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DYNAMIQUE DE GROUPE
2004, Encyclopédia Universalis

Deux grands courants scientifiques abordent l'étude des petits groupes humains. Le premier applique un modèle emprunté aux sciences physiques, plus spécialement à l'électromagnétisme. Il définit le groupe comme un champ de forces qui s'exercent à l'intérieur d'une zone de liberté laissée par les institutions sociales. La conduite du groupe est la résultante de la combinaison de ces forces selon des lois psychosociologiques. L'inventeur de cette conception, Kurt Lewin, a pu déduire de la théorie générale du champ certaines lois particulières, par exemple : tout groupe fonctionne selon un équilibre quasi stationnaire et résiste à tout changement autre que des variations autour de cet équilibre. Ce modèle naturaliste a également permis à Lewin d'administrer, en laboratoire, sur des groupes artificiels, la preuve de ces lois. Un peu avant sa mort, néanmoins, Lewin abandonna ce modèle dont il avait vu les limites. Malgré l'engouement de ses successeurs et la diversité de leurs explorations théoriques et techniques, aucun modèle expérimental nouveau ne s'est imposé depuis. En revanche, les méthodes de formation « par le groupe » qui en sont issues se sont répandues en Occident.

Le second courant est d'inspiration psychanalytique. Sigmund Freud avait déjà montré que la cohésion d'un groupe provient de l'identification de ses membres au même « idéal du moi ». En Grande-Bretagne, ce courant, issu de Melanie Klein, a mis en évidence l'existence dans les groupes d'une double dimension, névrotique et psychotique. Par exemple, le groupe directif développe chez ses membres une attitude d'ambivalence envers l'autorité, tandis que la situation non directive provoque une régression plus archaïque, préœdipienne, avec des angoisses de morcellement, de persécution et de dépression qui sont d'ailleurs latentes en tout groupe.

La référence à la psychanalyse relève d'une méthodologie clinique, et non plus d'une méthodologie expérimentale. Le style des applications diffère également d'un modèle à l'autre. Pour les disciples de Lewin, l'accent est mis sur l'amélioration de l'efficacité individuelle et sociale par le petit groupe. Pour la tendance psychanalytique, le groupe n'est qu'un moyen en vue d'établir entre les personnes une communication plus véridique et de leur permettre de faire l'expérience d'états et de processus psychiques « archaïques ».

1 Contexte idéologique et genèse

Les démocraties occidentales et le groupe

Les concepts des sciences sociales correspondent souvent à la prise de conscience de problèmes posés à la société en un moment donné. Il en est ainsi pour celui de dynamique de groupe. Ce n'est pas par hasard s'il est inventé en 1944, en pleine guerre mondiale, par Kurt Lewin (1890-1947), psychologue expérimentaliste allemand qui avait émigré depuis près de quinze ans en Amérique. Pour lui, cette théorie procède de la révision d'un postulat individualiste : les conduites humaines, en effet, sont à envisager comme la résultante non seulement du champ des forces psychologiques individuelles, mais de celui des forces propres au groupe auquel l' individu appartient. Pour la démocratie américaine engagée dans la guerre, il s'agissait de comprendre comment un phénomène tel que le fascisme ou le nazisme avait été psychologiquement possible et comment prévenir son retour. La première recherche en laboratoire entreprise par Lewin et ses deux collaborateurs, R. Lippitt et R. White, sur de petits groupes créés artificiellement avait démontré expérimentalement, dès 1939, la supériorité de la conduite démocratique sur la conduite autoritaire ou sur la conduite anarchique du laisser-faire, tant au point de vue de l'efficacité du travail qu'à celui du plaisir pris par les participants à œuvrer ensemble. Dès la fin de la guerre, le « petit groupe » s'est trouvé fortement valorisé dans la recherche fondamentale et appliquée, aux États-Unis d'abord, dans les pays occidentaux ensuite.

Les publications en langue anglaise se sont multipliées entre 1950 et 1960 (D. Cartwright et A. Zander ; A. P. Hare) et ont été moins nombreuses par la suite. Simultanément, les méthodes de formation « par le groupe » (groupes de discussion sans thème, études de cas, jeux d'entreprise) se propagent aux États-Unis. Le premier séminaire résidentiel comportant un training group (T-group) est introduit en France en 1956 par des experts américains.

Les justifications tournent autour de deux thèmes. D'une part, on présente le groupe comme l'antidote de la massification sociale. Le sentiment d'appartenance au groupe, la solidarité et les échanges entre ses membres, l'adhésion à des buts, à des normes, à des idéaux communs rétablissent les relations humaines altérées par la division du travail, par les communications de masse, par l'emprise de la civilisation urbaine, industrielle et bureaucratique. D'autre part, on considère que l'appropriation de la vérité est une tâche collective. Les quakers, qui furent nombreux parmi les premiers colons anglais émigrés aux États-Unis, croyaient que la vérité divine ne parle aux hommes que s'ils sont fraternellement assemblés, sans aucune hiérarchie. Selon une perspective plus laïque, Jean-Paul Sartre, commentant les journées parisiennes de juillet 1789, montre comment des hommes ont fait, dans le groupe révolutionnaire, l'expérience concrète de la liberté, de l'égalité, de la fraternité.

Communisme et groupe

Pendant cette même période et malgré la déstalinisation, l'U.R.S.S. et les démocraties populaires sont restées très réservées à l'égard de la dynamique de groupe, suspecte d'être tantôt une science capitaliste, tantôt une arme aux mains des partisans d'une libéralisation imprudente du communisme. Les critiques doctrinales s'enracinent sur un vieux fonds de méfiance étatique et persécutive : les individus qui s'isolent pour discuter constituent une réunion clandestine ; tout groupe est supposé chercher la clandestinité soit pour conspirer, soit La conception anarchiste

Une troisième représentation sociale du petit groupe s'inscrit dans la tradition anarchiste à laquelle les événements de mai 1968 en France ont redonné une certaine actualité (cf. Ces idées qui ont ébranlé la France. Nanterre, novembre 1967-juin 1968, Épistémon). Le groupe est ici conçu comme entièrement autogéré. Tous les membres sont égaux, également aptes à toutes les tâches, et ont autant de poids les uns que les autres. Le « collectif » est le moyen de réaliser les désirs sur lesquels les membres se sont mis d'accord. Les délégations que le « collectif » donne à tel de ses membres pour accomplir telle fonction sont provisoires. L'expert (le maître, s'il s'agit d'une classe) est au service du groupe, il est choisi par lui et révocable. Un tel fonctionnement des groupes relève de la démocratie directe et de l'utopie sociétaire. L'introduction de groupes autogérés dans des organisations sociales peut exercer un effet de choc capable d'ébranler, voire de désagréger, les institutions (G. Lapassade). La dynamique des groupes est ainsi utilisée comme technique de déstabilisation sociale.

2 Courants et techniques

En physique, la dynamique est la partie de la mécanique qui s'occupe des relations entre les forces et les mouvements produits par celles-ci. La dynamique des groupes est la science des lois qui relient les conduites d'un groupe au système des forces agissant en son sein.

Le groupe primaire, ou restreint, auquel s'est intéressé Lewin, possède les caractéristiques suivantes : le nombre restreint de ses membres (trois ou quatre au minimum, douze à quinze au maximum) permet à chacun d'avoir une perception différenciée de chacun des autres ; des relations d'affinité (sympathie, antipathie, indifférence) s'établissent entre les membres ; la division des tâches, au sein du groupe, et la fréquence de ses réunions découlent de l'adhésion à des buts communs ; ce groupe constitue une microculture, possédant ses croyances, ses normes, son langage, ses traditions propres ; le groupe conserve, dans l'esprit de chacun des membres, une existence morale indépendante de la présence physique des membres.

L'énergie du groupe est au service de deux fonctions : l'un travaillant à sa conservation, l'autre à sa progression vers les buts.

D'autres modes d'associations sont à distinguer du groupe restreint : la foule, qui rassemble épisodiquement un grand nombre d'individus, non nécessairement les mêmes, et les prédispose à l'apathie devant un meneur, à la contagion des émotions, aux actions paroxystiques ; la bande, qui est caractérisée par la recherche du semblable et le renforcement de l'identification à celui-ci ; le groupement, ou association, qui a pour but de confier à des représentants actifs la défense d'intérêts communs à des gens qui ne se connaissent guère personnellement ; le groupe secondaire, ou organisation, qui rassemble un assez grand nombre d'individus en vue de tâches différenciées et régit les rapports de ces individus, entre eux et par rapport à l'institution, selon des structures et des règles de fonctionnement préétablies.

La perspective lewinienne

Kurt Lewin applique le principe de la Gestalttheorie (psychologie de la forme) à l'étude des groupes. Le groupe est un tout qui ne se réduit pas à la somme de ses parties. Il constitue avec son entourage immédiat une structure dynamique (un champ), dont les principaux éléments sont les sous-groupes, les membres, les canaux de communication, les barrières, et dont Lewin a essayé de donner une représentation graphique topologique. En agissant sur un élément privilégié, on peut modifier la structure d'ensemble. Les modifications sont d'abord l'objet de démonstration expérimentale en laboratoire sur des groupes artificiels, avant d'être appliquées dans des groupes réels, à l'atelier, à l'école, dans le quartier. À son tour, le petit groupe, ainsi transformé, devient l'agent du changement social à l'intérieur de secteurs plus vastes de la collectivité. Pour Lewin, le groupe n'est pas réductible aux individus qui le composent, ni aux ressemblances qui existent entre eux, ni à la similitude de leurs buts. Il se définit comme un double système d'interdépendance, entre les membres d'une part, entre les éléments du champ d'autre part (buts, normes, représentation du milieu extérieur, division des rôles, statuts...). C'est le système des interdépendances d'un groupe à un moment qui explique ses conduites (cf. P. Kaufmann).

Plusieurs phénomènes de groupe ont été étudiés dans cette perspective : le climat et le moral, les communications, l'autorité et l'influence, la prise de décision, la résistance au changement, les rôles et les attitudes, la créativité, la négociation (cf. D. Anzieu et J. Y. Martin ; J. Maisonneuve).

Une expérience sur la modification des habitudes alimentaires, qui remonte à 1943, illustre la perspective lewinienne. Elle porte sur des ménagères américaines, volontaires de la Croix-Rouge. Le but de l'expérience était de favoriser, dans le cadre des besoins du pays en guerre, la consommation des abats, objet d'une aversion assez répandue. Dans trois de ces groupes, une ménagère expérimentée fait un exposé sur les avantages diététiques et économiques de la consommation de ces morceaux. La conviction induite chez les auditrices par cette méthode se révèle quasi nulle. Trois autres groupes discutent librement sur le thème des habitudes alimentaires et de leur changement. Les ménagères s'engagent rapidement dans la discussion, explicitent leurs répugnances, réclament à un expert des remèdes et des recettes et décident par un vote de servir désormais à table des abats : ce que firent effectivement par la suite un tiers d'entre elles. La décision prise en groupe engage donc plus qu'une décision individuelle. Il est aussi plus aisé de changer les normes et les idées d'un groupe que d'un individu. Cependant, la conformité au groupe est une arme à double tranchant ; elle peut à la fois être source de la résistance au changement et être mise au service du changement, à condition de décristalliser d'abord les préjugés affectifs sous-jacents.

Le T-group (abréviation de basic skills training group ; en français : groupe de diagnostic ou groupe de base) a été mis au point au cours d'un séminaire tenu à Bethel (Maine, États-Unis) pendant l'été 1947. Lewin l'avait organisé avec ses premiers disciples juste avant sa mort, qui l'empêcha d'y participer. Le T-group réunit, en une douzaine de séances étalées sur plusieurs jours, une dizaine de personnes qui, en principe, ne se connaissent pas à l'avance. Il n'y a ni ordre du jour, ni président de séance, ni organisation des débats. Les participants parlent entre eux de ce qu'ils veulent. Le moniteur a pour seul rôle d'analyser avec les participants les processus psychologiques qui surviennent. De tels groupes permettent de sensibiliser les participants à la psychologie des relations interpersonnelles et des groupes et de provoquer chez eux des changements dans les attitudes envers les autres et envers les tâches (cf. L. P. Bradford ; M. Pagès).

La dynamique de groupe se particularise différemment selon les types de groupe : la famille (H. Touzard, Y. Castellan), la classe scolaire (M. A. Bany et L. V. Johnson), la bande de délinquants (A. Aichhorn ; F. Redl), les groupes Balint pour la Formation psychologique des médecins généralistes (A. Missenard), etc. Elle ne se limite pas non plus à la méthode et à la théorie de Lewin. La sociométrie de J. L. Moreno mesure la distribution des affinités au sein des groupes et leur incidence sur la cohésion et le moral de ceux-ci. Les douze catégories de R. Bales permettent l'observation qualitative et quantitative des interactions dans les réunions de discussions. C. Flament a appliqué la théorie mathématique des graphes à l'étude des réseaux de communications. S. Moscovici a insisté sur le rôle souvent décisif des minorités actives dans les groupes.

La perspective psychanalytique

La psychanalyse est applicable à la vie collective, ainsi que Freud en a donné des exemples dans Totem et tabou (1913), dans Psychologie collective et analyse du moi (1921), dans Malaise dans la civilisation (1930). L'apport essentiel de Freud réside dans un mythe qu'il a inventé et qui, depuis lors, s'est révélé être toujours présent, à un moment ou à un autre, dans les petits groupes comme dans les grandes collectivités. À l'origine aurait existé la horde primitive, dirigée par le Vieux, figuration de l'omnipotence narcissique individuelle, tyran brutal qui se réservait la possession des femelles et chassait ses fils en âge de devenir ses rivaux. Les frères s'unissent un jour pour procéder ensemble au meurtre du père et au festin où ils se partagent son corps. Cette communion totémique réalise l'identification au père mort, redouté et admiré, c'est-à-dire devenu la loi symbolique. Cette identification et l'accès à la loi fondent la société comme telle, avec sa morale, ses institutions, sa culture. Les deux premiers tabous : ne pas tuer le totem (substitut du père), ne pas se marier avec des parentes (tabou de l'inceste) constituent la transposition sociale du complexe d'Œdipe. Le meurtre du père fondateur est un travail psychique interne que tout groupe a à effectuer sur le plan symbolique (et quelquefois sur le plan réel) pour accéder à sa propre souveraineté et devenir son propre législateur. Freud a également décrit l'« illusion », partagée par les membres d'un groupe ou d'une collectivité, d'être aimés d'un amour égal par un père ou un chef idéal.

Les psychanalystes anglais d'inspiration kleinienne généralisent la distinction, bien vue par Freud, des processus psychiques primaires et secondaires. W. R. Bion montre qu'une réunion n'arrive pas à fonctionner comme groupe de travail tant que n'a pas été élucidé le « présupposé de base » sous-jacent ; selon Bion, les trois « présupposés de base » primaires propres à l'inconscient des groupes seraient la dépendance, la formation d'un couple et la dialectique attaque-fuite.

H. Ezriel, à partir de sa pratique des cures psychanalytiques en groupe, met l'accent sur le désir des patients d'établir une relation d'objet particulière, ici et maintenant, avec le psychanalyste, relation qui peut être déplacée défensivement sur un autre membre. S'il y a résonance entre les divers objets fantasmatiques projetés sur l'analyste par les divers membres, une « tension commune au groupe » s'établit. La dynamique d'un groupe consiste dans l'instauration de cette tension ou dans les mécanismes de défense qui l'empêchent. Les interprétations du psychanalyste portent uniquement sur l'« ici » et le « maintenant » et visent le « dénominateur commun des fantasmes inconscients » des membres du groupe. S. H. Foulkes a dénommé « groupe-analyse » cette pratique et il a contribué à son essor en Europe ; J.-C. Rouchy en est un des initiateurs en France. E. Jaques, à l'occasion d'une intervention dans une entreprise industrielle, découvre que les institutions remplissent une fonction de défense contre les angoisses archaïques de persécution et de dépression.

En France, dans le prolongement de ces travaux, D. Anzieu lit, dans les métaphores courantes concernant le groupe (représenté comme un corps dont les individus sont les membres), une défense contre l'angoisse de morcellement. Il a proposé l'analogie du groupe et du rêve : la situation de groupe stimule chez les membres l'accomplissement imaginaire des désirs, sous forme de découverte d'un eldorado, de reconquête d'un lieu saint, d'embarquement pour Cythère. Il a mis en évidence deux processus antagonistes dans l'inconscient des groupes : l'illusion groupale, ou tendance à un état fusionnel collectif exaltant, et les fantasmes de casse ou tendance à la destruction psychique du groupe par ses membres ou de certains membres par le groupe. Il a décrit cinq organisateurs inconscients du groupe : un fantasme individuel, une imago, un fantasme originaire, le complexe d'Œdipe, l'enveloppe psychique groupale. Gérard Decherf a vérifié leur existence dans des groupes de psychothérapie d'enfants. A. Béjarano a vu le retour du clivage précoce entre le bon objet et le mauvais objet dans le clivage du transfert, qui serait une constante de toute situation de groupe, le transfert négatif cherchant à se cristalliser sur un individu privilégié (leader, bouc émissaire) ou sur l'out-group. René Kaës a généralisé ces découvertes en faisant l'hypothèse d'un appareil psychique groupal, doublement étayé sur les appareils individuels et sur les institutions sociales et culturelles. L'appareil psychique familial en serait la forme originaire. À partir de là s'est instaurée en France la thérapie familiale psychanalytique (A. Ruffiot et coll.). R. Kaës a étudié les diverses fantasmatiques inconscientes mobilisées par les activités de formation en groupe. Il a analysé les mythes, les utopies, les idéologies comme des formations de compromis spécifiquement groupales. S'inspirant des phénomènes transitionnels repérés chez le tout-petit par le psychanalyste anglais Donald W. Winnicott, il a mis au point une démarche, l'« analyse transitionnelle », qui permet aux groupes d'affronter les situations de crise.

Les nouvelles thérapies « humanistiques »

À Esalen, en Californie, se sont développées autour des années soixante des pratiques de groupe qui mêlent formation, psychothérapie, rencontres amicales ou amoureuses et vie communautaire. Elles relâchent les références théoriques aux concepts lewiniens ou psychanalytiques, ainsi que le cadre technique et éthique des expériences. Elles privilégient généralement les contacts corporels par rapport aux échanges verbaux : massages, cri primal, bio-énergie, gestalt-thérapie, etc. Elles s'inscrivent dans le courant de la contre-culture, de la redécouverte du corps, de la quête d'une meilleure sécurité narcissique et des critiques envers une civilisation industrielle axée sur le bien-être matériel.

2004, Encyclopædia Universalis