Dans le monde entier, bien qu'à des échelles différentes
et sous des formes très diverses, les femmes vivent une oppression
liée au seul fait d'être femme. Une des conséquences
elle aussi mondiale de cette situation, c'est que les femmes travaillent
gratuitement une grande partie de leur temps sans que cela soit considéré
comme une injustice.
Le travail dit domestique mais qui pour les femmes paysannes
englobe toute une série de travaux agricoles non payés
sert au niveau mondial les intérêts des hommes, mais
également ceux de l'économie capitaliste qui s'appuie
sur l'exploitation domestique des femmes pour mieux imposer ses politiques
néo-libérales. Le travail gratuit et sous-payé
des femmes permet notamment à l'économie capitaliste de
limiter les services publics pour faire reposer ces tâches sur
les femmes et de multiplier les emplois précaires aux bas salaires
destinés en priorité aux femmes.
Dans les pays du Sud, l'exploitation des femmes est d'une violence
particulièrement intense et met directement en jeu leur survie.
Elles y sont doublement discriminées, d'une part en tant que
femmes, d'autre part en tant que Noires, Indiennes ou Métisses.
En s'appuyant ainsi sur le racisme et le sexisme, la mondialisation
renforce les rapports Nord-Sud inégalitaires, intensifie l'exploitation
et la pollution des pays du Sud, cherchant à créer indéfiniment
de nouveaux marchés et de nouveaux profits.
Les femmes sont la moitié de la population
* 80% des pauvres sont des femmes
* Les femmes réalisent les 2/3 des heures de travail
* Elles reçoivent 1/10 du revenu mondial
* Elles possèdent moins de 1/100 de la fortune mondiale
* 2/3 du travail effectué par les femmes dans le monde est gratuit
La mondialisation élimine tout droit fondamental à l'alimentation,
à l'eau, à la santé, au logement et à l'éducation,
en particulier pour les femmes du Sud où il n'existe généralement
aucun filet social. Face à la misère, les femmes sont
les dernières à manger, à se faire soigner ou à
fréquenter l'école.
La mondialisation, qui détruit les services de base, fait reposer
sur les épaules des femmes la satisfaction tant bien que mal
de ces besoins dans les régions rurales. Par exemple, ce sont
les femmes qui doivent aller chercher l'eau ou le bois à des
kilomètres, ou trouver dans la nature des substituts d'aliments
(racines, herbes sauvages,...) pour que la famille puisse survivre.
La mondialisation réduit les services publics à néant
dans les pays du Nord et ce sont les femmes qui assument gratuitement
les anciennes responsabilités de l'État, comme le soin
aux personnes âgées.
La mondialisation pollue et met en danger la santé des femmes
dans les communautés rurales au Sud, car elles sont fréquemment
en contact avec l'eau contaminée des rivières pour réaliser
les travaux domestiques.
La mondialisation pille les ressources naturelles et s'approprie les
savoirs ancestraux des femmes du Sud qui, dans les régions rurales,
savent souvent soigner avec des plantes.
La mondialisation précarise l'emploi de manière généralisée
au Nord, en attribuant toujours aux femmes les emplois les plus mal
payés et les plus astreignants comme le travail sur appel.
La mondialisation détruit les économies locales au Sud
et produit la migration forcée des femmes paysannes et leur exploitation
dans des travaux particulièrement pénibles et dangereux
comme la vente ambulante, la prostitution ou l'esclavage domestique.
La mondialisation permet aux multinationales d'exploiter la main d'¦uvre
féminine bon marché et corvéable à merci
au Sud, notamment dans les maquiladoras qui produisent pour l'exportation
(textile, électronique, agro-industrie,...), qui ne remplissent
aucun besoin local, détruisent l'environnement et interdisent
le syndicalisme.
La mondialisation renforce la violence physique et sexuelle contre
les femmes, notamment parce qu'elle justifie de plus amples interventions
policières et militaires qui, par leur caractère intrinsèquement
sexiste, agressent les femmes en particulier.
Luttons conjointement contre le patriarcat et la mondialisation!
* Pas de révolution féministe sans justice sociale !
* Pas d'autogestion sans abolition de l'oppression des femmes !
* Pas d'égalité sans en finir avec le racisme !
Révolution anarcha-féministe !
Infokiosk Féministe, c/o Espace autogéré, César-Roux
30, 1005 Lausanne Les Casse-Rôles, CP 275, 1000 Lausanne 17
Les logiques du processus de globalisation capitaliste reproduisent
et renforcent la domination patriarcale de par le monde. L'analyse critique
de ces logiques permet d'en souligner les conséquences dramatiques
pour la situation des femmes dans le monde. D'une part, dans les pays
industrialisés où les femmes assurent la majorité
de "l'intendance" nécessaire au bon fonctionnement
et à la production du capital, autant par leur travail salarié
que par leur travail domestique qu'elles ont encore très largement
à leur charge. D'autre part, les rapports nord/sud et le dispositif
mis en place par les politiques du système de Bretton Woods,
principalement géré par les institutions internationales
ONU, FMI, Banque mondiale ont des répercussions plus que néfastes
pour les femmes vivants dans les pays pauvres. En effet, sous couvert
de leur "bonne gouvernance" et leur programme de "développement",
la prise en charge de ces institutions se révèle catastrophique
pour la condition des femmes localement ("tourisme sexuel",
contrôle des naissances, endettement des femmes via les microcrédits...).
De plus, l'institutionnalisation des programmes politiques vis-à-vis
des femmes (assurée principalement par l'ONU et les ONG) a pour
conséquence la dépolitisation du mouvement féministe
local et la perte de son autonomie conceptuelle et organisationnelle,
ce qui, de fait, anéantit sa radicalité et sa potentialité
transformatrice.
Enfin, il est important de mesurer les effets, de la globalisation
sur la précarisation massive d'une grande partie de la population
mondiale, les femmes, les plus touchées qu'elles vivent dans
les pays pauvres ou les pays riches.
La CLAAACG8 soutient le Village Alternatif, Anticapitaliste et Anti-Guerre
(VAAAG) Pour nous contacter: claaacg8@claaacg8.org
Dernière mise à jour: 25-juillet-2003
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