|
Origine :
http://membres.lycos.fr/xaumtom/LAFABRIQUEDESHARCELEURSdocMPeze.doc
Site sur le harcélement http://www.harcelement.org/
Le stress, dans sa conception scientifique, décrit les réactions
biologiques d’un organisme face à des stresseurs. Faire
face implique de mobiliser « l’ensemble des efforts cognitifs
et comportementaux destinés à maîtriser, réduire
et tolérer les exigences internes ou externes qui menacent
ou dépassent les ressources d"un individu » (Lazarus,
1966). Le stress, concept défini par Hans Selye en 1936, a
été massivement récupéré dans le
vocabulaire courant comme dénominateur commun de toutes les
souffrances, au travail et ailleurs. On ne dit plus : « je suis
ému, angoissé, bouleversé, sous tension, fatigué,
énervé », qui sont autant d’expressions
nuancées d’un état interne, mais « je suis
stressé », participant ainsi à l’aplatissement
symbolique de la subjectivité.
Il est intéressant de constater le retour de la subjectivité
au travail et des contraintes qu’elle y subit, au travers d’un
concept dont la définition d’origine, énoncée
par M. F. Hirigoyen, est désormais biaisée et élargie
à toute situation de pression professionnelle. Au travail,
la contrainte sur les corps devient vite contrainte mentale.
Nous voilà tous confrontés, à des degrés
divers, à la prise en charge du salarié «harcelé
» : médecin généraliste dont le patient
s’effondre depuis l’arrivée d’un nouveau
directeur, médecin du travail submergé par les plaintes
signalant une organisation du travail traumatisante, psychiatre s’affrontant
à « des persécutés au travail »,
juriste cherchant un cadre juridique à une « nouvelle
» persécution.
Contraints à la prise en charge de patients arrivant avec cette
étiquette, les cliniciens de la santé au travail ont
préféré privilégier le regard clinique
sur cette nouvelle pathologie plutôt qu’une adhésion
ou un rejet massifs. La création d’un réseau de
prise en charge pluridisciplinaire et d’un groupe de réflexion
** , a permis d’affiner l’étiologie, la sémiologie
et les procédures de prise en charge de cette pathologie sur
une cohorte de deux cent patients, suivis depuis plus de trois ans
en réseau inter hospitalier. De cette expérience clinique
découle le constat de dérives du concept d’origine,
appliqué à toute situation de travail, en lieu et place
d’une analyse psychodynamique des souffrances organisationnelles.
Constat d’une identique instrumentalisation des patients, au
détriment de leur devenir psychique, somatique et professionnel.
Nous retiendrons désormais la définition que le Conseil
Economique et Social donne du harcèlement : « Constitue
un harcèlement moral au travail, tous agissements répétés
visant à dégrader les conditions humaines, relationnelles,
matérielles de travail d’une ou plusieurs victimes, de
nature à porter atteinte à leurs droits et à
leur dignité, pouvant altérer gravement leur état
de santé et pouvant compromettre leur avenir professionnel
».
APPROCHE PSYCHOSOMATIQUE ET PSYCHODYNAMIQUE DU HARCELEMENT
:
Les gestes de métier sont une source fondamentale de stabilisation
de l’économie psychosomatique, en offrant au montage
pulsionnel individuel une issue socialement positive. Ils sont des
actes d’expression de la posture psychique et sociale (Dejours,
Dessors, Molinier, 1994) que nous adressons à autrui et sont
porteurs de notre identité. Rendre leur exécution
aléatoire, paradoxale, humiliante, jour après jour,
ne peut qu’avoir des effets traumatiques pour le psychisme.
L’impossibilité de démissionner sous peine de
perdre ses droits sociaux génère une situation d’impasse.
La décompensation est donc inévitable dans cette situation
d’isolement. Car une analyse fine de la situation d’impasse
décrite par les patients harcelés met à jour
l’isolement du sujet : Isolement de fait dans un poste sans
équipe, isolement subjectif si le collectif de travail n’existe
pas vraiment, quant la coopération est absente, à
fortiori la solidarité.
En psychodynamique du travail, une attention particulière
est prêtée aux mécanismes de défense
individuels et aux stratégies collectives de défense
que les sujets mobilisent pour tenir au travail. Ces défenses
collectives, destinées à lutter contre la souffrance
au travail, sont spécifiques à chaque lieu professionnel,
produites, stabilisées et entretenues collectivement. Les
défenses collectives qui soudent un groupe de travail autour
de valeurs communes nécessitent une confrontation des procédures
singulières d’exécution de la tâche, des
positions éthiques de chacun, sur la base d’une confiance
partagée, d’une coopération possible. Or la
précarité a entraîné l’intensification
du travail, neutralisé la mobilisation collective, généré
le silence et le chacun pour soi. La peur de perdre son emploi induit
des conduites de domination ou de soumission. Certains même
se plaignent d’un harcèlement que quelques mois plus
tôt ils ont vu exercer sur autrui sans intervenir ou bien
pire, pour garder leur place, en apportant leur témoignage
à charge. Pour conjurer l’effritement de l’estime
de soi, la culpabilité envers autrui dont on n’a pas
pris la défense, la plupart des sujets construisent des défenses
spécifiques. La honte est surmontée par l’intériorisation
des valeurs proposées, c’est à dire la banalisation
du mal dans l’exercice des actes civils ordinaires (Dejours,
1999). Le cynisme dans le monde du travail est donc devenu un équivalent
de courage, de force de caractère. La tolérance à
l’injustice et à la souffrance infligée à
autrui est érigée en valeur virile, en idéologie
défensive de métier. Le harceleur ici n’est
pas un pervers narcissique mais un homme, un vrai, qui doit pour
réussir, parvenir à ignorer la peur et la souffrance,
la sienne et donc celle d’autrui. La réussite sociale
se mesure à la capacité d’exercer sur les autres
des violences dites nécessaires. L’organisation du
travail peut, dans ce qu’elle demande de défenses adaptatives,
gauchir l’organisation mentale du sujet jusque dans ses relations
intersubjectives avec ses collègues, ses subordonnés.
RETOUR A LA CLINIQUE :
4 types de harcèlement sont désormais reconnus :
Le harcèlement individuel, décrit
par Marie-France Hirigoyen, est pratiqué par une personnalité
obsessionnelle ou perverse narcissique, dans un but purement gratuit
de destruction d’autrui et de valorisation de son propre pouvoir.
Le harcèlement stratégique a pour
visée la reddition émotionnelle du sujet dont on veut
se débarrasser en contournant les procédures légales
de licenciement : délégués du personnel et
syndicaux, salariés en surnombre dans les entreprises en
situation de fusion ou de rachat, salariés anciens trop coûteux
et détenteurs de la mémoire de l’ancienne organisation
du travail. Les moyens utilisés pour obtenir l’effondrement
des sujets peuvent être « improvisés »
dans les petites structures à partir de la connaissance implicite
des ressorts de la cruauté, mais sont généralement
« systématisés » dans les grandes entreprises,
avec l’embauche de « fossoyeurs » ou « cost-killers
» qui exercent leur connaissance du psychisme humain à
visée de destruction.
Le harcèlement institutionnel participe
d’une stratégie de gestion de l’ensemble du personnel.
Les nouvelles formes d’organisation du travail fixent systématiquement
des objectifs de poste irréalistes, générant
une situation chronique d’épuisement professionnel
et d’insatisfaction devant la tâche accomplie. Cette
surcharge de travail sert à « engluer » les sujets
à leur poste, jamais à jour de leurs tâches
de travail, vulnérables aux critiques et en position de faute
prescrite.
Certaines formes de management, trop prescrites
et sans concertation, instaurent un climat de pressions prêtant
à confusion. L’utilisation du concept de harcèlement
moral comme mode résolutif de la souffrance ainsi générée
peut s’avérer délétère.
Joséphine travaille depuis 14 ans comme « secrétaire
réceptionniste » dans une maison de retraite, comprenant
une cinquantaine d’employés. La patiente décrit
son travail avec passion, adore l’accueil des personnes âgées
et de leur famille. Sa relation à son PDG est très
affective. Elle en attend la reconnaissance de l’énergie
qu’elle consacre à son travail, qu’il se comporte
aussi de manière juste et équitable. La directrice
alors en place est infirmière de formation et laisse une
grande autonomie à chaque employé, dans une grande
rigueur d’exécution des tâches. Chacun s’y
retrouve dans une organisation du travail qui développe les
responsabilités personnelles et permet une reconnaissance
des compétences individuelles. Cette directrice tombe malade
et décède. Pendant plusieurs mois, le personnel assume
ses fonctions sans direction, dans une autonomisation croissante.
La directrice qui est nommée quelques mois plus tard, transforme
radicalement et rapidement l’organisation du travail, sans
respecter une période d’observation. Deux « styles
» s’opposent d’évidence: celui de la nouvelle
directrice, introduisant de manière de plus en plus autoritaire,
des procédures de travail très prescrites, un relationnel
commercial peu authentique :« ne dîtes pas je au téléphone,
mais nous, vous parlez au nom de la maison de retraite !»
et celui de l’équipe de travail en place, convivial,
basé sur la mise en commun et le partage des tâches
à faire, probablement dans la transmission orale plus qu’écrite.
Les procédures de travail demandées sont rigides,
très prescrites pour une aussi petite structure. Le nombre
de circulaires s’accroît (jusqu'à 10 par jour),
toutes infantilisantes pour des employés qui ont géré
cette maison de retraite seuls pendant de longs mois: « Fermez
la porte », « tirez la chasse » sont placardés
sans nuance. La directrice instaure également un rythme d’entretien
personnel hebdomadaire avec les salariés, vite vécu
comme intrusif. Les heurts deviennent quotidiens. Chez les uns,
c’est l’exaspération devant la remise en cause
de savoir-faire édifiés depuis longtemps, la souffrance
devant la perte d’autonomie dans le travail et les critiques
constantes. Du côté de la directrice, c’est l’exaspération
devant la résistance et donc une radicalisation du management.
Tous les salariés opposants sont soumis à des critiques,
sur un ton vexant et dur, dans leur manière de travailler.
Le lien hiérarchique et de subordination est énoncé
fermement dans un contraste total avec le fonctionnement instauré
par la précédente directrice « qui ne prenait
personne de haut ».
Aucun mouvement collectif n’apparaît cependant pour
informer le PDG de la souffrance émergeante et c’est
ce silence collectif qui va générer la suite des événements.
Joséphine monte au créneau et rencontre son PDG pour
signaler les difficultés. Portant seule ces critiques, elle
n’est pas suffisamment crédible et sa démarche
qui aurait pu déboucher sur une analyse de l’organisation
du travail, est interprété comme un conflit de personnes.
Vexée, la directrice accroît la pression sur Joséphine,
chargée de taper les notes de service. Elle lui faut quelquefois
retaper 5 à 6 fois la même note: « deux centimètres
plus haut », « non, cette fois-ci, redécalez
vers le bas. » « Changez le caractère ».
L’attaque récurrente des compétences et des
savoir-faire, la tentative de disciplinarisation, la rigidification
et la multiplication des procédures écrites, amorcent
la décompensation de la patiente qui devient irritable, agacée.
Des cauchemars apparaissent : « on me poursuivait, j’allais
avoir un accident », une insomnie réactionnelle ensuite,
autant de symptômes marquant l’entrée dans un
épisode de névrose traumatique, conséquence
de la situation de souffrance au travail. Quand elle croise dans
la rue, une voiture de la marque de celle de son PDG, elle est prise
de terreur. Elle est arrêtée par son médecin
traitant et écrit à son directeur en évoquant
« le harcèlement moral » dont elle est victime,
faisant malheureusement l’économie de la description
des failles dans l’organisation du travail.
La prise en charge du conflit se fait désormais sur la base
du « harcèlement moral » mis en avant, c’est
à dire sur une victime et un bourreau désignés.
Le directeur répond en lui soulignant son « sentiment
de persécution » mais en lui proposant cependant un
nouveau poste, hors du contrôle de la directrice, solution
de compromis qui évite d’avoir à choisir entre
deux employées.
Mais Joséphine attendait que son PDG choisisse entre elle
et la directrice. Le compromis devient donc un affront insurmontable.
Les crises d’angoisse augmentent, elle pleure souvent, prend
encore du poids. Joséphine reprend son travail après
une visite de reprise chez le médecin du travail. Son nouveau
poste est défini pour la tenir plus à distance de
la directrice et le climat semble s’apaiser. Mais la patiente
s’est syndiquée pour se protéger de la situation
de « harcèlement » et son patron l‘a appris.
Du compromis on passe à l’entrave à activité
syndicale. Sa prime de Noël est supprimée, elle ne reçoit
pas les bons d’achats habituels. On la change de poste autoritairement,
ce qui aggrave son sentiment initial de persécution. Un tract
syndical donne le ton de l’inflation irréversible de
la situation vers une impasse sociale totale.
Joséphine reprend sur son poste initial après intervention
de l’inspection du travail, mais elle est désormais
reçue dans un climat d’exclusion. Devenue l’égérie
de ce conflit, elle est tenue à distance par ses collègues
qui préfèrent l’éviter. La situation
est devenue inextricable à plusieurs niveaux : le conflit
organisationnel compris au départ comme un conflit de personnes,
a été relayé par les acteurs de prévention
(syndicats, inspection du travail..) comme un harcèlement
et est devenu un conflit social. On ne voit guère la possibilité
d’un retour à une situation pacifiée où
chacun pourrait reprendre sa place en oubliant le contentieux. La
patiente demeure indéfectiblement attachée à
son travail, à son directeur. Elle n‘est pas prête
à une solution de sortie de l’entreprise. Quant à
l’organisation du travail mise en place, elle est toujours
porteuse de souffrance au travail dont témoignent l’absentéisme
et le turn-over des salariés.
Le harcèlement transversal peut aussi devenir pour une
équipe, le moyen de ne pas poser la question de l’organisation
du travail, mais d’expulser sur un bouc émissaire la
souffrance collective. L’analyse des phénomènes
d’exclusion d’un individu isolé au travail, permet
le repérage du côté du collectif, d’une
carence organisationnelle non analysée et du côté
du bouc émissaire désigné, de particularités
de posture vis à vis du travail. Le « harcelé
» est celui qui ne participe pas au déni collectif,
notamment des conditions de sécurité et de la qualité
du travail effectué. Son rapport au travail est souvent plus
authentique.
Agathe est aide soignante dans un service de réanimation
depuis 25 ans. Le travail y est devenu difficile au fil des restrictions
d’effectifs, des alourdissements de procédures. «
Tout le monde souffrait », dit-elle mais « on se serrait
les coudes, celle qui était momentanément libre donnait
un coup de main à l’autre, il y avait une véritable
coopération ». L’épuisement professionnel
provoque cependant des arrêt maladies fréquents qui
désorganisent encore davantage l’équipe réduite.
Les difficultés organisationnelles entraînent une discussion
et décision est prise de créer un poste spécifique
de nettoyage du matériel, comprenant une infirmière
et une aide-soignante. Ce poste est organisé avec des horaires
fixes : 9 heures-17 heures, très différents des horaires
habituels de réanimation. Personne dans l’équipe
ne se précipite sur ce poste et au terme de plusieurs réunions,
c’est Agathe qui se décide.
Dès sa prise de fonction, les petites réflexions sur
son horaire d’arrivée et de départ commencent.
Agathe, imperturbable, organise le nouveau poste d’autant
plus difficilement qu’aucune infirmière n’est
nommée. C’est à elle, « formée
sur le tas », que reviennent le démontage, nettoyage
et remontage des respirateurs, du matériel de drainage, tâches
habituellement confiées statutairement à une infirmière
pour la responsabilité qui en découle. La charge de
travail et les responsabilités de prise en charge de la sécurité
d’un matériel vital sont génératrices
d’une charge mentale et éthique lourde.
Bientôt, ses collègues aides-soignantes lui lancent
quand elles la croisent « mais tu es cachée dans la
salle de soins tout le temps, on ne sait pas ce que tu y fais !
». Sentant que les particularités de son poste, pourtant
discuté en équipe, déclenchent la rivalité,
Agathe, très attachée à ses collègues,
décide en plus de son travail, de les aider. Elle a beau
se déplier sur tous les fronts, les réflexions, les
brimades, les vexations du collectif de travail s’intensifient.
Désormais elle se tait, se replie sur elle. Elle se concentre
sur son travail dans une pseudo légalité déstabilisante
quant à ses règles de métier et nécessitant
de sa part un surcroît de vigilance. Il lui arrive alors de
retrouver des câbles de branchement au scope trempés,
dont elle mesure la dangerosité pour les patients et le personnel.
Plus tard, lorsqu’elle contrôle le montage des circuits
de respirateur, elle en découvre certains montés à
l’envers. Elle s’explique avec l’infirmière
concernée : « oui !, c’est vrai, je n’ai
pas fait attention, j’étais pressée ».
L’hyperactivité de toutes, le travail sous contrainte
de temps, l’épuisement professionnel provoquent des
baisses de compétences cognitives et professionnelles d’une
extrême gravité dans de tels services.
Agathe, dont l’isolement s’est aggravé, bascule
alors dans une interprétation persécutive. Si les
respirateurs sont montés à l’envers, si tous
les ballons d’oxygène sont inversés, c’est
qu’il y a intention malveillante. La situation s’aggrave
encore, plus personne ne lui parle. La surveillante finit par interpréter
en termes de conflits intersubjectifs le grave dysfonctionnement
organisationnel qui secoue son équipe et prend Agathe à
part pour lui dire qu’elle n’est pas suffisamment intégrée.
La désorganisation du travail continue et lui est systématiquement
attribuée. Lorsqu’il manque du matériel, la
surveillante vient la critiquer sur les failles dans ses commandes
et Agathe doit se justifier en montrant le matériel sur les
étagères que personne n’est venu chercher.
Le collectif de travail semble n’arriver à «
tenir » la souffrance des conditions de travail qu’au
prix de l’élection d’un bouc émissaire.
Ainsi un collectif et un individu isolé peuvent-ils entrer
en interaction persécutive, dans une véritable paranoïa
situationnelle (de Beaurepaire, Fayada, 2001), qui toute folle qu’elle
puisse paraître, semble une meilleure solution que l’effondrement
de l’équipe ou celui du sujet. La décompensation
d’Agathe devient majeure et nécessitera un suivi psychiatrique,
la mise en jour du processus d’exclusion dont elle a été
victime, son origine organisationnelle. Sa mutation sur un autre
poste résorbera entièrement son sentiment de persécution.
EN GUISE DE CONCLUSION :
Christophe Dejours définit le harcèlement comme une
pathologie de la solitude, issue de techniques de management favorisant
la désolidarisation des collectifs de travail. La tentative
de résolution de ces pathologies se situe donc en amont de
la situation personnelle du salarié, par l’analyse
de certaines formes d’organisation du travail et par la reconnaissance
précoce des signes cliniques d’alerte. Il faut aussi
repenser les rôles, missions et légitimités
de chaque acteur de prévention afin que des pratiques de
coopération se mettent en place pour cette pathologie émergente
à l’interface du psychologique, de l’organisationnel
et des rapports sociaux. Faute d’une analyse fine de la plainte
de chaque salarié, permettant de faire la part des pratiques
managériales contraignantes, des conflits intersubjectifs
au travail, des pratiques cyniques banalisées et du véritable
harcèlement pervers, nous nous ferions les artisans de la
fabrique des harceleurs.
Bibliographie.
Davezies P., 1993 : « Eléments de psychodynamique du
travail », Education Permanente, 116.
Dejours C, 1993 : Travail usure mentale, Bayard, Paris.
Dejours C., 1999 : Souffrance en France, Seuil, Paris.
Dejours C, Dessors D, Molinier P, 1994 : « Comprendre la résistance
au changement », Documents du Médecin du Travail, INRS,
58, pp 112-117.
De Beaurepaire C., Fayada C, 2001 : « Réactions paranoïaques
au travail : Expérience de la consultation médico-psychologique
d’une entreprise de transport ferroviaire : implications cliniques,
pathogéniques et professionnelles ». Actes du 3ème
CIPPT, février 2001.
Drida M., Engel E., Litzenberger M., 1999 : « Du harcèlement
ou la violence discrète des relations de travail »,
Actes du 2ème CIPPT, Paris.
Hirigoyen M-F, 1998 : Le harcèlement moral, Syros, Paris.
Lazarus R.S. : Psychological stress and the Coping Process, MacGraw-Hill,
New York, 1966
Selye H.,1962 : Le stress de la vie, Gallimard, Paris.
* Docteur en Psychologie, psychanalyste. Consultation « Souffrance
et Travail », Département de Consultations et de Santé
Publique du Professeur Hervé. CASH de Nanterre.
* * Paul Bouaziz, avocat. Marie-Christine Soula, MIRTMO, consultation
« Souffrance et Travail », service de pathologies professionnelles
du Professeur Ameille, Garches.
Nicolas Sandret, MIRTMO, service de pathologies professionnelles
du Professeur Payron, CHI de Créteil. Martine Imbeaux, médecin
du travail, CIEAMT,Versailles.
Catherine Roche, médecin du travail, SOMIE, Paris.
Marie Grenier-Pezé, Cash de Nanterre.
Origine :
http://membres.lycos.fr/xaumtom/LAFABRIQUEDESHARCELEURSdocMPeze.doc
Un site pour le harcélement : http://www.harcelement.org/
Marie GRENIER-PEZE collabore à ce site qui contient un texte
décrivant les diverses méthodes de harcélement
Site sur le harcélement http://www.harcelement.org/
|