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Immigration illégale : l'UE va s'engager dans une coopération avec la Libye
Le HCR collabore avec la xénophobie au pouvoir


Origine : http://www. lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-25087531@7-60,0.html

Les ministres européens de l'Intérieur ont décidé vendredi à Luxembourg de s'engager dans une coopération avec la Libye dans la lutte contre l'immigration illégale qui transite par ce pays.

Dans leurs conclusions, les 25 conviennent de "mettre progressivement en place une coopération sur les questions d'immigration, dont la portée et l'évolution dépendront des engagements de la Libye en matière d'asile et de droits fondamentaux".

Pays d'immigration de longue date du fait de son niveau de vie relativement élevé sur le continent, la Libye est devenue un pays de transit important de l'immigration sub-saharienne, avec de nombreux départs d'embarcations de fortune ces derniers étés vers Malte et les côtes italiennes.

Près de 500 immigrants clandestins ont encore débarqué dans la nuit de jeudi à vendredi sur l'île de Lampedusa et en Sicile.

Sur 5,5 millions d'habitants, la Libye "compterait environ 600.000 travailleurs en situation régulière et entre 750.000 et 1,2 million de clandestins", selon un rapport d'une mission exploratoire de Bruxelles conduite à la fin de l'année dernière.

Les experts constataient un "grand intérêt" des autorités libyennes pour le développement d'une coopération car "l'immigration incontrôlée" est devenue une "crise nationale", avec le développement de tensions sociales et de réseaux mafieux.

Concrètement, la Commission européenne est invitée par les ministres à "entamer d'urgence des discussions avec la partie libyenne sur une action à court terme visant à empêcher de nouvelles pertes de vies humaines en mer".

L'UE veut proposer des programmes de formation aux garde-frontière libyens qui doivent contrôler quelques 4.400 km de fontières dans le désert et 1.770 km de frontières maritimes.

"Il faut examiner, en collaboration avec le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, les possibilités d'une coopération accrue et d'un renforcement des capacités en ce qui concerne la gestion des flux migratoires et la protection des réfugiés", ajoutent les ministres.

Ils appellent La Libye, qui n'a pas ratifié la convention de Genève, à respecter le principe de "non-refoulement", qu'elle viole régulièrement en renvoyant des réfugiés vers le Soudan sans examiner leur situation.

Le projet s'inscrit dans le réchauffement des relations entre la Libye et l'UE depuis un an, marqué notamment par une réception fasteuse de Mouammar Kadhafi à Bruxelles en avril 2004, suivie par la levée de l'embargo européen sur les armes en octobre. Mais la coopération pourra être aussi revue en novembre à la lumière du jugement en appel des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien, condamnés à mort pour avoir transfusé des enfants avec du sang contaminé par le VIH alors que les six condamnés ont toujours clamé leur innocence.

Les ministres "espèrent que le jugement ouvrira la voie à leur libération rapide".

L'Italie a déjà entamé une coopération bilatérale avec la Libye en lui livrant de nombreux équipements (véhicules, canots Zodiac, lunettes infra-rouges. ) et en finançant la construction d'un centre de réception des immigrants.

Le HCR a également entamé un projet-pilote, financé par la Commission et les Pays-Bas, visant à développer une politique d'asile dans les pays d'Afrique du nord, Libye compris.