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Voici le communiqué de presse envoyé en ce moment par
la LDH au nom du Réseau
Bonjour,
Après l¹expulsion du jeune étudiant d¹Orsay,
Eddy Kabuya, qui a été renvoyé ce matin à
Roissy vers le pays dont il avait fui les persécutions il
y a cinq ans, nous vous appelons à rendre publique la réaction
de tous ceux qui l¹ont soutenu, élus, militants ou simples
citoyens, exprimée en leur nom par le Réseau Education
Sans Frontières.
Merci d¹avance.
Pour le Réseau,
R. Moyon, JM Delarbre, P. Cordelier
Réseau Education Sans Frontières Réseau national
des militants, syndicats, associations et collectifs locaux pour
l¹information et le soutien aux jeunes scolarisés étrangers
sans papiers
Contact : www.educationsansfrontieres.org
educsansfrontieres at free.fr
Adresse postale : C/o EDMP Impasse Crozatier 75012 Paris
Eddy expulsé : des vies brisées au petit matin
Le Réseau Education sans Frontières adresse ses plus
vives félicitations au préfet d¹Eure et Loir
qui a fait procéder le 19 mars au petit matin à l¹expulsion
vers Kinshasa d¹Eddy Kabuya et à Monsieur de Villepin,
Ministre de l¹Intérieur du gouvernement Raffarin, qui
a couvert si ce n¹est ordonné- cet acte scandaleux.
Eddy Kabuya, 24 ans, était étudiant à la faculté
d¹Orsay. Il était arrivé en France en 2000 avec
sa soeur (aujourd¹hui de nationalité française).
Ils fuyaient la guerre civile en République démocratique
du Congo qui, selon Amesty International a fait plusieurs millions
de morts depuis 1998. Eddy avait demandé le statut de réfugié
politique qui lui a été refusé. Les persécutions
dont sa famille était victime et la disparition de son père
en 1998 n¹ont pas paru à ces messieurs des raisons suffisantes
pour lui accorder le droit de continuer à vivre dans le pays
où il a passé presque le quart de son existence. Grâce
à l¹action conjointe du préfet et du ministre,
Eddy va retrouver la guerre et la misère, connaître
à nouveau la peur, subir les menaces dont sont trop souvent
victimes en Afrique les demandeurs d¹asile et « les amis
de la France ».
RESF, avec tous les enseignants, parents d¹élèves,
militants syndicalistes, associatifs et politiques ou simples citoyens
qui soutiennent son action, condamne fermement un acte indigne,
manifestement contraire aux dispositions de la Convention européenne
des Droits de l¹Homme, notamment à l¹article 8,
qui vise à préserver « la vie privée
et familiale » et à l¹article 3 visant à
protéger ceux qui risquent de subir en cas de retour dans
leur pays des « traitements inhumains et dégradants
».
L¹expulsion d¹Eddy devrait être l¹occasion
d¹une leçon d¹instruction civique et de morale.
L¹occasion de faire percevoir à nos élèves
et à nos enfants le double langage des plus hautes autorités
de l¹Etat et des ministres, capables de servir des discours
flamboyants, empreints de générosité et d¹humanisme
devant l¹assemblée générale de l¹ONU
et, quelques mois plus tard (ou dans le même temps) de gestes
sordides au service d¹une politique de fermeture, d¹intolérance
et de répression. La parole et les actes.
La volonté affichée de M. de Villepin d¹augmenter
de 50% (de 13 000 à 20 000) le nombre d¹expulsions en
2005 n¹a aucune justification. Chacun sait, et M. Juppé
l¹a écrit dans une tribune au Monde, que le recours
à l¹immigration sera économiquement indispensable
dans les années qui viennent. M. de Villepin fait dans la
surenchère électoraliste pour surpasser Sarkozy. Eddy,
sa s¦ur, ses proches le payent de leurs vies dévastées
comme les milliers d¹hommes, de femmes, et aussi d¹enfants,
qui, chaque année, sont arrachés aux vies qu¹ils
ont commencé à reconstruire, montés de force
dans des avions, menottés, parfois enchaînés
et traînés vers des pays de misère, parfois
en guerre, qu¹ils avaient réussi à fuir, pour
certains au péril de leur vie.
Les gens ordinaires, ceux qui s¹émeuvent et se mobilisent
à chaque fois qu¹un jeune se révèle être
sans papiers (ou enfant de sans papiers) dans une classe, n¹ont
pas les mêmes valeurs. Il faut que cela se sache, pour que
nous soyons demain encore plus nombreux à opposer notre volonté
d¹action et de solidarité à la barbarie ordinaire
des ministres respectables et des fonctionnaires obéissants.
Paris, 11 h. le 19 mars 2005
Resf at rezo.net
http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/resf
A diffuser très largement, sans omettre les médias,
le communiqué de RESF "EDDY expulsé" et,
en le transférant à la préfecture -
communication@eure-et-loir.pref.gouv.fr
signifier à celle-ci notre répulsion devant ce méfait.
Ce serait bien qu'elle le reçoive de partout.
Reseau RESISTONS ENSEMBLE
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