Origine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Genre_sexuel#Genre_social
Le genre est un concept récent en sciences sociales et en
médecine dont on peut simplement appréhender le sens
au travers des deux citations suivantes :
* Le sexe, c'est ce que l'on voit, le genre, c'est ce que l'on
ressent. Dr Harry Benjamin
* Le genre, c'est ce que l'on pourrait appeler le « sexe social
». Christine Delphy
Le concept de genre (gender) a été créé
dans la langue anglaise car le mot sex y possède un champ
sémantique beaucoup plus réduit que le mot «
sexe » en français — rendant difficile la présentation
de la place des hommes et des femmes dans la société
— et sous l'influence des féministes, qui différencièrent
le sexe anatomique du genre afin de remettre en cause les contraintes
imposées par ce dernier.
Ainsi, le sexe est utilisé pour faire référence
aux différences physiques distinguant les hommes et les femmes,
le genre aux différences non anatomiques (psychologiques,
mentales, sociales, |économiques, démographiques,
politiques…).
En biologie, le genre définit une classe au-dessus de l'espèce,
c'est-à-dire une classe dont l'une des parties est l'extension
d'une espèce. Cette définition rend manifeste que
le terme "genre" quand il est question des éventuelles
différences entre êtres humains ne se réfère
pas au contexte biologique dans lequel cette définition a
été posée. Cette expression signifierait stricto
sensu qu'il existe plusieurs espèces humaines détérminées
par le fait pour un individu d'être mâle, femelle, ou
autre.
Genre social
Le « genre social » est l'identité construite
par l'environnement social des individus, c'est-à-dire la
« virilité » ou la « féminité
», que l'on peut considérer non pas comme des données
« naturelles », mais comme le résultat de mécanismes
extrêmement forts de construction et de reproduction sociale,
au travers de l'éducation. Elle à traits aux comportements,
pratiques, rôles attribués aux personnes selon leur
sexe, à une époque et dans une culture donnée.
Selon Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme,
on le devient » sous l'influence de l'éducation patriarcale.
Certains, tel Pierre Bourdieu, estiment que cela est également
vrai pour les hommes : « On ne naît pas homme, on le
devient », et c'est à travers toute une éducation,
composée de rituels d'intégration de la norme masculine,
que se façonne l'identité masculine, et que l'homme
assure dans la société une fonction de reproduction
de la domination (cf. La domination masculine de Bourdieu).
Cette éducation, prétend-on, est non seulement constructive
mais aussi punitive : la déviation des rôles de genre
(c'est-à-dire, un désaccord entre la présentation
de genre d'une personne et la présentation de genre exigé
d'une personne de son sexe) n'est pas tolérée et est
réprimée par la société. Il y a des
cas documentés de personnes qui ont été brulées
vives pour avoir refusé ces contraintes. Au moment où
la médecine a pris le pas sur la religion elles ont été
stigmatisées, "pathologisées", psychiatrisées
de force. Malgré une longue lutte, cette utilisation de la
médecine pour construire un système normatif n'est
pas terminé. Ce que subissent les personnes transsexuelles
de la part de la psychiatrie en est un exemple.
On peut aussi mentionner l'orientation sexuelle en fonction du
genre, en attribuant l'homophobie à une réaction contre
le désaccord des désirs homosexuels avec les règles
du genre exigeant que les hommes désirent les femmes et vice-versa.
Outre cette éducation au genre (par laquelle nous passons
tous), les sciences sociales ont également (dé)montré
le caractère appris de ces comportements à travers
le vécu particulier de ceux qui changent du genre social,
comme les transsexuels (cf. Studies in Ethnomethodology, Agnès
de Harold Garfinkel).
Genre interne, transgenre, et transsexualité
Le terme Transgenre parfois appelé aussi 3ème sexe,
aurait été emprunté à la communauté
lesbienne, gay, bi et trans, anglo-saxonne dans les années
90 via la communauté canadienne où il désigne
tout individu revendiquant le droit à la non conformité
aux normes traditionnelles ou à la transition entre les genres,
non au gré d'une tierce personne physique ou administrative
mais uniquement de leur propre volonté, parfois dans le but
politique ou philosophique de lutter contre le sexismes et les discriminations
liées, de proposer une alternative à la société
bipolaire ou hétéronormée, ou encore tout simplement
pour vivre sa vie en tentant d'échapper aux modèles
stéréotypés.
S'autodésignent parfois comme tels, les militants, androgynes,
hermaphrodites, travestis, transsexuels, drag king, drag queen,
transformistes, XX Boys, boyz, new half ou encore shemales.
Une autre interprétation désigne le « genre
interne » est un sentiment profond d'identification avec un
sexe en particulier. La plupart des personnes s'identifient au genre
que la société leur attribue en fonction de leurs
organes génitaux : une personne née avec des organes
génitaux masculins est non seulement identifiée, mais
aussi s'identifiera souvent, à un homme; une personne née
avec des organes génitaux féminins, à une femme.
C'est ce que les anglophones définissent sous le terme de
"gender identity" et qui est traduit en français
sous le terme "d'identité sexuelle".
On décrit comme transgenre l'état dans lequel le
genre interne est en désaccord avec le genre que la société
attribue à une personne en se fondant sur ses organes génitaux
à la naissance; par exemple, quand une personne identifiée
comme un homme par de ses organes génitaux masculins refuse
d'être identifiée comme tel, mais sans pour autant
s'identifier comme une femme. En fait, un grand nombre de personnes
transgenres s'identifient à la fois comme hommes et comme
femmes. C'est une des grandes différences qu'il y a entre
les personnes transgenres et les personnes transsexueles. Le transsexualisme
désigne une personne qui soit est né avec une apparence
féminine mais qui a une identité d'homme (FtM), soit
une personne née avec une apparence masculine mais qui s'identifie
clairement comme une femme (MtF). Dans les deux cas, la non congruence
entre leur apparence et leur identité sexuelle est si forte
et si pénible qu'une interventions chirurgicales pour restaurer
leur corps est une question vitale. La plupart des français
croyant employer le langage châtié, parlent de "transsexuel
non opéré" pour désigner les transgenres,
alors que ces derniers, ne désirent en rien être identifiés
comme tels.
Le terme « identité sexuelle »
Le terme «identité sexuelle» est celui qui a
été adopté en français pour traduire
le terme anglais "gender identity". Si l'anglais fait
référence aux comportements (le genre), le français
fait référence au corps (le sexe). En anglais, le
terme "gender identity" a été adopté,
car l'autre expression ("sexual identity") était
déjà utilisée pour décrire l'orientation
sexuelle.
Pour certains, cet usage peut porter à la confusion entre
l'identité reliée au « sexe » dans le
sens homme/femme (ce qu'on entend par le mot genre dans l'usage
décrit dans cet article) et l'identité reliée
à la sexualité et la vie sexuelle. On pourrait ainsi
se questionner au sujet de son identité sexuelle (par exemple,
« suis-je bisexuel ? » « quelles sortes de relations
sexuelles préfèré-je ? ») sans pour autant
questionner son genre (« suis-je un homme ou une femme ? »)
L'expression identité sexuelle est également problématique
en ce sens qu'elle renvoie implicitement à une métaphysique
des sexes distinguant strictement des sexualités comme des
essences différentes au sein de l'être humain. Dans
ce cas, ou bien ces identités définissent véritablement
un genre, et il faut admettre que l'humanité se divise en
plusieurs espèces dont les rapports sont difficiles à
déterminer ; ou bien l'identité sexuelle est inessentielle,
c'est-à-dire contingente, et ne regarde pas les déterminations
essentielles d'un être vivant en tant que personne humaine.
Pour d'autre, elle est au contraire très judicieuse. l'expression
"identité sexuelle" fait référence
à la question "qui suis-je en tant qu'être corporé
et sexué?" Et c'est bien à cette question que
sont confrontées les personnes transsexuelles, transgenres
et intersexuées. C'est la réponse à cette question
qui amène les personnes transsexuelles à restaurer
leur corps par voie chirurgicale. C'est la réponse à
cette même question qui amène les personnes intersexuées
qui ont été assignées arbitrairement à
leur naissance à devoir faire corriger cette assignation
arbitraire. Sentir qui on est constitue une autre question que de
savoir comment on s'assume et on s'exprime en tant qu'homme, que
femme, que homme et femme, que pas homme, que pas femme, etc.
Le genre et le sexe dans le langage
Le genre grammatical (masculin/féminin) ne doit pas être
confondu avec le sexe (mâle/femelle). Des mots masculins peuvent
désigner des femmes, de même que des mots féminins
peuvent désigner des hommes (par exemple dans la phrase «
Pierre est une personne sympathique »). En français,
pour désigner des groupes comprenant aussi bien des hommes
que des femmes, on utilise le genre masculin. Il s'agit d'une règle
de grammaire appliquée (en France) dans la quasi-totalité
des publications imprimées (presse, édition, etc.).
Cette règle est néanmoins contestée par de
nombreuses personnes : se fondant sur la correspondance partielle
qui existe entre le genre et le sexe, elles estiment que l'emploi
générique du genre masculin révèle le
caractère « sexiste » de la grammaire française.
La plupart des linguistes et des grammairiens professionnels considèrent
néanmoins que cette appréciation est dénuée
de fondement.
Il est de plus en plus fréquent d'utiliser rigoureusement
des mots féminins pour désigner des femmes, surtout
en milieu professionnel (un auteur, une auteure), et de construire
des tournures dédoublées pour inclure explicitement
les femmes (gays et lesbiennes, toutes et tous), ce qui, somme toute,
est une manière de généraliser les formules
de politesse en évitant les exclusions ("Françaises,
français", "Mesdames; messieurs").
L’école et les filles : quelle formation pour quels
rôles sociaux ?
http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=661
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