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Origine :
http://cst.collectifs.net/article.php3?id_article=95
S’appuyer sur la subjectivité, les mentalités
pour dépasser l’économie (Les trois écologies
de Félix Guattari).
Consultez aussi les émissions "Boîte à
outils", exploration radiophonique des contours possibles d’une
écologie plurielle, d’une écosophie. Si vous
éprouvez des difficultés à les télécharger,
contactez-nous... ou patientez jusqu’à la mise en ligne
de leur transcription :-)
D’une économie élargie à une
écologie mentale
L’écologie politique est aujourd’hui arrivée
à un point de développement important, qui ne lui
confère pourtant qu’une efficace très réduite.
On l’observe par exemple dans le domaine des émissions
de CO2, qui n’ont reculé depuis Tokyo que dans la CEI,
pour cause de désastre économique. Cette impuissance
de l’action politique conduit certains observateurs à
la conclusion que le levier réside aujourd’hui, non
pas dans une fallacieuse "démocratie économique"
, mais dans les modes de vie et les aspirations culturelles [1].
Le niveau d’émission de CO2, de production de déchets
en général dépendent bien sur des stratégies
du marché (flux tendus par exemple) et des politiques de
transports mais aussi des habitudes de consommation, des comportements
face au travail, des modes d’habitats, des satisfactions trouvées
dans la vitesse, etc. Si la pensée écologiste nous
a appris l’importance des "externalités",
négatives ou positives, ressources minières ou ressources
humaines pour l’économie "restreinte" [2],
il n’est pas impossible que la surdétermination la
plus forte, aujourd’hui, soit du coté des externalités
subjectives, c’est à dire des mentalités. Les
valeurs économiques sont comme toutes les valeurs, elles
dépendent du crédit qu’on leur accorde, comme
on le voit avec les phénomènes d’"euphorie"
ou de "panique" boursière. D’autre part,
le mouvement capitalistique lui-même dépend de plus
en plus des productions immatérielles, autrement dit des
affects de ses opérateurs, qu’elle s’efforce
de capter, comme on le voit très bien dans la "nouvelle
économie", qui est en partie une récupération
des énergies bénévoles investies dans le développement
de l’Internet [3]. Il y a donc des enchainements permanents
entre environnement physique, économique mais aussi affectif
et mental, et qui font que nous ne pouvons plus séparer,
comme le faisaient les marxistes, les infractrutures matérielles
des superstructures idéologiques. Et la question pratique
la plus urgente pour la politique écologiste pourrait donc
être de travailler, plus que les leviers du pouvoir au sens
restreint, ceux de la micro-politique des valeurs, des affects et
des façons de vivre. A une économie élargie,
il faudrait donc faire correspondre une politique et une écologie
élargies.
L’écosophie : un plan de consistance à
multiples entrées
L’utopie ou la mort... Ce cri de Dumont sonne un peu étrangement,
dans nos temps apathiques. C’est cette apathie, cette impuissance
subjective qui inquiète le plus Félix Guattarri au
moment où, il y a une quinzaine d’années, il
propose d’élargir le paradigme écologique au
champs des sociétés et des mentalités [4].
Cette proposition découle de son travail avec Gilles Deleuze
sur les processus subjectifs à l’oeuvre dans le capitalisme,
qui libère l’inventivité mais la retourne aussi
en "anti-production" [5]. Elle provient aussi de son travail
clinique, mené à La Borde notamment dans la foulée
de la "psychiatrie institutionnelle", pour laquelle c’est
l’environnement dans ses différentes composantes qui
est déterminant dans les formations subjectives et leurs
pathologies [6]. L’écosophie félicienne exprime
en même temps une tendance forte dans l’écologie
scientifique, à tranversaliser de plus en plus l’analyse
des "milieux" associant des éléments naturels
et artificiels, des espèces animales ou végétales
et des modes de vie humains [7]. L’ethnobotanique [8], la
discipline dite de la biodiversité, la sociologie de l’environnement
mais aussi des sciences et des techniques, n’ont cessé
depuis de confirmer de telles hypothèses, de faire de l’environnement
l’opérateur d’une interdisciplinarité
entre sciences dites dures et sciences humaines [9]. Bien loin des
modèles organicistes ou déterministes, elles ont contribué
à affirmer des visions "compréhensives"
des relations sociales en même temps que de l’environnement,
faisant fonctionner non pas seulement des "systèmes"
mais des relations entre différents points de vue actifs,
des pôles de valeur [10]. Si "biologisation" du
social il y a ici, c’est au sens où la vie elle-même
est relation, c’est sur la base d’une philosophie du
vivant qui lui confère une capacité politique immanente.
Même pour une amibe, vivre est d’abord "préférer
et exclure", composer ses rencontres et son milieu, affirmait
Georges Canguilhem, philosophe médecin qui forma Deleuze
comme Foucault. Chez Deleuze-Guatarri, d’une autre façon
chez Latour et Stengers [11], celle leçon d’écologie
devient une véritable ontologie des relations : ce qui est
important, ce n’est pas tant ce qui se passe dans tel ou tel
pôle de transcendance (l’Etat, le Sujet, la Nature...),
c’est ce qui se passe "entre", ce qui rend l’agencement
plus ou moins productif, ouvert, vivant. Dans cette ontologie ,
la division entre nature et culture ou nature et artifice n’a
plus lieu, l’essentiel étant que les "machines"
soient désirantes. La création est le sens de la vie,
et l’écosophie guatarienne non pas conservatrice mais
constructiviste. Il ne s’agit pas ici de garder l’être,
mais de produire des milieux vivables et vivants.
L’écosophie, on le voit, est à l’instar
des dispositifs qu’elle décrit et promeut un "rhizome",
un ensemble de plateaux plus qu’une arborescence ordonnée,
une synthèse de nombreuses rencontres entre des foyers de
subjectivation disparates, hétérogènes. S’il
s’agit de faire passer quelque-chose entre les disciplines
scientifiques et techniques diverses, l’écosophie s’efforce
aussi de répondre à un problème concret auquel
est confrontée une écologie politique émergente,
celui d’opérer des alliances ou des alliages entre
des pôles de singularisation éclatés, mutants,
en prise sur des questions de modes de vie : cultures minoritaires,
féministes, usagers de la santé, homosexuels, chômeurs....
A tous, ainsi qu’à certains pans de la subjectivité
ouvrière classique(du syndicalisme par exemple) Guattari
propose de travailler ensemble les conditions concrètes de
l’habiter, tout en construisant une transterritorialité
entre leurs différentes langues vernaculaires. La parution
des Trois écologies suit de peu l’"Appel pour
un arc en ciel" et sa tentative de trouver entre différentes
tribus minoritaires des modes de coexistence propres à renouveller
les coordonnées classiques du politique. Quel que soit le
bilan de cette tentative, elle s’inscrit pour le moins dans
une tension toujours vivante, même si elle pris quelques coups,
de "faire de la politique autrement".
Soigner la vie anormale des gens normaux
Le projet "écosophique" s’affirme donc simultanément
sur un plan scientifique et philosophique, clinique et politique,
éthico-esthétique. Ce qui inquiète ici Félix,
c’est la vie anormale des gens normaux, c’est à
dire la passivité devant le désastre matériel,
l’infantilisation par les médias et l’isolement,
l’arrêt de la production subjective de virtualités,
voire la régression vers des micro-fascismes. C’est
bien là-dessus qu’il faudrait agir, mais " il
est dificille d’amener les individus à sortir d’eux-mêmes,
à se dégager de leurs préoccupations immédiates
et à réflechir sur le présent et le futur du
monde. Ils manquent, pour y parvenir, d’incitations collectives".
[12]Comment sortir l’individu contemporain de sa narcose fataliste
? Praticien en même temps que théoricien, Félix
; propose de nouveaux "agencements collectifs d’énonciation"
de "nouveaux enlacements polyphoniques entre l’individu
et le social". Une nouvelle productivité des subjectivités
doit être soutenues par de nouveaux dispositifs concrets,
dont des esquisses sont repérables dans nos sociétés,
avec les réseaux d’internautes, les collectifs d’usagers
ou -déja- de chômeurs, le "syndicalisme territorial"
des banlieues ou des campagnes. C’est depuis ces nouveaux
territoires d’existence que l’on produira des univers
de valeurs permettant aux individus de s’accrocher au chaos.
La pratique se déroule toujours au sein de groupes. Loin
de résulter d’un abstrait englobant, d’un idéal
quelconque même "écologiste", elle exprime
ce qui se passe concrètement dans le dispositif collectif
qui la produit. Ainsi, l’isolement du télespectateur,
même bien informé de la dégradation du monde,
ne produit par lui-même aucune pratique positive. Les agencements
post-médiatiques, ceux des réseaux d’échanges
sur l’Internet ont sû ces dernières années
ouvrir une brèche concrète dans la normalisation massive
des subjectivités . De la même façon, des avancées
environnementales et sociales importantes ont été
possibles, dans des localités instaurant des formes de démocratie
participative où tous les aspects de la vie quotidienne -urbanisme,
santé, chômage- sont pris en charge collectivement.
Ici ou là, de petites machines écosophiques efficaces
indiquent une certaine vitalité des territoires et de la
socialité, tout en s’employant à la restaurer
: associations de quartier ou de vallée, d’usagers
des transports ou de la santé, de chômeurs, ateliers
d’écriture ou cafés de philosophie, chartes
intercommunales pour l’environnement, réseaux d’échanges
gratuits de savoirs...
C’est à cette émergence de pratiques sociales
nouvelles que nous devons aujourd’hui être attentifs,
car elles constituent le laboratoire vivant de l’utopie qui
vient. En même temps que des territoires existentiels concrets,
en prise sur des dimensions sensibles de l’existence, elles
produisent des univers de valeurs alternatifs au nihilisme de masse,
à l’abandon comme à la désespérance.
Il existe une écologie sociale et mentale spontanée,
particulièrement bien repérée dans les pays
du Sud, où le soutien mutuel est vital. Ce n’est pas
par hasard que de nombreuses ONG, ces dernières années,
ont mis l’accent sur le soutien à de telles trames
de socialisation, souvent portées par des femmes. Des groupes
comme Aides et Act up prouvent aujourd’hui que la bataille
contre le Sida sera gagnée ou perdue non seulement au niveau
des laboratoires, mais dans la connexion de ceux-ci avec les collectifs
de malades, souvent en Afrique des femmes pauvres et veuves, chez
nous des homosexuels, des prostitué(e)s ou héroinomanes.
Là encore, c’est aux externalités de la "politique
restreinte" que nous sommes confrontés, à leur
efficacité propre. C’est cette efficacité qu’une
politique écosophique s’efforcera de démultiplier,
en extension et en intensité.
D’un matéralisme utopique ...
Ainsi la consistance éthique du projet n’est elle
jamais séparée de la question, non pas du pouvoir,
mais de la puissance, de l’efficacité. La distinction
entre ces deux figures est importante. La question, si l’on
se rappelle bien, est de construire de conditions concrètes,
collectives, permettant à l’individu de sortir de ses
intérêts de court terme, de sa course au pouvoir et
au profit, pour penser et construire ses rapports au monde, à
l’altérité, au temps. Ceci conduit à
favoriser, voire à créer de façon volontariste,
des formes de collectifs intégrant de façon non exclusive
des dimensions de la finitude et de l’infinitude, qui font
également défaut dans la "normopathie actuelle",
et sont également importantes pour une écologie généralisée
des pratiques.
A sortir de son indifférence au désastre écologique
et social, le "sujet pacifié" célébré
par Marcel Gauchet a en effet quelque chose à perdre, puisqu’il
y prend conscience de sa finitude, de son altération, de
ce que Blanchot nommait son "impouvoir". Aussi convaincante
que soit pour certains la fiction du sujet politico-moral transcendant,
elle n’empêche qu’il soit soumis comme chacun
à des interdépendances, des politiques de santé
ou d’urbanisme, ses propres fragilités comme vivant.
L’écosophie recourt au "principe de cruauté"
[13], elle est d’une certaine façon un matérialisme
absolu, l’humour du corps s’adressant à un esprit
dominateur, maitre et possesseur de la nature. "Vivants dans
la politique desquels leur condition d’être vivant est
en question" selon les mots de Foucault, nous aurions tort
de laisser à d’autres le soin de gérer nos corps
et notre environnement matériel. L’écologie
sociale est d’abord une politique des gens concernés
sur les questions qui les concernent, des vivants sur la vie qu’ils
vivent, des habitants sur le territoire qu’ils habitent, des
vieux ou des jeunes sur la façon de vivre leur âge.
C’est une biopolitique de l’implication en rupture avec
le schéma technocratique ou assistanciel. En même temps,
elle ouvre tout un champ de possibles à des initiatives nouvelles,
pour décloisonner les questions de la maladie, de la vieillesse,
des relations amoureuses, familiales, de la solitude, de la difficulté
existentielle , etc.
... à une écologie du virtuel...
En effet, il ne s’agit pas ici de chanter seulement l’analytique
de la finitude, mais de lui trouver une nouvelle compatibilité
avec le thème du possible ou du virtuel. Il y a bien, dans
la crise actuelle de l’écologie sociale, un problème
de perte de réalité. Mais celui-ci ne concerne pas
seulement les "sauvageons du virtuel", mais aussi bien
ceux qui, dans le salon télé de leur résidence
sécurisée, croient le monde pacifié et leur
subjectivité close, vouée à la seule alterité
intérieure. D’autre part, le pouvoir de l’imagination
ne pose pas en lui-même problème, mais seulement dans
la mesure où il se déconnecte de toute production
de réalité, et tourne à vide sur le seul mode
du fantasme. Les nouvelles techniques dont celle de la communication
ne sont pas univoques, elles offrent des possibles et pas seulement
du "probable", de l’inéluctable. Le chaos
lui-même n’est pas doté de valeurs seulement
négatives, en nous déterritorialisant des soumissions
traditionnelles, en nous indiquant aussi les limites de la rationnalisation.
C’est pourquoi l’écosophie ne saurait être
appel au renoncement, au raisonnable, ni, comme l’a cru Jonas,
à la peur. L’opposition entre matérialisme et
utopie, qui remonte à une certaine normalisation du mouvement
ouvrier, doit au contraire être battue en brèche. C’est
une question de santé mentale de base, comme l’a admirablement
montré Ernst Bloch, que de pouvoir espérer activement,
développer des utopies concrètes [14]. C’est
faute de pouvoir accomplir une telle pragmatique désirante,
que le sujet contemporain devient normopathe, absorbé par
la "fatigue d’être soi" voire renvoyé
à la seule expression violente. Nulle responsabilité
authentique ne peut être exercée si elle considère
l’avenir comme écrit,coupe les ailes aux potentialités
humaines, proposant la résignation et le cocconing comme
sagesse de vie.
...et des pratiques
Il ne s’agit donc pas de proscrire, d’écraser
dans des affects tristes les virtualités singulières,
mais d’en promouvoir une écologie, une coexistence,
au travers de ce que Stengers nommera plus tard dans le domaine
des sciences une "écologie des pratiques", qui
cesseraient de se disqualifier mutuellement, d’opposer la
liberté de l’un à celle de l’autre, la
pensée normale à la déraison. Il ne s’agit
pas ici seulement, Guatarri comme Stengers l’affirment, de
se soumettre à un impératif de tolérance, à
un catéchisme sur le "gout des autres". Il s’agit
de comprendre -comme on le voit très bien dans les coopérations
interdisciplinaires- que ma singularité, comme ma puissance
d’agir commence là où, non pas s’arrête
mais commence celle de l’autre. La pluralité des points
de vue, qui me sort du narcissisme consensuel des formatages médiatiques
de subjectivité, m’ouvre aussi l’espace des n
points de vue, de la coopération dans la compréhension
et la production du monde. Pour ces deux raisons, "j’ai
non seulement à l’accepter, mais à l’aimer
pour elle-même ; j’ai à la rechercher, à
dialoguer avec elle, à la creuser, à l’approfondir..."
[15] On retrouve ici le schème deleuzien de la différence
et de la répétition, ou celui de Tarde sur l’invention
et la coopération. L’écosophie est une philosophe
de l’entre, mais aussi du "et", de la disjonction
non exclusive. C’est cette idée qui motiva, dans l’expérience
de l’"Arc en ciel", la règle dite du "consensus-dissensus",
permettant à chaque composante de travailler librement avec
les autres sans jeux de majorité ou d’hégémonie,
en continuant d’approfondir sa propre singularité.
L’application en est évidemment complexe dans le jeu
"politique" au sens restreint, celui de la représentation
élective. Reste qu’une telle virtualité trouve
des applications concrètes dans des alliances de "minorités",
entre Act up et les collectifs de sans-papiers par exemple. Reste
aussi que comme aspiration, elle ouvre des perspectives intéressantes
pour sortir d’un jeu politique démocratique aujourd’hui
dominé par la corruption, et d’une certaine atmosphère
de guerre sociale, de disqualification des uns et de cynisme des
autres. Et sans doute une telle écologie de la politique,
des rapports politiques entre les humains, dont les relations meurtrières
de la circulation routière sont un contre-modèle,
est-elle le "prix" à payer pour enrayer le flip
climatique. On retrouvera ici d’autres évocations philosophiques,
qui font de la terre le "tiers espace", ou le "grand
dehors" ramenant les humains à une éthique de
coexistence et d’hospitalité [16]. Ce que nous indique
ici en plus Guattari, c’est que ce "prix" pourrait
être bien doux à payer, s’il nous sortait en
même temps de la souffrance associée à l’état
actuel de la cité subjective, et des horizons barbares qu’ils
nous promet. En même temps, il nous fournit un programme de
travail concret, celui de favoriser partout l’émergence
de nouveaux territoires d’existence, de nouvelles trames de
socialité et pôles de valeur.
PS : In EcoRev’, 1er mai 2000.
[1] Cf. B.Kallaora, "Pensée écologique et enjeux
de société", Etudes sociales, 1997, ndeg.125.
et "Quand l’environnement devient affaire d’Etat,
in Anthropologie du politique, Ed. Abélès M. et Jeudy
H.P., Paris, Armand Collin 1997.
[2] Passet, René, L’économique et le vivant,
Payot, 1982
[3] Cf Yann Moulier-Boutang, "La revanche des externalités",
in Futur antérieur.
[4] Guattari, Félix, Les trois écologies, Galilée,
Paris, 1988, 2000. Voir aussi "Pratiques écosophiques
et restauration de la cité subjective", in Chimères
ndeg.17, ainsi que le dossier consacré aux Arts de l’Eco
dans Chimères ndeg.28.
[5] Deleuze et Guatarri, Capitalisme et Schizophrénie, L’AntiOedipe,
Minuit 1972 ; Mille Plateaux, Minuit 1980.
[6] Cf par exemple la revue Recherches, Histoires de La Borde,
mars avril 197X.
[7] L’écologie scientifique a désormais pour
objet "les interrelations entre environnement, génétique,
physiologie, toutes les sciences des milieux naturels mais également
les sciences sociales et économiques qui deviennent même
dominantes s’il l’on associe la biodiversité
à la question du développement durable".C. Lévêque,
La biodiversité : un avis d’écologue, in Natures,
sciences, sociétés 1998/03, vol. . ndeg.1(Dossier,
l biodiversité, un problème d’environnement
global)
[8] Haudricourt, Domestication des animaux, culture des plantes
et traitement d’autrui, in l’Homme, II (1), pp 40-50.
[9] Marcel Jollivet, Sciences de la nature, sciences de la société
: les passeurs de frontières". CNRS Editions.
[10] A partie de l’école de Chicago et de la sociologie
urbaine, notamment.
[11] Latour Bruno, La vie de Laboratoire, la production des faits
scientifiques, La Découverte 1988 (avec Steeve Woolgar),
La science telle qu’elle se fait (dir), anthologie de la sociologie
des sciences de langue anglaise, La Découverte, 1991, La
science en action, La Découverte 1989, Gallimard 1995.
[12] Félix Guattari, "Pour une refondation des pratiques
sociales", in Le Monde Diplomatique, septembre 1992.
[13] Selon les termes de Clément Rosset.
[14] Ernst Bloch, Le principe espérance, Francfort 1959,
Gallimard 197X.
[15] "Refonder des pratiques sociales", art. cité.
[16] Au début du "contrat naturel", Michel Serres
évoque un tableau de Goya dans lequel deux hommes engagés
dans une lutte à mort sont débordés par la
catastrophe "naturelle" que leur conflit provoque. L’image
évoque celle de la "paix des cimetières"
que Kant place au départ de son projet de paix perpétuelle.
Parce que la terre est ronde, dit-il, il faudra fonder la cosmopolitique
sur la valeur d’hospitalité.
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