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Origine : http://ecorev.org/article.php3?id_article=224
S’engager par-delà les murs, c’est ce que font
plusieurs groupes ou associations en France. Chacun y agit à
sa manière, à l’intérieur ou au sortir
des prisons : publication de textes et de rapports, observation,
aide matérielle, interventions ponctuelles, mise en réseau
de personnes, soutien scolaire, visites (Ban public, Association
nationale des visiteurs de prison, Génépi, Croix Rouge...
cf. la biblio-sitographie).
Voici à l’exemple de l’activité de trois
associations, quelques idées d’engagement citoyen au
cœur de l’univers carcéral. Toutes se donnent
pour but la réinsertion sociale des personnes incarcérées.
Genepi met les détenus sur les bancs de l’école
plutôt qu’au ban de la société
Le Groupement Etudiant National d’Enseignement aux Personnes
Incarcérées est né en 1976 au lendemain de
violentes émeutes dans le milieu carcéral qui firent
émerger l’idée d’une intervention extérieure.
Génépi œuvre plus particulièrement au
développement de liens entre les étudiants et le monde
pénitentiaire, en vue d’écarter un peu les murs
et faciliter ainsi la réinsertion sociale des personnes incarcérées.
L’association est constituée de 50 groupes locaux en
France, ce qui correspond à 800 bénévoles actifs
dans 60 établissements pénitentiaires. Hors de ces
murs, Génépi s’adresse aussi aux citoyens et
a, par exemple, touché 5000 élèves au sein
de 85 établissements en France l’année dernière.
Le " dedans " et le " dehors " sont complémentaires,
la réinsertion sociale se jouant des deux côtés
des murs. Les conditions de participation à Génépi
: être un-e étudiant-e majeur-e sans casier judiciaire
et suivre les cinq formations obligatoires (d’un ou deux jours
chacune). L’investissement s’élève ensuite
à environ une heure et demie d’intervention par semaine.
- Dedans... intervention en détention
Il s’agit de répondre au droit au savoir des personnes
incarcérées et par-là même de les responsabiliser
face à un univers carcéral infantilisant. Génépi
propose du soutien scolaire (initiation, préparation d’examens,
etc.) en cours particulier ou collectif et des activités
socio-culturelles (théâtre, arts plastiques, revue
de presse, jeux de société, etc.) pour insuffler une
dynamique de groupe, reconstruire une socialisation.
- Dehors... information et sensibilisation du public
Il y a tout d’abord l’événementiel :
pièces de théâtre, expositions de photographies
ou installation de cellules en taille réelle (par exemple
dans la gare de Rennes), lectures de textes de détenus dans
des cafés, conférences, ciné-débats.
Par ailleurs, l’accent est mis sur les interventions dans
les lycées et collèges, pour y apporter de l’information
(pas dans une optique de prévention). Le fait de désamorcer
le sentiment de peur et de rejet face aux anciens détenus,
participe de la réussite de leur réinsertion.
ANVP : une oreille pour les détenus
Evidemment, chacun d’entre nous peut être visiteur de
prison sans faire partie d’une association. Toutefois, faire
partie de l’ANVP présente l’avantage d’échapper
aux formalités administratives (car l’association s’en
charge pour vous) et surtout d’évoluer dans un cadre
(échange de savoirs, d’expérience). L’Association
Nationale des Visiteurs de Prison existe depuis 1932 et rassemble
environ 1000 visiteurs qui prêtent leur oreille à 8000
détenus dans toute la France. Les visiteurs leur apportent
une aide morale et matérielle en vue d’une réinsertion
réussie. Tous les détenus qui en font la demande peuvent
en bénéficier, ce qui leur permet d’échapper
le temps d’une visite à la solitude et à leur
passé, confiné dans leur cellule.
L’ANVP oriente également son action vers les familles
des personnes incarcérées (aide financière
pour les transports, centres d’accueil, etc.) et apporte un
soutien financier aux détenus indigents, de manière
ponctuelle. Enfin l’ANVP informe la population de l’état
des prisons et a par exemple récemment adressé une
lettre aux députés et sénateurs dénonçant
la surpopulation des centres pénitentiaires et la faiblesse
de l’accompagnement en matière de réinsertion
des détenus.
Les visiteurs de l’ANVP doivent être âgés
de plus de 25 ans et de moins de 66 ans, disposer d’une demi-journée
de libre par semaine, ne pas avoir de casier judiciaire et bénéficier
d’une " stabilité professionnelle ". Une
majorité d’entre eux est retraitée, les étudiants
sont redirigés vers Génépi (cf. supra). Les
visiteurs peuvent bénéficier de journées de
formation à l’écoute et d’étude.
Le courrier de Bovet : un engagement épistolaire
Cette association propose de restaurer le lien social en prison
par la correspondance. L’échange de lettres a - tout
comme l’activité des visiteurs - une fonction d’écoute.
Elle permet également aux détenus de renouer avec
l’écriture. Le courrier de Bovet accompagne plus d’un
millier d’adhérents répartis sur toute la France.
Ceux-ci sont âgés de 22 à 70 ans et s’engagent
à entretenir une relation épistolaire régulière
avec un ou plusieurs détenus. L’association ne retient
que les postulants " faisant preuve de qualités de cœur,
d’ouverture d’esprit, de bon sens et d’une maturité
suffisante ".
Un cinquième de la population carcérale française
est de nationalité étrangère. Ces détenus
sont particulièrement isolés. Les plumes étrangères
sont donc les bienvenues.
Génépi 4-14, rue Ferrus, 75014 Paris 01 45 88 37
00
genepi chez genepi.fr
http://www.genepi.fr/
A.N.V.P. 1 bis, rue de Paradis, 75010 Paris 01 55 33 51 25
http://www.anvp.org
Le Courrier de Bovet BP 300 Etoile, 75770 Paris CEDEX 16 01 40
67 11 98
cdbovet chez club-internet.fr
http://perso.club-internet.fr/cdbovet/
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