Intellectuels...
Origine : http://www.lafabrique.fr/chronique.php3
Quand on parle d’« intellectuels », je pense
toujours à Gramsci : dans ses Cahiers de prison, il dit que
tous les êtres humains sont des intellectuels, même
si dans la société ils n’exercent pas tous la
fonction d’intellectuels. Parmi ceux qui exercent cette fonction
à Paris, on peut distinguer les indépendants et les
membres de réseaux. Les indépendants ne sont pas -
pas forcément en tout cas - des hommes et des femmes isolés
dans une tour d’ivoire. Mais ce qui constitue l’essentiel
de leur activité, ce qui leur permet de subsister et qui
fait leur renom, c’est leur travail personnel. Les hommes
de réseaux, qu’on appelle parfois « intellectuels
médiatiques », ont des buts fort différents
dont le premier est de se constituer un territoire.
Pour cela, ils mettent à profit le phénomène
de concentration qui s’accélère dans l’édition
et les médias depuis quelques années. Je m’explique
: quand des maisons comme Larousse, Calmann-Lévy, Nathan
ou Flammarion étaient encore des entreprises familiales,
quand la plus grande chaîne de télévision française
n’appartenait pas à Bouygues, premier groupe mondial
de BTP, quand Lagardère et Dassault n’avaient mis la
main sur une grande partie de la presse, personne ou presque n’avait
les moyens - ni même l’idée - de se payer un
« intellectuel ». Jacques Rivière, Jean Paulhan,
Raymond Queneau n’étaient pas des stipendiés
de la NRF : ils travaillaient dur, ils y consacraient leur temps
et leur énergie.
Aujourd’hui, les géants de la presse et de l’édition
peuvent offrir des postes de directeur de collection, de chroniqueur,
de directeur de revue, de conseiller éditorial à des
gens dont ils attendent en retour une certaine complaisance dans
leurs critiques de livres et dans leurs votes au moment des prix
littéraires. Ainsi se constituent des réseaux où
l’activité première est le renvoi d’ascenseur.
Ceux qui en font partie sont, pour reprendre la terminologie gramscienne,
des « intellectuels organiques » au service de l’ordre.
Ils apparaissent régulièrement à la télévision,
ils ont colonne ouverte dans les grands quotidiens et France Culture
assure chaque jour leur promotion. Les ministres de tous bords les
invitent à déjeuner quand ils sont en panne d’idées,
ils font partie de commissions, de groupes de réflexion,
de comités d’éthique.
Tout le monde y trouve son compte : les « intellectuel »
profitent du réseau, qui les aide à vivre, publie
leurs livres et assure leur marketing ; les groupes de presse et
d’édition, la télévision et les pouvoirs
publics y gagnent la complaisance et la docilité du «
milieu intellectuel » parisien.
Extrait de Faire mouvement, d’Eric Hazan, aux éditions
Les Prairies ordinaires.
William-Gilles GOLDNADEL contre Éric HAZAN zéro
à un
http://lesogres.org/article.php3?id_article=230
L’avocat sioniste d’Extrême -Droite William-Gilles
Goldnadel et sa fantômatique Association Avocats Sans Frontières
a perdu en première instance le procès qu’il
avait engagé contre Éric Hazan Directeur de La Fabrique
.
- La véritable association Avocats sans Frontières
FRANCE précise sur la page d’accueil de son site
Avocats sans Frontières FRANCE n’a aucun rapport avec
l’association que préside Me William-Gilles GOLDNADEL
qui porte également le nom d’Avocats sans Frontières.
Par conséquent les propos et écrits de Me GOLDNADEL
n’engagent en rien notre association.
http://www.asf-france.org/
- La Fabrique est une maison d’édition indépendante
qui publie de nombreux ouvrages critiques notamment sur le conflit
Israélo -Palestinien .
http://www.lafabrique.fr/
Parmi les nouveautés on peut lire "Rester sur la montagne"
de Mustafa Bargouthi
Ce livre est la transcription d’une série d’entretiens
menés à Ramallah en octobre 2004. C’est à
la fois le récit d’un parcours personnel, une analyse
de la situation actuelle en Palestine et une série de propositions
pour y faire face.
Barghouti raconte en détail son expérience de négociateur
à Madrid, et comment les accords d’Oslo, signés
par une direction coupée du peuple, sont venus réduire
à néant les espoirs d’une paix dans la justice.
Il explique pourquoi la lutte contre l’occupation de la Palestine
et la lutte pour la démocratie à l’intérieur
du mouvement national sont inséparables.
Partisan depuis toujours d’une résistance populaire
non-violente, il ironise sur ceux qui viennent lui parler de Gandhi,
à lui dont l’homme serait plutôt Gramsci. Une
lutte menée sur deux fronts - contre l’occupation et
contre la bourgeoisie palestinienne parasitaire et collaboratrice
-, une résistance non armée menée par la société
civile, un souci de protéger et d’aider un peuple opprimé
en menant de front les activités sociales et le mouvement
politique, tels sont les principes défendus par Mustafa Barghouti
dans ce livre.
Ce sont les propos d’un homme libre, indépendant tant
de l’Autorité palestinienne que du Hamas et des partis
"d’opposition", dont il explique que, touchant de
l’argent de l’Autorité, ils lui sont soumis de
fait. Un livre passionnant qui donne une nouvelle vision de la résistance
palestinienne à venir.
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- Or la Fabrique a publié L’industrie de l’Holocauste
réflexion sur l’exploitation de la souffrance des Juifs
de Norman Finkelstein
Ce livre bref, provocant et passionné dénonce à
la fois l’instrumentalisation politique et l’exploitation
financière de la souffrance des Juifs pendant la seconde
guerre mondiale.
D’entrée de jeu Finkelstein distingue l’holocauste
nazi, événement historique au cours duquel des millions
de Juifs furent exterminés, et l’Holocauste avec un
H majuscule, son exploitation idéologique.
L’industrie de l’Holocauste, explique-t-il, transforme
la mémoire d’Auschwitz en caution idéologique
et en marchandise rentable. Le système idéologique
de l’Holocauste repose sur deux dogmes centraux : (1) l’Holocauste
constitue un événement historique catégoriquement
unique. (2) Il représente le point culminant de la haine
irrationnelle et éternelle des Gentils contre les Juifs.
Cette sacralisation a plusieurs avantages. Puisque l’Holocauste
se situe en dehors de l’Histoire, et même au-delà,
puisqu’il défie toute connaissance et toute description
(Elie Wiesel), son culte remplace tout effort de compréhension
historique rationnelle de l’extermination des Juifs par le
nazisme.
A ce mal unique, la souffrance des autres peuples ne peut être
comparée.
Dans des pages qui seraient comiques si le sujet le permettait,
Finkelstein décrit les efforts de l’industrie de l’Holocauste
pour marginaliser, voire effacer la mémoire des autres victimes
du nazisme.
Ce caractère unique de l’Holocauste, ce droit sur
les autres, ce capital moral représentent pour l’état
d’Israël un alibi précieux, puisqu’il lui
donne le droit de se considérer comme spécialement
menacé et donc justifié à utiliser tous les
moyens nécessaires pour sa survie.
Le dogme de la haine éternelle des Gentils va dans le même
sens, en légitimant la politique d’Israël comme
réaction justifiée à une perpétuelle
menace d’anéantissement.
Toutes les méthodes auxquelles [Israël] peut avoir
recours, y compris la violence et la torture, relèvent de
l’autodéfense légitime.
L’exploitation financière de l’Holocauste est
qualifiée par Finkelstein de double extorsion.
- D’une part, l’industrie de l’Holocauste, appuyée
par le gouvernement américain, a obtenu des dizaines de milliards
de dollars des banques suisses, de l’industrie allemande,
des pays d’Europe de l’Est.
Le livre consacre tout un développement aux méthodes
utilisées, qui relèvent du chantage aux bons sentiments,
appuyé par l’artillerie lourde des pressions économiques
américaines.
- L’autre volet de cette double extorsion est que l’argent
ainsi obtenu, au lieu d’aller aux véritables victimes
survivantes -ou à leurs héritiers- part dans les caisses
des organisations juives liées aux états-Unis ou à
Israël.
L’Industrie de l’Holocauste est le livre d’un
homme en colère. Son père et sa mère ont subi
l’épreuve des camps nazis.
J’attache, dit-il, de l’importance à la mémoire
des persécutions de ma famille. La campagne de l’industrie
de l’Holocauste pour extorquer de l’argent à
l’Europe au nom de victimes de l’Holocauste dans le
besoin réduit le statut moral de leur martyr à celui
du casino de Monte Carlo. [...]
Il n’est que temps d’ouvrir nos cœurs à
la souffrance du reste de l’humanité. [...]
L’industrie de l’Holocauste a toujours été
en état de faillite morale, et cette faillite doit maintenant
être publiquement déclarée. L’attitude
la plus respectueuse envers ceux qui sont morts est de protéger
leur mémoire, de tirer enseignement de leur souffrance et
de les laisser enfin reposer en paix.
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- Constant dans sa tactique de harcèlement judiciaire Goldnadel
a poursuivi Éric Hazan pour « incitation à la
haine raciale » et « diffamation à caractère
racial ».
- La XVIIe Chambre Correctionnelle de Paris a suivi les conclusions
de Maître Antoine Comte et a déclaré techniquement
irrecevable le premier motif et pour le second, a débouté
les plaignants sur le fond.
- Malgré cette débacle judiciaire , dernière
en date d’une longue série , Goldnadel a interjeté
Appel.
Son objectif n’est pas de gagner un procès perdu d’avance
mais de saigner à blanc une maison d’édition
indépendante des grands réseaux monopolistiques qui
publie notamment des ouvrages critiquant avec pertinence et virulence
lapolitique meurtrière de la clique d’Extrême-Droite
qui gouverne Israël.
Il est donc impératif de relayer l’appel au secours
de La Fabrique.
http://www.lelitteraire.com/breve10...
LA LIBERTÉ D’EXPRESSION NE S’USE QUE SI L’ON
NE S’EN SERT PAS
Pierre Dac
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