Utilisation tactique de la terminologie.
Parler de "la gauche" - "d'être de gauche"
aujourd'hui- peut paraître un peut bancal, mais ça reste
pertinent si la question est définie clairement. Néanmoins
parler de "révolution" et d'"être révolutionnaire"
semble manquer complètement de réalisme. La personne qui
utilise un tel vocabulaire va devenir rapidement la cible de sarcasmes
et d'attaques polémiques. C'est la même chose aves les
termes "anarchie", "anarchiste", "lutte de
classe", etc… mais aussi avec les termes "avant-garde",
"avant-gardiste", dans le champ de l'art.
Tout ces termes semblent fonctionner comme des marques commerciales,
ce quiveut dire que leur image est plus importante que le contenu qu'elles
représentent. En même temps, elles permettent d'être
un champ de projection pour les besoin et les désirs individuels.
La question est la suivante : les termes, qui ont une forte aura comme
"révolution", "anarchie"…. doivent-t-ils
être évités, ignorés, bannis ? Au moins ils
ont un certain charme, ne serait-ce dans l'anachronisme qu'ils transportent.
Et qui plus est, ils peuvent fonctionner comme déclencheur. Leur
pouvoir de suggestion peut être utilisé sous certaines
conditions pour s'investir de puissance. Ce qui veut dire que pour avoir
une efficacité politique qu'on peu transformer ces termes, en
les prenant au deuxième degrés. Peut être que ce
que ces mots disent n'est pas correct ou peut être ils ne disent
pas grand chose, mais ils restent quand même potentiellement mobilisateurs.
Je voudrais maintenant introduire un autre modèle, celui qui
a été utilisé par l'artiste allemand Joseph Beuys.
Lorsqu'il explique les stratégies mises en œuvre pour son
projet "Büro für direkte Demokratie", (bureau de
démocratie directe), il dit un jour : " pour moi, l'important
était simplement d'accrocher n'importe quel mot au mur, les gens
n'avaient qu'à trouver ce mot intéressant. Le terme pouvait
alors fonctionner comme un point d'entré dans ce qui est le problème".
Son idée était d'utiliser des mots, afin qu'ils fonctionnent
comme point d'entrée.
Utilisation tactique du cyberfeminisme.
J'introduis l'idée de l'utilisation tactique du vocabulaire
parce que je voudrais l'appliquer aussi au cyberfeminisme. Mais bien
sûr ça ne peut pas marcher de la même manière.
Quel est la différence avec le cyberfeminisme ? Premièrement
le mot "cyberfeminisme" est relativement nouveau et ne se
réfère pas à une longue tradition. Dans le mot
cyberféminisme, il y a le mot féminisme. L'élément
"féminisme" a une histoire qui traverse le siècle
dernier, mais qui malheureusement n'a jamais réussi à
créer une image romantique comme l'a fait par exemple le mot
"anarchisme". A l'opposé, le féminisme a une
réputation de plus en plus négative et se trouve associé
a des caractéristiques très désagréabl Il
me semble important de réinventer et de pratiquer le féminisme
au vingt et unième siècle, ma stratégie est de
retravailler l'image tout en ouvrant le mot à de plus grands
territoires, de lui donner un pouvoir suggestif qui va au-delà
de ce que l'on entend habituellement par le mot "féminisme",
et ainsi mobiliser des personnes et des énergies. La dimension
innovatrice du Cyberféminisme repose dans les implications futuristes
du mot cyber, qui -je l'espère- change l'image poussiéreuse
et vieillotte du bon vieux féminisme. Le terme "cyberspace"
vient de la littérature de science fiction des années
80 et suggère une utilisation futuristique de la technologie,
ce qui attaché au féminisme résulte en fait en
un terme nouveau et plein de promesses qui peut en fait fonctionner
aussi comme un déclencheur.
Histoire du cyberféminisme : L'invention du cyberfeminisme date
de l'année 1992, quand en même temps et sans le savoir
la théoricienne anglaise Sadie Plant et le groupe d'artistes
Australiennes VSN Matrix, se sont mises à utiliser le terme.
Plant associe le mot avec la relation des femmes avec la technologie,
qu'elle décrit comme intime et subversif. Pour elle, le cyberfeminisme
est la réponse théorique au fait que de plus en plus de
femmes produisent un travail créatif dans les art électroniques
et les technologies du virtuel. C'est le point théorique qu'elle
devellope dans son livre "Zero and Ones". Son hypothèse
de base est qu'avec la digitalisation de la société arrive
aussi une signification féminine. Etant donné que ce mouvement
théorique n'est pas évident, elle prend différent
fils pour prouver sa théorie, elle les tisse ensemble pour construire
le modèle d'un société nouvelle. Le déploiement
de structure non-linéaire, décentralisé et non
hiérarchique joue un rôle central dans cette transformation.
Plant voit en cela "le retour du principe féminin".
Néanmoins cette transformation n'est pas le résultat d'intervention
politique ou autre, mais apparaît automatiquement et sans effort.
Avec cette hypothèse, elle transfère le pouvoir et la
créativité humaine sur les caractéristiques inhérentes
aux nouvelles technologies et le contexte dont celles-ci émergent,
cette analyse peut être appelle techno-déterminisme.
Plant ébauche un modèle utopique et le revendique comme
la réalité. Le féminin et la société
digitale sont ses sujets favoris, elle les rapproche de manière
à ce que ni l'un ni l'autre puisse s'échapper. Néanmoins
le sens d'une utopie positive provoque un certain malaise, due en particulier,
à son enfermement, c'est un cercle fermé. Dans le développement
de son argument, Plant invoque un mix éclectique d'idées.
On peut noter son engagement avec les concepts d'Irigaray à propos
de la symbolisation féminine, des méthodes historiographiques
(c'est à dire, la production de héros, ici d'héroïnes,
et des figures d'identification, tel que Ada Lovelace, une méthode
que les féministes ont beaucoup critiquées dans les années
80). Apparemment Plant répond à toutes les questions que
ce soient celles de l'interprétation Freudienne du tissage pratiqué
par les femmes comme une forme d'envie de pénis ou celle de l'universalité
de la machine de Turing qu'elle compare à la mimique féminine.
Lire Plant d'un point de vue expérimental -- comme si ses commentaires
étaient ironiques -- investis le texte d'un pouvoir subversif.
Malheureusement, elle le dit d'une manière rigide.
L'approche prise par VNS Matrix, les ancêtre artistiques du cyberféminisme,
est plutôt différente. Bien qu'elles partagent avec Plant
l'hypothèse que le passage à la société
digitale est aussi sa féminisation, leur émissions poétiques
à propos du corps féminin est toujours accompagné
d'un un clin d'œil. Qui plus est les efforts qu'elle ont faits
pour contaminer la technologie avec le sang, la fange, le con (littéralement)
et la folie était suffisamment anarchique pour profaner le mythe
dominant ramenant la technologie à des jouets pour les garçons
(toys for boys).
Il n'est pas très difficile alors de voir comment celles qui
sont à l'origine du terme cyberfeminisme l'utilisent de manières
divergentes. Au-Delà des différences d'origines -- les
notions de 'féminin" et la relation construite entre femmes
et technologie -- il y a de multiples variantes : la manières
dont des générations de cyberfeministes - -d'ages variés
-- utilisent le terme à leur façon afin de désigner
des projets, des idées, des mouvements, des idéaux, des
attitudes, des activités. Quelque chose de nouveau s'est approprié
le même terme ! et la nouveauté dont je parle réside
dans l'utilisation tactique du terme, l'appropriation et la redéfinition
du terme par un paquet de cyberfeministes qui sont apparues en 1997
et ont fondé Old Boys Network, la première alliance cyberféministe.
OBN et le cyberféminisme.
Nous avons énoncé notre mission ainsi : "OBN est
dédié à l'appropriation, la création et
la dissémination du cyberfeminisme. Nous voulons construire des
espaces réels et virtuels dans lesquels les cyberfeministes peuvent
rechercher, expérimenter et agir. Ces activités ont pour
but de permettre une présence contextualisée pour des
approches différentes, interdisciplinaires et même contradictoires
du cyberféminisme ".
L'idée centrale était de prendre le terme cyberfeminisme
et de lui donner un contenu à partir de sa propre vision, plutôt
que de se plaindre, du travail mal fait par les précédentes.
Comprendre le cyberfeminisme comme quelque chose que vous ne pouvez
pas apprendre, pas lire, pas comprendre, mais que vous inventez et faites
vous-même, a permis d'atteindre une position de sujet à
beaucoup de femmes ou de féministes qui pensait avoir atteint
une impasse. Qui plus est, mes nouvelles camarades de lutte , d'autres
artistes scientifiques et activistes-- étaient prêtes à
développer leurs visions personnelles, prête a ouvrir une
discussion et former un contexte afin de permettre à cette idée
de voir le jour. Si le cyberféminisme n'existait pas avant, personne
ne pouvait plus l'arrêter.
Une mailing List et un site web était supposé être
le support technique de ce réseau, mais ce qui a donné
corps aux idées abstraites d'organisations et l'emergeance d'un
discours, ce sont les rencontres en chair en en os appelées les
conférences cyberféministes internationales. Je ne vais
pas entrer dans les détails de ces conférences parce que
tout ça est bien documenté sur notre site web (http://obn.org).
Mais il est bon de rappeler les différences structurelles de
chacune de ces conférences et les modes de développement
de ce réseau.
La première conférence cyberfeministe internationale
à eu lieu en 1997 à Kassel en Allemagne et était
basé sur l'idée d'une scène ouverte ce qui veut
dire que tout le monde peut venir et présenter son approche du
cyberféminisme (OBN etait d'accord sur le fait que en prenant
le genre en compte, cela voulait dire accepter les femmes dans le réseau,
mais "les femmes", dans notre définition, est quiconque
s'appelle une femme, et ceci indépendamment de sa biologie.)
La scène ouverte à Kassel a produit au moins deux clash
: celui de deux générations et celui entre les traditions
féministes de l'est et de l'ouest. Ces clash se sont multipliés
sur d'autres thématiques comme la théorie sophistiqué
versus l'expression artistique, le besoin d'action politique versus
l'envie de se faire plaisir. Les différentes stratégies
présentées allaient des méthodes éducatives
à la production de modèle alternatif de rôle, de
l'ironie au refus et de tout ce qui peut se trouver entre les deux.
Mais nous avions toutes une préoccupation commune : le féminisme
compris comme quelque chose de négatif ou de positif était
notre point de référence et la motivation d'une recherche
pour un renouveau par le cyberfeminisme. A partir de ce point un des
désaccord de base était le rôle que le féminisme
devait jouer dans le cyberféminisme. Le petit préfixe
cyber n'a néanmoins jamais posé de problème bien
qu'il induise sa propre problématique. Nous étions sure
que nous allions créer une nouvelle ère, et que le manque
de référence commune n'allait pas seulement nous permettre
mais demander une nouvelle approche de la politique. Nous étions
toutes d'accord pour que nos premiers pas allait être de NE PAS
définir le mot. Nous avons donc écris les 100 anti-thèses.
Ces anti-thèses définissent clairement ce que le cyberféminisme
n'est pas. Voici une petite sélection : Cyberfeminisme n'est
pas un isme, Cyberfeminismus ist keine Entschuldigung, le cyberféminisme
n'est pas une dame, Cyberfeminismus ist keine Kunst Le cyberfeminisme
n'est pas un film d'horreur, le cyberfeminisme n'est pas une idéologie,
le cyberfeminisme n'est pas une pipe, le cyberfeminisme n'est pas une
seule femme…… (http://www.obn.org puis reading room) L'idée
derrière le refus de définition du terme, était
de pouvoir ouvrir ce mot. Au lieu d'exprimer des but politiques définis
notre intention était d'amener des approches diverses et contradictoires
ensemble sur la même plate-forme et de rendre les différences
productives par les confrontations, ce que nous avons appelé
plus tard "la politique de la dissension". L'attention d'OBN
etait porté sur les structures et les formes ce qui permettait
des contenus différents et pas tant sur le contenu lui-même.
Les contenus, cyberfeministeS etait personnels et individuels. Néanmoins
ce qui va avec la politique de la dissension est l'analyse et la comparaison
des motivations personnelles, des idées et des buts, de les communiquer
et de commencer la confrontation. En même temps, l'idée
qui était de rendre les différences productives s'est
révélé être une idée plutôt
utopique.
Avant de parler des dynamiques du réseau et du travail collectif,
je voudrais évoquer les deux autres conférences. La deuxième
conférence avait comme titre "la prochaine conférence
cyberfeministe" elle a eu lieu en avril à Rotterdam. Contrairement
à la première, ce n'était pas une scène
ouverte, elle était réalisée par un groupe de 7
femmes qui avait mis sur pied un programme, structuré autour
de trois sujet différents" hacking comme méthode
et comme métaphore", "les corps coupé et le
genre fluide : la pointe des avancées des technologies de l'information",
et "féminisme/ activisme/ resistance/intervention/globalisme".
Le choix des intervenantes s'est fait par un appel ouvert et la recherche
personnelle de chacune d'entre nous pour des intervenantes potentielles.
Le processus de sélection avait pour but de circonscrire le champ
du féminisme et d'intensifier la discussion sur chacun des thème
choisi. Nous avions fixé la date juste avant la Next Five Minutes
conférence à Amsterdam, et pour lequel les organisateurs
avaient demandé aux OBN d'organiser une table ronde et de faire
un rapport sur la "la prochaine conférence cyberfeministe"
qui venait d'avoir lieux.
La troisième conférence 'très cyberfeministe internationale'
a eu lieu à Hambourg en décembre 2002. Avec plus de 60
participantes, c'etait la conférence la plus importante à
ce jour. Elle se décomposait en trois parties et incluait de
nouvelles visions du cyberfeminisme des visions controversées.
La partie la plus importante s'appelait "concepts de nouvelles
frontières" il y avait douze présentations, des féministes
d'indymedia aux tactiques cyberfemistes du hardware, des théories
de collaboration féministe et cyberfeministe et l'éthique
bio-media jusqu'au ' fauteuil de la cyberfeministe dans le réseau
underground mexicain'. Une session supplémentaire a été
rajouté après le 11 septembre et s'intitulait la terreur
des nouvelles frontières. La discussion portait sur la relation
entre les politiques mondiales du moment (la guerre en Afghanistan)
et le rôle des femmes. Une autre section s'intitulait 'networking-knot
working - not working ?', (réseau, faire des liens, ça
marche pas ?) dont le but était de discuter d'obn, son statut
et son échec potentiel. Cela nous a amené au prochain
sujet qui est
Les dynamiques du réseau. Qu'est ce qu'un réseau ? d'où
vient t-il ? pourquoi doit il peut-il ? être un échec ?
Les réseaux qu'ils soient fait d'humains ou de machines, ont
une caractéristique : il ne sont pas juste posés là,
mais quelqu'un les a construit. De la même manière que
vous avez besoin d'un certain niveau de communication et de discussion
pour pouvoir coordonner les choses de base, c'est en général
de petits groupes qui commencent à mettre en place. Même
si techniquement tout le monde est relié au même niveau
, il y a toujours des hiérarchies informelles qui s'installent
au travers de la communication " non officielle". Un autre
problème c'est que très peu font le travail nécessaire
à la maintenance de l'infrastructure. Ce service gratuit est
pris comme argent comptant par le reste du groupe, jusqu'à ce
que quelqu'un comprenne que monter une infrastructure c'est aussi prendre
des décisions organisationnelles. Ce qui est la base de toute
politique. Ce qui veut dire que ceux qui font le travail ont les outils
et peuvent manipuler.
Le statut difficile du réseau devient plus évident encore
quand le réseau est invité à une conférence
ou doit écrire un texte pour une publication. Le genre de rezotage
qui a lieu dans cet environnement qu'on pourrai appeler la culture du
net (ce qui inclus aussi l'activisme politique). Bien que les gens ne
soient pas payées pour le travail qu'ils font dans ce contexte,
ce n'est pas vrai de dire qu'il n'y a pas une économie derrière.
L'économie est différente, basé sur le fait de
construire un capital culturel à partir de son propre nom. A
mon avis c'est la raison pour laquelle le séparatisme est si
développé. Nous avons tous besoin que notre étiquette
ait un fort capital culturel. Tout ça se passe bien sur, avec
comme décor de fond, le fait que nous sommes tous des idéalistes,
se battant pour une bonne cause.
Le fait que la question de création de réseau est essentielle
au cyberféminisme est mieux expliqué par une définition
du Cyberféminisme donnée par Yvonne Volkart, théoricienne
suisse. Elle affirme que "le Cyberféminisme est un mythe.
Un mythe est un récit central d'origine non identifiable, ou
d'origines multiples. Un mythe est fondé sur un récit
central qui est dit et redit dans de multiples variations. Un mythe
réfute LE récit unique autant que la vérité
unique, et implique une recherche de vérité dans les ESPACES,
dans les DIFFÉRENCES ENTRE les différents récits.
Parler du Cyberféminisme comme mythe n'est pas le mythifier,
c'est simplement indiquer que le Cyberféminisme existe seulement
dans la pluralité."
Qu'est-ce à dire que le Cyberféminisme existe seulement
dans la pluralité ? Cela signifie que le Cyberféminisme
requiert un environnement qui tend à être sans hiérarchies,
et donne à une multitude de voix la possibilité de parler
et d'être entendues. Et cet environnement est un réseau.
Mouvement
Récemment un journaliste m'a demandé si le Cyberféminisme
était un mouvement. J'ai répondu en citant la réalisatrice
allemande Helke Sander : "Un mouvement requiert une direction".
C'est quelque chose que OBN a tenté d'éviter : faire du
Cyberféminisme un mouvement dans une seule direction. Ceci crée
une différence fondamentale d'avec la compréhension traditionnelle
des pratiques politiques.
Beaucoup de gens pensent qu'il y a une nécessité d'un
"nouveau projet féministe", mais ne voient pas de but
et de formes adéquats pour un tel mouvement. J'ai du mal à
imaginer à quoi pourrait ressembler un mouvement cyberféministe.
Je ne peux imaginer le Cyberféminisme séparant le vrai
du faux, ou des discussions sur l'inclusion ou l'exclusion. Peut-être
que des forces peuvent se réunir pour prendre la même direction,
tant qu'il y aura assez d'autres directions possible, et tant que les
espaces imaginaires n'auront pas été fermés.
(politiquement) Efficace et attirantE
Je voudrais maintenant terminer par un retour sur l'idée initiale
de cette intervention : l'usage tactique du langage, ou des termes.
Je pense que le terme de Cyberféminisme a fait carrière
durant les dix dernières années, et qu'il a changé
la notion de féminisme avec un réel succès. Beaucoup,
et particulièrement des jeunes femmes, s'y sont intéressé
et ont perdu leur peur d'être appelées "féministes",
parce qu'elle trouvaient le Cyberféminisme "cool".
Maintenant, elles peuvent être fières de s'appeler elles-mêmes
"Cyberféministes". Et le fait que le Cyberféminisme
a acquis une énorme présence dans différents champs
en est la preuve. Le feedback le plus intéressant que j'ai eu
de l'image produite par le Cyberféminisme est un article de l'auteur
de SF Bruce Sterling, qui trouve le Cyberféminisme "stylish".
Pendant de nombreuses années, l'aspect important du Cyberféminisme
n'était pas son contenu effectif, mais bien plus ce que le terme
mettait en jeu, ce qu'il rendait possible. La transformation du potentiel
au concret, les textes, œuvres esthétiques, action politiques,
discussions, réseaux, évènements, initiatives économiques
et éducatives, etc. (et aussi l'amitié)… Tout cela
montre que l'idée de créer un espace imaginaire est la
première étape nécessaire lorsque l'on veut faire
de "quelque chose" une œuvre politique. Pour moi, personnellement,
travailler avec le terme de Cyberféminisme et construire des
réseaux a été une pratique artistique. C'était
une sorte d'expérimentation au sens de prétendre que quelque
chose existe pour le faire exister. Une expérimentation avec
le pouvoir suggestif des mots, qui n'est évidemment jamais prévisible.
Bien que cela puisse sembler cynique dans un contexte politique, j'aimerais
revendiquer que pour devenir politiquement efficace, on doit être
aussi attirantE. Il ne suffit pas d'affirmer vos buts, il faut aussi
créer une image qui ait le pouvoir d'attirer les gens. Mais quoique
fasse le terme, il ne fait pas le travail. Le travail reste à
faire.
Mise en ligne : lundi 6 janvier 2003
I
NFORMATION WANT TO BE FREE !!!
La page origine "Cyberféminisme Zelig Conf Dec 2002"
http://www.zelig.org/article.php3?id_article=54