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Dominique Fablet À propos de…
Gérard Mendel et Jean-Luc Prades Les méthodes de l’intervention psychosociologique,
Paris, La Découverte, collection « Repères », 2002,121 p.

Origine : http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=CNX&ID_NUMPUBLIE=CNX_078&ID_ARTICLE=CNX_078_0135#fp_no2


Parmi la série d’ouvrages récemment publiés consacrés à l’intervention [3], en voici un qui, dès le titre, ne cherche pas à référer d’emblée ce type de démarche en sciences sociales et humaines à une discipline particulière, la sociologie, même s’il en est bien évidemment question à travers plusieurs chapitres. Après avoir justement rappelé dans un premier chapitre que les pionniers anglo-saxons de l’intervention (Lewin, Moreno, Bion, Jaques, Rogers… ) ne sont pas spécialement sociologues mais plutôt psychologues, Mendel et Prades caractérisent, de façon sans doute parfois trop synthétique compte tenu des dimensions restreintes de l’ouvrage, les différentes approches proposées à partir des décennies soixante et soixante-dix par les principaux courants français s’intéressant aux modes de fonctionnement des organisations et des institutions et qui se réclament de cette démarche. Loin de se limiter à une étude en extériorité, la démarche d’intervention se veut résolument empirique et, à des degrés divers, participative, car en cherchant à associer les acteurs à l’analyse des processus en jeu c’est une visée de changement qui préside le plus souvent aux investigations développées. Faisant à chaque fois l’objet d’un chapitre seront donc tour à tour examinés les sept courants suivants : l’analyse stratégique, l’intervention sociologique, la socio-analyse, la sociopsychanalyse institutionnelle, l’intervention psychosociologique en psychologie sociale et en sociologie clinique, l’intervention en psychodynamique du travail, l’intervention en psychanalyse groupale. Les spécificités de chaque courant sont systématiquement soulignées et les travaux réalisés par les principaux auteurs sont indiqués, y compris les plus récents (trop souvent négligés dans les autres publications précédemment signalées). Dans les deux derniers chapitres, les auteurs se livrent à une approche comparative de ces courants – selon eux les plus représentatifs dans la mesure où les travaux réalisés à leur enseigne s’inscrivent dans une certaine durée – afin de faire ressortir la place respective qu’y occupent sociologie et psychologie (parfois d’ailleurs de façon exclusive), avant de revenir à des considérations de méthode.

Par rapport à des publications beaucoup plus anciennes [4], ce petit ouvrage (qui rend appui sur la thèse soutenue deux ans plus tôt par Jean-Luc Prades) réussit le tour de force de présenter de façon claire et concise un panorama actualisé des différents courants en sciences sociales et humaines se réclamant de l’intervention, sans se limiter, à l’instar de publications plus récentes, aux frontières des disciplines universitaires instituées. Il apparaîtra donc comme un complément des plus utiles au Vocabulaire de psychosociologie, paru peu de temps après et qui ne contient pas une présentation de cette qualité.

NOTES

[3] M. Uhalde (sous la direction de), L’intervention sociologique en entreprise. De la crise à la régulation sociale, Paris, Desclée de Brouwer, 2001; D. Vrancken, O. Kuty (sous la direction de), La sociologie et l’intervention. Enjeux et perspectives, Paris, de Boeck, 2001; G. Herreros, Pour une sociologie d’intervention, Toulouse, érès, 2002.

[4] F. Petit, Introduction à la psychosociologie des organisations, Toulouse, Privat, 1979 (notamment p. 161-266), Ardoino et al., L’intervention institutionnelle, Paris, Payot, 1980. [