Origine :
http://indytoulouse.nokods.org/article.php3?id_article=2562
on ne saurait trop vous inviter a visiter le site pieces et mains
d'oeuvre qui reflechit sur les implications industrielles des politiques
sécuritaires, en particulier du controle biometrique des
populations. Le texte ci-dessous est issu de ce site.
Carte d'identité électronique : ce n'est pas du canular
Grenoble, le 08 juin 2005
"Canular autour de la carte d'identité électronique
Faux et usage d'infos" titre le Daubé du 8 juin 2005.
D'après le quotidien local, un faux "4 pages"
du Conseil général de l'Isère a été
distribué à 20 000 exemplaires dans les boîtes
aux lettres des Grenoblois ce lundi. Intitulé "Libertys,
votre nouvelle carte de vie", ce document aux allures officielles
enjoint les Isérois de se faire enregistrer dans leur mairie
avant le 1er juillet afin de recevoir leur "carte unique d'identité
et de services" - faute de quoi ils seraient radiés
de toutes les administrations et services publics. Cette carte évidemment
électronique, biométrique et sans-contact anticipe
à peine sur le projet INES (future carte d'identité)
du ministère de l'Intérieur, en le perfectionnant
dans ses options (puce sous-cutanée, usage généralisé
à tous les aspects de la vie quotidienne, etc).
"Avec "pour en savoir plus", deux numéros
d'informations : ceux de... La Métro et du Conseil général,
dont les lignes téléphoniques ont un peu souffert,
on l'imagine, entre lundi et hier." (Le Daubé, 8/06/05)
Si les Grenoblois ont cru à ce canular, c'est que le Daubé
les a de longue date familiarisés avec les recherches menées
au CEA-Léti, à STMicroelectronics et chez Atmel. Trois
entreprises liées de près ou de loin au GIXEL, un
organisme cité par le "4 pages" comme partenaire
du pseudo-projet Libertys.
Qu'est-ce que le GIXEL ? Nous avons voulu en savoir plus. Le "Groupement
des industries de l'interconnexion, des composants et des sous-ensembles
électroniques" est le lobby de l'électronique
et du numérique. Le CEA-Léti en est membre, comme
Thalès, Sagem, Oberthur, etc.
En 2004, le GIXEL a rédigé ses propositions pour
sortir son secteur de la"crise" dans un "Livre bleu"
dont nous proposons des extraits (source : www.gixel.fr)
Parmi les "programmes structurants" destinés à
relancer la filière, le GIXEL liste "la sécurité
du territoire" et "l'identité numérique".
Dans le compte-rendu d'une de ses réunions, il définit
les "marchés fondamentaux de la sécurité
: les marchés de la carte à puce, de la biométrie,
des composants enfouis et des chips embedded. L¹essentiel des
marchés de sécurité sont des marchés
civils."
Le 12 avril 2005, Dominique de Villepin, encore ministre de l'Intérieur,
annonce pour 2007 le lancement de la carte d'identité électronique
contenant des données biométriques :"C'est un
enjeu majeur pour la sécurité de notre territoire
et celle de chacun de nos compatriotes (...) Par ailleurs, vous
savez que sur le plan industriel nous sommes le pays en pointe dans
cette technologie. C'est pourquoi je souhaite que l'Europe puisse
adopter les normes technologiques que nous avons mis au point dans
le cadre de la coopération franco-allemande." (France
Soir, 12/04/05)
Les lecteurs découvriront dans ces extraits comment le lobbying
alimente les politiques en idées et en projets, et comment
il faut interpréter la déclaration de Villepin. Il
n'est évidemment pas plus question de "sécurité"
que de "libertés individuelles", mais de rentabilité
et de guerre économique.
Seule différence entre les discours ministériels
et les exigences des industriels : ces derniers ne s'embarrassent
pas des précautions oratoires des politiques.
Depuis quatre ans Pièces et Main d'‘uvre dénonce
la servilité des élus à l'égard des
patrons et des laboratoires, publics ou privés : encouragement
de la liaison recherche-armée-industrie, financement de projets
nécrotechnologiques (Minatec, Crolles 2, Biopolis, etc),
sacrifice de l'environnement, de la santé, des libertés,
de l'autonomie des citoyens au profit de la Croissance, etc.
Les plus sceptiques de nos lecteurs trouveront dans la prose sans
fard du GIXEL et dans son débouché actuel la démonstration
de cette soumission. Ils apprendront sans doute avec intérêt
que les Grenoblois de STMicro, de Radiall, d'Atmel, (le CEA-Léti,
membre du GIXEL, se contente d'approuver) ont contribué à
la rédaction de ce "Livre Bleu" qui proclame :
"La sécurité est très souvent vécue
dans nos sociétés démocratiques comme une atteinte
aux libertés individuelles. Il faut donc faire accepter par
la population les technologies utilisées et parmi celles-ci
la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles."
Voilà les recherches dont Destot, Migaud et Vallini se font
les avocats. Voilà ce dont il ne sera pas question au talk-show
"Science et Démocratie" de la Métro les
16 et 17 juin.
Voilà ce dont il sera question, entre autres, à la
réunion publique organisée par les Opposants aux Nécrotechnologies
Grenobloises le 17 juin :
RESISTANCE A TECHNOPOLIS Réunion publique sur la technification
du monde et les moyens de s'y opposer
Projection du "SILENCE DES NANO" de Julien Colin, en
première galactique Suivie d'un débat.
VENDREDI 17 JUIN A 20 H A LA BIFURK (2 rue G. Flaubert - Tram A,
arrêt Maison de la Culture)
Venez et amenez vos amis
(version prête à circuler : LivreBleuGixel.doc)
AuteurE(s): popo
Mis en ligne le mardi 26 juillet 2005
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