches ménagères. Et contrairement aux précédentes, elles revendiquent la séparation des sphères d'activité, qui sont, pour elles, constructives de leur identité. Le maintien des différences entre les deux sexes relève de valeurs auxquelles sont attachées les familles ouvrières.
L'homme ouvrier a le privilège de l'extérieur, il a la faculté d'aller et de venir, de jouer sur plusieurs lieux comme l'usine, le foyer, le café, et évoluant librement.
Ceci pourrait se justifier de la manière suivante : la fait de vivre à deux légitimes la situation dans laquelle les ressources sociales et culturelles détenues par l'homme et la femme ne sont pas gérées de la même manière.
Plus le nombre d'enfants est élevé dans un ménage, plus la femme effectue de travaux domestiques, et moins elle travaille sur le plan professionnel, contrairement à l'homme, qui, lui, travaille plus s'il a beaucoup d'enfants et effectue moins de tâches ménagères.
De nos jours, les jeunes entrent dans le couple sans idées pré définies sur leurs rôles à tenir, improvisent et construisent le conjugal peu à peu, sans trop se représenter le processus : tout peut être négocié et remis en cause, tout semble pouvoir être à inventer.
Par contre, les hommes de plus de cinquante ans ne donnent pas de coups de mains pour les activités domestiques, gardant "les traditions" de leur jeunesse, ils adoptent des comportements conservateurs.

EVOLUTION DE LA FAMILLE DANS SES COMPOSITIONS ET DANS SES ROLES

Que signifie "s'engager à deux dans une relation conjugale”, alors que les aspirations de notre époque sont liberté, autonomie, indépendance, épanouissement personnel ? Comment concilier ces valeurs très actuelles avec le besoin d'amour, le désir de vivre avec un(e) partenaire une relation affective stable, de construire une histoire commune ?
Il a deux siècles à peine, un couple qui se mariait avait une espérance de vie commune d'environ vingt ans : le temps d'élever, dans des conditions difficilement imaginables aujourd’hui, une dizaine d'enfants dont les deux tiers mouraient avant d'avoir atteint l'âge adulte. L'engagement à vie dans la relation conjugale était une garantie de sécurité pour les enfants et de stabilité pour la société traditionnelle.
Aujourd’hui, les personnes qui se marient s'engagent pour une durée potentielle de cinquante ans de vie commune. Ils ont le temps d'élever, avec les moyens les plus modernes, les allocations et les aides de toutes sortes, deux ou trois enfants, et de vivre, après le départ des enfants, encore une deuxième, voire une troisième étape de vie. L'engagement à vie dans la relation conjugale présente bien d'autres enjeux qu'autrefois, d'autant plus que nous vivons une époque de paradoxes : d'un côté l'amour est placé en tête des valeurs et des attentes d'aujourd’hui, de l'autre, le couple, marié ou non, est le lieu de nombreux échecs, souffrances et drames.
Mais alors que depuis des années on parle de crise du mariage, il faut se rendre à l'évidence : les gens continuent à se marier. Et s'ils ne se marient pas par refus de l'engagement formel dans la durée, ou par rejet de la forme institutionnelle que propose la société, du moins se mettent-ils en couple. Il faut faire preuve de créativité pour nommer ces nouvelles situations : mariage, concubinage, union libre, cohabitation, contrat d'union civile, familles éclatées, familles-mosaïques ou patchworks, et autres familles monoparentales ou recomposées...
Dans la société dite traditionnelle, les mariages étaient généralement arrangés par la famille pour des causes qui les dépassaient : fécondité et descendance, patrimoine, héritage... Ce n'est que récemment, et dans nos sociétés, que le sentiment amoureux est devenu le fondement du mariage avec toute la richesse humaine et la fragilité que cela comporte. Dans la société traditionnelle et patriarcale, les rôles respectifs de l'homme et de la femme étaient clairement établis : "Le mari est le chef de la femme, tout comme le christ est le chef de l'église”, écrit l'apôtre Paul dans sa lettre aux Ephésiens, texte dont on a abusé à toutes les époques.
Aujourd’hui, les rapports d'égalité qui s'établissent dans nos sociétés modernes et démocratiques obligent à un travail considérable de négociation, de dialogue, de remise en question des fonctionnements de l'homme et de la femme pour aller dans le sens d'un partenariat plus développé entre eux.
Ces évolutions font dire à certains, un peu rapidement sans doute, que de nos jours le mariage est déconsidéré et le divorce est trop facile, que le couple et la famille sont dévalorisés par l'idéologie d'une société individualiste et de consommation. A l'écoute attentive des souffrances conjugales lors des consultations, il apparaît bien au contraire que les couples qui se marient actuellement tiennent le mariage en haute estime et en attendent beaucoup. Ils en attendent même tellement que, bien souvent, la "barque conjugale" est surchargée. Les couples actuels accordent plus d'importance à la qualité de la relation humaine qu'à la durée du lien conjugal. Ils ne sont plus prêts à maintenir à tout prix un lien qui ne serait pas humainement satisfaisante.

Le concept de famille, est avec lui celui du mariage, une notion évolutive qui se nourrit de l'évolution de l'économie, des mentalités et de l'affirmation de la liberté individuelle. Les structures familiales ont subi une profonde évolution au cours de l'histoire. Le modèle familial s'est diversifié, développant, à partir d'une forme de couple inégalitaire, institutionnalisé et aux rôles conjugaux codés, un pluralisme de configurations familiales. L'évolution éthique et morale, notamment un partage plus égalitaire des fonctions au sein du couple et une indépendance plus précoce des enfants, mais aussi de nombreux autres facteurs sociaux, dans le sillage de l'industrialisation et de l'urbanisation, explique cette transformation.
Jamais le refus du mariage n'a été si marqué qu'aujourd’hui, les unions libres, les naissances hors mariage, les divorces et les remariages si nombreux. Cette mobilité conjugale se traduit par un recul de la fécondité qui atteint, notamment en Europe , une faiblesse inconnue dans l'histoire. C'est pourquoi on ne parle plus de "politique de la famille”, mais de "politique de l'enfant”, le but étant de garantir à chaque enfant les mêmes chances d'épanouissement, indépendamment de la situation économique et sociale de son milieu familial.

On attend de la famille qu'elle soit une structure non contraignante. La disparition des structures familiales atteste la thèse de la dégradation de la cellule familiale par certains faits comme le nombre de divorces, qui a doublé au courant de ces dernières années.Mais l'élément nouveau semble être l'attitude à l'égard des divorces : on assiste d'abord à une dédramatisation de l'échec du couple, mais surtout on s'habitue à l'idée de ne pas vivre toute l'existence avec le même partenaire.Un autre phénomène semble menacer la famille : l'importance de la cohabitation juvénile ; est-ce un retard conjoncturel dans le mariage ou une évolution à long terme qui menacerait la cellule familiale ?

Dans les sociétés modernes occidentales, il y a nette séparation entre les activités professionnelles et ménagères. Par cette dissociation entre lieu de travail et foyer, la famille devient essentiellement un lieu de consommation. En tant qu'unité de production, elle est supplantée par l'entreprise : les relations économiques se monétarisent et le travail devient lucratif. En raison de l'accroissement de l'espérance de vie, de la rationalisation des tâches domestiques et de l'émancipation de la femme, la famille a même accru sa disponibilité productrice lucrative.

Autrefois, la famille transmettait les valeurs de la société, l'amour du travail et de la patrie. Aujourd’hui, on lui demande d'être un lieu protégé, loin des tensions de la vie sociale. Mieux, on attend que la famille arme les enfants contre les pièges et les embûches de la société : on désinstitutionnalise le mariage au maximum, pour qu'il devienne une sorte d'union libre contractuelle qui n'est garantie ni soutenue par aucune institution extérieure, comme l'église.On attend de la vie conjugale et familiale qu'elle soit un lieu de vie authentique. Et à défaut d'être un havre de paix, du moins doit-elle être un lieu d'épanouissement pour chacun, un lieu de tendresse, de reconnaissance, de dialogue, de refuge à l'abri des dangers extérieurs que sont le chômage, la compétition inhumaine, la violence. Ces attentes psychologiques, affectives et excessives dont la famille réduite, dite "nucléaire" , fait l'objet , est la cause essentielle des nombreux dégâts dans cette petite "cellule" que l'on voudrait si chaleureuse , conviviale , et sécurisante.

La famille voit ses fonctions diminuer : les enfants sont pris en charge très tôt, par les crèches, les maternelles,... D'autre part, lorsqu'elle contient des membres malades, ils sont le plus souvent pris en charge par les hôpitaux. Les vieillards, eux, sont intégrés dans des maisons de retraite.

Nous observons aujourd'hui une distance grandissante entre les conjoints dans leur vie quotidienne. A l'origine des difficultés, divers éléments sont à prendre en compte : le non-partage des responsabilités familiales, les horaires capricieux de la vie professionnelle, l'indépendance de l'homme dans ses loisirs, la charge des naissances qui pèsent sur la femme, la divergence sur des sujets tels que le nombre d'enfants souhaités ou la reprise du travail de la femme.
Par ailleurs, l'on observe une ouverture non négligeable du chemin vers la liberté sexuelle et le choix du partenaire, sur la base de l'affinité et du sentiment amoureux.

Chaque membre de la famille a cherché ses espaces de liberté et d'autonomie de ses choix sous l'influence des mouvements sociaux dont le plus important fut sans doute celui des femmes.

En d'autres termes, le repli familial, l'espérance qui consiste à ne voir de sens à la vie que dans la poursuite du bonheur matériel et symbolique du couple et des enfants va pousser le couple à chercher à l'extérieur du foyer les moyens d'assurer ce bonheur et ses espoirs. C'est le projet de la "belle maison" qui pousse le père et la mère à travailler davantage et à effectuer des heures supplémentaires. La situation de "vacance”, créée par les absences dont les motifs sont liés au projet familial, risque alors de provoquer des désordres, des perturbations voire même des dislocations du système familial lui-même.


Bibliographie :
* François d’ESTAIS, Le couple face au chômage, éditons Du Cerf
* Yves de GENTIL-BAICHIS, la famille en effervescence, édtions de l’Atelier
* Alternatives économiques, n° 169, avril 1999

Le lien d'origine : http://www.ac-strasbourg.fr/telech/ses_premiere/image_de_la_femme.doc