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Date : 8 Septembre 2004
Objet: Les femmes travaillent deux fois plus
Encore un truc basique, vieux, mais court et bien parlant ...
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Les femmes travaillent dur, deux fois plus que les hommes.
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Cela est vrai partout et depuis toujours.
L'historienne Rosalind Miles souligne que dans les sociétés
préhistoriques, "les travaux des femmes étaient
pénibles, variés et durs. Si l'on dressait une liste
des tâches, on découvrirait que les femmes abattaient
cinq fois plus de travail que les hommes."
Dans les sociétés tribales modernes, ajoute-t-elle,
"travaillant sans arrêt pendant la journée, les
femmes produisent régulièrement jusqu'à 80%
de la consommation alimentaire totale de la tribu, et ce, quotidiennement.
Les hommes ne font qu'un cinquième du travail nécessaire
à la survie du groupe, tandis que les quatre cinquièmes
restant sont entièrement pris en charge par les femmes."
Dans l'Angleterre du XVIIe siècle, écrivait la duchesse
de Newcastle, les femmes "travaillent comme des bêtes."
Avant la révolution industrielle, aucun travail n'était
trop ardu pour elles.
Sous le régime du travail en usine au XIXe siècle,
les femmes étaient universellement plus exploitéesŠ
et moins payées que les hommes, les employeurs s'accordant
pour dire qu'on les persuadait plus aisément de faire des
tâches physiquement pénibles.
Aujourd'hui le rapport "primitif" de cinq pour un du
travail féminin est passé à un rapport "civilisé"
de deux pour un. Ce rapport est fixe et internationnal.
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Selon l'Institut Humphrey, les femmes représentent 50% de
la population mondiale, mais elles effectuent près de deux
tiers de la totalité des heures de travail, ne perçoivent
qu'un dixième du revenu mondial et ne possèdent que
1% des biens mondiaux.
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Le Rapport de la conférence mondiale des Nations- Unies
abonde dans ce sens : lorsque l'on tient compte des tâches
ménagères, les femmes font finallement deux fois plus
d'heures que les hommes.
Qu'elles soient orientales, occidentales, femmes au foyer ou salariées,
les femmes travaillent davantage que les hommes.
Une Pakistanaise consacre soixante trois heures par semaine aux
seules tâches domestiques, tandis qu'une femme au foyer occidentale,
malgré ses appareils modernes, ne travaille que six heures
de moins.
"Dans le monde moderne, les travaux ménagers, écrit
Anne Oakley, sont considérés comme un non-travail."
Une étude rècente montre que, si les travaux ménagers
effectués par des femmes mariées étaient rémunérés,
les revenus familiaux augmenteraient de 60%.
Les travaux ménagers représentent quarante milliards
d'heures de la puissance de travail française.
Aux États-Unis, le bénévolat féminin
rapporte 18 milliards par an.
L'économie des pays industrialisés s'effondrerait
si les femmes n'effectuaient pas le travail qu'elles font gratuitement
: selon l'économiste Marilyn Waring, dans l'ensemble de l'Occident,
il génère entre 25 et 40% du produit national brut.
[ndc : et si 'on' était organisé'es autrement, p't-être
99% ?!]
Extrait du bouquin de : Naomi Wolf, "Quand la beauté
fait mal", édition F1RST, Paris, 1991.
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