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Origine : dossier " Enfermement de la misère, misère
de l'enfermement"
Ecorev numero 15 (hiver 2004) /
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Prison, risque, contrôle Mutations de l'emprise carcérale
Gilles Chantraine
Ecorev N°15 lundi 19 janvier 2004.
http://ecorev.org/article.php3?id_article=217
Gilles Chantraine, chercheur CNRS, explore les ressorts de l'imagerie
carcérale... S'il constate, à la suite de Foucault,
que l'univers de la prison suscite toujours autant une troublante
attention, il estime cependant que nous avons cessé d'être
une "société disciplinaire" pour entrer
dans une société où les dispositifs de contrôle
sont fragmentés et intégrés aux activités
de la vie quotidienne. L'apparition de nouvelles formes de contrôle
social dans la société du risque tendent à
favoriser l'évolution du rôle de la prison vers une
mission de gestionnaire du risque, tout autant qu'elles façonnent
la figure du délinquant en problème technique qu'il
convient de gérer. Boîtes noires qui mettent en question
les principes affichés de démocratie et de justice
sociale propres à nos sociétés contemporaines,
les prisons fascinent et forgent, hier comme aujourd'hui, la pensée
critique [1]. L'opacité de ses hauts murs, remplaçant
l'éclat des Supplices, ne fait que renforcer l'intuition
fondatrice : pour que l'on ait si peur de la regarder en face [2],
la prison doit nécessairement être une clé de
compréhension, un miroir - peut-être renversé
et sans doute déformant, mais un miroir quand même
- des sociétés contemporaines.
Ainsi, pour Michel Foucault, la prison et les formations discursives
- les "énoncés" - qui la sous-tendent ont
d'abord été des moyens d'explorer et de mettre à
jour les mécanismes cachés des sociétés
modernes. En pointant une triple mutation du régime de la
vérité, de la subjectivité et de la gouvernementalité,
Foucault a forgé une analyse puissante de l'ingénierie
sociale mise en place pour la production d'un sujet mentalement
souverain et normativement autodiscipliné. En ce sens, l'analyse
du passage des Supplices à la prison a d'abord constitué
une mise en abîme pour un décryptage critique de la
discipline et du pouvoir.
Simultanément, la profondeur de cette approche globale n'a
jamais annihilé les luttes concrètes ; elle les a
plutôt renforcées, incitées, reformulées,
dans un va-et-vient fécond ; luttes pour l'amélioration
rapide du sort des détenus, lutte pour la disparition de
la prison. Les interprétations des travaux de Michel Foucault
en France - mais également ceux de Louk Hulsman en Hollande
[3], de Thomas Mathiesen en Norvège [4], etc. - ont vu les
bases de l'abolitionnisme s'installer dans les champs intellectuel
et militant ; minoritaire certes, mais néanmoins prégnant.
Aujourd'hui, après un relatif essoufflement, les analyses
foucaldiennes inspirent à nouveau différents auteurs,
et l'on ne peut que se réjouir, en ces temps apathiques,
d'un renouveau de ce type de pensée critique orientée
vers l'action contestatrice.
Pourtant, il se pourrait bien que pour saisir pleinement les ressorts
du renforcement actuel du dispositif carcéral, pour comprendre
pourquoi et comment les prisons se présentent aujourd'hui
avec une force et une "évidence" inégalées
dans nos sociétés contemporaines, il faille saisir
ce qui précisément échappe au modèle
proposé par le philosophe. Disons-le autrement. Les sociétés
disciplinaires, situées aux XVIIIe et XIXe siècle,
ont atteint leur apogée au début du XXe. Foucault
connaissait la brièveté des sociétés
disciplinaires : elles succédaient aux sociétés
de souveraineté dont le but et les fonctions étaient
toutes autres (prélever plutôt qu'organiser la production,
décider de la mort plutôt que gérer la vie).
Il savait également qu'elles connaîtraient une crise
; de nouvelles forces lui succéderaient. Les sociétés
disciplinaires, c'est ce que nous cessons progressivement d'être
[5].
Ainsi, l'analyse de l'emprise carcérale contemporaine doit
prendre acte du relâchement progressif des disciplines ainsi
que de l'essor de dispositifs de contrôle fragmentés
et intégrés aux activités de la vie quotidienne,
visant à gérer les risques (construits socialement)
propres à chaque lieu et chaque situation. Le fonctionnement
des prisons, pièce centrale des circuits d'exclusion, doit
sans doute être saisi, aujourd'hui, comme l'entrelacement
- et non le remplacement - d'une dynamique historique profondément
établie et de lignes de force émergeantes. Avant d'avancer,
à titre d'hypothèses macrosociologiques, quelques-uns
des processus qui semblent structurer, en amont, ces lignes de forces,
posons succinctement cette dynamique historique.
La confrontation des travaux de Michel Foucault à ceux des
historiens et des sociologues des pratiques d'enfermements montre
que la production de l'homologie fonctionnelle de l'institution
à travers les époques a été assurée
par un triptyque dynamique qui, d'une fonction de sûreté,
d'une volonté de châtier et d'un désir de corriger,
a marqué l'histoire pénitentiaire du sceau de l'inertie.
Le parasitage permanent du désir de correction par la réalisation
pragmatique de l'objectif central de l'institution - la contention
des reclus - et, simultanément, le constat récurrent
de ce parasitage, de cet "échec", sont une clé
de compréhension des réformes carcérales. Ainsi,
à l'intérieur d'une rationalité pénale
spécifique marquée par la centralité du dispositif
carcéral et la préférence accordée aux
peines afflictives [6], la reproduction institutionnelle de la prison
pénale moderne a été marquée par une
réflexion axiologique et réflexive constante, à
la recherche de son accomplissement et de sa réussite. C'est
précisément l'existence et la nature spécifique
de cette interrogation axiologique à l'intérieur d'une
quête impossible - la recherche d'une bonne prison - qui a
produit une dynamique au cœur de laquelle échecs et
réformes de l'institution ont produit l'inertie et la reproduction
du dispositif carcéral [7].
"Irréductibles inemployables" sous contrôle
Je propose ici l'hypothèse selon laquelle la reconfiguration
du champ du contrôle du crime [8] et l'apparition de nouvelles
formes de contrôle social dans la société du
risque tendent à favoriser un affaissement de l'interrogation
axiologique sur l'institution, et la font ainsi évoluer,
progressivement, vers de nouveaux buts et de nouvelles fonctions.
Jadis dispositif normalisateur, la prison devient une gestionnaire
du risque ; jadis problème social, la délinquance
devient un problème technique ; jadis interrogation axiologique,
la dynamique du changement devient un problème d'efficience
et d'efficacité du contrôle.
Il y a sans doute là un vaste programme de réflexion
dont je ne développerai ici qu'une infime portion, sous la
forme de tendances globales qui paraissent infléchir directement
la nature et la forme du contrôle institutionnel du crime.
Seront donc ignorées ici des mutations plus larges (spatio-temporelles,
économiques, démographiques) qui pourtant changent
profondément la donne ; seront ignorées également
les modes de résolution des conflits en deçà
des institutions. Soulignons également que la démarche
est davantage prospective que démonstratrice, et le ton affirmatif
ne doit pas entamer, bien qu'elles s'inscrivent dans la continuité
d'analyses d'autres chercheurs, le statut provisoire et partiel
des propositions. Ces limites ainsi posées, il ne me semble
néanmoins pas inutile de chercher un tel degré de
généralité, à partir duquel chacun pourra
ensuite confronter différents ensembles de politiques et
pratiques pénales actuelles, concrètes et hétérogènes
(mutations de la justice des mineurs, inflation carcérale,
nouvelles incriminations, etc.), de manière à tenter
de leur restituer une cohérence stratégique plus profonde.
En retour, cette confrontation permettra d'enrichir, d'affiner et
de redéfinir ces propositions générales.
1. le déclin progressif de l'idéal réhabilitatif
du système pénal
La réhabilitation, comme but central de la peine de prison,
s'affaisse progressivement au profit d'objectifs de rétribution,
de neutralisation, et de gestion du risque. La nécessité
de "protéger le public" devient le thème
principal des politiques pénales. Pour certains observateurs,
nous sommes d'ores et déjà entrés dans une
ère carcérale post-correctionnaliste. Si pendant longtemps,
les prisons avaient pour vocation d'être des maisons de correction
qui visaient à surmonter la résistance et faciliter
la soumission, notre époque semble novatrice en ce sens que
cette "vocation" s'effrite au fur et à mesure qu'un
pan de la "population-cible" des prisons n'est plus une
main d'œuvre potentielle en manque de cœur à l'ouvrage,
mais plutôt une catégorie d' "irréductibles
inemployables". Le "progrès technique", affirme
Zygmunt Bauman, n'a pas tant créé de nouveaux emplois
et réduit la main d'œuvre de réserve qu'il n'entraîne
au contraire un manque de pertinence croissant du chômage
massif du point de vue du volume de production [9].
Or les tentatives faites pour remettre les détenus sur le
chemin du travail ne prennent sens que par l'existence effective
du travail. Dans les circonstances actuelles, le confinement devient
plutôt une alternative à l'embauche, une manière
de neutraliser une partie considérable de la population dont
on n'a plus besoin dans la production, qu'on ne peut pas "remettre"
au travail tout simplement parce qu'il n'y en a plus [10].
Plus globalement, la prison devient le maillon indispensable d'une
politique qui, désormais, gère la dangerosité
et les inégalités sociales par la ségrégation
spatiale et l'immobilité contrainte. En conséquence,
l'utopie pénitentiaire n'est peut-être plus aujourd'hui
le Panoptique, lieu de visibilité, de transparence et de
surveillance qui a tant inspiré M. Foucault, mais plutôt
Pelican Bay (Californie), prison presque entièrement automatisée,
conçue pour réduire les contacts des détenus
et les ouvertures sur l'extérieur au maximum, sans activité
ni distraction ; un pur instrument de neutralisation.
Si les hospices panoptiques furent des laboratoires de la société
industrielle où l'on expérimentait les limites de
la mécanisation de l'action humaine, la prison de Pelican
Bay est un laboratoire de la société "mondialisée"
(…) où l'on teste et où l'on explore les limites
des techniques de confinement spatial des rebuts et des déchets
de la mondialisation [11].
2. Le retour à une justice expressive
En dépit de l'essor de quelques dispositifs novateurs (justice
réparatrice notamment), on observe la ré-émergence
de sanctions à vocation expressément punitives et
expressives. Un nouveau ton passionnel et émotionnel des
politiques criminelles esquisse les contours de la nouvelle surcharge
symbolique du système pénal. Ce nouveau ton s'enracine
dans un perpétuel sens de la crise, nourri notamment par
l'idée que les évaluations des dispositifs et la réflexivité
accrue du système tendent constamment à souligner
son échec. Dans ce cadre, l'idée s'impose progressivement
que le système pénal doit envoyer des messages "forts",
"clairs", "limpides", "sans équivoque",
à son "public". Faire peur au délinquant,
rassurer le travailleur. L'accélération des procédures
pénales, la transformation progressive du rôle du juge
auparavant conçu comme élément froid devant
juger des actes individuels en toute sérénité
au profit d'un rôle de "donneur d'exemples", sont
des signes de cette transformation. Le système médiatique
a, dans cette fonction "exemplaire", un rôle discursif
primordial. Il constitue en effet le biais par lequel sont construits,
d'un côté, le "public", avec ses "attentes",
ses "problèmes", ses "besoins de sécurité",
et, simultanément, d'un autre côté, le support
de l'affirmation selon laquelle ses "attentes", ces "problèmes"
et ses "besoins de sécurité" sont effectivement
pris en charge par l'Etat. En poussant l'hypothèse, il faudrait
alors, d'un point de vue sociologique, envisager le système
médiatique comme une composante même du système
pénal.
3. Le déplacement du centre de gravité du
système du délinquant vers la victime
Au cours des dernières décennies, il semble que nous
soyons passés, du point de vue des sensibilités morales
collectives, d'une conception méritocratique (il est juste
d'être rétribué pour ce que l'on fait) à
une conception "victimale" (il est juste d'être
compensé pour ce que l'on subit) [12].
En ouvrant une "ligne de crédit inépuisable"
[13] à l'individu ou au groupe injustement traité,
ce nouvel ordre victimal met à mal le principe de modération,
ouvre la voie à un durcissement punitif et sous-tend la diminution
des droits de la défense (cf. le nouveau projet de loi Perben).
Plus globalement, ce qui constituait un ensemble de préoccupations
légitimes pour la souffrance des victimes, préfigurées
notamment par les luttes féministes et la lutte contre les
violences sexuelles, est détourné à des fins
politiciennes. La victime devient une figure-support d'une nouvelle
rhétorique aux accents populistes qui structure ses discours
en fonction d'une série d' "évidences" construites
socialement, de "l'expérience des petites gens",
etc. Par rapport aux théories classiques de la peine, la
nouveauté ne serait donc pas tant que le système pénal
s'observe et s'auto-décrit comme devant dissuader les délinquants
potentiels (vision classique de la dissuasion) mais plutôt
qu'il participerait à la construction, à nouveau par
le biais du système médiatique, de catégories
de victimes (les "travailleurs", les "gens d'en-bas")
d'un ordre social désormais incertain, auxquelles la répression
de catégories de délinquants (les "bandes des
cités" par exemple), devrait légitimement réparer
l'injustice.
En deçà de ces catégories de victimes, un
nouveau décalage s'opère ici par rapport au modèle
foucaldien : dans la pénalité décrite par le
philosophe, l'individualisation de la peine passait par la mise
à jour des caractéristiques individuelles des délinquants.
Les données biographiques formaient la chair des expertises
psychologiques, qui devaient permettre d'identifier les "besoins"
particuliers du justiciable et ses "potentialités de
réforme" ; la victime, elle, était tenue à
l'écart pour assurer la sérénité du
procès. Si ces phénomènes persistent encore
largement, on observe néanmoins, aujourd'hui, les symptômes
d'un changement de l'axe de l'individualisation, du délinquant
vers la victime. Il s'agit désormais de découvrir
pourquoi et comment un délinquant, rattaché à
une catégorie plus vaste qui le dépasse, a attaqué
telle victime singulière, avec telles spécificités
biographiques, tel passé, telles séquelles, etc.
4. Vers une pénologie actuarielle orientée
vers la gestion des groupes indésirables
Les discours et pratiques pénales actuelles traduisent l'avènement
progressif d'une nouvelle pénologie, non plus orientée
vers les individus et leur transformation mais vers la gestion efficace
de populations collectives [14]. Cette nouvelle pénologie,
qui vient s'entrelacer à l'ancienne pénologie guidée
par des principes correctionnalistes et normalisateurs, est moins
concernée par la responsabilité, la faute morale,
le diagnostic, l'intervention et le traitement du délinquant
que par son identification, sa classification, sa catégorisation
et sa gestion, en tant qu'il est désigné comme appartenant
à un groupe dangereux ou indésirable. Il s'agit, par
l'utilisation de techniques actuarielles, de calculer et de cartographier
la distribution des groupes et des conduites à risque pour
en minimiser l'impact.
Cette nouvelle pénologie et la fonction spécifique
que la prison y occupe sont renforcées par les trois tendances
décrites plus haut, dans la mesure où elles renforcent
l'opposition binaire entre "inclus" et "exclus",
et réduisent la prison à un instrument de neutralisation
des "exclus" considérés à "haut
risque", incapables d'être gérés par les
différents types de contrôles sociaux formels et informels
à l'air libre. Dans cette stratégie en émergence,
l'efficience, l'opérationnalité et la fluidité
des circuits d'exclusion importent davantage que les finalités
réformatrices. Le temps n'est peut-être pas si loin
où la récidive pénitentiaire (le retour en
prison), autrefois symptomatique des échecs du système,
sera un signe de la "réussite" et de l'efficacité
des dispositifs de contrôle [15]...
Ainsi, au-delà de l'archaïsme patent des conditions
de détention actuelles [16], et au-delà du projet
d'enfermement de la modernité "classique", disciplinaire
et normalisateur, il faut mettre en relief la contemporanéité
de la prison, comme le maillon ultime d'un circuit d'exclusion surplombé
par une justice actuarielle de gestion des risques, dirigé
vers ceux que l'on n'essaie plus de réintégrer dans
des circuits d'inclusion [17]. Là, il importerait de saisir
que l'existence des circuits d'exclusion et de son maillon ultime
ne prennent sens qu'au regard de ces circuits d'inclusion au cœur
desquels les refus des injonctions, ou l'impossibilité de
les réaliser - injonction à la responsabilisation
"libérale", au travail, à l'autodiscipline,
à la citoyenneté, au bonheur consumériste -
menacent de faire basculer dans les circuits d'exclusion. Dans cette
perspective, l'analyse critique de l'emprise carcérale et
des circuits qui lui donnent forme redeviendrait une mise en abîme
pour la compréhension des sociétés contemporaines
et retrouverait sa portée contestatrice et libératrice.
Gilles Chantraine le 12 décembre 2003
Gilles Chantraine est chercheur au CNRS - CLERSE/IFRESI (Lille)
et au Centre International de Criminologie Comparée (Montréal)
A paraître, Par-delà les murs, PUF-Le Monde, 2004
[1] Merci à Pierre Landreville pour les remarques constructives
émises sur une version inachevée de cette contribution.
[2] Les dénis gouvernementaux actuels de la gravité
de la situation des prisons françaises, après un court
émoi carcéral, forment l'expression la plus actuelle
de cet aveuglement volontaire.
[3] Hulsman L., Bernat de Celis J., 1982, Peines perdues. Le système
pénal en question, Paris, Le Centurion.
[4] Mathiesen Th., 1974, The Politics of Abolition, Londres, Martin
Robertson.
[5] Deleuze, G., 1990, Pourparlers, Paris, Minuit.
[6] Nous entendons ici par rationalité pénale le
réseau de sens dont le socle se construit à la fin
du XVIIIe siècle et qui possède la capacité
de naturaliser la structure normative des lois pénales et
ses pratiques institutionnelles. Voir Pires A. P., 2001, "La
rationalité pénale moderne, la société
du risque et la judiciarisation de l'opinion publique", Sociologie
et sociétés, 33, 1, pp. 179-204.
[7] Chantraine G., 2004, "Les temps des prisons. Inertie,
réformes et reproduction d'un dispositif institutionnel",
dans Ph. Artières, P. Lascoumes (dir.), Gouverner, enfermer.
La prison, un modèle indépassable ?, Paris, Presses
de Sciences-Po, pp. 57-82.
[8] Voir l'analyse centrale de Garland. Garland D., 2002, The Culture
of Control, Oxford, Oxford University Press.
[9] Bauman Z., 2003 [1995], La vie en miettes. Expérience
postmoderne et moralité, Rodez, Le Rouergue/Chambon.
[10] Bauman Z., 1999 [1998], Le coût humain de la mondialisation,
Paris, Hachette, Pluriel.
[11] Bauman, Ibid., 171. Voir également Christie N., 2003
[1993], L'industrie carcérale. Prison et politique pénale
en Occident, Paris, Autrement.
[12] Chaumont J.-M., 2000, "Du culte des héros à
la concurrence des victimes", Criminologie, 33, 1, pp. 167-183.
[13] Todorov T. 1995, "Du culte de la différence à
la sacralisation de la victime", Esprit, 212, pp. 90-102.
[14] Voir l'article fondateur de Feeley et Simon. Feeley M., Simon
J., 1992, "The New Penology : Notes on the emerging strategy
of corrections and its implications", Criminology, 30, pp.
449-474.
[15] C'est dans ce cadre qu'il faut appréhender les injonctions
à produire, chaque année, des "objectifs quantifiés"
d'amélioration de l'"efficacité" des services
et la "culture du résultat" promues par N. Sarkozy
lorsqu'il résume sa "philosophie" aux responsables
policiers. Le directeur départemental de la sécurité
publique de l'Hérault a d'ores et déjà fixé,
fin octobre, des quotas de gardes à vue ( !) à l'ensemble
de ses services : ils devront en totaliser une vingtaine par jour.
Voir Le Monde, daté du samedi 6 décembre.
[16] Voir O. I. P., 2003, Les conditions de détention en
France, rapport 2003, La Découverte, Paris, et mon commentaire
dans Claris, n°5, décembre 2003.
[17] Rose N., 2000, "Gouvernment and Control", dans D.
Garland, R. Sparks (Eds), Criminology and Social Theory, Oxford
University Press, Oxford, pp. 183-208.
Origine : dossier " Enfermement de la misère, misère
de l'enfermement"
Ecorev numero 15 (hiver 2004) /
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