Origine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Don_(offrande)
Le don est l'action de donner un objet, un bien matériel
ou immatériel, de l'argent, voire un organe ; cela sans contrepartie
au moins apparente ; cela va donc du cadeau personnalisé
à des proches aux libéralités ou legs anonymes
et réglés par testament à des organisations
de charité. Pour parler de don, il convient donc que le donateur
agisse sans répondre à aucune forme d'obligation autre
que sa motivation, en dehors du respect de formalités légales
réglant les dons d'une valeur importante (donation).
À ces transferts de valeurs monnayables, il faut ajouter
tous les actes qui bien que relevant du don présentent essentiellement
un caractère symbolique, le plus souvent des récompenses
dans le domaine professionnel (médaille du travail), sportif
(médaille, coupe, ...), etc.
Un grand nombre de circonstances sont l'occasion de dons plus ou
moins traditionnels : les aumônes ; les étrennes et
autres cadeaux liés aux fêtes ; les offrandes pour
cérémonies religieuses ; les pourboires et gratifications
diverses ; souscriptions favorisant des réalisations collectives
; opérations de solidarité à l'occasion de
guerres ou de catastrophes, etc.
Les personnes employant une notable partie de leur fortune en dons
sont appelées philanthropes. Des organismes à vocations
diverses selon les époques et les lieux ont assuré
l'essentiel de leur financement par la cumulation de dons de particuliers.
Les grands donateurs, sans être nécessairement les
plus riches, sont motivés par la volonté d'infléchir
directement le cours des choses, que ce soit le destin d'une famille
dite nombreuse ou l'avenir d'une population affligée.
La philanthropie à quelque degré que ce soit n'empêche
pas la recherche de retombée directe ou symbolique, ainsi
Jean-Luc Marais a évalué à 30 % la proportion
de donateurs inspirés au moins en partie par le désir
de perpétuer leur mémoire [1]. Plus généralement
dans la perspective religieuse, la "générosité"
pratiquée sur Terre est assez souvent un gage d'amélioration
de sa condition post-mortem.
Les dons sont aussi le fait d'institutions publiques sous la forme
d'aide alimentaire d'abord, d'aides sociales par la suite et de
subventions, mais aussi d'organismes privés, apparaissant
comme sponsort. Avant l'expansion du salariat, mais aussi après,
les dons des personnes les plus fortunées prenaient la forme
du mécènat et permettaient en particulier aux artistes
de réaliser leur œuvre.
Les dons dans la forme de la constitution d'une bourse commune
permettent à l'intérieur de corporations ou confrairies
la constitution de systèmes d'entraide basés sur la
mutualité.
Selon les pays et les cultures, des formes de dons (en apparence)
sont illégaux (corruption, commissions occultes dites Pot-de-vin,
etc) et certains plus forcés encore relèvent directement
de la délinquance tel le racket ponctuel ou organisé
(mafia).
En France, les dons sont prévus en particulier par les articles
930 et 937 du code civil. Par les lois de 1901 et 1905, les institutions
religieuses perdirent la possibilité de recevoir des dons
ou des legs.
Don et contre-don
Le don se veut désintéressé et intemporel,
cependant, pour faire honneur au don, la personne en bénéficiant
fera un don en retour, qu'on appelle le contre-don. Il ne s'agit
pas d'un acte d'échange de valeurs puisque le receveur n'est
pas tenu de rendre le don et la valeur des dons ne rentrent pas
directement en compte.
Historiquement, on peut différencier trois sortes de systèmes
de don / contre-don :
1. Comme système d'échange rituel : il s'agit alors
d'honorer des puissances avec l'espoir d'obtenir des faveurs terrestres
ou la clémence des dieux.
2. Comme système d'échange intercommunautaire : il
s'agit alors de garantir les bons rapports entre deux communautés
par le biais de relations privilégiées.
3. Comme système hiérarchique : il s'agit par le biais
d'une compétition du don de faire reconnaître sa primauté,
les valeurs données pouvant parfois être détruites
(Potlatch).
Ces trois formes de rapport dans le don se retrouvent généralement
de façon "métissée".
Ce système d'échange est à comparer avec d'autres
sytèmes d'échange qui seraient plus récents
:
1. Le troc : si il peut se rapprocher du don / contre-don par
le fait qu'il s'agit d'un système d'échange sans qu'il
n'y ait de garanties d'une tierce partie, il en diffère par
la fixation d'une valeur marchande d'échange ainsi que par
une temporalité de l'échange et donc du lien.
2. La vente : ce système est régi par des lois fixes
dépendantes du pouvoir, il s'effectue sous un étalon
valeur de ce pouvoir (argent) et est donc temporel. Il peut cependant
impliquer un lien entre le vendeur et le client, mais de façon
limitée (garantie).
Si ce système génère du lien social, il peut
aussi être une forme de contrat social (peuple des Iks en
Afrique ou l'on est redevable par le don / contre-don d'amis, très
important par rapport aux autres formes de liens : familiaux, communautaires,
tribales).
Pour nos sociétés on pourrait parler de don chrétien
pour ce qui est une sorte de charité (don au pauvre sans
possibilité de contre-don).
Le don en tant que acte Social a comme postulat que le bonheur
personnel passe par le bonheur des autres, il sous entend les règles
: donner, recevoir et rendre.
* L’acte fondateur en est un don, donc la reconnaissance
de l’alter ego (ce qui m’appartenais t’appartiens
maintenant).
* Le deuxième acte est fort en sens : il s’agit de
l’acceptation du don, le receveur reconnaît ainsi la
valeur du don pour son usage propre (force unificatrice du oui).
* Le troisième est rétablir le déficit de valeurs
entre le donateur et le receveur c'est-à-dire annuler la
valeur matérielle de l’échange pour mettre en
valeurs la valeur sociale de l’échange.
Le don se base donc sur une valeur de sociabilité primaire
: la réciprocité
Plus que tout autre théorie économique, règles
sociales, lois, morale, système religieux, le don est unificateur
puisque l’échange de valeurs se noue au travers de
rapports sociaux acceptés librement.
Notes et références
1. ? Jean-Luc Marais, Histoire du don en France de 1800 à
1939. Dons et legs charitables, pieux et philanthropiques, Rennes,
Presses universitaires de Rennes), 1999.
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