Les collectifs pour les transports gratuits mettent en avant cette revendication notamment en faisant l'hypothèse que le ticket, avant de faire rentrer de l'argent dans les caisses des compagnies de transport, sert à contrôler les déplacements des zones pauvres vers les riches.

 Les gens du voyage ont vu se succéder une série de politiques coercitives qui conduit aujourd'hui à contrôler leurs déplacements : ils sont « d'abord appelés « bohémiens » (à travers une législation discriminante d'assimilation), ensuite nomade (à travers une volonté discriminante de sédentarisation) et enfin « gens du voyage » (à travers une législation discriminante de surveillance et de contrôle) … ».

 Les sans-papiers sont à la merci des politiques qui d'un côté cloisonne complètement leur mobilité - visas, police des frontières…- et de l'autre laisse passer les « bons étrangers » (informaticiens) ou les clandestins (main d'œuvre à pas chère). Les êtres humains considérés comme des marchandises ne peuvent que lutter pour une libre circulation.

 La lutte contre les prisons rappelle que la peine principal de notre système est le contrôle total de la mobilité. Pour Foucault, elle est le paradigme vers lequel voudrait pencher notre société. La logique de la prison se répercute au travail, à l'école, à l'armée… Lutter contre la prison, c'est donc lutter pour une société moins contrôler.

 Le combat féministe est aussi une manière de se libérer du joug patriarcal. La femme à la maison et l'homme au travail reste un schéma d'actualité. La femme, emmurée chez elle, est « sans prise sur le monde extérieur, sur l'avenir… » tandis que « le rôle dévolu à l'homme c'est l'action, il produit, combat, crée, le monde lui appartient ».

La mobilité n'est pas seulement un moyen de cloisonner deux mondes, il est aussi un moyen de le différencier. Plus on est riche, plus on est mobile. 75% de la planète se déplace à la seule force de leur muscle, le plus souvent à pied ou à vélo. Ensuite, certains voyagent avec des énergies fossiles, avec les deux roues motorisées, les transports en commun voire une voiture. Plus on est riche, plus on va vite, en achetant par exemple une « grosse voiture ». Pour quelques-uns, les déplacements se font en hélicoptère, comme dans certaines grandes mégalopoles.

Clairement, le libre et égal accès à la mobilité représente un danger pour les institutions de la société capitaliste dans la manière où elle représente un bouleversement de ses bases. Refuser le contrôle de nos déplacements, c'est refuser la gestion de nos vies par le système. C'est pourquoi les luttes pour un libre et égal accès à la mobilité, celles des roms, des sans-papiers, des prisons, de libération des femmes doivent porter ensemble la revendication de la liberté de circulation.