Message Internet
Sujet: 'les textes qui ont marqués ma vie' 2
Date: 10 Septembre 2003
dans 'partisans' 'libération des femmes années zéro'
revue sortie en 1970, puis parue chez maspéro en 1972
christiane
'le mythe de la frigidité féminine'
une approche de la sexualité par l'observation anatomique n'est
matérialiste qu'en apparence. en réalité, non seulement
elle est trop mécaniste, mais elle risque, dans l'état
actuel des choses, d'être purement spéculative. car ce
fait social pèse si fort sur toute ativité humaine que
:
- il encombre le champ d'observation
- il modifie l'observateur, qui, vu ses structures mentales, ne peut
se poser les bonnes questions ; cela spécialement en sexologie,
où de puissantes motivations de classes sont en jeu, et où
la marge d'erreur pour les besoins de la cause peut atteindre bravement
100% ;
- il peut modifier les fonctions, et même les structures physiques
; particulièrement l'appareil le plus souple et le plus vulnérable,
le système nerveux à tous les niveaux.
où est la "nature humaine" ? où est le fonctionnement
"normal" du corps, ici, maintenant ? - cachés, engloutis
sous des architectures superposées, les décombres, les
décompositions et les emplâtres des sociétés
coercitives gangrenées, qui refusent de mourir.
aucune "nature" ne peut être valablement constatée
si n'est pas décapé l'épais revêtement culturel
(si on peut ainsi nommer un état de profonde barbarie) qui l'étouffe,
la dévie, la corrompt, et à chacun de nous interdit l'accès
de la sienne propre, si tant est qu'il en reste et qu'elle respire encore.
ce sont des choses bien connues. mais le mode de pensée dualiste,
qui est un des instruments de notre oppression, a l'art de mettre les
connaissances au frigidaire de l'abstraction, où elles perdent
leur virulence : on a beaucoup de peines à réaliser que
des modifications dues à des superstructures sont carrément
physiques (exception reich).
c'est donc, non par des postulations anatomiques sans doute infléchies,
mais par un débrouillage des faits sociaux (politiques) qu'il
faudrait tenter l'abordage de la sexualité, qui ne nous est aujourd'hui
donnée que sous ses formes réprimées.
toutes les femmes jouissent. on ne constate pas chez les femmes d'incapacités
à jouir.
Lla "frigidité sexuelle de la femme" est une vue de
l'esprit. toutes les femmes jouissent à partir du moment où
elles savent comment s'y prendre pour. elles apparaissent même
à cet égard, vu les conditions générales,
miraculeusement saines.
s'il existe des femmes qui n'ont pas joui une seule fois durant leur
vie, ce sont - en dehors de pathologie hormonale ou mentale grave, commune
aux deux genres - celles qui n'ont jamais essayé, par suite de
contraintes religieuses ou morales puissantes, les tenant dans l'ignorance
totale de leur corps et les empêchant d'y toucher même avec
une fleur ; parmi elles il faut pourtant, heureusement, en suspecter,
qui ne nous le diront jamais, d'avoir trouver des trucs perfides, tels
frottements de cuisses, coins de tables arrondis, chevaux, envols mystiques,
rêves diurnes ou nocturnes, voire orgasmes spontannés baptisés
dieu sait quoi, etc.
[...]
je ne sais pas si j'irais plus loin je commence à ne plus être
d'accord !
et y'm'semble que j'ai tapé le meilleur morceau à suivre
peut-être pour çui-là et autrement pour d'autres
...