Lutter pour l'égalité hommes-femmes ?
La mondialisation frappe les hommes et les femmes, mais avec des effets
différents parce que leur situation dans la société diffère. Les coûts
et les bénéfices de la croissance des flux monétaires, du commerce des
biens et services, et du marché du travail sont inégalement répartis
entre le Nord et le Sud, entre les travailleurs, qualifiés ou non, et
entre les hommes et les femmes. 01/09/2002
Lutter pour l’égalité hommes-femmes, c’est faire
reculer la mondialisation libérale
La mondialisation frappe les hommes et les femmes, mais avec des effets
différents parce que leur situation dans la société
diffère. Les coûts et les bénéfices de la
croissance des flux monétaires, du commerce des biens et services,
et du marché du travail sont inégalement répartis
entre le Nord et le Sud, entre les travailleurs, qualifiés ou
non, et entre les hommes et les femmes.
Les femmes sont frappées par la pauvreté, le chômage,
l’exclusion, les violences à un plus haut degré que les
hommes. Elles sont pénalisées par un moindre accès
aux nouvelles technologies, au crédit, à la formation,
par des emplois moins stables, des salaires plus bas et des retraites
de plus en plus compromises. À l’école, au travail, au
sein de la famille ou encore dans l’espace public et politique, les
femmes occupent une position qui reste le plus souvent subalterne, et
s'accompagne encore souvent d'une infériorité juridique
(elles n'ont pas le droit d'hériter, de posséder la terre,
de voter, etc.).
Cette inégalité entre les deux sexes, la plus ancienne,
la plus répandue, la plus occultée aussi, traverse tous
les pays et toutes les classes sociales, parce que les rapports sociaux
intègrent partout des rapports de domination des hommes sur les
femmes. Elle ne doit pas être mise sur le même plan que
les inégalités entre catégories sociales parce
que les femmes ne sont ni une catégorie sociale ni un groupe
ethnique : les femmes, comme les hommes, définissent l’humanité.
Il apparaît donc indispensable de prendre en compte la dimension
des rapports sociaux de sexe dans l'analyse des mécanismes de
la mondialisation libérale et dans l'expression de propositions
pour un autre monde. Cette dimension est d'ailleurs devenue incontournable
dans les mouvements de contestation mondiale. Les objectifs des associations
et des mouvements de femmes, comme la Marche mondiale, rejoignent ceux
d'Attac dans la volonté de construire une autre société
et de se réapproprier le monde. Il ne s’agit pas d’opposer les
hommes et les femmes, mais de les associer pour la construction d’un
monde meilleur.
Une domination socialement construite
La domination qui s’exprime dans les rapports sociaux de sexe
— de plus en plus couramment désignés sous le terme de
“ genre ” — est socialement, historiquement et culturellement construite.
Alors que le sexe se réfère à la différence
biologique, le genre renvoie à la dimension culturelle des différences
de comportement, de pratiques, de valeurs. Cette nouvelle conception
des rapports sociaux de sexe conteste le déterminisme biologique
qui fait reposer les différences de situations entre les hommes
et les femmes dans la société sur des attributs caractérisés
comme “ masculins ” et “ féminins ”. Un tel déterminisme
étroit est démenti par les connaissances scientifiques
et sociologiques actuelles. Ce sont avant tout les normes sociales qui
imposent des “ rôles sociaux ” différents aux hommes et
aux femmes, sous prétexte de ces “ capacités naturelles
” à accomplir telle ou telle tâche. Le travail domestique
de reproduction, non rémunéré et invisible (production
et éducation des enfants, soins), est ainsi attribué aux
femmes pendant que le travail de production, rémunéré,
est attribué aux hommes : c’est la division sexuelle du travail.
Dès sa naissance, le capitalisme s’est appuyé sur la division
sexuelle du travail pour prendre son essor ; en se développant,
il l’a accentuée avec plus ou moins de force, relayé par
les politiques sociales qui ont accompagné l’industrialisation.
Le modèle de l'homme “ pourvoyeur de ressources ” a servi, d'une
part, à instaurer la norme de la femme au foyer, économiquement
dépendante de l’homme, et, d'autre part, à justifier son
moindre salaire — salaire d'appoint — lorsqu'elle a un emploi. Cette
dévalorisation du travail des femmes s’inscrit dans une dévalorisation
plus générale du genre féminin (voir encadré).
De cette configuration originelle, le néolibéralisme porte
aujourd’hui plus que jamais la marque : il suffit d’interroger le modèle
de réussite et de pouvoir qui le structure pour s’en convaincre
: un modèle où dominent les “ valeurs ”— présentées
comme masculines — de compétition, d'agressivité, de prise
de risques, de conquête et de domination qui sont celles des mécanismes
du marché. Peut-on raisonnablement nier l’impact d’un tel modèle
et de ses valeurs, orchestrés par le matraquage médiatique
et publicitaire, dans l’évolution des rapports sociaux, sous
tous leurs aspects ? Dans l'évolution des maux de la société,
des violences des hommes envers les femmes, et aussi des hommes envers
d’autres hommes ? Ainsi, non seulement le libéralisme s’appuie
sur les rôles sexués traditionnels, mais il contribue à
les consolider, voire à les caricaturer, tout comme il aggrave
toutes les autres formes d’inégalités sociales. L'autre
monde que nous défendons à Attac, celui qui met l'être
humain au centre, passe par la remise en cause des rôles assignés
à chaque sexe.
La dévalorisation des femmes passe aussi par la négation
de leur contribution à la production des richesses. Les mouvements
féministes ont dénoncé l'invisibilité du
travail domestique : n’étant pas rémunéré,
il n'est pas comptabilisé dans le PIB, qui est pourtant censé
représenter la “ richesse produite par un pays ”. Le paradoxe
est alors que les accidents de la route ou les dégâts de
la pollution participent à la richesse car ils génèrent
des activités économiques, mais non le travail des femmes,
qui concerne la reproduction, l'éducation, les soins aux enfants,
aux personnes âgées et aux proches, le lien social et affectif
ou l'entretien du foyer… Pourtant, les évaluations établies
par le PNUD en 1995 (voir encadré page 4) sont éloquentes.
Et, depuis quelques années, les enquêtes nationales sur
la répartition des temps sociaux, qui ont permis de mettre en
lumière le volume de travail total assumé par les femmes,
montrent que, partout, leur temps de travail est supérieur à
celui des hommes.
Des inégalités qui servent de tremplin au libéralisme
Si l’oppression des femmes est antérieure à la
mondialisation libérale et au système capitaliste, la
mondialisation a, partout, des conséquences spécifiques
sur les femmes, du fait de la situation de subordination dans laquelle
elles se trouvent. Les femmes sont d'abord touchées en raison
de la répartition inégalitaire des rôles dans la
famille : des tâches de reproduction, d’éducation des enfants
et des tâches domestiques, dont elles sont partout quasi exclusivement
chargées. Au Nord comme au Sud, la mondialisation libérale
se traduit par des processus de privatisation et d'ouverture à
la concurrence des services publics les plus vitaux (enseignement, santé,
garde d'enfants, cantines, infrastructures de transport, de distribution
d'eau ou d'énergie) qui s’accompagnent d’une augmentation des
tarifs, d’une dégradation de la qualité des services,
voire, dans certains cas, de leur disparition — et la négociation
multilatérale de l’Accord général sur le commerce
des services (AGCS) menace d’aggraver encore la situation. L'accès
de la majorité de la population, et particulièrement des
plus défavorisés, à ces services, s’en trouve donc
restreint, induisant pour les femmes un lourd surcroît de travail
domestique : soin et garde d'enfants, soins aux personnes âgées
et aux malades, collecte de l'eau potable dans les pays pauvres, etc.
Elles sont aussi touchées en raison de leur position subordonnée
dans la famille, particulièrement dans les sociétés
du tiers-monde. Quand l'école ou les soins médicaux sont
plus chers, les filles sont les premières à être
retirées de l'école, les dernières à être
soignées et vaccinées. Dans beaucoup de pays, les statistiques
de la mortalité maternelle ont dramatiquement augmenté
à la suite de l'application des plans d'ajustement structurel
imposés par le FMI et la Banque mondiale.
Mais la mondialisation libérale modifie également la place
des femmes dans la production et sur le marché du travail. Dans
bien des cas, la libéralisation et l'intégration des économies
dans le marché mondial ont abouti à la suppression d'activités
productives exercées principalement par des femmes. Ainsi, dans
les pays du tiers-monde, l'agriculture vivrière — assurée
par les femmes — cède le pas à l'agriculture d'exportation,
le plus souvent assurée par les hommes, au détriment de
la sécurité et de l’indépendance alimentaires.
Dans les pays développés, ce sont les emplois peu qualifiés
et peu payés, liés aux industries traditionnelles (électroménager,
textile...), qui sont supprimés ou délocalisés
vers le tiers-monde, de plus en plus souvent sans autre nécessité
qu’une pure convenance boursière, entraînant un surchômage
des femmes. Les dernières à être embauchées,
elles sont les premières à être licenciées,
alors même que cette inégalité n'est presque jamais
mentionnée dans les analyses des statistiques du chômage.
Quant à l’écart des salaires entre hommes et femmes, qui
avait pu se resserrer en période de pénurie de main-d’œuvre,
il s’accroît dans de nombreux pays, et se double d’une dégradation
plus forte des conditions de travail des femmes.
Effets contradictoires
Malgré cela, dans toutes les régions du monde,
à l'exception de l'Afrique et des pays de l'Est, on a observé
au cours des dernières années une augmentation continue
du taux d'activité des femmes, en partie du fait qu’elles constituent
une main-d’œuvre meilleur marché. Dans nombre de pays du tiers-monde,
d’Asie et d’Amérique latine, l'afflux des investissements directs
étrangers et le développement de l'activité des
firmes multinationales se sont traduits par une salarisation accrue
des femmes (on peut citer les maquiladoras au Mexique et en Amérique
centrale) parallèlement à la disparition d’emplois industriels
masculins résultant de l'ouverture à la concurrence internationale.
Dès lors, il arrive souvent que les femmes se retrouvent seules
sources de revenu dans leurs familles.
D’autres effets contradictoires de la mondialisation sur la situation
et le statut des femmes se font jour : dans des pays du Sud, l'accès
à un travail salarié peut permettre aux femmes d'échapper
en partie à leur rôle traditionnel et d'acquérir
une certaine indépendance économique. Cependant, au Sud
comme au Nord, les politiques gouvernementales qui accompagnent et parfois
précèdent la mondialisation se traduisent par une augmentation
de la précarité et de la flexibilité, qui touche
particulièrement les femmes : temps partiels, emplois instables,
contrats à durée déterminée, sous-traitance.
Un genre dévalorisé
• l'éducation des filles est, dans beaucoup de pays, considérée
moins importante que celle des garçons, ce qui explique le plus
grand recul de la scolarisation des filles à la suite de plans
d'ajustement structurel imposés aux pays endettés ;
• dans certaines régions d'Inde, une accoucheuse touchera 10
fois moins si elle met au monde une fille plutôt qu’un garçon.
Elle pourra parfois compenser le manque à gagner si elle accepte
de faire “ disparaître ” la petite fille. Dans ce cas, la dévalorisation
va jusqu'à l'assassinat. Ainsi peut-on parler d’un véritable
“ génocide ” qui conduirait à un déficit démographique
mondial de plus de 100 millions de femmes, imputable au fœticide, à
l’infanticide, aux mauvais soins et traitements dont elles sont victimes
;
• chez nous, le temps n’est pas si lointain où les femmes avaient
besoin de l’autorisation de leur mari pour ouvrir un compte en banque
; encore aujourd’hui, l’homme est toujours considéré comme
la " personne de référence " du couple dans les études
menées par l’INSEE ;
• la publicité fournit quotidiennement pléthore d’exemples
de la dévalorisation de l’image des femmes.
Les conditions de travail dans les filiales de multinationales (textile,
confection, jouet, chaussure, électronique) et dans les zones
franches sont extrêmement dures, et les salariées y subissent,
outre la répression patronale et l'interdiction de se syndiquer,
des discriminations spécifiques, comme des tests de grossesse
imposés.
Si les femmes ne sont pas systématiquement les premières
victimes de la mondialisation libérale, il est faux d'affirmer,
comme le fait la Banque mondiale, que cette mondialisation serait une
chance pour elles. La réalité est beaucoup plus complexe
: dans certains cas, les évolutions à l'œuvre contribuent
à une déstabilisation des structures sociales traditionnelles,
source d'oppression pour les femmes ; dans d'autres, au contraire, elles
les renforcent ou les renouvellent, tirant profit des formes “ archaïques
” de fonctionnement de la société : dans les pays de l'Est,
les femmes sont renvoyées au foyer, et l’augmentation de la pauvreté
et du chômage se traduit par une montée en flèche
de la prostitution ; les discriminations les plus flagrantes réapparaissent
en Chine ; en Asie du Sud, certaines entreprises de sous-traitance utilisent
à leur profit les traditions d'enfermement des femmes en développant
le travail à la pièce à domicile !
Mais les femmes ne restent pas passives. Le fait que beaucoup d’entre
elles aient pu sortir de leur isolement, à la campagne ou à
ville, constitue un point positif. Les injustices graves dont elles
sont victimes leur font prendre conscience de la nécessité
de s'organiser. Malgré les nombreux obstacles et la répression,
des femmes salariées sont parvenues à mettre en place
des syndicats dans certaines zones franches, y compris en faisant valoir
des revendications que ceux-ci, traditionnellement, ne prenaient pas
en compte : crèches, liberté de circuler en sécurité,
etc. Elles ont compris que c’est dans ce potentiel de luttes collectives
que réside, pour elles, l'espoir d'une véritable émancipation.
La conception de la Banque mondiale n'est pas la nôtre
Après avoir longtemps ignoré l'impact de la mondialisation
libérale sur la situation des femmes, et notamment l'impact des
stratégies d'ajustement structurel dans les pays du tiers-monde,
les institutions internationales ont commencé à s'y intéresser
depuis quelques années : d'abord les organismes des Nations unies,
puis, plus récemment, la Banque mondiale, récupérant
et utilisant les travaux de chercheuses féministes dans le monde
entier. La réalité du travail, jusque-là invisible,
des femmes et de leur rôle dans le développement commence
à apparaître au travers d'indicateurs statistiques sexués,
même si ceux-ci restent insuffisants.
Cependant la conception de l'émancipation des femmes — et du
développement ! — que certaines de ces organisations, comme la
Banque mondiale, mettent en avant ne peut être celle des mouvements
sociaux !
Elle se borne à un aménagement de la doctrine libérale
la plus pure, qui peut se résumer ainsi : les discriminations
que subissent les femmes sont un obstacle à l'amélioration
de leur productivité et donc, globalement, au bon fonctionnement
du système. Heureusement, grâce à une mondialisation
bien gérée, et notamment à un marché du
travail plus flexible, elles parviendront à avoir une activité
rémunérée, à s'émanciper des entraves
familiales, à avoir moins d'enfants, qui seront mieux éduqués
et mieux formés. Le mot d'ordre est l'amélioration du
“ capital humain ”. C'est donc avant tout en tant que reproductrices
et éducatrices de la force de travail que les femmes se voient
prêter attention. L'instrumentalisation est ainsi totale. On compte
aussi sur elles pour pallier les carences des services publics et assurer
la stabilité sociale. Enfin, leur “ libération ” n'est
envisagée que comme une “ réussite ” individuelle (le
micro-crédit est par exemple porté aux nues) qui occulte
totalement la réalité des mécanismes d’oppression
et leur dimension sociale.
Les éléments qui précèdent montrent que
la mondialisation libérale tend à accentuer les écarts
inégalitaires de conditions de vie, de travail, de violence entre
les sexes, mais aussi entre les pays du Nord et ceux du Sud sous l’effet
de la loi de marché. En même temps, elle s’accompagne d’un
recul de la démocratie et d’une perte de la souveraineté.
L’enjeu du débat n’est pas donc seulement d’ordre socio-économique,
il est également d’ordre politique et moral. La lutte pour l’égalité
entre les hommes et les femmes, dans le sillage des mouvements d’émancipation
féministes depuis les années 1960, constitue un enjeu
fondamental.
Changer les rapports sociaux de sexe pour changer le monde
Remettre en cause la construction sociale de la différence
des sexes et ses inégalités passe à la fois par
un partage plus égalitaire du pouvoir entre les hommes et les
femmes, et par une transformation globale des rapports sociaux. La lutte
pour la parité politique constitue un élément important
dans la conquête de l’égalité, une égalité
qui ne doit pas être seulement formelle, mais viser à l’égalité
réelle, l’égalité de résultat. La “ participation
équilibrée des femmes et des hommes à la prise
de décision ” (comme le recommande une résolution du Conseil
européen, restée jusque-là inappliquée)
contribuera à faire des femmes des citoyennes à part entière,
qui pourront, à l’égal des hommes, représenter
le peuple et décider en son nom.
Mais le pouvoir ne s’exerce pas dans la seule sphère publique
: il est aussi un enjeu dans la sphère privée, soumise
aux lois de l’extérieur. Le partage du pouvoir, des responsabilités
et des tâches doit donc s’étendre à la famille.
L’évolution des rapports sociaux entre les sexes suppose également
l’évolution des représentations et des mentalités.
L’égalité des genres ne peut se réaliser que si
les femmes deviennent visibles aussi dans la langue, qui structure le
plus intimement la pensée et l’inconscient. Les choses n’existent
que si les mots pour le dire existent.
Une telle évolution exige en outre la transformation des comportements
institutionnels et individuels entre les hommes et les femmes. Elle
doit refuser que les rapports de force soient la norme des rapports
humains et qu’ils prennent le pas sur les droits humains, qui, chaque
jour, sont davantage niés par les règles économiques
mondiales de la globalisation.
Frappées par la pauvreté, le chômage, l’exclusion,
les violences à un plus haut degré que les hommes
Au niveau mondial (chiffres PNUD 2000, BIT 2000, Wistat 2001)
• les 2/3 des 867 millions d’analphabètes adultes sont
des femmes,
• les 2/3 des enfants non scolarisés sont des filles ;
• les femmes fournissent les 2/3 des heures totales travaillées,
elles ne reçoivent que 10 % du revenu mondial ;
• en 1995, le travail domestique non rémunéré des
femmes a été estimé par le PNUD à 11 000
milliards de dollars, soit presque la moitié du PIB mondial,
évalué à 23 000 milliards ;
• les femmes salariées ne gagnaient, en moyenne, en 1999 que
40 % à 80 % du salaire des hommes ;
• près de 80 % des 27 millions de réfugiés recensés
sur la planète sont des femmes ;
• plus de 30 % des femmes sont confrontées à la violence
domestique ;
• 4 millions de femmes et de filles sont vendues chaque année
à des marchands d'esclaves, des proxénètes ou des
maris ;
• 80 à 90 % des familles pauvres sont des ménages avec
une femme seule ;
• les femmes ne représentent que 14 % des parlementaires du monde
entier.
Dans l'Union européenne
• le taux de chômage des femmes est de 30 % supérieur
à celui des hommes. 33 % seulement des chômeuses perçoivent
une indemnité, contre 50 % des chômeurs.
En Afrique
• 75 % des travaux agricoles réalisés sont accomplis
par les femmes, mais elles bénéficient de moins de 10
% des crédits accordés aux petits paysans, et de 1 % de
l'ensemble des crédits agricoles.
En Asie du Sud Est
• 70 millions de femmes et d'enfants ont été victimes
de trafic sexuel au cours des 10 dernières années ;
• lors de la crise de 1998, 80 % des 2 millions de personnes ayant perdu
leur emploi en Thaïlande étaient des femmes (CISL).
Au Mexique
• le salaire des femmes représentait 80 % de celui des hommes
en 1980; il est tombé à 57 % en 1992 (PNUD 1997)
Elle doit refuser toutes les violences faites aux femmes : domestiques,
sexuelles, professionnelles. Elle doit refuser que l’être ou le
corps humains soient ravalés au rang d’objets d’exploitation,
de commerce et de profit. La lutte contre la prostitution, l’exploitation
sexuelle des enfants et la traite des femmes, qui sont devenues le substrat
de juteuses industries du sexe et de leurs réseaux mondiaux,
doit s’intensifier. De même que la lutte contre les paradis fiscaux
qui abritent leurs activités criminelles, et permettent le blanchiment
de l’argent du sexe et de la drogue. Tout comme doit s’intensifier le
refus de la banalisation et de la légalisation de la prostitution,
sous la pression de lobbies internationaux, avec la complicité
de certains États, notamment européens.
Les aspirations démocratiques et émancipatrices des femmes
s’inscrivent pleinement dans celles des peuples. Elles sont déterminantes,
en ce sens qu’elles rejettent un système fondé sur l’asservissement
et l’exploitation, sur l’exercice de la violence par le biais de la
compétition, et sur la domination sans partage de la finance.
Elles s’inscrivent pleinement dans tous les objectifs qu’Attac s’est
fixés dans ses luttes contre les effets les plus graves de la
mondialisation libérale. Elles constituent une force vive dans
le réseau international de résistance et de lutte ouvert
par le Forum social mondial de Porto Alegre parce qu’elles sont porteuses
des aspirations de justice, de partage et de liberté de l’humanité
entière.
Origine de cet article : Attac
Mail : genre @ attac.org
[Commentaire personnel de l'auteur du site : Dans les textes
d'Attac le terme "mondiallisation libérale" est le
concept utilisé. Il est à la base de leurs analyses, pour
ma part je préfére employer le concept de "capitalisme,
qui me paraît plus juste.]