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Origine : http://increvablesanarchistes.org/articles/avan1914/bakounin_dguerin.htm
Notre dette à l'égard de Michel Bakounine est multiple.
Mais il en est nue qui l'emporte sur toutes les autres. Les communistes
libertaires de la fin du XXè siècle lui doivent surtout,
bien au-delà de ses polémiques avec Marx, les dépassant
à larges enjambées, d'avoir lu dans un avenir bien
plus lointain ce que sera un jour le bolchevisme. Assurément,
pour ce faire, il s'est montré excessif, souvent injuste,
à l'égard de son contemporain, le fondateur du socialisme
dit scientifique. Tout au plus certains traits autoritaires et entachés
d'étatisme étaient-ils décelables chez Marx,
tout en ne se manifestant encore qu'à l'état embryonnaire.
Le coup de force du congrès de La Haye de 1872 qui exclut
Bakounine de l'Internationale aggrave ces velléités.
Bakounine, dans sa polémique, s'en prend moins à son
rival qu'à l'Etat populaire (Volksstaat) des lassalliens
et sociaux-démocrates, que Marx et Engels mirent trop de
temps à désavouer.
Mais, ayant décelé l'embryon, Bakounine a eu la divination
géniale de son excroissance future. Si bien que son éreintement
démesuré et quelque peu tendancieux se trouvera justifié
a posteriori quand il s'appliquera aux épigones abusifs de
Marx. La prescience de Bakounine quant aux déviations perverses,
avant de devenir monstrueuses, de ce qui prendra improprement le
nom de "marxisme", mérite donc de notre part un
grand coup de chapeau.
Avant même de se quereller avec l'inspirateur de la première
Internationale, le prophète russe avait mis en garde contre
le "communisme" autoritaire. Dès le 19 juillet
1866, dans une lettre à Alexandre Herzen et à Nicolai
Ogarev, tutoyant ses deux correspondants comme s'il s'agissait d'une
seule et même personne, Bakounine écrivait : "Toi
qui es un socialiste sincère et dévoué, assurément,
tu serais prêt à sacrifier ton bien-être, toute
ta fortune, ta vie même, pour contribuer à la destruction
de cet Etat, dont l'existence n'est compatible ni avec la liberté
ni avec le bien-être du peuple. Ou alors, tu fais du socialisme
d'Etat et vu es capable de te réconcilier avec ce mensonge
le plus vil et le plus redoutable qu'ait engendré notre siècle
: le démocratisme officiel et la bureaucratie rouge (1)."
Sur la condamnation du "communisme" autoritaire, Bakounine
reprenait les imprécations de son maître Proudhon.
Au deuxième congrès de la Ligue de la paix et de la
liberté, à Berne, fin septembre 1868, avant de rompre
avec cette émanation du libéralisme bourgeois, il
clamait : Je déteste le communisme [autoritaire], parce qu'il
est la négation de la liberté et que je ne puis concevoir
rien d'humain sans liberté. Je ne suis point communiste parce
que le communisme concentre et fait absorber toutes les puissances
de la société dans l'Etat, parce qu'il aboutit nécessairement
à la centralisation de la propriété entre les
mains de l'Etat. [...] Je veux l'organisation de la société
et de la propriété collective ou sociale de bas on
haut, par la voie de la libre association, et non du haut en bas
par le moyen de quelque autorité que ce soit. Voilà
dans quel sens je suis collectiviste et pas du tout communiste (2).
Pourtant Bakounine est devenu membre local, à Genève,
de l'Association internationale des travailleurs depuis juillet
1868 et il a écrit à Gustave Vogt, président
de la Ligue de la paix et de la liberté, en septembre :
Nous ne pouvons ni ne devons méconnaître l'immense
et utile portée du congrès de Bruxelles [de la Première
Internationale]. C'et un grand, c'est le plus grand événement
de nos jours et, si nous sommes nous-mêmes de sincères
démocrates, nous devons non seulement désirer que
la Ligue internationale des ouvriers finisse par embrasser toutes
les associations ouvrières de l'Europe et de l'Amérique,
mais nous devons y coopérer de tous nos efforts, parce qu'elle
peut constitue aujourd'hui la vraie puissance révolutionnaire
qui doit changer la face du monde (3).
Sur sa lancée, Bakounine écrit à Marx, le
22 décembre 1868 :
Je ne commis plus d'autre société, d'autre milieu
que le monde de travailleurs. Ma patrie maintenant c'est l'Internationale
dont tu es un des principaux fondateurs. Tu voir donc, cher ami,
que je mis ton disciple et je mis fier de l'être. Marx fait
aussitôt savoir à l'un malhonnête, de la passer
sous silence. J'ouvre donc une parenthèse, pour la refermer
au plus vite.
A son retour en Europe occidentale, après ses longues années
de captivité en Russie, Bakounine avait fait siennes les
idées anarchistes, empruntées à Proudhon, bien
que développées dans un sens plus révolutionnaire.
Mais cette conviction nouvelle s'était superposée
chez lui à un goût invétéré pou
la clandestinité des conspirations. Il avait recueilli en
quelque sorte l'héritage du babouvisme, du carbonarisme,
du blanquisme et plus encore des activités révolutionnaires
secrètes appropriées à la lutte contre le despotisme
tsariste. Internationaliste dans l'âme, il avait manigancé
l'une après l'autre plusieurs "Fraternités"
internationales dont il recrutait les affidés dans plusieurs
pays latins.
La dernière en date de ces initiatives aura été,
en 1868, au lendemain de sa rupture avec la Ligue de la paix et
de la liberté, l'Alliance internationale de la démocratie
socialiste, organisation, disait-il, "à demi secrète,
à demi publique", et qui servait en fait de couverture
à me société plus restreinte et secrète
: l'Organisation révolutionnaire des frères internationaux.
Ceci fait, Bakounine, sincèrement attiré par le mouvement
ouvrier, sollicita l'adhésion de son Alliance à l'Internationale
(AIT). La méfiance de Marx et de son noyau du Conseil général
de Londres n'était pas tout à fait sans motivation.
En effet, la candidature de l'Alliance, nouvelle version des sociétés
secrètes fomentées par Bakounine, pouvait faire apparaître
celle-ci comme "destinée à devenir une Internationale
dans l'Internationale (5)".
Comment Bakounine parvenait-il à concilier ses options farouchement
anti-autoritaires avec cette tentative à peine déguisée
de " noyautage" ? Voici la justification qu'il se faisait
fort d'exposer dans les statuts secrets de l'Alliance, dont un exemplaire
tomba entre les mains du Conseil général de l'AIT
régenté par Marx :
Cette organisation exclut toute idée de dictature et de
pouvoir dirigeant tutélaire. Mais pour l'établissement
même de cette alliance révolutionnaire et pour le triomphe
de la révolution contre la réaction, il est nécessaire
qu'au milieu de l'anarchie populaire qui constituera la vie même
et toute l'énergie de la révolution, l'unité
de la pensée et de l'action révolutionnaire trouve
un organe (... ), une sorte d'état-major révolutionnaire
composé d'individus dévoués, énergiques,
intelligents, et surtout amis sincères, et non ambitieux
ni vaniteux, du peuple capables de servir d'intermédiaires
entre l'idée révolutionnaire et les instincts populaires.
[...] Pour l'organisation internationale dans toute l'Europe, cent
révolutionnaires fortement et sérieusement alliés
suffisent (6).
La dissonance entre démocratie directe et élitisme
révolutionnaire était déjà frappante
chez les babouvistes (7). On la retrouvera de nos jours dans certaines
controverses communistes libertaires.
Cette parenthèse refermée, revenons à la demande
d'adhésion de l'Alliance à l'AIT. Le Conseil général
de Londres commence par réagir fort défavorablement.
Dans sa séance du 22 décembre 1868, il considère
"que la présence d'un deuxième corps international
fonctionnant en dedans et cri dehors de l'Association internationale
des travailleurs serait le moyen le plus infaillible de la désorganisation
et, en conséquence, déclare que l'Alliance internationale
de la démocratie socialiste n'est pas admise comme branche
de l'Association internationale des travailleurs. La sentence est
rédigée de la main de Marx. Mais, quelques mois plus
tard, le 9 mars 1869, sous la plume du même Marx, le Conseil
général, se reprenant, ne voit plus d'obstacle à
la "conversion des sections de l'Alliance en sections de l'Internationale".
L'Alliance accepte ces conditions et est donc admise (8).
Bakounine assiste au congrès de Bâle de l'Internationale,
en septembre 1869, et fait bloc avec les partisans de Marx contre
les épigones dégénérés de Proudhon
qui soutiennent la propriété individuelle contre la
propriété collective.
Ce ne sera que deux ans plus tard que les relations se tendront
; à la conférence de Londres qui s'ouvre le 17 septembre
1871, Marx dévoile un autoritarisme incompatible avec les
options libertaires de Bakounine. En un mot, Marx tente d'accroître
les pouvoirs du Conseil général de Londres, Bakounine
voudrait les réduire. L'un veut centraliser, l'autre décentraliser.
L'ultime conséquence en sera le congrès de La Haye,
au début de septembre 1872, où Marx, par des procédés
déloyaux et à l'aide de mandats fictifs, réussit
à exclure Bakounine et son ami James Guillaume puis à
reléguer le Conseil général de l'Internationale
aux Etats-Unis.
C'est alors que Bakounine, révolté par ce coup de
force, se déchaîne pour de bon contre Marx et le "communisme"
autoritaire. Cette colère nous vaut les imprécations
qui aujourd'hui nous paraissent prophétiques, puisqu'au delà
des intrigues marxiennes elle met en cause et dénonce tout
un processus qui, bien après la mort de Bakounine et de Mars,
revêt pont nom me singulière actualité.
Tout d'abord Bakounine pressent ce que sera un jour, sous le vocable
trompent de dictature du prolétariat, la dictature du parti
bolchevik. Dans une lettre au journal La Liberté de Bruxelles,
écrite de Zurich le 5 octobre 1872, il tonne contre la confiscation
du mouvement révolutionnaire par une clique de chefs :
Prétendre qu'un groupe d'individu, même le plus intelligents
et les mieux intentionnés, sera capable de devenir la pensée,
l'âme, la volonté dirigeante et unificatrice du mouvement
révolutionnaire et de l'organisation économique du
prolétariat de toits les pays, c'est une telle hérésie
contre le sens commun et couvre l'expérience historique,
qu'on se demande avec étonnement comment un homme aussi intelligent
que Marx a pu la concevoir (9).
Et Bakounine continue de vaticiner :
Nous n'admettons pas même comme transition révolutionnaire,
ni les Conventions nationales, ni les Assemblées constituante,
ni les gouvernements provisoires, ni les dictatures soi-disant révolutionnaires
; paire que nous sommes convaincus que la révolution [...]
lorsqu'elle se trouve concentrée entre les mains de quelques
individus gouvernants, devient inévitablement et immédiatement
la réaction.
La fatale expérience d'une puissante Internationale sabordée
par la volonté arbitraire d'un seul homme amène Bakounine
à se défier d'un internationalisme autoritaire comme
le sera, bien plus tard, celui de la IIIè Internationale
sous la houlette bolchevique : Que dire d'un ami du prolétariat,
d'un révolutionnaire qui prétend vouloir sérieusement
l'émancipation des masses et qui, en se posant en directeur
et en arbitre suprême de tous les mouvements révolutionnaires
qui peuvent éclater dans différents pays, ose rêver
l'assujettissement du prolétariat de tous ces pays à
une pensée unique, éclose dans son propre cerveau
?
Bakounine n'en revient pas. L'aveuglement de Marx lui paraît
inconcevable :
Je me demande comment il fait pour ne point voir que l'établissement
d'une dictature universelle, collective ou individuelle, d'une dictature
qui ferait en quelque sorte la besogne d'un ingénieur soi
chef de la révolution mondiale, réglant et dirigeant
le mouvement insurrectionnel des masses dans tous les pays comme
on dirige une machine, que l'établissement d'une pareille
dictature suffirait à lui seul pour tuer la révolution,
pour paralyser et pour fausser tous les mouvements populaires.
Et la sorte de dictature qu'a exercée Marx depuis le Conseil
général de Londres conduit Bakounine à redouter
qu'un tel exemple ne s'amplifie et ne prenne des proportions aberrantes
:
Et que penser d'un congrès international qui, dam l'intérêt
soi-disant de cette révolution, impose au prolétariat
de tout le monde civilisé un gouvernement investi de pouvoirs
dictatoriaux, avec le droit inquisitorial et pontifical de suspendre
des fédérations régionales, d'interdire de
nations entières au nom d'un principe soi-disant officiel
et qui n'est autre que la propre pensée de Marx, transformée
par le vote d'une majorité factice en une vérité
absolue ?
L'année suivante, en 1873, encore tout échaudé
par la mésaventure de La Haye, Bakounine rédige un
livre sous le titre Etatisme et Anarchie où il approfondit
ses réflexions et précise ses vitupérations
(10). Le fil conducteur de son raisonnement est, à n'en pas
douter, les pages de L'Idée générale de la
Révolution au XIXè siècle de son maître
Proudhon (2). Avec et après lui, Bakounine pose la question
:
Si le prolétariat devient la classe dominante, qui demandera-t-on,
dominera-t-il ? (... ) Qui dit Etat dit nécessairement domination
et, par conséquent, esclavage. (…) Sous quelque angle
qu'on se place, on arrive au même résultat exécrable
: le gouvernement de l'immense majorité des masses populaires
par une minorité privilégiée, Mais cette minorité,
disent les marxistes, se composera d'ouvriers. Ont, certes, d'anciens
ouvriers, mais qui, dés qu'ils seront devenus des gouvernants,
cesseront d'être des ouvriers et se mettront à regarder
le monde prolétaire du haut de l'Etat, ne représenterons
plus le peuple, mais eux-mêmes et leurs prétendons
à le gouverner.
Et Bakounine part en guerre contre la prétention du socialisme
autoritaire d'être "scientifique". Ce ne sera rien
d'autre que le gouvernement despotique des masses prolétaires
par une nouvelle et très restreinte aristocratie de vrais
ou de prétendus savants. Le peuple n'étant pas savant,
il sera entièrement affranchi des soucis gouvernementaux
et tout entier intégré dans le troupeau des gouvernés
(11).
Ailleurs, Bakounine se complaît à dépeindre
sous des traits particulièrement rébarbatifs cet Etat
futur à prétention scientifique et qui ressemble comme
un frère à celui de l'URSS d'aujourd'hui :
Il y aura un gouvernement excessivement compliqué, qui ne
se contentera pas de gouverner et d'administre les masses politiquement,
(...) mais qui encore les administrera économiquement, en
concentrant en ses mains la production et la juste répartition
des richesses, la culture de la terre, l'établissement et
le développement des fabriques, l'organisation et la direction
du commerce, enfin l'application du capital à la production
par le seul banquier, l'Etat. Tout cela exigera une science immense
et beaucoup de têtes débordantes de cervelle dans ce
gouvernement. Ce sera le règne de l'intelligence scientifique,
le plus aristocratique, le plus despotique, le plus arrogant et
le plus méprisant de tous les régimes (12).
Mais le despotisme en question sera-t-il durable ? Pour Bakounine
:
Les marxistes se consolent à l'idée que cette dictature
sera temporaire et de courte durée. Selon eux, ce joug étatique,
cette dictature est une phase de transition nécessaire pour
arriver à l'émancipation totale du peuple:1'anarchie
ou la liberté étant le but, l'Etat ou la dictature
le moyen. Ainsi donc pour affranchir les masses populaires, on devra
commencer par le asservir. (...) A cela nous répondons qu'aucune
dictature ne peut avoir d'autre fin que de durer le plus longtemps
possible (13).
On croirait par anticipation une réfutation libertaire de
l'Etat et la Révolution du "camarade" Lénine
(14) !
Bakounine a été jusqu'à pressentir le règne
des apparatchiks. Dans un texte de mars 1872, avant même le
coup de force de La Haye, il annonce la naissance "d'une bourgeoisie
peu nombreuse et privilégiée, celle des directeurs,
représentants et fonctionnaires de l'Etat soi-disant populaire
(15)".
Enfin, dans un écrit de novembre-décembre 1872, qui
nous tiendra lieu de conclusion, Bakounine accusera Marx d'avoir
"manqué d'assassiner l'Internationale par sa criminelle
tentative de La Haye" et posera comme condition pour être
admis dans l'Internationale dite anti-autoritaire, qui survivra
au coup de force la condition suivante : Comprendre que, puisque
le prolétaire, le travailleur manuel, l'homme de peine, est
le représentant historique du dernier esclavage sur la terre,
son émancipation est l'émancipation de tout le monde,
son triomphe et le triomphe final de l'humanité, et que,
par conséquent, l'organisation de la puissance du prolétariat
de tous les pays [...] ne peut avoir pour but la constitution d'un
nouveau privilège, d'un nouveau monopole, d'une classe ou
d'une domination nouvelle (16).
Bakounine était un communiste libertaire avant la lettre
!
Daniel Guérin (1983)
Notes :
1. Correspondance de Mikhail Bakounine, lettres à Herzen
et à Ogarev, éd. Perrin, 1896 ; in Archives Bakounine,
2 Sous la direction de Jacques Freymond, La première Internationale,
op. cité, 1, p. 451
3 Ibidem 1, p. 450.
1 Ibide,,,, I, p. 451 E Kaminski, Bakounine, la, vie d'un révolutionnaire,
op. cité.
5 Les prétendues scissions dans l'Internationale, in, Bakounine,
Œuvres complètes, Champ libre, vol. DI, p. 271
6. "l'Alliance de la démocratie socialiste et l'Association
internationale des travailleurs", in Freymond, op. cité,
11, pp. 474-475.
7. Cf. Bourgeois et bras nus, 1792-1795, Gallimard, 1973, pp. 312-313
(épuisé) ; les Nuits rouges, 1998.
8. Procès-verbaux du Conseil général de la
1è Internationale, 1868-1870, in Freymond, op. cité,
11, pp. 262-264 et 272-273.
1- Lettre au journal La Liberté, 5 octobre 1872, in Bakounine,
vol. III, p. 147.
10. Bakounine, Etatisme et Anarchie, 1873, in Oeuvres complètes,
vol. IV.
11 Lettre au journal La Liber té, op. cité.
12. Bakounine, Ecrits contre Marx, in OEuvres complètes,
Vol III, p. 204.
13. Etatisme et Anarchie, op. cité, pp. 346-347,
14. Lénine, L'Etat et 1a Révolution, op. cité.
15. l'Allemagne et le communisme d'Etat, in Bakounine, Œuvres
Complètes, vol. III, p. 118.
16. Ecrit contre Marx, op. cité, pp~ 182-183.
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