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Origine : http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=CNX&ID_NUMPUBLIE=CNX_078&ID_ARTICLE=CNX_078_0135#fp_no2
Parmi la série d’ouvrages récemment publiés
consacrés à l’intervention [3], en voici un
qui, dès le titre, ne cherche pas à référer
d’emblée ce type de démarche en sciences sociales
et humaines à une discipline particulière, la sociologie,
même s’il en est bien évidemment question à
travers plusieurs chapitres. Après avoir justement rappelé
dans un premier chapitre que les pionniers anglo-saxons de l’intervention
(Lewin, Moreno, Bion, Jaques, Rogers… ) ne sont pas spécialement
sociologues mais plutôt psychologues, Mendel et Prades caractérisent,
de façon sans doute parfois trop synthétique compte
tenu des dimensions restreintes de l’ouvrage, les différentes
approches proposées à partir des décennies
soixante et soixante-dix par les principaux courants français
s’intéressant aux modes de fonctionnement des organisations
et des institutions et qui se réclament de cette démarche.
Loin de se limiter à une étude en extériorité,
la démarche d’intervention se veut résolument
empirique et, à des degrés divers, participative,
car en cherchant à associer les acteurs à l’analyse
des processus en jeu c’est une visée de changement
qui préside le plus souvent aux investigations développées.
Faisant à chaque fois l’objet d’un chapitre seront
donc tour à tour examinés les sept courants suivants
: l’analyse stratégique, l’intervention sociologique,
la socio-analyse, la sociopsychanalyse institutionnelle, l’intervention
psychosociologique en psychologie sociale et en sociologie clinique,
l’intervention en psychodynamique du travail, l’intervention
en psychanalyse groupale. Les spécificités de chaque
courant sont systématiquement soulignées et les travaux
réalisés par les principaux auteurs sont indiqués,
y compris les plus récents (trop souvent négligés
dans les autres publications précédemment signalées).
Dans les deux derniers chapitres, les auteurs se livrent à
une approche comparative de ces courants – selon eux les plus
représentatifs dans la mesure où les travaux réalisés
à leur enseigne s’inscrivent dans une certaine durée
– afin de faire ressortir la place respective qu’y occupent
sociologie et psychologie (parfois d’ailleurs de façon
exclusive), avant de revenir à des considérations
de méthode.
Par rapport à des publications beaucoup plus anciennes [4],
ce petit ouvrage (qui rend appui sur la thèse soutenue deux
ans plus tôt par Jean-Luc Prades) réussit le tour de
force de présenter de façon claire et concise un panorama
actualisé des différents courants en sciences sociales
et humaines se réclamant de l’intervention, sans se
limiter, à l’instar de publications plus récentes,
aux frontières des disciplines universitaires instituées.
Il apparaîtra donc comme un complément des plus utiles
au Vocabulaire de psychosociologie, paru peu de temps après
et qui ne contient pas une présentation de cette qualité.
NOTES
[3] M. Uhalde (sous la direction de), L’intervention sociologique
en entreprise. De la crise à la régulation sociale,
Paris, Desclée de Brouwer, 2001; D. Vrancken, O. Kuty (sous
la direction de), La sociologie et l’intervention. Enjeux
et perspectives, Paris, de Boeck, 2001; G. Herreros, Pour une sociologie
d’intervention, Toulouse, érès, 2002.
[4] F. Petit, Introduction à la psychosociologie des organisations,
Toulouse, Privat, 1979 (notamment p. 161-266), Ardoino et al., L’intervention
institutionnelle, Paris, Payot, 1980. [
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