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Allons à l’essentiel : voilà qu’on nous
impose aujourd'hui un contrat avec période d’essai
de 2 ans. Donc deux années où l’on pourra se
faire virer par l’employeur sans justification (pratique pour
lui, vous ne trouvez pas ?). Ceci vient après la flexibilité
du temps de travail généralisée par les lois
sur les 35H, la baisse des pensions de retraite par l’allongement
de la durée de cotisation et la décote, les déremboursements
répétés de médicaments par la sécurité
sociale, la baisse des allocations chômage et le renforcement
du flicage des demandeurs d’emploi s’accompagnant à
présent d’un chantage à la suspension des ASSEDIC…
On pourrait allonger la liste, et elle ne date pas de l’arrivée
de ce gouvernement en particulier.
Ces attaques contre notre protection sociale évoluent en
même temps que le durcissement de la compétition économique
mondiale. Chacun peut constater les vagues de licenciements, les
délocalisations, la montée de nouveaux concurrents
pour le patronat européen, comme les patronats indiens et
chinois…
Ce que nous vivons en ce moment c’est le durcissement des
conditions d’exploitation de notre force de travail, la volonté
d’économiser au maximum sur le social pour continuer
à être compétitifs. Ce qui a été
acquis, et accordé pour maintenir la paix sociale, nous est
aujourd’hui repris. La possibilité d’exploiter
la main d’œuvre dans les meilleures conditions de rendement
possible n’est plus garantie pour le patronat. Il n’y
a pas d’avenir dans ce système inhumain, cessons de
rêver sur les ‘‘30 glorieuses’’ ou
d’envier une vie de bourgeois bien illusoire et nourrie de
la misère des autres. Si les dominés ont peu à
peu délaissé le terrain de la lutte de classe, les
capitalistes de leur côté, n’ont jamais abandonné
leur lutte des classes (la destruction du droit du travail par le
patronat et l’Etat illustre ce processus) : la logique du
système gangrène l’ensemble de la société,
pousse à toujours plus d’exploitation, toujours plus
d’indignité, toujours plus de cynisme. Il n’est
pourtant jamais trop tard pour reprendre notre lutte des classes
!
Si les arguments sociaux ne vous convainquent pas, le pourrissement
de notre planète par les pollutions devrait suffire : nous
en arrivons au stade suprême de l’absurdité,
puisqu’en détruisant la nature, ce chaos organisé
qu’est le capitalisme est en train de nous détruire.
Et on nous dit d’être réalistes, responsables,
que c’est pire ailleurs… Responsables ? On nous dit
de bien éduquer nos enfants, tout en nous demandant de ne
pas nous soucier de leur laisser une planète de plus en plus
invivable ? Réalistes ? Accompagner cette course sans fin
à plus de rendement pour plus de profit, en participant à
la gestion de ce système qui entretient des nantis et divise
l’humanité en classes sociales ? Continuer la politique
du moins pire ? Toujours se soumettre à ceux qui nous font
dépendre d’eux pour vivre (patrons et Etat, défendus
par leurs forces de sécurité), afin que les membres
des prochaines générations qui en auront les moyens
puissent se payer une chimio à des tarifs raisonnables, dans
ce monde où le cancer se développe ?
Alors, plutôt que de faire le énième tract
d’analyse ou de dénonciation du CPE, nous vous disons
plutôt que le CPE n’est qu’une conséquence
parmi d’autres de ce système. L’être humain
a pu être soumis et maintenu dans de plus ou moins mauvaises
conditions d’exploitation pendant de nombreux siècles,
mais nous arrivons en ce moment au point d’un lent suicide
généralisé. Jusqu’à quand allons-nous
laisser faire ? Quand allons-nous rompre avec ce système
qui nous dépossède, nous détruit, nous aliène
toujours plus ? N’est-il pas plus que temps de mener une lutte
globale, de lier nos problèmes quotidiens avec la lutte contre
le capitalisme ?
Ne serait-il pas pertinent, dès à présent,
de construire une organisation anti-capitaliste cohérente,
liant la fin et les moyens ? 1) Une organisation qui lutte contre
le capitalisme en agissant sur sa clef de voûte (l’exploitation
par le travail) ; 2) Une organisation dont le fonctionnement actuel
prépare déjà la réappropriation de nos
savoirs-faire et conditions de vie ; et préfigure la vie
collective d’une éventuelle société anti
et post-capitaliste.
A nous de nous organiser ! A vous de voir…
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