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Lecture critique de l'essai
Caen, le 2 mai 2005 “Il s'agit de culture, c'est-à-dire,
bien sûr, à cette hauteur de politique” (p.70)
Le petit livre est paru alors même que 19 grandes bibliothèques
européennes s'engagent à construire une bibliothèque
numérique, et que 6 chefs d'Etat écrivent au Président
de la Commission européenne pour lancer une intiative pour
contrer Google. Avec “Quand Google défie l'Europe”,
Jean-Noël Jeanneney anticipe, à la fois comme Président
de la Bibliothèque nationale de France, mais aussi comme
acteur politique, ancien ministre, sur un projet qui lui tient visiblement
à coeur. Le petit livre fait suite à son intervention
dans le journal “Le Monde” du 22 janvier 2005, et reconduit
sa réflexion en fonction des diverses réactions auxquelles
cet article a donné lieu.
Le sens de l'ouvrage est donné dans sa conclusion : “Nous
sommes en République. Seul le socle d'une adhésion
populaire assurera le succès”. Loin de s'adresser aux
spécialistes, l'essai vise à obtenir l'adhésion
des relais d'opinion à un projet d'ampleur, pour lequel il
convient de mobiliser la puissance publique autant que l'utilisateur
de l'internet.
L'ouvrage cherche à mesurer l'impact politique, culturel
et économique de la constitution d'un monopole de la recherche
sur internet par Google. Et d'en déduire, dans un discours
proprement politique, la nécessité d'une réaction,
d'un “challenge” pour “relever le défi”.
Le socle de sa réflexion est de promouvoir la vision culturelle
et géopolitique qui émane de l'organisation du savoir
face à la machine à réduire la connaissance
en poudre et la rediffuser en fonction des bénéfices
économiques et publicitaires. Au fond, deux visions du monde
qui opposent les divers projets politiques depuis des siècles.
S'affirmer, pour affirmer la liberté des autres face à
ceux qui affirment la liberté par l'affermissement de leur
rentabilité. “Il serait injuste de faire à Google
comme à ses rivaux mineurs un procès d'intention en
les taxant d'hypocrisie et de perversité. Ils jouent leur
jeu, celui du milieu économique où ils prospèrent,
celui de la technologie qu'ils développent, celui du pays
où ils baignent. C'est à nous qu'il revient de nous
affirmer différents et de mener notre partie à notre
manière.” (p. 104).
On trouve deux axes tressés tout au long de l'ouvrage :
démontrer le danger de soumettre la culture aux lois de l'économie
publicitaire. L'économie de l'attention portant toujours
au conformisme, alors que la diversité, sa défense
et son illustration, ouvrent la porte à la construction d'un
autre monde plus solidaire. Dans ce cadre, il convient d'initier
la défense des cultures européennes et de s'associer
aux pays émergents (références aux projets
Chinois et Indiens, ou Arabes).
faire partager la nécessité d'un investissement public
d'ampleur pour trouver d'autres règles d'organisation des
livres numérisés : “on ne voit pas , dans ces
conditions, comment faire l'économie d'un puissant effort
financier sur fonds publics” (p. 75). Et dès lors proposer
les grandes lignes d'une alternative à la spéculation
culturelle et publicitaire du modèle googlelien.
Le livre n'aborde qu'une partie de la problématique, au travers
de la numérisation des documents du passé. C'est une
occultation positive, en ce qu'elle lui permet de s'extraire de
considérants commerciaux pour se concentrer sur l'architecture
d'un projet géopolitique (le terme de “droit d'auteur”
n'apparaît qu'une seule fois en page 102). C'est aussi une
faiblesse, car on sent bien, et on voit bien, que l'usage de Google,
et de l'internet en général est plus largement motivé
par l'actualité (repérer les écrits disponibles
sur l'internet) que par le passé. Pour l'entreprise commerciale
et médiatique Google, le passé est un adjuvant, et
Google Print un outil à la fois promotionnel (une jeune entreprise
se penche sur la culture, de concert avec les bibliothèques
les plus prestigieuses) et technique (pour améliorer ses
procédés et couvrir demain des marchés de niche).
Retenons donc cette décision pour l'instant. C'est alors
en Président d'une grande bibliothèque européenne
que J-N Jeanneney s'exprime : “”Il ne peut pas exister,
au rebours de ce qu'ont rêvés parfois les éditeurs
du XIXème siècle, de bibliothèque universelle,
tout au plus des regards spécifiques sur l'universel”
(p. 11). Et dès lors de mettre en avant les projets de la
BnF (Gallica, 80 000 ouvrages numérisés), du portail
européen TEL (The European Library), ou le projet sino-indien
“The Million books project”. Et de rappeler aux décideurs
et aux citoyens auxquels le livre s'adresse en priorité,
que le rôle des bibliothèques ne se résume pas
à la “fourniture” de documents, mais se construit
au contraire autour de l'organisation du chaos et du guidage des
lecteurs. “Dans mon esprit, il s'agit moins de rêver
à une exhaustivité, toujours utopique, que d'aspirer
à la plus riche, la plus intelligente, la mieux organisée,
la plus accessible des sélections possibles” (p. 94).
Dès lors, après avoir rassuré les bibliothécaires
sur leur place dans un tel futur, Jean-Noel Jeanneney développe
un projet qui ressemble à s'y méprendre à celui
qui présida à la constitution des collections de la
BnF lors de son ouverture : “Comment mettre à disposition
des richesses intelligemment choisies et utilement organisées
en corpus” (p. 96). “Des conseils scientifiques y pourvoieraient”
(idem). “Les paramètres à faire entrer dans
le jeu ? La rareté du document et sa fragilité, certes,
mais aussi l'utilité à escompter pour le profit des
chercheurs et le rayonnement de l'Europe, et encore, et surtout,
la place de chaque pièce dans un ensemble pertinent, dans
un “bloc de savoir”(p. 97)”. Car l'enjeu pour
une véritable “bibliothèque numérique”
est de dépasser “la dispersion du savoir en poudre”
(p. 99). Il fait écho en cela à la remarque de Michael
Gorman, président de l'ALA (American Library Association)
“Dans les grandes bibliothèques, les livres sont bien
plus que la somme de leurs parties”.
On retrouve le projet pédagogico-républicain d'une
sélection des oeuvres utiles, d'un savoir organisé,
mis à disposition de lecteurs éclairés qui
favoriseraient le rayonnement des Lumières. Malgré
ses limites, aujourd'hui bien connues depuis la révolution
culturelle de Mai 68, il est certainement efficace d'utiliser ce
modèle comme axe central pour refuser le modèle marchand
(“ce qu'utilise la majorité est forcément le
plus utile”) et la pulvérisation de la connaissance,
réduite au rang d'information, du livre, découpé
en pages; et du savoir perclus de publicité : “signaler
des pages, c'est autre chose que de signaler des oeuvres”
(p. 30). Dès lors, la contextualisation des documents numérisés
devient un élément essentiel d'un projet alternatif
au “quick and dirty” de l'indexation de Google. Les
métadonnées, présentées ici au grand
public, prennent une importance déterminante. J'oserais ajouter,
pour des lecteurs plus aux fait des débats sur le document
numérique, que de telles métadonnées, pour
donner toute leur dynamique, doivent elles aussi être reliées
et contextualisées. C'est tout le sens du projet de “web
sémantique”, que de proposer pour chaque métadonnée
(descriptive, organisationnelle ou sociale et juridique) des outils
d'interprétation et de complétion : thésaurus,
ontologies, contrats pré-rédigés, règles
d'usage, mais aussi outils de contexte comme les liens vers de courtes
bio-bibliographies d'auteurs, ou les définitions d'encyclopédies
en ligne. Nulle connaissance ne tient dans la largeur d'un écran,
ni dans le formalisme d'une fiche de métadonnées,
mais ne vaut que par son inter-relation dans un réseau contextualisant.
C'est encore plus vrai quand on aborde les documents non-textuels,
comme les images, les vidéos, les documents sonores... Cet
hypertexte des métadonnées pourrait consituer un véritable
projet culturel, linguistique (traduction) et géopolitique
qui mériterait “une vigoureuse recherche-développement
[qui] serait ainsi favorisée pour organiser ou coordonner
les recherches sur l'ensemble de ces techniques en mouvement dans
ce domaine” (p.95).
Cette approche par l'organisation de la connaissance ne réduit
pas l'aspect proprement industriel d'un projet de numérisation.
Il le relativise et le replace dans un enjeu supérieur dont
Jean-Noël Jeanneney veut convaincre lecteurs et décideurs.
Car en dehors de cette volonté, qui ne peut qu'être
portée, ou du moins fondée, sur l'intervention économique
et de recherche de la puissance publique (notamment pour en assurer
la pérennité, une préoccupation bien cohérente
pour un bibliothécaire), nous retrouvons le modèle
de financement de l'accès à la connaissance par la
publicité. L'apparente gratuité du geste se paie en
réalité de la surdétermination du citoyen par
le consommateur. Comment dès lors faire confiance aux algorithmes
de recherche proposés par Google ou ses semblables ?
“Venons-en à la question centrale : le poids de la
publicité dans la machine de Google” (p. 40). Le modèle
économique de Google reste encore un mystère, qui
allie les revenus publicitaires, la “vente” de mots-clés,
la chasse aux fonds financiers par l'introduction en bourse, l'élargissement
autour de la recherche sur le web à des activités
de service : de la gestion de mails via Gmail à celle d'albums
photos avec Picasa ou la réalisation de “méta-journaux”
par Google news. La place de Google Print dans cette synergie d'activités
y est vraisemblablement marginale. Malgré les sommes en jeu
pour la numérisation, nous restons très loin du chiffre
d'affaire global de la firme. On peut même croire les affirmations
de ses chargés de com selon lesquelles le seul intérêt
pour Google serait dans l'amélioration des algorithmes ou
le challenge technico-scientifique que pose cette opération.
Challenge dont la résolution sur ce projet permettrait à
la firme de revendre un savoir-faire, ce dont personne ne songerait
à la blâmer (J-N Jeanneney indique ainsi que le projet
européen aurait ce type de retombées sur les industriels
de ce côté de l'Atlantique qui y participeraient).
Il nous faut aller plus loin dans la réflexion si nous voulons
comprendre l'architecture globale du monde vu par Google et déterminer
la nécessité et la forme d'un autre projet européen.
Notons en ce domaine, qu'il est vraisemblable que les fondateurs
de Google eux-mêmes n'ont pas une vision claire du domaine
économique qu'ils défrichent : c'est le propre de
“l'aventure capitaliste” que de suivre les pentes du
succès sans se préoccuper ni des effets connexes,
ni des externalités négatives, ni des retombées
ultérieures. Ajoutons aussi que c'est particulièrement
le propre du capitalisme des médias, et de sa “loi
de puissance”, qui fait que très peu d'oeuvres (de
chansons, d'idées, de films, de documents...) sont vues par
beaucoup de personnes, quand la majorité des productions
restent confinées à un quasi-anonymat.
Reprenons la question autrement. Est-ce que, par son modèle
algorithmique comme publicitaire, Google ne serait pas en train
de créer un nouveau média, au sens d'un nouvel outil
de sélection de l'audience et d'économie de l'attention
? C'est en tout cas l'idée qui émerge des travaux
du groupe de recherche sur le document du CNRS au travers de l'ouvrage
collectif dit “Roger T. Pédauque”. Dès
lors, les questions qui sont posées par Jean-Noël Jeanneney
deviennent des questions de régulation des médias
: comment éviter des monopoles de l'information ? comment
assurer l'indépendance de l'information face au poids de
la publicité ou à la composition capitalistique du
propriétaire des médias ? et comment garantir l'indépendance
des visions du monde par la concurrence des médias. Des questions
déjà soulevées au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale par le Conseil National de la Résistance, qui relevaient
la place jouée par le nouveau média d'alors (la radio)
dans la folie nazie et s'inquiétait du recul des débats
d'idées dans la presse, et proposait des règles drastique
pour garantir la pluralité, règles malheureusement
aujourd'hui oubliées...
Une fois Google analysé sous l'angle de l'économie
mondiale d'un nouveau média qui construirait l'audience et
sélectionnerait l'information adaptée à son
lectorat en fonction de critères suggérés par
ses commanditaires publicitaires, les réponses proposées
par Jean-Noel Jeanneney pour réintroduire de la concurrence
sont en phase avec nombre d'idées portées actuellement
sur la nécessaire régulation des médias globaux.
Le service public jouant en ce domaine un rôle essentiel de
garantie du pluralisme... j'ajouterai, en liaison avec les médias
associatifs et communautaires (au sens de médias locaux).
Car c'est là un point de faiblesse du discours du Président
de la BnF : la croyance que le service public serait, par essence,
et à lui seul, une garantie d'impartialité dans la
classification de la connaissance, et dans la préservation
des documents pour construire un domaine public numérique.
C'est aller un peu vite en besogne. Par exemple les dérives
financières du système informatique de la BnF ont
largement été causées par l'absence d'un réel
corps public de contrôle et de suivi des projets informatiques
au sein du service public ou en liaison avec les informaticiens
indépendants du mouvement des logiciels libres. Dès
lors s'est instaurée une soumission de fait aux entreprises
privées ayant emportés les appels d'offre (en général
de très grosses entreprises, capable de tenir tête
à des fonctionnaires). De même, le succès actuel
de Légifrance, cité dans l'ouvrage, ne doit pas masquer
les difficultés qui ont duré plus de 10ans pour que
soient redonnées au service public et aux citoyens ce qui
avait été monopolisé par le concessionnaire,
en l'occurence, et c'est encore plus criant, la Loi elle-même.
Dans le même ordre d'idées, les innovations actuelles
qui ont lieu dans le domaine du numérique (des logiciels
libres aux pratiques des réseaux d'échange et des
communautés virtuelles) sont souvent le reflet de l'investissement
personnel de citoyens et d'associations. Un phénomène
qui permet à la “société civile”
d'intervenir elle-aussi pour assurer la numérisation, la
protection des données, l'élargissement du domaine
public par des licences d'usages, et la formation coopérative
des utilisateurs.
C'est à la nouvelle forme de coordination entre l'initiative
citoyenne, la puissance publique et un secteur privé remplissant
des services smarchands ans construire de monopole, qu'il est utile
de travailler aujourd'hui. C'est plus vraisemblablement vers un
“triple secteur” qu'il faut s'orienter et non pas se
contenter de répéter le modèle d'association
public-privé qui, compte-tenu des phénomènes
économiques et technologiques propres aux réseaux,
dérive presque inévitablement vers des rentes de monopole.
Avec le risque très fort de la tendance lourde décrite
dans le livre : “Les bibliothèques apportent généreusement,
au nom de leur vocation patrimoniale, le matériau à
numériser et la matière grise à diffuser. Au
secteur privé revient le bénéfice” (p.45).
Dans le domaine de la numérisation et de l'organisation des
connaissances, le risque d'une telle dérive est encore plus
flagrant. Le rôle de la puissance publique devient alors celui
de définir les points d'interconnexion, les normes d'interopérabilité
et d'ouvrir la connaissance qui s'inscrit dans les algorithmes et
les logiciels pour stimuler les usages encore inédits ou
les innovations complémentaires impensées. De ce point
de vue, comme défenseur des logiciels libres, je suis particulièrement
sensible à la volonté affirmée par Jean-Noel
Jeanneney : “La définition d'un algorithme européen,
le cas échéant, mériterait d'être approfondie,
le logiciel étant libre d'accès, afin d'être
utilisé en connaissance de cause et aussi critiqué,
pour des améliorations éventuelles, par qui le voudrait.”
(p. 66).
Reste, avant de conclure, à reprendre les fils de ce qui
a été occulté dans le livre et à les
tisser sur sa trame : comment intégrer dans un nouveau domaine
public numérique les oeuvres du passé et les créations
du présent ? Comment ajouter les images, les sons, les musiques,
les vidéos, les créations multimédias à
ce fond documentaire en création ? Ne laissons pas de côté
cette question, car elle créerait un trou noir qui risquerait
d'emporter l'ensemble de l'architecture : nous ne pourrions diffuser
sur le nouveau média qu'une image surranée d'une France
coloniale, paternaliste, d'une Europe en proie à la guerre,
et d'un continent uniquement arquebouté sur son passé.
Alors que c'est de la vitalité des créations actuelles,
de l'indépendance des idées portées ici et
maintenant, du souffle culturel et politique d'une Europe oeuvrant
à la Paix mondiale que nous avons besoin pour coordonner
une nouvelle dynamique de la connaissance. On peut comprendre la
volonté de ne pas effaroucher les “éditeurs”
et autres gestionnaires de porte-feuilles de droits au moment de
lancer un projet d'ampleur. Mais nous devons souligner qu'il existe
de nombreux acteurs prêts à donner leurs oeuvres actuelles
à une telle bibliothèque numérique : depuis
les documents publics ou créés à partir de
financements publics, jusqu'aux créateurs qui utilisent les
licences “Creative commons”, ou “Art libre”,
en passant par les scientifiques favorisant le libre-accès
aux publications. Commençons avec eux, encourageons-les et
encourageons d'autres à les rejoindre. Trouvons des modes
d'usage des documents édités pour garantir le libre-accès
à la connaissance, justement au travers du réseau
des bibliothèques, sans léser les créateurs,
mais en garantissant l'équilibre du droit d'auteur pour l'intérêt
global de la société.
En raisonnant ainsi, nous pouvons aussi lever une des ambiguités
du livre, qui oscille entre la constitution d'une bibliothèque
numérique européenne et la construction d'un moteur
européen, donc d'un nouveau média de valorisation,
de découverte et de redécouverte des richesses culturelles,
tant historiques qu'actuelles. Un “moteur”, outil transversal
à l'ensemble du web, doit d'emblée répondre
à l'ensemble des questions que se posent les internautes,
celles pour lesquelles ils ont aujourd'hui Google à leur
disposition. C'est “de surcroît”, sur des “marchés
de niche”, sur le modèle de “l'économie
de traîne” qui valorise les documents ayant un nombre
restreint de lecteurs, plutôt dans une longue durée
que dans le tourbillon de la mise en rayon,... que les oeuvres du
passé, organisées dans des collections qui offrent
contexte et classification, seront prêtes à la re-découverte
et la la réhabilitation.
Alors, oui, il faut numériser les collections, et oui, il
faut répondre positivement à la question du média
posée en page 83 : “Faut-il que l'Europe mette sur
pied son propre moteur de recherche ou plusieurs - qui lui
permette, à l'échelle planétaire, de s'assurer
que perdure une concurrence dans ce domaine capital”. Et oui,
comme indiqué dans le livre, un tel projet ne se fera qu'avec
les citoyens, en partenariat, et suivant les règles de transparence
et de cumul des connaissances qui sont celles des logiciels libres.
C'est important qu'un homme politique prenne une telle initiative
qui va bousculer à la fois le septicisme de nombre de technophiles,
qui croient que Google serait le résultat définitif
de l'évolution des techniques et qui pensent donc qu'il est
impossible et inutile de proposer des alternatives, et la tendance
générale à la marchandisation du patrimoine
culturel et de connaissance, au travers du modèle publicitaire
et médiatique de l'audience et des cibles. Puisse ce petit
livre ouvrir les yeux des décideurs et obtenir l'adhésion
du grand public afin que se mette en place un projet global et ambitieux
dont le sens profond mettra encore du temps à émerger,
et devra mobiliser de nombreuses énergies provenant de diverses
sources, pour favoriser le libre-accès à la connaissance.
Toute la connaissance, et pour tous de par le monde, ce qui est
la promesse des réseaux numériques, et l'enjeu réel
de la démocratie dans la société de l'information.
Hervé Le Crosnier
Références :
Quand Google défie l'Europe, plaidoyer pour un sursaut, Jean-Noël
Jeanneney. - Ed.Fayard, coll. "Mille et une nuits" , 114
p., 9 €.
L’exploitation marchande du modèle bibliothéconomique
- Roger T. Pédauque, Document de travail préparatoire
de l’atelier Théorie du RTP-DOC pour la rédaction
du 3ème texte sur le document. 17-03-2005 - http://rtp-doc.enssib.fr/article.php3?id_article=203
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