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L'entreprise barbare

http://alexpub.hospvd.ch/Document.htm&numrec=031138335931010

L'entreprise barbare

Auteurs : Durieux, Albert ; Jourdain, Stéphène
Lieu/dates : Paris : Albin Michel, 1999
Format : 237 p. ; 23 cm
ISBN/ISSN : 2226110321

Résumé : [Table des matières]
1. Accusé, levez-vous.
2. Désolé, votre poste a disparu!
3. L'entreprise hypocrite.
4. Tous incompétents!
5. Le succès des "licenciologues".
6. La flexibilité à la française.
7. Le manager malgré lui.
8. La machine à supprimer les employés.
9. Le dégraissage clandestin.
10. Chasseurs de primes.
11. Le licenciement sans licenciement.
12. La chasse aux salariés non conformes.
13. Comment venir à bout d'un syndicaliste obstiné.
14. La négociation.
15. Le psychodrame du salarié.
16. Les états d'âme du manager.
17. Le salarié entre en résistance.
18. Les cadres n'ont plus de bonnes manières.
19. Les vengeances désespérées.
20. Une journée aux prud'hommes.
21. Comment devenir un fonctionnaire tatillon.
22. Et ceux qui restent?
Conclusion.

Notes : La couverture porte: Licenciements, intrigues, harcèlement: l'enfer au bureau...


Origine : http://www.itinerant.qc.ca/arch1999/99-10-07.html

L'entreprise barbare

Les théoriciens nous suggèrent souvent des modèles paradisiaques de l'entreprise idéale, cependant la réalité des dernières années pour plusieurs entreprises, et surtout pour les travailleurs, a eu un visage beaucoup moins angélique. La semaine dernière Marianne en ligne présentait un nouveau livre à ne pas recommander aux coeurs sensibles : "L'entreprise barbare", 235 pp., édition Albin Michel.

Un document choc écrit par Albert Durieux et Stéphène Jourdain qui présente le visage malicieux des entreprises, qui plutôt que de faire face franchement à la musique des mises à pied, ont pris le chemin du harcèlement psychologique pour se débarrasser des travailleurs devenus indésirables dans l'organisation. Ici, la théorie fait place au réalisme et aux témoignages qui démontrent comment les entreprises ont pris la voie du désengagement social et même de la trahison presque fratricide.


Origine : http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2226110321/artvisit-f-rechlivres-21/402-2520129-9400946

L'entreprise barbare
de Albert Durieux, Stéphène Jourdain
Éditeur : Albin Michel (23 septembre 1999)
Collection : Essais Doc.
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Chroniques et points de vue

L'Expansion

La vie quotidienne dans la " world company "
Brimades, harcèlement, intimidation : l'entreprise est prête à tout pour mettre au pas ses salariés. Voici le temps de la nouvelle barbarie.
"Fin de crise", a titré récemment un mensuel économique, " reflux du chômage ", proclament les ministères. Même si Michelin vient d'annoncer 7 500 suppressions d'emplois, le nombre des plans sociaux baisse depuis 1997 (1 528, cette année-là ; 1 216 l'année dernière, 669 à la mi-1999), de même que le nombre des inscriptions de demandeurs d'emploi à l'ANPE.

Et voilà qu'un méchant livre vient gâcher la fête. Enquête-reportage, L'Entreprise barbare dresse, de témoignage en témoignage, un tableau impressionniste des moeurs contemporaines de world companies d'une violente noirceur : harcèlement, intimidation, précarisation, normalisation... Tous les moyens sont bons pour éliminer, restructurer, ajuster, et ce sans en payer le prix, car le licenciement économique et le plan social coûtent trop cher. Tous les moyens sont bons aussi pour mettre au pas les salariés qui restent, les mouler à la " culture de l'entreprise " et en faire les braves soldats, doigt sur la souris du portable, de la guerre économique.

On refermerait presque ce livre (par ailleurs bien écrit et enlevé) prêt à poster sa lettre de démission, si ce n'est que la force des témoignages en fait aussi la faiblesse. Condensés autour d'un ou deux cas par chapitre, ils laissent une impression caricaturale, un peu comme ces téléfilms récents sur la méchante entreprise, qui, en forçant le trait, décrédibilisent leur thèse. C'est que les deux auteurs, Stéphène Jourdain, journaliste à L'Entreprise (Groupe Expansion), et un vrai-faux consultant qui se cache sous un pseudonyme (par crainte d'un blâme de son employeur [sic]), veulent toucher, disent-ils, le grand public.

Soit, mais pour lui dire quoi ? Les réponses se trouvent en introduction et en conclusion, et là le propos laisse perplexe quiconque croyait lire une dénonciation de l'horreur sociale. Les auteurs se défendent en effet de " porter un jugement global sur la politique sociale et le management des entreprises ", pour in fine rejeter la responsabilité de ces pratiques barbares sur les rigidités d'un droit social français qui interdit la flexibilité propre et nette. N'est--ce pas là le discours officiel des dirigeants ? Et l'ouvrage de se terminer par un hymne à la création d'entreprise et à la liberté retrouvée de jeunes mercenaires à qui on ne la fait plus. Mais n'est-ce pas justement le but poursuivi par la grande entreprise, sous couvert d'" employabilité flexible ", que de transformer ses salariés en prestataires de services et leur contrat de travail en contrat commercial ?

--Pascale-Marie Deschamps--

L'Entreprise
L'enfer au quotidien

Depuis L'Horreur économique, de Viviane Forrester, les ouvrages fustigeant les dégâts sociaux et humains de la mondialisation et de la course à la " création de la valeur pour l'actionnaire " se sont multipliés.

L'Entreprise barbare, rédigée par un ancien consultant (Albert Durieux, un pseudonyme) et notre collaboratrice Stéphène Jourdain, s'inscrit dans cette veine. Les auteurs dévoilent les cuisines, peu reluisantes, de grandes entreprises telles que Go Sport, Intermarché, Canal Plus, Valeo ou Pizza Pino. Tout est bon pour pousser à la faute le salarié dont on veut se débarrasser : mesures vexatoires, mépris, reproches en rafales... La panoplie des outils de torture morale s'enrichit chaque jour.

Les auteurs ont interrogé les victimes, mais aussi les "bourreaux" et tous les intervenants classiques des conflits entre employeurs et salariés : médecins du travail, syndicalistes, avocats, etc. Cette mine de témoignages donne un contenu concret au mobbing (ou harcèlement moral) et en décrit les conséquences : sentiment d'inutilité, dépression, divorce deviennent le prix à payer pour assurer 15 % de résultat net par an à la société. Mais le pire, c'est que ces mauvais traitements forment aussi un marché et font la fortune des cost-killers, des cabinets d'outplacement ou des consultants en reengineering.

Au total, ce document laisse un goût amer de gâchis. Mais les auteurs veulent croire que la pénurie de main-d'oeuvre qui se profile, du fait de l'évolution démographique, et l'indépendance d'esprit grandissante des salariés obligeront à l'avenir les entreprises à mieux traiter leur personnel. " Les moeurs présentes, on les appellera barbares quand elles seront des moeurs passées ", écrivait Anatole France. Souhaitons que l'" entreprise barbare " s'humanise rapidement.

--Etienne Gless--

SDM
La réalité un peu moins reluisante des grandes entreprises. Derrière la façade dynamique se cachent souvent des employés traumatisés par les techniques brutales de l'employeur pour se débarasser des "superflus". Des exemples tirés de la France, mais qui s'appliquent aussi bien au Québec.

-- Services Documentaires Multimédia


http://www.lutte-ouvriere-journal.org/article.php?LO=1637&ARTICLE=39

Divers Lutte Ouvrière n°1637 du 26 novembre 1999

Lire : l'entreprise barbare, d'Albert Durieux et Stéphène Jourdain

On le sait, les entreprises, et en particulier les grandes entreprises, fonctionnent aujourd'hui en procédant régulièrement à des licenciements (restructurations et réorganisations comme il est dit pudiquement), parfois de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de travailleurs, tout en faisant de très consistants bénéfices.

La dénonciation des méthodes des capitalistes est devenu un sujet à la mode, qui mobilise journalistes, sociologues et le monde de l'édition. Et tant mieux évidemment si cela contribue à mettre sur la place publique une réalité que les travailleurs et les militants ouvriers connaissent bien.

L'entreprise barbare ne contient pas de révélations mais, derrière les chiffres des plans sociaux, les auteurs ont cherché à rencontrer certains de ceux qui avaient été licenciés afin de relater ce qu'ils avaient vécu. Ceux qu'ils ont côtoyés, disent-ils, ce sont des cadres, moyens ou même supérieurs, qui ont reçu le choc de leur vie en se rendant compte de la façon dont ils étaient méprisés et jetés à la porte sans plus d'égards que l'entreprise n'en avait pour un simple employé ou ouvrier. Ils croyaient faire partie des intouchables parce qu'ils étaient directeurs, directeurs-adjoints, ingénieurs, chefs de service ou autres membres de l'encadrement, avant de comprendre qu'ils étaient d'abord et avant tout des salariés ; et des salariés que patrons et membres des conseils d'administration faisaient monter dans la charrette des licenciés comme n'importe quel autre travailleur, lorsque les intérêts de l'entreprise et des actionnaires l'exigeaient.

En accumulant les témoignages sur la façon dont les entreprises procèdent pour se débarrasser des cadres, en licenciant tambour battant ou à l'issue d'une guerre d'usure insidieuse, démoralisante, visant à faire démissionner le salarié devenu indésirable sans lui verser aucune indemnité de licenciement, le livre démonte un aspect particulier de l'exploitation capitaliste. De nouvelles sociétés apparaissent, qui font de l'argent en se spécialisant dans l'organisation des licenciements. Il s'agit de consultants " licenciologues ", qui réfléchissent et mettent au point les meilleures techniques, du point de vue patronal, pour se débarrasser en douceur d'un directeur des ressources humaines, d'un responsable des ventes d'un grand magasin de sport ou d'un syndicaliste un peu trop protégé.

Le livre est intéressant par ce qu'il décrit. Il détaille de façon précise et concrète les méthodes du grand patronat. Il met en scène l'exercice de la flexibilité avec la multiplication des contrats précaires, aidés et généreusement défiscalisés par l'Etat, à travers ce qui se passe chez Siemens, Volvo, Alcatel, Elf, Vivendi, Lyonnaise des Eaux, Renault, etc. Il illustre les réductions d'effectifs massives qui vont de pair avec la flambée du cours des actions et comment les consultants font des calculs aussi fous que ceux du genre " si vous voulez gagnez 6 % de rentabilité avant impôt, c'est 300 salariés en moins qu'il vous faut ". Des exemples des conditions de travail imposées aux salariés de Valéo, l'équipementier automobile français, d'EuroDisney, de L'Oréal, de McDonald's ou d'IBM sont aussi abondamment rapportés. Cela compose un tableau vivant et surtout accusateur de ce système économique, qui fonctionne en broyant les individus.

En revanche, les quelques pages de conclusion, en forme de conseils aux salariés sur l'indépendance d'esprit qui serait l'un de leurs atouts majeurs pour tenir tête à la politique des entreprises, apparaissent bien naïves et dérisoires venant après les faits dénoncés. Mais on peut souhaiter que le livre incite des hommes et des femmes à prendre conscience, à se révolter et à voir, au-delà du constat, qu'il faut changer ce système économique.

Lucienne PLAIN

L'entreprise barbare, d'Albert Durieux et Stéphène Jourdain, éd. Albin Michel, 233 pages, 98 francs


http://www.initiales.org/chap003/rubr003/ouvrage258.html

Michel CRESPY Chasseurs de têtes Denoël 120 F

C'est le "thriller des "ressources humaines"" annonce la quatrième de couverture. En effet, on sera rarement allé aussi loin dans l'exposé direct des lois de la jungle économique imposant leur dureté aux candidats aux postes de prédateurs en chef.

Ce "polar", qui l'est très peu, devra être lu comme le manuel du parfait cynisme "entrepreneurial" allant jusqu'au bout de sa logique destructrice. Après sa lecture, on trouvera les analyses sur "L'entreprise barbare" un peu mièvres.

Gérard Lambert