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Origine : http://www2.ac-toulouse.fr/philosophie/pub/andersconcretudeheidegger.htm
L'auteur :
Est déjà connu de vous puisque les éditions
Allia ont publié l'an dernier un ouvrage d'Anders.
Je rappellerai, seulement coupable d'actualité, qu'il fut
le premier mari de A. Arendt, Heidegger ayant été
l'amant de cette dernière et qu'il n'y a pas de relation
de causalité entre les états des couples et la critique
philosophique.
Le traducteur Luc Mercier est plutôt un traducteur militant
de textes inconnus pour lesquels les éditeurs ne militent
pas vraiment (je crois savoir qu'un Moshe Postone ("Trois essais
de ventriloquisation de Marx") traduit par lui devrait paraître
aux éditions de l'Aube — nous le savons parce que nous
n'avions pas assez de disponibilité financières pour
lui acheter sa traduction, à notre grand regret et que l'Aube
a accepté), ce qui n'empêche absolument pas sérieux,
rigueur et précision.
Bibliographie des textes d'Anders traduits en français
:
– “Une interprétation de l’a posteriori”
(1935) et “ Pathologie de la liberté, essai sur la
non-identification ” (1936), in Recherches philosophiques
– “Ruines d’aujourd’hui”, in les Temps
modernes n° 108, décembre 1954
– Avoir détruit Hiroshima, Robert Laffont éd.,
1962
– “Nuremberg et le Vietnam”, in les Temps modernes
n° 2 41, juin 1966
– Kafka, pour et contre, Circé éd., 1990
– Deux entretiens avec Günter Anders, in Austriaca n°
35, 1992
– De la bombe et de notre aveuglement face à l’apocalypse,
Titanic éd., 1995
– “Désuétude de la méchanceté”,
in Conférence n° 9, 1999
– Nous, fils d’Eichmann, Rivages éd., 1999
– Et si je suis désespéré, que voulez-vous
que j’y fasse ? Allia éd., 2001
– “L’homme sans monde”, in Conférence
n° 12, 2001
– Heidegger, Primo Levi et le séquoia, Max Dorra, Gallimard,
2001
– L’Obsolescence de l’homme / Sur l’âme
à l’époque de la deuxième révolution
industrielle, Éd. de l’Encyclopédie des Nuisances.
Nous nous sommes laissés dire que les éd. Gallimard
préparaient un gros recueil d'articles de G. A. et qu'un
autre éditeur préparait une recension de ses correspondances.
Nous n'avons pas plus d'informations. Apparemment se préparerait
une "sortie" Anders… No comment! Si on est syncro
autant en profiter.
Nota : Ce texte fut accepté par nous, puis le traducteur,
pas très riche, l'a cédé aux éditions
Sulliver avec lesquelles il a eût un désaccord, nous
l'avons finalement repris. Malheureusement Sulliver maintien le
titre sur Électre — ce qui n'est pas sans créer
une ambiguïté que vous allez rencontrer lors de vos
démarches chez certains libraires, d'où ce nota.
Le livre
Sans doute la charge la plus cruelle contre le "mensonge Heidegger"
qui fonde sa théorie sur le concret, ce qui, le démontrera
G. Anders, n'est qu'une illusion du maître illusionniste en
philosophie.
Voici l'avant-propos du traducteur :
“Sur la pseudo-concrétude de la philosophie de Heidegger
est paru en 1948 dans une revue universitaire américaine
de phénoménologie (depuis, cet essai n’a ni
été réédité ni traduit). L’auteur,
issu d’une famille juive allemande et ancien élève
de Heidegger, était alors en exil aux États-Unis.
Sur la pseudo-concrétude est une critique sans concession
de l’ontologie heideggérienne telle qu’elle se
présente dans les textes d’avant la Seconde Guerre
mondiale, notamment Être et Temps (1927). Dans cet essai,
Anders ne s’attaque pas au Heidegger recteur de l’université
de Fribourg en 1933-1934, comme on le fait d’habitude ; il
n’interprète pas les interventions publiques de Heidegger
telles que “ L’auto-affirmation de l’université
allemande ” et ne polémique pas sur le degré
de compromission du “ Maître ” avec le régime
nazi. Il critique Heidegger en interrogeant l’ontologie heideggerienne
même.
La thèse de départ de Sur la pseudo-concrétude
est la suivante : Heidegger situe le Dasein, “modalité
humaine de l’être”, au-delà de la nature
et de la surnature (l’Au-delà). Or, remarque Anders,
dans un tel champ, le concret se renverse en pseudo-concret. Il
perd tout lien avec l’individuel, le social et l’historique
effectifs. Ainsi, l’activité du Dasein, c’est-à-dire
devenir soi, être “authentique”, se borne-t-elle
à assumer la mort. En fait, cette “activité”
est une pure passivité. Mais la primauté de l’être
sur l’étant postulée par Heidegger a les conséquences
les plus graves pour l’homme en général et l’homme
Heidegger en particulier. Elle se traduit par la vacuité
morale, l’absence d’épaisseur sociale, l’oubli
de la liberté politique, la pulvérisation de l’histoire
(et même du temps, remplacé par la temporalité),
le rejet de l’Autre… Toutes choses, note Anders au passage,
qui faciliteront l’adhésion de Heidegger au national-socialisme.
En 1930, Walter Benjamin parlait de “démolir Heidegger”.
On peut dire que Sur la pseudo-concrétude réalise
en grande partie cette tâche que Benjamin n’a pas eu
le temps d’accomplir.”
L.M.
Sommaire :
Avant-propos
Sur la pseudo-concrétude de la philosophie de Heidegger
I. Heidegger met hors jeu l’alternative “naturalisme-surnaturalisme”
II. Le fait de la “faim”. Le temps comme “ chute
” entre non-avoir et avoir. Le problème de la "constitution”
III. Indicatif et conditionnel. Le problème de la liberté.
Le self-made-man acosmique
IV. Le manque de contemporanéité de Heidegger. Le
concept de Geschichtlichkeit
V. La philosophie de la vie hostile à la vie. L’existence
: une éternité timide
VI. Isolement : la condition de l’ontologie
VII. Automutilation
VIII. Chrétien sceptique ou sceptique chrétien
IX. Nihilisme farci
Annexes
I. Compendium
II. Glossaire
III. Une vie orientée par le refus
IV. Bibliographie
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