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Le changement climatique augure une récession économique mondiale
03/11/2006 sur planete.info
Christophe Magdelaine

Origine : http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1045_changement_climatique_Stern_5500_milliards_dollars_recession_economique.php

Il y a un an, le gouvernement britannique demandait à Nicholas Stern, économiste, de mesurer les conséquences économiques du réchauffement climatique au niveau planétaire. Les résultats de cette étude montrent que le changement climatique induit par les activités humaines pourrait engendrer une récession économique mondiale.

C'est le rapport "le plus important sur le futur que j'aie jamais reçu depuis que je suis devenu premier ministre", a déclaré le premier ministre britannique Tony Blair dans une lettre ouverte publiée lundi 30 octobre dans The Sun. "Le rapport Stern devrait être considéré à travers le globe comme le dernier mot sur la raison pour laquelle le monde doit agir maintenant pour limiter les dégâts que nous causons à notre planète", a-t-il ajouté.

E, effet, "le changement climatique est une menace avérée et sérieuse qui demande une réponse urgente", tels sont les premiers mots de la conclusion de ce rapport inégalé de 700 pages, menée par l'ancien responsable de la Banque mondiale et actuel conseiller auprès du gouvernement britannique sur les questions de changement climatique et de développement.

Des conséquences colossales qui affecteront l'économie mondiale

Cette étude estime que le changement climatique pourrait coûter à l'économie mondiale jusqu'à 5 500 milliards de dollars. Cela représentera entre 5 et 20% du PIB mondial, voire plus si les gouvernements ne prennent pas des mesures radicales dans les 20 prochaines années.
En comparaison, il suffirait de mobiliser 1% du PIB mondial chaque année (soit 275 milliards d'euros), dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, pour éviter les pires conséquences économiques et humaines du changement climatique, selon N. Stern.

C'est pourquoi, les actions menées et les investissements financiers engagés pour les deux décennies à venir seront déterminants pour le climat de la seconde moitié du XXIème siècle. En l'absence d'action forte, les conséquences économiques et sociales seront comparables à celles engendrées par les deux guerres mondiales et la Grande Dépression de 1929.
De surcroît, le nombre de réfugiés, victimes de la sécheresse ou d'inondations, pourrait s'élever à quelque 200 millions de personnes.
Enfin, il sera difficile voir impossible de rendre réversible ces conséquences qui pourraient perdurer pendant des siècles.

La première conséquence de la poursuite de nos émissions massives de gaz à effet de serre serait un doublement de leur concentration (par rapport à l'ère pré-industrielle) dans l'atmosphère à l'horizon 2035, ce qui entraînera une augmentation de 2°C de la température moyenne du globe. A long terme, il y aurait plus d'une chance sur deux que cette hausse atteigne 5°C, averti l'étude.
On compare souvent ces 5°C avec l'écart moyen de température qui nous sépare du dernier âge glaciaire où l'Europe du Nord se retrouvait sous une épaisse calotte de glace tandis que le niveau des océans était inférieur de 120m. Les conséquences ne seraient bien sûr pas ici un refroidissement, mais un réchauffement dans les mêmes proportions, sur un pas de temps trop court pour assurer l'adaptabilité de nos sociétés et des écosystèmes, qui feront face à des bouleversements majeurs.
Tous les pays seront affectés, et notamment les plus pauvres même si leur responsabilité dans le réchauffement de la planète demeure marginal, tandis que les pays riches continueront d'augmenter leurs dépenses économiques induites par les catastrophes naturelles souligne le rapport de N.Stern.

Dorénavant, il n'est plus temps de prévenir le changement climatique qui est déjà en marche, il s'agit davantage d'anticiper et d'atténuer ses conséquences.
C'est pourquoi, afin de limiter les dégâts, il faudrait diminuer d'ici à 2050 les émissions en gaz à effet de serre de 25% par rapport aux niveaux actuels. Dans l'idéal, c'est à dire pour stabiliser les concentrations, une diminution de 80% serait nécessaire.

Un rapport qui fait consensus et qui doit préparer l'avenir

Après la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, c'est la France, via une déclaration de la ministre française de l'Ecologie, Nelly Olin, qui s'est déclarée "en plein accord" avec les conclusions du rapport Stern qu'elle défendra aux côtés des britanniques lors de la prochaine conférence climat de Nairobi, le 15 novembre.

Dès la publication du rapport, Tony Blair avait déclaré : "il ne fait pas de doute que les preuves scientifiques du réchauffement climatique provoqué par l'émission de gaz à effet de serre sont maintenant écrasantes (...) et il ne fait pas de doute que les conséquences pour notre planète seront littéralement désastreuses (...) Il n'y a rien de plus grave, rien de plus urgent, rien qui n'exige plus des décisions".

Christophe Magdelaine