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Près de 20 incidents racistes dans les stades depuis le 1er janvier
ATS, le 19 mai 2005 à 15:26

Près de vingt incidents racistes ont été recensés au cours, ou en marge, des matches de football joués en France au cours des quatre premiers mois de l'année, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, contre une dizaine lors de la même période de 2004.

Une "note de synthèse" de la direction centrale des Renseignements généraux, citée par le Parisien de jeudi, fait état d'"un peu moins de vingt faits de ce type pendant le premier quadrimestre de 2005 alors qu'il y en avait eu un peu plus de dix recensés pendant les quatre premiers mois de 2004", a-t-on indiqué à l'AFP, de sources policières hors RG.

"Le phénomène existe, il est hors de question de le nier, mais il ne faut pas aller au-delà de la réalité", estime-t-on de mêmes sources.

En outre, ces chiffres "ne sont pas suffisamment significatifs pour en tirer des conclusions définitives", ajoute-t-on, tout en reconnaissant que "cela incite à la vigilance".

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), mène de son côté une enquête chiffrée sur le racisme au sein du sport, à laquelle ont déjà répondu plus de 200 communes.

"Nos chiffres sont très supérieurs" à ceux du ministère de l'Intérieur, annonce Carine Bloch, vice-présidente de la Licra, qui ne dévoilera aucun résultat avant que l'étude ne soit terminée, dans une quinzaine de jours.

Groupuscules identitaires

"(Notre) enquête confirme trois grandes tendances que nous observons depuis longtemps", explique néanmoins Mme Bloch.

"Les tribunes des stades de football professionnel sont infiltrées par des groupuscules identitaires, souvent d'extrême droite, dit-elle. Ils viennent enrôler des jeunes souvent en difficultés, qui cherchent une sorte de famille, un endroit où ils pourront retrouver une assurance, être valorisés."

Le même mécanisme d'infiltration se retrouve dans le "sport inorganisé", hors clubs: "Des jeunes qui ne veulent plus pratiquer au sein des associations ou qui en sont exclus peuvent être +récupérés+ par des extrémistes fondamentalistes, voire des sectes", rapporte Mme Bloch.

Dans le milieu du sport amateur, le phénomène est différent: "Les actes de racisme et d'antisémitisme, de plus en plus importants en nombre et en gravité, ne résultent pas d'une infiltration par des extrémistes. Ce sont les violences de la société civile qui sont exacerbées par le jeu, les enjeux: des jeunes viennent supporter leurs joueurs, les défendre, en même temps que l'honneur de leur quartier".

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