Origine : liste mail
Base Elèves : Alerte ! Un document proposé par
SUD Education 14-61 pour alerter, informer... sur le fichage qui se
généralise de plus en plus.
« Base élèves » est un système
de saisie et de gestion informatiques par internet de tous les élèves
des écoles maternelles et élémentaires. En
cours d'expérimentation dans plusieurs départements
(21), il est appelé à être généralisé
à la rentrée 2006. Cette « base élèves
» prévoit que toutes les données (familiales,
sociales, scolaires et identitaires) concernant les élèves
soient transférées par les directeurs d'école
à l'IEN, à l'IA, puis au Rectorat pour terminer dans
un fichier national via Internet . Au-delà de l'échelon
IEN, il n'y a plus de transmission de données personnelles,
elles sont toutes anonymées, et les données ne sont
plus que statistiques, sans être liées à une
personne identifiable.
L'administration met en avant l'aide que ce système peut
apporter aux directeurs d'écoles.
En quoi est-il donc une aide ? Les directeurs utilisent déjà
un logiciel de gestion.
N'est-il pas, plus exactement et plus insidieusement, un outil
réalisé par l'Administration pour l'Administration
afin de gérer au plus près les effectifs (carte scolaire),
pour mettre en oeuvre la Loi Organique relatives aux Lois de Finances
(LOLF), autrement dit pour répondre aux objectifs affichés
par la LOLF du passage d'une « Culture de moyens à
une culture des résultats ».
L'utilisation de cette « base élèves »
pourrait s'avérer dangereuse et porter gravement atteinte
aux libertés individuelles de chacun(e).
La centralisation et le partage d'informations personnelles entre
différentes institutions risquent de conduire à un
fichage et à un contrôle généralisés
de la population.
Ces données sont entrées par internet : ce n'est
pas sans poser des problèmes de sécurité.
La divulgation et l'utilisation d'informations strictement privées
peuvent s'avérer dangereuses dans une période où
les gouvernants s'emploient à surveiller chaque jour davantage
les populations marginalisées par la précarité,
pour mieux les punir. La divulgation d'informations privées,
si elle se révélait effectivement demandée,
ne représente-t-elle pas pour nous un risque de dérive
d'utilisations « extra-scolaires » de ces informations
?
A qui la centralisation nationale de toutes ces données
pourra-t-elle servir, à quelles administrations ? De quelles
estimations peuvent-elles avoir besoin : statistiques sur les évaluations
? sur les enfants en difficulté ? sur l'immigration ?
En quoi l'introduction d'une logique de fichage de type comptable,
motivée par un besoin de statistiques toujours plus important,
peut-il être satisfaire les besoins éducatifs, pédagogiques
des jeunes ?
Cela laisse-t-il encore la possibilité aux enseignants d'une
approche humaine de chaque situation ?
Toutes ces mesures sont à rapprocher du rapport Benisti,
commandé par le gouvernement. Ce rapport traite du risque
des "comportements déviants" des enfants dès
leur plus jeune âge, notamment en établissant un rapport
entre ces comportements avec la langue maternelle ; en amalgamant
« délinquance » et « familles issues de
l'immigration » et en proposant une « culture du secret
partagé ». Ce rapport a fortement inspiré la
loi sur la délinquance de Sarkozy et les lois Perben II qui
considèrent comme potentiellement délinquante et,
de ce fait, devant être signalée à la police
via le maire, toute « personne présentant des difficultés
sociales, éducatives ou matérielles ».
Les personnels de l'Education nationale ne peuvent cautionner ces
projets gouvernementaux qui confirment une société
basée sur l'exclusion et la criminalisation de la misère
: « Base élèves » est un « outil
de gestion administrative » qui contribuera, si nos craintes
sont avérées, à promouvoir un tel modèle
de société.
Demandons à nos collègues directeurs d'informer les
membres de son équipe pédagogique sur ce dispositif
; demandons-leur de rentrer a minima les données sur «
base élèves ».
Informons les départements qui verront arriver « base
élèves » en 2006 des risques de ce système
de saisie et de gestion informatiques.
CONCRETEMENT :
LA NATIONALITE : En quoi la nationalité et l'année
d'arrivée en France de l'enfant nous intéresse-t-il
? Pourtant, pour valider la fiche, la nationalité est obligatoire.
Nous proposons de répondre systématiquement «
française » . De même nous conseillons de ne
pas renseigner le champ « langue et culture d'origine »
dans le dossier scolarité. Il y a très rarement la
possibilité de cours d'arabe ou de turc dans les écoles
et si, exceptionnellement, cette offre est proposée, il suffit
de faire une petite enquête papier comme au bon vieux temps.
AUTORITE PARENTALE : Seul le nom du responsable légal peut
être important pas son lien de parenté avec l'enfant.
C'est dans la partie « base -élèves mairie »
que c'est demandé. Nous conseillons de ne pas renseigner
le lien de parenté entre l'enfant et son responsable légal.
SCOLARITE : PARTICULARITES : Nous invitons à la plus grande
prudence en ce domaine. Est-ce qu'une aide spécialisée
à un moment de sa vie doit figurer au dossier de l'élève
pour toute sa scolarité ?
Enfin n'oublions pas que les collègues directeurs ne sont
pas obligés de valider pour envoyer les renseignements à
l'IA et ne pas remettre en cause leur grève administrative...
Source /
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=50053
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