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«France précaire» : le Secours Catholique publie son rapport annuel sur la pauvreté
LA PAUVRETE AUGMENTE EN FRANCE

Exclusion, une enquête du Secours catholique

Exclusion, une enquête du Secours catholique / Gilbert Lagouanelle .- [Editeur = Saint-Ouen : Partage], 2001.-

In : PARTAGE n°154, décembre 2001 .- pp. 12-13

Résumé : Le durcissement de l'exclusion se confirme. 1 570 000 personnes se trouvent en situation de pauvreté (837 000 adultes et 733 000 enfants).

Selon les données de l'enquête et les accueils effectués par le Secours catholique, il apparait que la pauvreté touche peu les moins de vingt ans et les personnes âgées. La plupart des personnes accueillies en situation d'exclusion ont entre 20 et 55 ans.

France précaire 16-11-2004


«France précaire» : le Secours Catholique publie son rapport annuel sur la pauvreté

15 Novembre 2004

http://www.secours-catholique.asso.fr/v3/une/une_communique_471.htm

Le Secours Catholique publie, mardi 16 novembre 2004, son rapport statistique annuel, intitulé « France précaire », présentant ses constats et analyses sur l’évolution de la pauvreté (embargo jusqu’au 16 novembre, 12h00).

Ce document sera remis le même jour, au Premier Ministre, Monsieur Jean-Pierre Raffarin, à l’occasion de sa visite à 11h00 à la Cité Notre Dame (6 rue de la Comète, 75007 Paris) Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) créé et géré par le Secours Catholique.

Cette étude concerne 1 600 000 hommes , femmes et enfants, rencontrés, aidés, accompagnés par les 4 200 équipes locales de l’association. Elle présente les évolutions de plusieurs indicateurs liés à la pauvreté tels que : emploi, surendettement, logement, revenus, mais aussi composition des familles….

Outre ces informations, cette année, ce document met plus particulièrement l’accent sur le travail précaire qui concerne de plus en plus de personnes rencontrées par le Secours Catholique : enchaînement des contrats à durée déterminée, contrats à temps partiel, travail saisonnier, emplois à bas revenus…

Les 16, 17 et 18 novembre, cette étude sera également remise à la conseillère sociale à la Présidence de la République, au Président de l’Assemblée Nationale, au Président du Sénat, au Président du Conseil Economique et Social.


Le Secours catholique dénonce les "sous-contrats" de travail, qui "produisent de la pauvreté"

http://citoyen.eu.org/doc/travailleurs-pauvres.php

(16 et 19 novembre 2004)

Par Rémi Barroux, pour Le Monde

En 2003, l'association a aidé 1 600 000 personnes.

Le travail, quand il est précaire, peut devenir "source d'appauvrissement". Dans son rapport annuel, qui devait être remis au premier ministre, mardi 16 novembre, "France précaire, statistiques d'accueil 2003", le Secours catholique alerte les pouvoirs publics sur cette réalité. Pour Gilbert Lagouanelle, le directeur du pôle action institutionnelle de l'association, "il est essentiel d'arrêter la spirale des emplois précaires, qui produisent de la pauvreté". Il critique une société "de plus en plus libérale, américanisée".

Pour le Secours catholique, toutes les formes d'emploi précaire exposent à la pauvreté. Les "sous-contrats", selon l'expression de l'association, "entraînent une succession de ruptures dans les ressources et donc une vie en pointillé". Ainsi, parmi les personnes accueillies, 16 % ont un contrat d'intérim (seulement 1,8 % dans la population française), 8,7 % sont en formation (1,1 %), 12,4 % bénéficient d'un emploi aidé (2,1 %) et 21 % travaillent à temps partiel (14,2 %). "Aucun de ces emplois précaires n'assure en moyenne un niveau de vie qui permettrait de se situer au-dessus du seuil de pauvreté", précise le Secours catholique. En 2001, l'Insee a fixé le seuil à 602 euros par mois et par "unité de consommation". Environ 83 % des personnes reçues se situent en dessous de ce seuil.

Deux exemples sont cités : les mères seules avec un enfant ont un revenu mensuel, toutes ressources confondues, de 670 euros lorsqu'elles sont au foyer, contre 715 euros lorsqu'elles ont un emploi à temps partiel, soit un gain de seulement 45 euros - qui passe à 366 euros quand elles bénéficient d'un CDI à plein temps. Avec deux enfants, ces mères au foyer ont un revenu mensuel de 768 euros, contre 849 euros avec un emploi à temps partiel, soit un gain de 81 euros. Pour le Secours catholique, un emploi à temps partiel, qui entraîne des frais de transport et de garde d'enfant, ne procure "aucun avantage décisif sur les revenus disponibles".

Si le travail n'est pas une condition suffisante pour éviter la pauvreté, il apparaît toutefois nécessaire. Le chômage demeure la caractéristique majeure des situations d'extrême fragilité. Le taux de chômage des personnes accueillies au Secours catholique est passé de 58,6 % en 2001 à 63,6 % en 2002, pour atteindre 66,5 % en 2003. Et 66 % de ces demandeurs d'emploi ne sont plus indemnisés, précise l'association.

En 2003, le Secours catholique a accueilli environ 690 000 "situations de pauvreté", ce qui représentait près de 1 600 000 personnes, 860 000 adultes et 740 000 enfants. 104 592 situations détaillées ont constitué un échantillon que l'association juge "pertinent". De cet échantillon, il ressort que la monoparentalité augmente (52 % des enfants accueillis contre 47 % en 1999). L'âge moyen des personnes rencontrées augmente, ce qui s'explique en partie par l'évolution démographique. "Mais l'évolution du marché du travail est certainement en cause", précise le rapport. Autre indication, "l'invalidité est une cause majeure et croissante d'inactivité entre 25 et 55 ans". Celle-ci représente 35 % des causes en 2003, contre 27 % en 1999.

Le Monde


LA PAUVRETE AUGMENTE EN FRANCE

http://www.libres.org/francais/actualite/archives/actualite_1103/pauvret%E9_a3_4603.htm

Il n’est pas facile de mesurer l’importance de la pauvreté dans un pays et la plupart des indicateurs sont discutables, car ils donnent un seuil de pauvreté en pourcentage du revenu moyen, ce qui est un indice d’écart de revenu, mais non de pauvreté absolue. C’est pour cela que les enquêtes sur le terrain valent mieux que la plupart des indices statistiques. Celle que vient de publier le Secours catholique donne une approche au moins partielle de la pauvreté en France et le constat est inquiétant.

Les lieux d’accueil du secours catholique ont été nettement plus sollicités en 2002 que l’année précédente : ils ont reçu 687 000 familles ou personnes seules en situation de pauvreté contre 671 500 en 2001 : la hausse est de 2,3%. Une partie vient de l’afflux persistant de demandeurs d’asile et donc de phénomènes migratoires largement attirés par le système de protection sociale de notre pays. Mais une autre partie importante vient de la dégradation du marché du travail. La hausse du chômage accentue les phénomènes de marginalisation, y compris chez les intérimaires et les travailleurs saisonniers. Le nombre de ceux qui passent au travers des filets de la protection sociale publique s‘accroît, en dépit de la hausse des dépenses sociales publiques, ce qui risque, selon le Secours catholique, « d’accroître le flot des exclus ».

C’est ainsi que 12,5% des personnes accueillies ne perçoivent aucune ressource publique ; les autres, dans plus de quatre cas sur dix, ne tirent leurs revenus que des seuls transferts sociaux, ce qui est tout aussi inquiétant. C’est particulièrement vrai chez les familles monoparentales : la moitié de celles qui viennent ne vivent que de prestations sociales. Le Secours catholique a même rencontré 500 enfants qui vivaient en squat ou à la rue.

Ce bilan est affligeant pour un pays du niveau de développement de la France. Mais il est surtout affligeant pour la protection sociale étatique. Celle-ci prétend avoir réponse à tout par un système de plus en plus pesant et de plus en plus coûteux de cotisations sociales et de prestations sociales. La réalité vue du terrain est affligeante pour cette protection sociale publique : en dépit des sommes gigantesques en jeu, elle s’est révélée incapable de résoudre les cas concrets sur le terrain. Et seules les associations caritatives telles que le Secours catholique y parviennent, tant bien que mal.

Et si l’on se posait enfin la question de fond : n’est-ce pas la dérive de l’Etat-providence qui crée largement la pauvreté, ne serait-ce qu’en provoquant, par son hypertrophie, un chômage artificiel. Pour lutter contre la pauvreté, il faut d’abord s’attaquer à l’omniprésence de l’Etat.


Pauvreté. Portrait d’une France indigente

http://www.humanite.fr/journal/2003-11-05/2003-11-05-381937

Le Secours catholique français a présenté hier son rapport 2002, qui pointe une hausse du nombre des familles monoparentales nécessiteuses.

Le dernier portrait social de l’INSEE estimait que la pauvreté avait plutôt reculée de 1996 à 2000, avec un taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté passant de 7,2 % à 6,5 %. Mais l’INSEE a toujours deux ans de retard, fait-on remarquer dans les associations d’aides aux exclus et le rapport d’activité 2002 du Secours catholique français vient inverser cette réjouissante tendance. Car il est, par bien des points, inquiétant.

Même si l’association, prudente, ne fait pas de ce document un portrait " représentatif de la pauvreté française ", elle estime néanmoins qu’il donne " des indication pertinentes à la fois par rapport aux années passées et par rapport à l’environnement socio-économique ". Réalisé à partir de l’étude des 687 000 " situations de pauvreté " rencontrées par l’association caritative en 2002 au sein de ses 2 375 centres d’accueil, le rapport note que " plusieurs indicateurs sont significatifs de reculs sociaux importants ".

HAUSSE DE 2,3 % DES PERSONNES AIDÉES

Le premier tient au nombre de personnes aidées par l’association au cours de l’année 2002, et fournit donc un estimatif de l’évolution de la pauvreté en France. Ce nombre s’élève à 1 600 000, dont 745 000 enfants, en hausse de 2,3 % par rapport à 2001. L’essentiel des personnes accueillies (69 %) ont entre vingt-cinq et cinquante ans, ce qui ne varie quasiment pas par rapport à 2001. En revanche, depuis 1999, la tranche des 50-59 ans augmente lentement de 1,4 %, de même, et la hausse est sensible, que la part des familles monoparentales qui gagne sur la même période 2,8 %, à 28,8 %, alors qu’elles ne représentent que 8,4 % de la population française (recensement 1999). L’association a d’ailleurs demandé au gouvernement de faire des familles monoparentales le thème de la prochaine conférence sur la famille de 2004.

" Après une baisse en 2000, constatée également par l’INSEE récemment, et une quasi-stabilité en 2001, le nombre de pauvres est reparti à la hausse en 2002 ", affirme Gilbert Lagouanelle, responsable de l’enquête, qui craint que " cela ne soit pire en 2003. Tous les indicateurs le montrent ", ajoute-t-il. Un constat alarmant que partage le Secours populaire par la voix de Jacqueline Marigot, secrétaire nationale de la solidarité en France, qui affirme que " la pauvreté a énormément augmenté, notamment au niveau des jeunes, des familles monoparentales et des travailleurs saisonniers, à temps partiels et précaires ".

L’autre évolution mise en exergue par les auteurs du rapport concerne la situation professionnelle des personnes accueillies. Celles ayant un travail ou étant proches du marché du travail ont chuté à 39,1 %, contre 43 % en 1999, 2000 et 2001. Pour Gilbert Lagouanelle, cette baisse est en partie due à " l’augmentation du nombre de chômeurs sans droits, c’est-à-dire des gens qui sont radiés des listes ASSEDIC et perdent ainsi tous leurs droits (20,9 %, +2,8 % par rapport à 2001). On ne peut pas se contenter de rayer les gens des listes ou d’éviter de faire en sorte de les inscrire. Cela réduit les chiffres mais les gens, eux, restent ".

LA SITUATION DES ÉTRANGERS SE DÉGRADE

Ainsi, 12,5 % des personnes accueillies par le Secours catholique sont sans ressources (+1,7 % par rapport à 1999), et 41,5 % n’ont que les transferts sociaux (RMI, allocations familiales, allocations pour handicapés et prestations logement). Globalement, ce sont 60,7 % des personnes dont s’est occupé le Secours catholique qui sont inactives ou éloignées du marché du travail, un nombre en hausse de 4 % par rapport à l’année 2001. Autre point important de l’étude : l’augmentation de la part des populations étrangères. De 24 % des personnes aidées en 2001, les étrangers représentent 27 % en 2002, contre 20 % en 2000. Pour Gilbert Lagouanelle ces étrangers en situation précaire " attendent beaucoup trop longtemps les réponses administratives ", " la machine de traitement des dossiers ne s’étant pas arrangée en 2002 ".

Cyrille Poy

Article paru dans l'édition du 5 novembre 2003.