LA CLÔTURE DE LA CONFÉRENCE DE DURBAN
Durban 2001 Unis contre le racisme le 31 Août 7 Septembre 2001
Voici, sur les deux sujets les plus controversés - la situation
au Proche-Orient et l'esclavage -, les principaux passages
de la Déclaration finale et du programme d'action adoptés à Durban.
PROCHE-ORIENT
Les pays arabes ont dénoncé les pratiques israéliennes à l'encontre
de la population civile palestinienne qui, selon eux, sont fondées sur
une prétendue supériorité raciale et l'idée de peuple élu et assimilées
à celles de l'apartheid. La délégation israélienne a fait observer
que la haine à l'endroit des Juifs, qui revêt aujourd'hui la forme de
l'anti-sionisme, est profondément différente de l'antisémitisme du passé
en ce sens qu'elle est propagée et manipulée à des fins politiques.
Pour Israël, le conflit avec les pays voisins n'est pas de nature raciale.
Il s'agit d'un conflit politique et territorial qui doit être résolu
de manière à mettre un terme aux souffrances et apporter la paix et
la sécurité aux peuples palestinien et israélien.
Déclaration : "Nous croyons que se remémorer l'histoire peut
donner des enseignements permettant d'éviter à l'avenir de nouvelles
tragédies. Nous rappelons que l'Holocauste ne doit jamais être oublié.
[…] Nous reconnaissons le droit inaliénable du peuple palestinien
à l'autodétermination et à la création d'un Etat indépendant, ainsi
que le droit à la sécurité de tous les Etats de la région, y compris
Israël."
Programme d'action : "Nous estimons que tous les conflits et
différends devraient être réglés par des moyens pacifiques et un dialogue
politique. […] Nous engageons les Etats, dans leur lutte contre
toutes les formes de racisme, à reconnaître la nécessité de lutter contre
l'antisémitisme et l'islamophobie. […] Nous préconisons la fin
de la violence et la reprise rapide des négociations, le respect des
droits de l'homme et du droit international humanitaire […], pour
permettre à Israël et aux Palestiniens de reprendre le processus de
paix, ainsi que de se développer et de prospérer dans la sécurité et
la liberté."
ESCLAVAGE ET COLONIALISME
Sur l'esclavage et la réparation conséquente, aux yeux
des Africains du continent et de la diaspora, les délégations
ont souligné que la démarche à suivre comporterait deux volets : une
reconnaissance officielle selon laquelle l'esclavage constitue un crime
contre l'humanité et en tant que telle, les victimes de cette période
sombre de l'histoire de l'humanité devraient être redressées dans leurs
droits en créant en leur faveur soit un fonds de compensation soit un
plan de redressement économique des pays dont elles sont ressortissantes,
soit les deux mesures à la fois. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas
ont toutefois abordé la question en reconnaissant que l'esclavage a
été une abomination et que leurs gouvernements "regrettent" cette période
de leur histoire pour laquelle ils seraient disposés à présenter des
"excuses". La France était la seule à reconnaître officiellement,
par une loi adoptée par son parlement en mai 2001, que l'esclavage,
la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan
indien, perpétrés à partir du XVeme siècle contre les populations africaines,
amérindiennes, malgaches et indiennes constituaient un crime contre
l'humanité.
Il est ressorti des interventions que plusieurs pays étaient favorables
à une participation soutenue au développement des pays victimes de l'esclavage
et d'autres formes de discrimination dans le cadre de la Nouvelle
Initiative Africaine. La France a reconnu que le colonialisme a
eu des effets durables sur les structures politiques et économiques
des pays concernés et que, vis-à-vis de ces pays qui, pour beaucoup
d'entre eux, avaient été victimes de la traite, la solidarité devait
s'exprimer avec une plus grande ampleur.
Déclaration : "La Conférence reconnaît que l'esclavage et le
commerce des esclaves, en particulier la traite transatlantique […],
constituent un crime contre l'humanité et auraient toujours dû être
considérés comme tel. […] Elle condamne le fait que l'esclavage
et des pratiques analogues existent encore dans certaines régions du
monde […] et constituent des violations flagrantes des droits
de l'homme."
Programme d'action : "La Conférence note que certains Etats
ont pris l'initiative d'exprimer des regrets ou des remords, ou de présenter
des excuses, et appelle tous ceux qui n'ont pas contribué à rétablir
la dignité des victimes à trouver des manières adaptées pour le faire.
[…] Elle reconnaît la nécessité de mettre en place des programmes
pour le développement des sociétés [africaines victimes de l'esclavage]
et de la diaspora dans le cadre d'un nouveau partenariat fondé sur un
esprit de solidarité et de respect mutuel."
Source : Nations unies, new York, 8 septembre 2001
Texte disponible sur le site "Droitshumains.org"
http://www.droitshumains.org/Racisme/durb_conf_15.htm#up