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Erich Fromm (1900-1980)

Origine : http://www.denistouret.net/textes/Fromm_Erich.html

Philosociologue juif allemand, marxo-freudien de l'Ecole de Francfort, émigré aux Etats-Unis en 1934. Erich Fromm a obtenu son doctorat en philosophie de l'université de Heidelberg à vingt-deux ans alors qu'il étudiait avec Jaspers. Il fut l'un des chefs de file du mouvement néo-freudien américain. Fromm considérait la révolution de l'amour comme l'unique alternative à la destruction de l'humanité.
Fromm est l'auteur d'un grand nombre d'ouvrage dont : The art of loving, New York, Harper [1956], L'art d'aimer, Desclee de Brouwer, Paris 1999 ; The fear of freedom, London, K. Paul, Trench, Trubner & co., ltd. [1942] ; La peur de la liberté, Chastel, Paris 1963 ; The crisis of psycho-analysis : essays on Freud, Marx, and social psychology, New York : H. Holt, 1991 , La crise de la psychanalyse. Essai sur Freud, Marx et la psychologie sociale, Anthropos, Paris 1971 ; The Anatomy of Human Destructiveness New York, Holt, Rinehart and Winston [1973], La passion de détruire, Anatomie de la destructivité humaine, Robert Laffont, Paris 1975 ; To have or to be? New York : Harper & Row, c1976 , Avoir ou Etre, Un choix dont dépend l'avenir de l'homme, Robert Laffont, Paris 1976 ; On being human, foreword by Rainer Funk, New York : Continuum, 1994.

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En ce qui concerne la révolution sexuelle, nous avons établi sa double polarisation : d'une part elle participe à la culture de consommation et d'autre part elle est partie prenante d'une révolution en faveur de la vie. Nous pouvons maintenant poser une nouvelle fois la question de sa relation à la psychanalyse. Bien que Freud n'eût pas de sympathie pour les moeurs sexuelles relâchées et eut été probablement choqué par le comportement des jeunes des banlieues autant que par les hippies, on doit reconnaître qu'il a néanmoins ouvert une porte. ...
Assurément, si la sexualité n'était ni refrénée ni réprimée, il ne pourrait y avoir de civilisation, mais on peut affirmer que la substance même des pulsions humaines, hors celles de survie, est constituée par de la libido. Wilhelm Reich a reproché à Freud de ne pas avoir sur ce point ouvert en grand la porte. ...
Le seul psychanalyste qui ait réellement ouvert en grand la porte à la révolution sexuelle a été Reich et lui seul.
Sexualité et perversions sexuelles in Pour une autre approche en psychanalyse, Armand Colin, Paris 2000, p. 86.

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Reich, lui, a pris en considération la totalité du corps : celui-ci devait être ralaxé et libre, à l'opposé de toute crispation, et sur ce point l'avance a été décisive par rapport à Freud. Reich a pris en compte la qualité de l'expérience orgastique et pas seulement sa finalité physiologique ; il a considéré les organes génitaux non comme des instruments censés par destination fabriquer des enfants, mais comme des parties du corps capables (en harmonie avec la totalité de ce corps) d'accéder à une expérience extatique de joie et de liberté. Sa conception de la puissance génitale a fait éclater le cadre du principe de plaisir-déplaisir, tout en mettant à sa place la réponse globale d'une personnalité non refoulée, non défensive, affirmant la suprématie de la vie et la joie de vivre propres à l'être humain réellement libre.
Ibidem, p. 87.