Origine : http://perso.orange.fr/manioc.guadeloupe/esclavageinfos/esclavage/Lecommercetriangulaire.htm
Trois marchés esclavagistes touchent les populations noires
à l'époque moderne : le premier est celui des zones
esclavagistes à l'intérieur même de l'Afrique,
dans la région subsaharienne, le second, le Moyen-Orient
et le Maghreb, le troisième, l'Amérique.
I. La traite en Afrique subsaharienne :
En Afrique subsaharienne, le prix des captives dépassait
celui des captifs, car la productivité des femmes - non seulement
comme domestiques, épouses et mère, mais aussi comme
travailleuses - était supérieure à celle des
paysans et des artisans masculins dans la plupart des sociétés
de l'Afrique noire.
II. La traite transsaharienne :
Les esclaves partaient vers les pays du Moyen-Orient. Là-bas,
le prix des captives était plus élevé encore
que dans la région subsaharienne, bien que des esclaves masculins
y fussent aussi utilisés dans l'agriculture et dans les tâches
militaires.
III. La traite transatlantique : (ou commerce triangulaire)
Dans l'Amérique latine tropicale du XVIeme siècle,
les colons espagnols obligèrent d'abord les populations indigènes
à travailler la terre et à extraire l'or et l'argent
. Ces populations indigènes ne survécurent pas aux
conditions d'esclavage, les maladies européennes et le travail
harassant les décimèrent.
Emu du sort cruel réservé aux indiens, l'évêque
Bartolomé de Las Casas écrit en 1542 au roi d'Espagne
lui proposant d'importer des Africains dans les colonies espagnoles,
parce qu'ils étaient réputés mieux supporter
le travail forcé dans le climat éprouvant des Caraïbes
et de l'Amérique latine. C'est ainsi que 12 à 15 millions
de Noirs seront arrachés à l'Afrique.
la carte
1) Le départ des négriers vers l'Afrique :
Au départ, les négriers quittaient l'Europe avec
des armes, du tissu, de la poudre à canon, des bijoux...
Pour résumer, des richesses. Les navires négriers
partaient de quatre ports :
Le Havre
La Rochelle
Bordeaux
Nantes
De 1715 à 1789, il y eut 1427 expéditions négrières
à partir de Nantes qui devint le premier port négrier.
Ce port s'est lancé dans le commerce d'esclaves vers 1715.
Cela pour répondre au besoin de main d'oeuvre des colonies.
L'organisation d'un voyage est la responsabilité de l'armateur.
C'est lui qui fait construire, armer, et équiper le navire.
Ils trouvent les gens prêts à investir de l'agent dans
l'expédition, car c'est rare que quelqu'un ait assez d'argent
pour le faire seul. Donc, des gens achètent des parts. S'il
y a des bénéfices, ils sont partagés en fonction
de la part de chacun. S'il y a des pertes, elles sont partagées
de la même façon.
Un armateur très connu de Nantes est Guillaume Grou. Il
réalisa, avec la traite négrière, une énorme
fortune dans les années 1730-1740.
2) L'achat des esclaves sur les côtes Africaines :
Gorée est une petite île, longue de 900 m et large
de 300 m, à trois kilomètres au large de Dakar, qui,
il n'y a pas si longtemps encore, était l'un des entrepôts
de la traite négrière (Gorée n'est, bien-sûr,
pas le seul endroit : d'autres villes et d'autres forts ont participé
à cette traite négrière). En effet, c'est ici
que les esclaves étaient achetés pour être emmenés
vers le Nouveau Monde. Ces esclaves étaient amenés
ici par des marchands que les Européens payaient (avec de
la pacotille, de la poudre, des fusils et quelques bijoux) pour
aller les chercher dans des villages.
Dans cette jolie petite île bien abritée des alizés
vinrent mouiller pendant quatre siècles, les bateaux négriers
venant d'Espagne, du Portugal, de France, du Danemark, et de l'Angleterre.
Les équipages arrachèrent à leur pays les hommes
et femmes les plus forts et pillèrent les richesses de l'Afrique.
La maison des esclaves constitue le principal vestige de la pratique
du commerce du "bois d'ébène" sur l'île.
Elle servait à enfermer les Nègres en attendant que
l'on vienne les chercher afin de les emmener, pour les vendre, de
l'autre côté de l'Atlantique.
En 1978, l'île de Gorée a été inscrite
au patrimoine mondial de l'UNESCO.
3) La route vers le nouveau Monde
Le trajet durait 3 à 6 semaines. Dans les cales du bateau
de nombreux esclaves meurent à cause des maladies qui se
propagent vite car les hommes et les femmes sont serrés et
entassés les un sur les autres : il pouvait y avoir jusqu'à
600 hommes sur un bateau. En général plus des trois
quart du chargement ne résistait pas à ce traitement.
Un négrier était plutôt petit. Il avait trois
mats un grand, un petit et un moyen. Pour équilibrer le navire,
on mettait des pierres dans le fond de la cale. C'était un
bateau très rapide. Les négriers étaient attaqués
par la marine de guerre anglaise car après 1807, le commerce
des esclaves était devenu illégal. Pour ne pas être
pris, les négriers utilisaient leurs canons. Mais si la marine
anglaise était trop forte, ils jetaient parfois les esclaves
à la mer. Comme ça, il n'y avait aucune preuve que
les esclaves avaient été embarqués.
4) L'arrivée en Amérique :
Une fois arrivé sur les côtes américaines les
esclaves survivants étaient vendus. Le prix d'un esclave
était fonction de son sexe, de son âge, de son état
de santé et de sa force physique. Avant la vente le marchand
essayait "d'embellir" ses esclaves en les nourrissant
correctement, en leur passant de l'huile sur le corps. L'acheteur,
lui, cherchait les moindres imperfections pour faire baisser le
prix : une dent en moins, une blessure ou une maladie quelconque
entraînaient des rabais.
Après s'être débarrassé de leur marchandise,
(il faut savoir que les esclaves étaient considérés
comme des objets) les négriers repartaient vers l'Europe,
leurs navires pleins de produits tropicaux (sucre, café,
tabac, coton...) qui allaient être revendus dans les pays
d'Europe.
5) La vie en Amérique :
Dans les colonies du Nord, les esclaves étaient utilisés
à des tâches domestiques et dans le commerce. Dans
les colonies du centre ils étaient davantage utilisés
dans l'agriculture, et dans les colonies du Sud où dominait
l'agriculture de plantations, presque tous les esclaves travaillaient
dans celles-ci.
Dans les plantations de coton, de café et de canne à
sucre, les trois grandes plantes "esclavagistes", les
conditions de vie étaient souvent atroces.
Le travail épuisait les esclaves du matin tôt jusque
tard dans la nuit : Aux Antilles, les esclaves étaient réveillés
vers 5 h du matin par un claquement de fouet. Après la prière
et l'appel c'est le départ pour les champs. A midi, ils disposent
de deux heures pour préparer leur repas et manger. Puis le
travail reprend jusqu'a la tombée de la nuit. Mais la journée
n'est pas finie pour autant : il faut encore chercher de l'herbe
pour le bétail. Ensuite seulement les esclaves peuvent rentrer
dans leur case pour préparer, en famille, leur repas. Vers
minuit, épuisés, ils se jettent sur leur lit pour
une courte nuit de sommeil.
Tout esclave souhaite retrouver la liberté. Peu nombreux,
toutefois, sont ceux qui osent tenter de s'évader. Les châtiments
encourus sont terribles. Le Code noir, rédigé au temps
de Colbert en 1685, punit trés durement les fugitifs : "
L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un
mois, à compter du jour que son maître l'aura dénoncé
en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué
d'une fleur de lis une épaule : et s'il récidive un
autre mois pareillement du jour de la dénonciation, il aura
le jarret coupé et sera marqué d'une fleur de lis
sur l'autre épaule ; et la troisième fois, il sera
puni de mort." Ces pratiques barbares sont peu à peu
abandonnées mais cela n'empêche pas les mauvais traitements.
On voit se constituer des groupes de nègres marrons. Le marronnage
(de l'espagnol cimarron qui signifie "sauvage") désigne
la fuite. On distingue le "petit marronnage", une absence
de quelques jours, du "grand marronnage" qui est d'une
durée beaucoup plus longue et éventuellement en bande.
Les nègres marrons sont souvent repris mais ceux qui réussissaient
à échapper aux recherches et battues entreprises pour
les retrouver faisait perdre l'argent à leur propriétaire.
INFOS DE MANIOC.guadeloupe :
PAGE Réalisée par Maxime Jamaux
Vous pouvez visiter son site :
http://esclaves.ctw.cc/Esclava3.htm
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