Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, Le nouvel esprit du capitalime, Editions
Gallimard, 1999. http://membres.lycos.fr/xaumtom/OuvragesharcelementettravailBoltanski.htm
Le capitalisme prospère ; la société se dégrade.
La croissance du profit s'accompagne de celle de l'exclusion. La
véritable crise n'est pas celle du capitalisme, mais celle
de la critique du capitalisme. Trop souvent attachée à
d'anciens schémas d'analyse, la critique conduit nombre de
protestataires à se replier sur des modalités de défense
efficaces dans le passé mais désormais largement inadaptées
aux nouvelles formes du capitalisme redéployé.
Cette crise, Eve Chiapello et Luc Boltanski l'analysent à
la racine. Ils tracent les contours du nouvel esprit du capitalisme
à partir d'une analyse inédite des textes de
management qui ont nourri la pensée du patronat, irrigué
les nouveaux modes d'organisation des entreprises : dès le
milieu des années 70, le capitalisme renonce au principe
fordiste de l'organisation hiérarchique du travail pour développer
une nouvelle organisation en réseau, fondée sur l'initiative
des acteurs et l'autonomie relative de leur travail, mais au prix
de leur sécurité matérielle et psychologique.
Ce nouvel esprit du capitalisme a triomphé grâce à
la formidable récupération de la " critique artiste
" - celle qui, après Mai 68, n'avait eu de cesse de
dénoncer l'aliénation de la vie quotidienne par l'alliance
du Capital et de la bureaucratie. Une récupération
qui a tué la " critique artiste ". Comme, dans
le même temps, la " critique sociale " manquait
le tournant du néocapitalisme et demeurait rivée aux
vieux schémas de la production hiérarchisée,
on la trouva fort démunie lorsque l'hivers de la crise fut
venu.
C'est à une relance des deux critiques complémentaires
du capitalisme qu'invite cet ouvrage. (Texte tiré de la quatrième
de couverture)
Eve Chiapello et Luc Boltanski sont sociologues.
Jean-Pierre LE GOFF, La démocratie post-totalitaire, éditions
La Découverte, 2002. http://membres.lycos.fr/xaumtom/OuvragesharcelementettravailLeGoff1.htm
Vivons-nous dans un univers orwellien, conditionnés et surveillés
en permanence par les " nouveaux maîtres du monde "
? On pourrait le penser à la lecture de certains discours
critiques dénonçant le nouveau " totalitarisme
" du marché et des médias. Dans cet essai stimulant,
J.-P. Le Goff rompt avec ce schématisme.
En s'appuyant sur Hannah Arendt et Claude Lefort, il propose une
étude comparative particulièrement éclairante
du phénomène totalitaire et du mouvement de modernisation
de la fin du XXe siècle. Il montre ainsi que les sociétés
européennes démocratiques connaissent un processus
spécifique de déshumanisation et de désagrégation,
bien différent du totalitarisme. Ce phénomène
" post-totalitaire " constitue le point aveugle des démocraties.
C'est dans ce cadre qu'il convient de resituer le mal-être
existentiel et social et la confusion des médias : le basculement
historique des trente dernières années a débouché
sur une vision fantasmagorique du pouvoir et un antitotalitarisme
galvaudé. Pour l'auteur, le renouveau implique d'en finir
avec le manichéisme et l'illusion de la table rase : les
démocraties européennes doivent enfin accepter l'ambivalence
de leur propre histoire, inscrire la modernisation dans une vision
de l'avenir et un projet cohérent. C'est à ce prix
qu'elles éviteront le repli maladif sur elles-mêmes
et la rupture avec le reste du monde. (Texte tiré de la quatrième
de couverture)
Jean-Pierre Le Goff, philosophe de formation, est sociologue au
laboratoire Georges Friedmann du Conservatoire national des arts
et métiers. Il préside le club Politique Autrement
qui développe une réflexion sur les conditions d'un
renouveau de la démocratie et de la citoyenneté dans
les sociétés développées.
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