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Date: 19 Novembre 2003
Subject: Dehors.Foutus à la porte, virés, dégagés.des
Assedic, des fins de droits, du RMI.
Dehors.
Foutus à la porte, virés, dégagés. des
Assedic, des fins de droits, du RMI.
Rien que des bonnes nouvelles : mi-septembre 2003, 180.000 allocataires
des Assedic ont reçu un courrier leur annonçant que,
même s'ils avaient encore des droits ouverts aux Assedic pour
plusieurs mois ou années, il n'en sera plus rien à
partir du 1er janvier 2004, conséquence directe d'un accord
conclu entre les gestionnaires de l'Unedic (patronat et ses syndicats,
CFDT en tête) le 20/12/02 et agréé par le gouvernement
le 8/2/03. Au total ce sont plus de 360.000 chômeurs qui sont
menacés d'être virés du régime général
des Assedic dès le 01/01/04. Sans compter les milliers de
chômeurs qui avaient déjà été
victimes de cette mesure depuis le 01/01/03, parce qu'inscrits plus
tard, ni tous ceux qui la subiront dans les mois et les années
à venir.
Comme un bonheur n'arrive jamais seul, le 19/09/03, le gouvernement
vient d'annoncer qu'il va à son tour (pour ne pas avoir à
indemniser la vague de centaines de milliers d'exclus du régime
général des Assedic) réviser profondément
les règles d'indemnisation de l'ASS (les fins de droits)
dont il a la charge de façon à éjecter environ
130.000 personnes d'ici à la mi-2004. A terme, c'est l'ensemble
des 420.000 personnes en ASS qui est menacé, l'Etat prévoyant
d'économiser 150 millions d'euros sur les 130.000 premiers
virés puis 500 millions en tout d'ici à 2005.Pour
justifier cela, on nous abreuve d'un discours affirmant que l'Etat
doit relancer l'économie, donc doit baisser les impôts
(surtout des plus hauts revenus, évidemment) et donc dépenser
moins dans le " social " pour réduire son déficit.
Ça a au moins le mérite d'être clair : pour
que l'économie capitaliste se porte à merveille, il
faut que les riches le soient toujours plus et les pauvres toujours
plus dépouillés ! Résultat, ces centaines de
milliers de virés des Assedic, d'exclus de l'ASS et de jartés
du régime intermittent n'auront plus comme " solution
" que le. RMI.
Manque de pot, comme par hasard, l'Etat est justement en train
de bazarder le RMI en refourguant sa gestion aux départements
et en ayant pris soin auparavant d'instaurer le RMA (revenu minimum
d'activité) dont le but affiché est de contraindre
les RMIstes à trimer dans des boulots de merde payés
des miettes. Pour les patrons, ce sera tout bénéf
: on leur livrera sur un plateau une main-d'ouvre pieds et poings
liés, corvéable à merci et à moindre
coût (quasiment rien). ça leur permettra en plus de
mettre les RMAstes en concurrence avec les bas salaires et de tirer
ces derniers encore plus vers le bas. Par ailleurs, croire que les
départements ne procèdent pas de la même logique
capitaliste que l'Etat et qu'ils se montreront plus généreux
risque vite fait de se révéler dangereusement naïf.
Le clientélisme, décuplé par la proximité,
menace d'inciter les conseils généraux à vouloir
radier un max de RMIstes de façon à réaliser
des économies et baisser la partie de la TIPP (taxe intérieure
sur les produits pétroliers) censée financer le RMI.
D'autant plus qu'eux aussi voudront se débarrasser vite fait
par tous les moyens de ceux qu'ils considèrent comme une
patate chaude : ces centaines de milliers de personnes que l'Unedic
puis l'Etat leur auront refourguées en les excluant des Assedic
puis de l'ASS.
C'est donc une véritable offensive contre les précaires
et les plus pauvres que l'on doit affronter. Certes, cette attaque
en règle n'est que le prolongement du Pare (instauré
en juillet 2001 par le Medef et ses syndicats, agréé
par la gôche plurielle et mollement critiqué par les
autres centrales syndicales) dont la finalité a toujours
été de fliquer et de radier un max de chômeurs.
Certes, le Pare n'est lui aussi que l'aboutissement d'une logique
de généralisation du flicage depuis toujours présente
au sein de l'Unedic comme de l'Etat. Certes, tout cela n'a rien
de nouveau, ça fait longtemps que ça dure. Mais là,
la brutalité de l'Etat à l'encontre des moins riches
se montre de plus en plus manifeste, de plus en plus virulente.
Et si on ne se décide pas à réagir, il n'y
a pas de raison pour que cette offensive que nous subissons ne continue
pas à devenir toujours plus violente.Tant que nous persisterons
à ne croire qu'en des solutions individualistes pour nous
en sortir, tant que nous nous plierons à cette logique de
compétition entre prolétaires, imposée par
ceux qui détiennent le pouvoir, tant que nous serons incapables
d'être suffisamment solidaires pour réagir énergiquement,
nous serons condamnés à rester les spectateurs impuissants
de la mise en place de mesures toujours plus craignos que nous prendrons
toujours plus violemment en pleine gueule !
Et s'il faut se battre pour qu'on ne nous dépouille pas
plus des Assedic, de l'ASS et du RMI, c'est parce que la dure réalité
du quotidien nous oblige à réagir d'abord sur ça,
mais cela ne doit pas nous interdire d'appeler un chat un chat et
de crier haut et fort que ces prestations sociales ne sont que de
pauvres queues de cerises que l'Etat, les patrons et leurs sbires
(directions politiques, syndicales.) nous jettent dédaigneusement
pour contenir toute explosion sociale. Crier haut et fort qu'une
véritable amélioration de nos conditions de vie passe
bien moins par un mégotage revendicatif sur le calibrage
des miettes qui nous sont octroyées que par le développement
en masse de luttes concrètes, auto-organisées, unies
et déterminées à combattre ce système
politique et économique qui fait tout pour écrabouiller
les pauvres au bénéfice des riches.
Des travailleurs, des précaires, des chômeurs en colère
21 ter, rue Voltaire 75011 Paris, M° Rue-des-Boulets
2e et 4e vendredis du mois à 13 heures
Origine http://internetdown.org/dehors.rtf
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