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origine : http://unadfi.org/themes/coaching/coaching.htm
1. Le développement personnel « Deviens
ce que tu es » Le concept de développement
personnel trouve sa source dans les théories de la « psychologie
humaniste » qui s’est développé aux Etats Unis (Esalen,
Californie), dans les années 1960 et dont est issu le « mouvement du
potentiel humain ».
La psychologie humaniste théorisée par le psychologue américain
Abraham Maslow ( 1908-1970) s’appuie sur deux postulats :
L’homme est vu comme un être fondamentalement bon qui « manifeste
une tendance naturelle à se réaliser ». Afin d’atteindre
ce plein épanouissement (actualisation), il lui est nécessaire de
se mettre en contact avec son « Moi » profond porteur
de toutes les potentialités : le potentiel humain. Cela lui
permettra de faire émerger à la conscience les potentialités et
de pouvoir les réaliser.
Cette capacité innée à s’auto-réaliser est l’étape ultime
de ce que Abraham Maslow nomme la « pyramide des besoins ».
La motivation humaine est mue par des besoins qui sont organisés
hiérarchiquement. A la base se trouvent les besoins physiologiques
fondamentaux dits de maintien de vie ( alimentation, sommeil…),
viennent ensuite les besoins de sécurité physique (logement...)
et de reconnaissance sociale (appartenance à un groupe social,
liens affectifs…). Ces trois besoins sont dits primaires.
Si ces besoins sont satisfaits, apparaissent alors des besoins
secondaires de développement. Il s’agit du besoin d’estime
de soi (sentiment d’être utile, d’avoir de la valeur)
et enfin au sommet de la pyramide le besoin de réalisation
de soi (développer tous les aspects de sa personnalité :
intellectuels, émotionnels, affectifs, spirituels, relationnels,
acceptation de soi ).
Le développement personnel est directement issu de cette vision
« positiviste » de la nature humaine, son leitmotiv
est « deviens ce que tu es ».
Les formes du développement personnel
Le philosophe Michel Lacroix, dans son ouvrage « Le
développement personnel », distingue ce dernier
de la psychothérapie.
Son but est d’apporter un « plus » à l’individu,
et non de combler des manques issus de son passé. En ce sens il
s’adresse à des individus « en bonne santé psychique »
désireux de mettre en place « un projet de vie. ».
« A la question relative au pourquoi, le développement
personnel substitue une approche fondée sur le comment »,
il préfère « discuter des objectifs plutôt que des problèmes »,
il s’agit d’une pratique « tournée vers l’avenir
et non vers le passé » .
Cette réalisation de soi peut prendre des formes différentes :
Le première forme se nomme l’Empowerment , elle
« s’inscrit à l’intérieur de la sphère de l’ego.
Elle vise à renforcer la position du moi, en augmentant ses pouvoirs,
en développant ses aptitudes et ses compétences » : gestion
des émotions, capacités intellectuelles, renforcement de la confiance
en soi, réalisation de projets, amélioration de la communication
interpersonnelle.
La seconde forme, connue sous le terme d’élargissement
de la conscience « vise non pas à renforcer le moi, mais
à le dissoudre. » Le but recherché « n’est pas l’affirmation
de soi, mais la communion, la fusion avec le monde » afin d’aboutir
à ce que l’on appelle « le sentiment océanique ».
Cette voie entraîne l’individu vers les techniques provoquant
des « états modifiés de conscience » : le rebirth,
la respiration holotropique, la bio-énergie y trouveront leur source.
Les méthodes découlant de ces deux orientations sont innmobrables.
Les magazines et les sites internet spécialisées dans le mieux-être
proposent un nombre impressionnant de stages et conférences mêlant
toutes sortes de concepts dont voici une liste d'intitulés non exhaustive
:
Bioénergie, psychologie,bio-dynamique,astrologie structurale, iridologie,
somatanalyse, intégration posturale, body mind movement,psychosynthèse,
conscience énergétique des chakras, biosynergie, technique du dialogue
intérieur, massage biodynamique, sophroyoga, training autogène…..
Le développement personnel n’est pas une thérapie
Les promoteurs du bien être soutiennent que le développement personnel
s’adresse à des personnes « bien portantes ». Ils
se distinguent des thérapeutes car ils n’entendent pas résoudre
les problèmes en cherchant une explication dans le passé de la personne.
Ils ne s’attachent qu’au présent.
Ils se défendent de faire de la « psychanalyse sauvage »
et ne veulent pas être assimilés au débat actuel sur les psychothérapies.Pourtant
une question demeure car le domaine d’action de ces « praticiens
du bonheur et de la réussite » reste bel et bien la psyché.
Comment, sans formation clinique préalable, sans acquis universitaires,
distinguent-ils le sain du pathologique ? Comment repèrent-ils
les situations, les clients qui sont potentiellement à risque et
les attentes réelles qui sous tendent les demandes de mieux-être ?
Les technologies de la réussite
Nous nous focaliserons sur les techniques de développement personnel,
issues de l’Empowerment dont les applications se situent aussi
bien dans la vie personnelle que dans le milieu professionnel (voir
coaching). Ces techniques de renforcement de l’ego ont pour
but une hausse des potentialités, c’est ce que Norbert Vogel
nomme, dans son livre « La
Malpsy » : les technologies de la réussite.
Elles regroupent un ensemble de méthodes dites « opérationnalistes »,
dont le but est de permettre l’amélioration « des capacités
d’adaptation d’un individu dans un environnement donné »
afin qu’il puisse exploiter au mieux ses ressources internes.
Elles visent à permettre à l’individu d’exprimer son
« Moi » authentique, fondamentalement bon et performant
mais dont le fonctionnement est perturbé par des « défenses
acquises » qui l’empêchent de s’exprimer totalement.
Ces défenses se sont formées en réaction à un environnement extérieur
hostile, il s’agit de « programmes acquis » dont
il est possible de se débarrasser par un travail sur soi.
Au rang de ses techniques on peut citer :
la programmation neuro linguistique (PNL),
l’analyse
transactionnelle,
l’ennéagramme,
les techniques de visualisation…
Des techniques de base qui par la suite sont reprises par des groupes
dont certains peuvent présenter des caractéristiques sectaires (Landmark,
Méthode Silva, Elan Vital….).
A titre d’exemple
Pendant sept ans, un ancien président de l'association Elan Vital
, répertoriée comme sectaire dans le rapport parlementaire, est
intervenu en tant que formateur chez Aventis. Il y a formé "des
centaines de salariés dont de nombreux managers" et son cabinet,
Management & Performance délivrait même une certification à
des cadres leur permettant de diffuser eux-mêmes la méthode Success
Insights, censée dresser, à partir d'un questionnaire, un profil
de personnalité associé à une couleur.
D’après Alerte chez Aventis, in Management, septembre 2004
2. Le Coaching
Le coaching est une technique d’accompagnement individuel
ayant pour but de libérer le potentiel de l’individu pour
en faire un facteur de performance et de réussite.
Il permet de résoudre des problèmes personnels ou professionnels,
de se fixer des objectifs et de donner du sens à ses projets, d’améliorer
ses relations interpersonnelles.
Le coaching s’est d’abord développé aux Etats-Unis
dans les milieux sportifs et professionnels. Il vise au départ à
améliorer les performances de l’individu ou du groupe dans
un souci d’excellence, de performance.
Le coaching a été théorisé par un américain, Frederic Hudson, formateur
et coach lui même, dans son livre « The
Handbook of coaching ». Dans le monde contemporain
le changement est permanent, la vie n’est plus conçue comme
linéaire mais comme une alternance de « cycles » auxquels
l’individu doit s’ajuster en permanence. Chacun doit
donc apprendre à être responsable, à faire preuve de discernement
dans ses objectifs à court et long terme, à s’appuyer sur
des valeurs afin de conserver sa cohérence interne tout au long
de son « parcours de vie ».
Coaching et management
Son introduction en France, dans les années 1980, est liée à une
évolution de la vision du monde de l’entreprise et du management.
Les méthodes de management actuelles laissent penser que les systèmes
obéissant à un modèle rigide basé sur le respect de l’autorité
et de la hiérarchie sont obsolètes.
Selon Valérie Brunel, auteur de l’ouvrage « Les
managers de l’âme », le monde du travail est
désormais perçu « comme un système dynamique, adaptable et
créatif », « il faut donc permettre l’expression
de chacun afin d’alimenter le système ».
De ce fait le management évolue. On passe « d’une logique
hiérarchique à une logique d’accompagnement des collaborateurs »,
l’accent est mis sur le développement des capacités d’innovation
et d’adaptation de chacun, c’est « l’autonomie
dans l’interdépendance » .
L’entreprise est également conçue comme un lieu d’épanouissement,
l’individu et son potentiel sont valorisés, ils deviennent
un facteur de productivité. Et le salarié sera d’autant plus
productif qu’il adhérera au système de valeurs, aux objectifs
de son entreprise, qu’il s’impliquera dans la réussite
de son projet.
C’est là que convergent les intérêts du monde de l’entreprise
et les techniques de l’Empowerment. Utilisées à des fins managériales,
elles prennent une dimension utilitariste, elles deviennent un moyen
« efficace de mobiliser l’individu contemporain vers
les objectifs de l’entreprise », Valérie Brunel parle
de « théories à visées adaptatives qui visent à permettre
à l’individu d’adopter des comportements jugés plus
efficaces ». De plus, tout en donnant à ces « comportements
adaptés » une valeur morale, elles « incitent l’individu
à poursuivre librement des modèles de comportements utiles au système ».
D’ou la notion de « Moi gérable » ou « faux
self » : les techniques d’amélioration de soi ont
comme « projet explicite d’améliorer les capacités d’adaptation
de l’individu pour favoriser son intégration dans un environnement
donné. Elles tendent à produire un individu adapté à son rôle dans
l’organisation », qui a psychiquement intégré le modèle
dominant pour s’y conformer au détriment de sa personnalité
propre.
Une nécessaire déontologie
Le coaching, tout comme la formation professionnelle il y a quelques
années, est un secteur en plein expansion. L’absence de supervision
des formateurs, de structures officielles d’encadrement, laisse
le champ libre aux dérives et aux abus de toutes sortes.
Dans son ouvrage, « Petit
traité des abus ordinaires », Elena Foures dénonce
le manque de déontologie et de professionnalisme de certains coachs,
pouvant entraîner des résultats « contre productifs »
et engendrer des nuisances morales, psychologiques, sociales et
matérielles.
On observe dans certains cas que les motivations qui ont conduit
un individu à devenir coach peuvent l’amener à accepter des
missions dont les buts sont contraires aux intérêts du salarié et
aux objectifs même du coaching : enfreindre la règle implicite
de confidentialité, exercer une relation d’emprise par
le biais des informations récoltées….
Quant à la formation, de nombreux cadres, recruteurs, consultants
face à la crise économique, se sont « re-qualifier » spontanément
coach oubliant que les objectifs et les pratiques diffèrent d’un
métier à l’autre.
Le coach comme le formateur intervient dans des domaines sensibles.
Il est donc indispensable de mettre en place un code d’éthique
et de déontologie précisant les devoirs du coach envers : le
coaché, l’organisme qui le mandate et les autres professionnels
du coaching. La Société Française de Coaching (SFC) a rédigé un
code déontologique consultable sur son site : www.sfcoach.org.
Le courant de pensée managérial qui a servi de terreau au développement
du coaching en entreprise correspond également à la conception actuelle
de la société et de la responsabilité de l’individu dans son
accession au bonheur et à la réussite.
“Coach my life”
Life coaching, love coaching, coaching spirituel, astro-coaching
… Aujourd’hui le coaching surfe sur un effet de mode.
Il envahit tous les domaines de la vie. Du relooking à la métaphysique,
chacun y va de sa méthode pour vous éduquer au bonheur. Le danger
réel est de voir se répandre une culture de la « démission
de soi » qui consiste à déléguer la gestion de sa vie, même
la plus intime, à des spécialistes du bonheur. Mais existe-t-il
à ce jour une « Université de Bonheurologie » délivrant
un diplôme d’aptitude au bonheur ?
L’individu se départit de son autonomie, son libre
arbitre au profit d’un autre sans posséder les critères objectifs
lui permettant d’estimer la fiabilité et les compétences du
coach. Il abdique sa liberté à choisir sa vie en adulte responsable
au profit d’une infantilisation béate : tel un enfant
qui laisse l’adulte, représentant de l’autorité, décider
de ce qui est bon pour lui.
3. Psychologisation de la société
Toutes ces techniques apportent un changement dans la façon d’envisager
l’individu et son rapport à la société. Auparavant les contraintes
sociales, extérieures, étaient considérées comme ayant un impact
direct sur la vie de la personne. La société était vue comme « limitante ».
Les théories du développement personnel présentent, au contraire
la société comme un lieu d’épanouissement, « le lieu
de tous les possibles »… Elle ne représente plus un obstacle
à la réalisation de soi, les seules limites se trouvent dans les
« croyances de l’individu » qu’il est désormais
possible de faire évoluer rapidement.
Avec le développement personnel, la réussite est accessible à chacun,
nous sommes tous égaux à la base, chaque individu possède le même
potentiel. L’important est de posséder les « outils »
qui permettent d’exploiter ses « capacités internes ».
Il s’agit de ce que l’on nomme en psychologie sociale
la norme d’internalité, décrite par Jean Léon Beauvois
dans son ouvrage, " La
servitude libérale ", qui postule que tout ce qui
nous arrive dépend de notre comportement ou de notre personnalité.
Les techniques de l’Empowerment se présentent comme
« un mode d’emploi de notre psyché », un recours
indispensable pour atteindre « le meilleur de soi-même ».
Norme d’internalité et aliénation volontaire au système
Il y a là un paradoxe. L’individu est valorisé, il se pense
maître de sa vie et de son destin. Il a en fait l’illusion
de la liberté, son ego est renforcé afin de mieux l’aliéner,
le soumettre au système.
La société démocratique actuelle, à l’image du monde de l’entreprise
(comme nous l’avons vu plus haut), a vu évoluer les notions
d’autorité, de pouvoir, de hiérarchie. L’exercice de
pouvoir ne se base plus sur les notions d’autoritarisme mais
sur une « servitude volontaire ». Pour Jean Léon
Beauvois, l’individu est amené à considérer son asservissement
comme l’expression ultime de sa liberté. Quand l’autorité
est subie, il y a extériorité de la contrainte, la révolte
est donc possible mais quand elle est intériorisée, sa remise
en cause est d’autant plus difficile qu’elle apparaît
comme consentie et donc comme un engagement libre et volontaire.
L’individu va ainsi intégrer des directives venues de l’extérieur,
les reprendre à son compte, il aura l’impression d’avoir
librement choisi des contraintes et des modes de pensée imposées.
Il se soumet volontairement au système.
Les techniques utilisées notamment par le coaching jouent sur
cette tendance de l’homme contemporain et la renforce.
La recherche d’un bonheur virtuel
On assiste à l’émergence d’un monde virtuel, pas celui
de la cybernétique mais celui de la virtualité intérieure où l’imaginaire,
la conception individuelle prime sur le principe de réalité. L’individu
n’est plus le lieu de la rencontre, parfois brutale, entre
l’intériorité (ego) et l’extériorité (société).
Le retrait de la réalité entraîne également une modification
des rapports avec l’Autre. Quel est le statut de l’Autre
dans la relation ? Le risque est de voir se développer une
instrumentalisation professionnalisée des rapports humains.
Si l’individu possède en lui toutes les ressources et toutes
les solutions, l’autre n’est plus envisagé en tant que
sujet distinct avec son expérience propre et ne constitue plus une
source d’enrichissement, d’échange. Le développement
personnel prétend pouvoir résoudre les problèmes, les conflits induits
par les autres qui freinent la réalisation de son potentiel. Tel
un mode d’emploi, il promet de mener sans heurt l’individu
vers l’harmonie parfaite. C’est nier que le conflit
fait partie intégrante de la relation humaine et qu’il est
source de progrès.
Tout et tout de suite
L’individu se plonge dans une quête de l’autosatisfaction
permanente, refusant les aléas de la vie et ses désagréments. La
solution est dans le changement, changement rapide qui plus est.
A chaque problème, il existe une solution, une technique qui permettra
de rétablir l’ « homéostasie interne » ,
d’apporter sérénité et plénitude.
Il y a de ce fait, refus de laisser une chance à la résolution
naturelle des conflits. C’est tout et tout de suite :
seul compte l’instant présent. On fait donc appel à une solution
externe, méthode ou coach, qui réglera rapidement la situation.
Responsable et coupable
Dans cette quête de l’excellence, un danger réel guette l’individu,
celui de la culpabilisation.
Si effectivement chacun est responsable de lui même et de ses comportements,
l’individu devient la cause unique de sa réussite mais également
de ses échecs. S’il échoue, ce n’est pas la méthode
qui sera remise en cause mais l’incapacité de l’individu
à appliquer correctement ce qui lui a été enseigné.
De même cette psychologisation à outrance, ce renvoi permanent de
l’individu à lui-même, peut l’amener à une rupture avec
la société, un désinvestissement de la vie sociale, économique et
politique. A quoi bon se préoccuper de la gouvernance
du monde puisque l’essentiel, la capacité à faire advenir
un monde meilleur se trouve dans le moi profond de l’individu :
sa psyché ?
Cette déresponsabilisation s’accompagne d’une perte
de l’esprit critique. Au lieu de remettre en cause ses convictions
et de tenter d’agir sur le monde, l’individu remet en
cause sa capacité à maîtriser la technique et se renferme sur lui
même.
Il s’agit là de techniques qui font partie, entres autres,
du processus d’embrigadement mis en place par les mouvements
sectaires.
L’adepte potentiel est tout d’abord valorisé, on lui
répète à l’envie qu’il est un être d’exception
et qu’il possède de multiples ressources encore inexploitées.
Le gourou, si l’adepte suit à la lettre ses prescriptions, le
guidera vers la réussite et le bonheur.
Ainsi mis en confiance, séduit par les promesses du gourou, l’adepte
va s’investir totalement dans ce nouveau « projet de
vie », qui deviendra son unique objectif au point de se détourner
des autres aspects de sa vie familiale, sociale et professionnelle,
de se couper du monde extérieur et de refuser toute critique concernant
son nouvel engagement.
Par contre, il sera soumis à une critique systématique de la part
du gourou. Une fois engagé, il découvrira qu’il n’est
jamais à la hauteur des espoirs placés en lui. L’adepte est
sans cesse culpabilisé, c’est son incapacité à appliquer correctement
les règles qui est pointée du doigt. Sans cesse renvoyé à lui même,
l’individu a perdu tout esprit critique est devient incapable
de remettre en cause le système sectaire.
Pour conclure
Multiplication des stages de développement personnel, des méthodes
de coaching, formation professionnelle à tout va… L’individu
contemporain est soumis en permanence à l’injonction de changer,
et d’être heureux en prime. C’est ce que l’on
nomme le marché du mieux être. L’individu se déleste de sa
capacité à agir sur sa vie en la confiant à un spécialiste.
Une véritable démission de soi au profit de ceux que Roger Pol Droit
nomme les « marchands de bonheurs ».
Le système consumériste actuel a transformé le plus intime de
l’homme, sa psyché en un produit de consommation que l’on
peut accessoiriser, mettre à jour grâce à des techniques dont les
versions changent régulièrement et qui le rendront plus opérationnel.
Le tout sous un habillage humaniste. La boucle est bouclée :
dans sa quête perpétuelle du bonheur, l’homme s’est
aliéné au système. C’est un lent processus par lequel
l’individu en tant que sujet pensant vient à se nier lui même
et à renier sa liberté au profit de ce que Roger
Pol Droit nomme « un totalitarisme radieux ».
Enfermé dans son paradis virtuel avec l’idéal d’une
vie totalement heureuse, il refuse d’assumer les risques liés
au fait même de vivre ( la souffrance, l’échec et même la
mort), de prendre des risques et d’engager sa personne dans
le monde réel, celui de la société.
Le phénomène sectaire, tout comme la société et les mentalités,
a évolué au cours de ses dernières années. On assiste à une multiplication
de réseaux, micro-groupes d’emprise, bien loin des grandes
structures sectaires hiérarchisés.
Aujourd’hui des relations d’emprise, de manipulation
naissent et prospèrent au sein même des entreprises, durant des
week-end de développement personnel, au cours d’une thérapie…
Les individus travaillent, consomment, sont présents dans la société
mais se sont dépossédés de leur capacité à penser et à agir sur
le monde, de leur libre arbitre au profit d’un mieux-être
virtuel. Cette situation laisse la porte ouverte à la multiplication
de « gourous » en tous genres qui tirent profit d’un
système où l’individu se sent désœuvré.
(Association spécialisées dans la lutte contre les sectes) http://www.unadfi.org/
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