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jeudi 20 novembre 2003 :
Contribution au mouvement étudiant
Appareil d'Etat ou machines de guerre
Contribution au débat sur l'organisation du mouvement
à Rennes (structures, perspectives, objectifs...un point
de vue subjectif)
texte diffusé sur Rennes 2 la semaine dernière...
Appareil d'Etat ou machines de guerre ? ? ?...
Alors que nous posons les bases d'un mouvement étudiant
voué à s'étendre, nous ne pouvons faire l'économie
d'un retour sur les évènements du passé récent.
Après l'échec des mobilisations contre les lois sur
la sécurité intérieure, la réforme des
retraites, contre les réformes Ferry, contre la réforme
Aillagon du statut de l'intermittence il est indispensable de tirer
les bilans qui s'imposent pour ne pas reconduire les mêmes
impasses :
En chacune de ces occasions le gouvernement a témoigné
de sa détermination à ne pas céder face aux
mobilisations dans les formes qu'elles ont prises (manifestations
monstre, pétitions, actions symboliques spectaculaires...).
La stratégie d'étalement des réformes et donc
de dispersion des mouvements qui est celle du gouvernement est un
plein succès (épuisement et isolement des grévistes,
chantages divers systématiquement relayés par les
médias). Les grandes structures syndicales ont fait une fois
de plus la preuve de leur sclérose et de leur radicale inadéquation
à la situation qui nous est faite.
La tiédeur bureaucratique des grands appareils syndicaux
et leur peur panique d'être débordés par «
la base », était une des expressions les plus visibles
des dispositifs de neutralisation préventive qui ont très
vite étouffé le réel désir d'évènement
qui traversait ces mouvements.
A l'heure de choisir notre forme d'organisation et de choisir
les mots pour exprimer notre refus ne reconduisons pas le mêmes
erreurs :
Ne pas prendre l'offensive gouvernementale par le petit bout de
la lorgnette en reconduisant les pires réflexes corporatistes
c'est à dire ouvrir dès aujourd'hui des possibilités
pour les autres secteurs de nous rejoindre de façon effective
en insistant sur ce qui nous est commun avant tout.
ne pas rentrer dans le jeu biaisé de proposer une réforme
alternative, ne soyons pas des gestionnaires en herbe.
Ne laissons pas l'espace à la gauche gestionnaire de se
recomposer sur le dos de nos luttes : les principaux représentants
de l'UNEF sont aussi des militants socialistes dont le seul horizon
est le retour au pouvoir de leur chapelle (n'oublions pas trop vite
que c'est cette même 'gauche' qui a initié les réformes
que nous contestons aujourd'hui...)
L'hyper-démocratisme procédurier qui sert de justification
au verouillage chaque jour plus sensible des assemblées et
des commissions ne sert que ceux qui ont un intêret à
les contrôler, plutôt qu'un 'appareil d'Etat' ce que
nous avons créer ici est un espace politique propre à
la multiplication de machines de guerre, d'actions et de créations
multiples qui débordent toutes les logiques de pouvoir à
l'oeuvre dans ce début de mouvement.
En l'absence de toute perspective d'aboutissement rapide du mouvement,
il nous faut nous donner les moyens matériels, affectifs
et intellectuels d'habiter durablement la situation d'exception
que suppose tout mouvement de grève. Cela passe sans doute
par la mise en commun et la réquisition de tout les moyens
matériels que nous jugerons nécéssaires et
par faire de l'occupation des locaux de Rennes II un véritable
foyer de mise en commun, de discussions, d'élaboration, de
fête et par dessus tout l'endroit d'où initier une
transversalité effective avec tous les secteurs en lutte.
Quelques étudiants en voie de molécularisation
jeudi 20 novembre 2003
le lien d'origine http://nantes.indymedia.org/article.php3?id_article=1748
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