Origine :
http://www.alencontre.org/Ecologie/GrippePorcGrain04_09.html
Le 29 avril 2009, au soir, l’OMS (Oganisation mondiale de
la santé) annonçait qu’elle avait introduit
le niveau d’alerte face à la pandémie –
sur une échelle de six – pour combattre l’extension
mondiale de la grippe porcine. Nous publions, ci-desssous, un premier
article à ce sujet. Il est suivi d’un article de Mike
Davis, l’auteur, entre autres, de l’ouvrage Le pire
des mondes possibles. De l’explosion urbaine au bidonville
global (Editions La Découverte, 2006) et du Stade Dubaï
du capialisme (Editions Les Prairies ordinaires, 2007). D’autres
contributions suivront (Réd.)
Le Mexique assiste à une répétition infernale
de l’histoire de la grippe aviaire asiatique, mais à
une échelle encore plus tragique. Une fois de plus, la réponse
officielle arrive trop tard et entachée de mensonges. Une
fois de plus, l’industrie mondiale de la viande est au centre
de l’histoire, s’obstinant à nier toute responsabilité,
alors que le poids de l’évidence concernant son rôle
ne cesse de s’accroître. Cinq ans après le début
de la crise de grippe aviaire H5N1 et après cinq ans aussi
d’une stratégie mondiale contre les pandémies
de grippe coordonnée par l’Organisation mondiale de
la santé (l’OMS ou WHO) et l’Organisation mondiale
de la santé animale (OIE), le monde chancelle sous les coups
d’un nouveau désastre, la grippe porcine. La stratégie
mondiale a échoué et doit être remplacée
par un nouveau système de santé public qui puisse
inspirer confiance à la population.
Ce que nous savons de la situation au Mexique, c’est que,
officiellement, plus de 150 personnes sont mortes d’une nouvelle
souche de grippe porcine qui est en fait un cocktail génétique
de plusieurs souches de virus de grippe: grippe porcine, grippe
aviaire et grippe humaine. Celle-ci a évolué en une
forme qui se transmet facilement d’humain à humain
et qui peut tuer des gens en parfaite santé. Nous ne savons
pas exactement où se sont produites cette recombinaison et
cette évolution, mais il semble évident qu’il
faut chercher du côté des élevages industriels
mexicains et américains.[1]
Cela fait des années que les experts avertissent que le
développement des grandes fermes d’élevage industriel
en Amérique du Nord ont créé un foyer idéal
pour que puissent émerger et se répandre de nouvelles
souches de grippe extrêmement virulentes. «Parce que
les élevages fortement concentrés ont tendance à
rassembler d’importants groupes d’animaux sur une surface
réduite, ils facilitent la transmission et le mélange
des virus», expliquaient des scientifiques de l’agence
nationale des instituts de santé publique américaine
(NIH).[2] Trois ans plus tôt, Science Magazine avait sonné
l’alarme en montrant que la taille croissante des élevages
industriels et l’usage répandu des vaccins qui y est
fait accéléraient le rythme d’évolution
de la grippe porcine.[3] C’est la même chose avec la
grippe aviaire: l’espace surpeuplé et les conditions
insalubres qui règnent dans ces élevages permettent
au virus de se recombiner et de prendre de nouvelles formes très
aisément. Quand on en est à ce stade, la centralisation
inhérente à l’industrie garantit que la maladie
est disséminée partout, par l’intermédiaire
des matières fécales, de la nourriture animale, de
l’eau ou même des bottes des ouvriers des élevages.[4]
Et pourtant, si l’on en croit les centres américains
pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC),
« il n’existe pas de système national officiel
de surveillance pour déterminer quels sont les virus les
plus répandus dans la population porcine américaine.”[5]
La situation est la même au Mexique.
Les communautés à l’épicentre
Ce que nous savons encore à propos de l’épidémie
de grippe porcine mexicaine est que la communauté villageoise
de La Gloria dans l’Etat de Veracruz a désespérément
essayé d’obtenir une réaction des autorités
face à l’étrange maladie respiratoire qui les
a sévèrement affectés ces derniers mois. Les
résidents sont absolument convaincus que leur maladie est
liée à la pollution provoquée par la grande
ferme porcine récemment installée dans leur communauté
par Granja Carroll, une filiale de la société américaine
Smithfield Foods, le plus grand producteur de porc mondial.
Après les innombrables essais de la communauté pour
obtenir l’aide des autorités – essais qui ont
mené certains leaders locaux en prison et provoqué
des menaces de mort contre ceux qui osaient critiquer l’élevage
de Smithfield – les autorités sanitaires locales ont
finalement décidé de faire une enquête vers
la fin de 2008. Les tests ont révélé que plus
de 60% de cette communauté de 3 000 personnes souffraient
d’une maladie respiratoire, mais le nom de la maladie n’a
pas été officiellement confirmé. Smithfield
nie toute connection avec ses activités.
C’est seulement le 27 avril 2009, quelques jours après
l’annonce officielle par le gouvernement fédéral
mexicain de l’épidémie de grippe porcine, que
l’information est sortie dans la presse, révélant
que le premier cas de grippe porcine diagnostiqué dans le
pays avait été le 2 avril 2009 celui d’un petit
garçon de 4 ans appartenant à la communauté
de La Gloria. Le ministre de la Santé du Mexique déclare
que l’échantillon prélevé sur l’enfant
est le seul parmi les échantillons prélevés
sur la communauté qui ait été retenu par les
autorités mexicaines et envoyé pour être testé
en laboratoire. Ce test a ensuite confirmé qu’il s’agissait
bien de grippe porcine.[6] Tout cela malgré le fait qu’une
société américaine privée d’évaluation
des risques, Veratect, avait, au début du mois d’avril
2009, avisé les responsables régionaux de l’OMS
de l’occurrence de la maladie respiratoire grave qui sévissait
à La Gloria.[7]
Le 4 avril 2009, le quotidien mexicain La Jornada a publié
un article sur la lutte de la communauté de La Gloria, avec
la photo d’un jeune garçon qui tient une pancarte avec
le dessin d’un cochon barré d’une croix et la
légende «Attention, danger: Carrolls Farm» écrite
en espagnol.[8]
Pour ce qui est des pandémies de grippe en général,
nous savons que la proximité d’élevages intensifs
de porcs et d’élevages de volailles augmente les risques
de recombinaison virale et l’émergence de nouvelles
souches virulentes de grippe. En Indonésie par exemple, on
sait que les porcs vivant près d’un élevage
de volailles ont des taux importants d’infection au H5N1,
la variante mortelle de la grippe aviaire.[9] Des scientifiques
du NIH (National Institutes of Health –Etats-Unis) avertissent
que «l’augmentation du nombre d’installations
porcines voisines d’installations aviaires pourrait faciliter
l’évolution de la prochaine pandémie."[10]
On n’en a guère entendu parler, mais la région
avoisinante de La Gloria compte de nombreuses élevages de
volailles intensifs. Récemment, en septembre 2008, une épidémie
de grippe aviaire a éclaté parmi les volailles de
la région. A l’époque, les autorités
vétérinaires ont assuré le public qu’il
s’agissait seulement d’une souche peu pathogène
qui n’affecte que les oiseaux de basse-cour. Mais grâce
à la divulgation faite par Marco Antonio Núñez,
le président de la Commission pour l’environnement
de l’Etat de Veracruz, nous savons désormais qu’il
y a eu une autre épidémie de grippe aviaire à
environ 50 kilomètres de La Gloria, dans un élevage
industriel appartenant à Granjas Bachoco, la plus grande
entreprise de volailles du Mexique. Cette épidémie
n’a pas été révélée parce
qu’on craignait les conséquences que cela pourrait
provoquer pour les exportations mexicaines.[11] Il faut noter ici
que l’un des ingrédients courants de l’alimentation
animale industrielle est ce qu’on appelle les « déchets
de volaille», c’est-à-dire un mélange
de tout ce qu’on peut trouver sur le sol des élevages
intensifs: matières fécales, plumes, litière,
etc.
Peut-on concevoir situation plus idéale pour l’émergence
d’un virus grippal pandémique qu’une région
rurale pauvre, pleine d’élevages industriels appartenant
à des sociétés transnationales qui n’ont
rien à faire du bien-être de la population locale ?
Les résidents de La Gloria essaient depuis des années
de lutter contre la ferme Smithfield. Ils ont, des mois durant,
tenté d’amener les autorités à agir face
à l’étrange maladie qui les frappait. On les
a ignorés. Le radar du système mondial de surveillance
des maladies émergentes de l’OMC n’a pas enregistré
le moindre signal. Pas plus que les épidémies de grippe
aviaire de Veracruz n’ont déclenché de réaction
du système mondial d’alerte précoce pour les
maladies de l’OIE. Ce n’est que grâce à
sources privées et de façon désordonnée
que la vérité a pu éclater.[12] Et c’est
ce qu’on appelle la surveillance mondiale !
La mauvaise foi des grandes sociétés
Ce n’est pas la première fois, et ce n’est sans
doute pas la dernière, que les agro-industriels dissimulent
des épisodes de maladies infectieuses, mettant ainsi des
vies en péril. C’est la nature même de leurs
activités. En Roumanie il y a quelques années, Smithfield
a interdit aux autorités locales d’entrer dans ses
élevages porcins, après les plaintes des résidents
à propos de l’odeur pestilentielle provenant des centaines
de charognes de porcs laissées à pourrir pendant plusieurs
jours. «Nos médecins n’ont pas eu accès
aux fermes de la [société] américaine pour
pouvoir effectuer leurs inspections de routine», a déclaré
Csaba Daroczi, directeur-adjoint des services vétérinaires
et d’hygiène de Timisoara. «Chaque fois qu’ils
ont essayé, ils ont été repoussés par
les gardiens. Smithfield propose que nous signions un accord qui
nous obligerait à les prévenir trois jours à
l’avance avant toute inspection.»[13] L’information
a fini par émerger que Smithfield avait étouffé
l’information sur un épisode majeur de grippe porcine
classique ayant sévi dans ses fermes en Roumanie.[14]
En Indonésie, où les gens meurent encore de la grippe
aviaire et d’où de nombreux experts pensent que viendra
le prochain virus pandémique, les autorités ne peuvent
toujours pas entrer sans permission dans les grands élevages
industriels.[15] Au Mexique, les autorités ont repoussé
les demandes d’enquête sur La Granja Carroll et accusé
les résidents de La Gloria de propager l’infection
parce qu’ils «utilisent des remèdes de grand-mère,
plutôt que d’aller dans les centres de soins pour soigner
leur grippe.»”[16]
Les élevages industriels sont de véritables bombes
à retardement pour les épidémies mondiales.
Et pourtant, il n’existe toujours pas de programmes qui permettent
d’y faire face, ni même de programmes indépendants
de surveillance des maladies. Personne parmi les gens haut placés
ne semble s’en soucier et ce n’est sans doute pas un
hasard que ces fermes soient souvent situées parmi les communautés
les plus pauvres, qui paient très cher pour faire entendre
la vérité. Pis encore, nous dépendons tellement
de ce système aux limites de l’explosion pour une bonne
part de notre alimentation que la tâche principale des agences
gouvernementales de sécurité alimentaire semble être
désormais de calmer les peurs et de s’assurer que les
gens continuent à manger. Smithfield est déjà
au bord de la faillite et était la semaine dernière
en train de négocier sa reprise avec la plus grosse entreprise
d’agroalimentaire de Chine, COFCO.[17]
Entre temps, l’industrie pharmaceutique fait fortune avec
la crise. Le gouvernement des Etats-Unis a déjà fait
une exception d’urgence dans son système d’autorisation
pour permettre de traiter les malades de la grippe avec des antiviraux
comme Tamiflu et Relaxin plus largement que cela n’était
prévu. Excellente nouvelle pour Roche, Gilead et Glaxo Smithkline
qui détiennent le monopole sur ces médicaments. Mais
chose encore plus importante, une nuée de petits producteurs
de vaccins comme Biocryst et Novavax voient la valeur de leurs actions
crever le plafond.[18] Novavax essaie de convaincre à la
fois le CDC et le gouvernement mexicain qu’il est capable
de fournir un vaccin contre la grippe porcine dans un délai
de 12 semaines, si les règlements encadrant les tests restent
souples.
C’est un changement profond qu’il nous faut
Il est évident que le système mondial de résolution
des problèmes de santé provoqués par l’industrie
alimentaire transnationale marche sur la tête: Le système
de surveillance est fichu, les services vétérinaires
et ceux de santé publique qui sont en première ligne
cafouillent et l’autorité est passée aux mains
du secteur privé qui a tout intérêt à
maintenir le statu quo. En attendant, on recommande aux gens de
rester chez eux et de croiser les doigts en attendant le Tamiflu
ou un nouveau vaccin éventuel auquel ils n’auront peut-être
même pas accès. La situation n’est pas tolérable.
Il faut bouleverser les choses. Et agir dès aujourd’hui.
Pour ce qui est de l’épidémie de grippe porcine
au Mexique, le changement peut être immédiat: il pourrait
consister en une enquête transparente, exhaustive et indépendante
sur les élevages de volailles dans l’état de
Veracruz, dans le pays tout entier et dans toute l’Amérique
du Nord. Le peuple mexicain doit connaître la source du problème
afin de pouvoir prendre les mesures adéquates pour couper
l’épidémie à la racine et s’assurer
que le problème ne se reproduise plus.
Au niveau international, l’expansion des élevages
industriels doit cesser et faire machine arrière. Ces fermes
sont des foyers de pandémies et continueront à l’être
tant qu’elles existeront. Il ne sert probablement à
rien de réclamer un changement complet de la stratégie
mondiale menée par l’OMS. En effet, l’expérience
de la grippe aviaire montre que ni l’OMS ni l’OIE, ni
la plupart des gouvernements ne sont disposés à être
fermes avec l’agriculture industrielle. Une fois de plus,
ce sont les citoyens qui vont devoir réagir et se protéger
eux-mêmes. Partout dans le monde, des milliers de communautés
luttent contre les élevages industriels. Ce sont ces communautés
qui sont en première ligne de la prévention contre
la pandémie. Ce dont nous avons besoin à présent,
c’est de transformer ces luttes locales contre les élevages
industriels en un vaste mouvement mondial pour abolir ce système
d’élevage.
Mais le désastre de la grippe porcine au Mexique révèle
également un problème de santé publique plus
vaste: Les menaces pour la sécurité des consommateurs
qui font partie intégrante de notre système alimentaire
industriel sont exacerbées par une tendance générale
à privatiser complètement les soins de santé,
ce qui a réduit à néant la capacité
des systèmes publics à apporter des réponses
adéquates en cas de crise, et par des politiques encourageant
les migrations vers des mégalopoles où les politiques
de santé publique et d’assainissement sont déplorables.
(L’épidémie de grippe porcine a frappé
Mexico District Federal, une métropole de plus de 20 millions
d’habitants, précisément au moment où
le gouvernement a coupé l’approvisionnement en eau
d’une bonne partie de la population, en particulier les quartiers
les plus pauvres.) Le fait que la surveillance des épidémies
soit confiée à des cabinets-conseils privés,
que les gouvernements et les agences des Nations Unies puissent
garder le silence et ne pas divulguer l’information, que nous
soyons obligés de dépendre d’une poignées
d’entreprises pharmaceutiques pour soulager nos souffrances,
avec des produits certes brevetés mais seulement à
moitié testés, devraient nous indiquer que rien ne
va plus. Ce n’est pas seulement de nourriture que nous avons
besoin, mais de systèmes de santé publiqcsui aient
un véritable agenda public et soient responsables devant
lea population.
Lectures complémentaires:
Silvia Ribeiro, "Epidemia de lucro," La Jornada, 28 April
2009:
http://www.jornada.unam.mx/2009/04/28/?section=opinion&article=020a1pol
Edward Hammond, Indonesia fights to change WHO rules on flu vaccines,
Seedling, April 2009:
http://www.grain.org/seedling/?id=593
Mike Davis, The swine flu crisis lays bare the meat industry's
monstrous power, The Guardian, 27 April 2009:
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2009/apr/27/swine-flu-mexico-health
R G Wallace, "The Agro-Industrial Roots of Swine Flu H1N1,"
26 April 2009
http://farmingpathogens.wordpress.com/2009/04/26/the-agro-industrial-roots-of-swine-flu-h1n1/
GRAIN, "Bird flu in eastern India: another senseless slaughter",
Against the grain, February 2008,
http://www.grain.org/articles/?id=35 (Disponible bientôt en
français)
GRAIN, "Germ warfare - Livestock disease, public health and
the military–industrial complex", Seedling, January 2008,
http://www.grain.org/seedling/?id=533 (Disponible bientôt
en français)
GRAIN, "Viral times - The politics of emerging global animal
diseases", Seedling, January 2008,
http://www.grain.org/seedling/?id=532 (Disponible bientôt
en français)
GRAIN, "La grippe aviaire: une aubaine pour 'Big Chicken'",
A contre-courant, mars 2007,
http://www.grain.org/articles/?id=24 (aussi disponible en Bahasa
Indonesia)
GRAIN, "Grippe aviaire: une réponse mondiale imposée
d'en haut", A contre-courant, avril 2006,
http://www.grain.org/articles/?id=15
GRAIN, "Qui est le dindon de la farce ?", Les rapports
de GRAIN, février 2006, http://www.grain.org/briefings/?id=195
Notes
* GRAIN, selon ses propres termes, est une organisation non gouvernementale
internationale (ONG) dont le but est de promouvoir la gestion et
l'utilisation durables de la biodiversité agricole fondées
sur le contrôle exercé par les populations sur les
ressources génétiques et les connaissances locales.
1. L’industrie du porc mexicaine, comme son équivalent
américain, ne veut pas qu’on appelle la maladie “grippe
porcine”, sous prétexte que celle-ci n’est pas
transmise par les porcs, mais directement de personne à personne.
(Leur préoccupation majeure est bien sûr le marché
du porc qui est en train de s’écrouler à cause
de l'image négative qui lui est associée) Certains
responsables mexicains, comme le gouverneur de Veracruz, disent
aux gens que le virus est venu de Chine, quoiqu’il n’y
ait aucune évidence qui soutienne cette thèse.
2. Mary J. Gilchrist, Christina Greko, David B. Wallinga, George
W. Beran, David G. Riley and Peter S. Thorne, "The Potential
Role of CAFOs in Infectious Disease Epidemics and Antibiotic Resistance,"
Journal of Environmental Health Perspectives, 14 November 2006.
3. Bernice Wuethrich, "Chasing the Fickle Swine Flu",
Science, Vol. 299, 2003
4. Pro-poor Livestock Policy Initiative, "Industrial Livestock
Production and Global Health Risks," FAO, 2007:
http://www.fao.org/ag/againfo/ programmes/en/pplpi/docarc/pb_hpaiindustrialrisks.html
5. CDC, April 21, 2009 / 58 (Dispatch);1-3: http://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/mm58d0421a1.htm
6. Andrés T. Morales, "Cerco sanitario en Perote, tras
muerte en marzo de bebé por gripe porcina," La Jornada,
28 April 2009:
http://www.jornada.unam.mx/2009/04/28/?section=politica&article=012n2pol;
Tracy Wilkinson and Cecilia Sánchez, "Mexico tries to
focus on source of infection," Los Angeles Times, April 28,
2009.
7. Dudley Althaus, "World’s queries have no answers,"
Houston Chronicle, 27 April 2009.
8. Andrés Timoteo, “Alerta epidemiológica en
Perote por brote de males respiratorios,” La Jornada, 4 April
2009.
9. David Cyranoski, "Bird flu spreads among Java's pigs,"
Nature 435, 26 May 2005.
10. Mary J. Gilchrist, Christina Greko, David B. Wallinga, George
W. Beran, David G. Riley and Peter S. Thorne, "The Potential
Role of CAFOs in Infectious Disease Epidemics and Antibiotic Resistance,"
Journal of Environmental Health Perspectives, 14 November 2006.
11. Piden cerco sanitario ante epidemia, SPI/ElGolfo.Info, 24 April
2009: http://www.elgolfo.info/web/lo-mas-nuevo/37017-piden-cerco-sanitario-ante-epidemia-.html
12. Tom Philpott first broadcast the possible connection between
the swine flu outbreak and the Smithfield operation in Veracruz
from his US-based blog on 25 April 2009:
http://www.grist.org/article/2009-04-25-swine-flu-smithfield/
13. Mirel Bran: “Swine Plague: Romania Criticizes American
Group’s Attitude”, Le Monde, 15 August
2007, translated by Leslie Thatcher (Truthout).
14. GRAIN, "Viral times - The politics of emerging global
animal diseases", Seedling, January 2008
15. See “Box 2. Bird flu in Indonesia and Vietnam”
(by GRAIN) in Edward Hammond, “Indonesia fights to change
WHO rules on flu vaccines,” Seedling, April 2009: http://www.grain.org/seedling/?id=593
16. "Afectados por extraña enfermedad, 60% de pobladores
de La Gloria," La Jornada 27 April 2009: http://www.lajornadasanluis.com.mx/2009/04/27/pol15.php
17. “Is Smithfield on the market?”, Farming UK, 26
April 2009.
18. "Smaller drug firms gaining from swine flu," Reuters,
27 April 2009:
http://www.reuters.com/article/pressReleasesMolt/idUSTRE53Q5P620090427
(30 avril 2009)
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