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La croyance : de l’institution au sujet
1905 / 2005, Samedi 2 Avril 2005 St Nazaire
Document préparatoire: subjectivation et sur les conditions de possibilités de l’autogestion

Le début commence en bas à gauche, ensuite il suffit de suivre les flèches.
Ce document a été distribué aux personnes présentes lors du débat.
il est disponible à Nantes à B17 (Infokiosk et distribution libre, ...).

 

La croyance vue par la psychanalyse
La différence des sexes, la différence des générations, deux domaines, où les humains doivent faire face à l’altérité.
L’institution de l’humain était accompagnée de récits, de mythes, de mots, d’interdits.
Cette institution a pour fonction de cadrer le désir et d’organiser la différence des places pour l’exercice de la puissance.
L’inclusion dans le langage est caractéristique des humains. Le mot n’est pas la chose, le mot rate la chose (du moins en partie).
Le sujet est divisé (l’inconscient), il est représenté par des mots et se représente avec des mots.
L’humain doit faire avec le manque, le pas tout, la perte d’amour, l’injustice, la solitude, la mort, …
Nous essayons de boucher le vide du manque, le trou du symbolique par des croyances, des mythes, des histoires que l’on se raconte.
Le triangle de la soumission sans contrainte, le nouage du Symbolique, de l’Imaginaire et du Réel. Tout ceci est inconscient.

  
La condition humaine, généralités et philosophie :
Le projet métaphysique a échoué. La raison doit admettre ses limites de l’intérieur d’elle-même. Il y a de l’indicible. Comment penser après la Shoah, Hiroshima, la mort industrielle, la destruction écologique, etc. ? La condition humaine est celle de la finitude, de l’incomplétude, de l’incertitude. Nous sommes des « êtres pour la mort ». Nous avons besoin d’amour, de reconnaissance. Les croyances se recréent en permanence au niveau personnel et collectif. Notre vie s’accompagne d’un roman personnel. Nous croyons aux mots. Nous sommes fragiles et démuni/es face à l’angoisse existentielle. Nous essayons d’enchanter le monde qui est injuste, triste et froid. Nous utilisons des rituels, au besoin nous en créons. (comme aujourd’hui, par exemple), ceci nous aide à vivre, cela nous rassure. Nous avons besoin de créer pour exister et de croire en nous, en nos proches, en l’humain.
Nous sommes toutes et tous des croyant/es !
« Penser froid et vivre chaud » comme le dit Sloterdijk















La croyance, un fait anthropologique
Les premiers signes de l’humanité sont les outils et les rituels pour la mort. L’activité symbolique est intégrée aux mythes, qui essaient de répondre à la question de l’origine. Les mythes transmettent les règles, qui intègrent l’interdit de l’inceste.
Les mythes sont les témoins d’une pensée logique. L’activité symbolique consiste, notamment, à mettre hors de soi des représentations, des méthodes, etc. et à les conserver d’une manière ou d’une autre : C’est la base de la culture. La plus grande machine créée par l’humain est l’organisation sociale. Elle est devenue très complexe. La croyance accompagne les échanges sociaux : on donne sa confiance, on donne son assentiment. Le don et le contre don sont une donnée de base de la vie sociale, c’est un système d’échange, entre autres symbolique et affectif, où le lien l’emporte sur le bien. On ne peut pas tout vérifier, donc on croit souvent sur parole, il est difficile de faire autrement. Le cadre culturel collectif, dans lequel on évolue, valide et légitime les croyances.

Questions pour le sujet
La socio-psychanalyse : pour soi ?
La domination ne passera pas par moi ! Introduction à la vie non fasciste (un texte qui circule via les infokiosks). Dans le mouvement général d’individuation, comment pouvons nous nous débrouiller ? Importance de la question éthique, de la notion de cohérence. Comment faire groupe en sachant tout cela ? Nous sommes libertaires parce que nous avons choisi certaines valeurs comme la justice et l’égalité. Ces valeurs sont le résultat d’une décision. Ce sont des choix que nous ne pouvons pas fonder. En même temps, nous sommes les héritiers/ières d’une histoire culturelle et politique. Notre différence se situe là. Pour respecter ces valeurs et cette histoire, nous avons besoin de règles, de lois, d’institutions. Comment se passer d’une autorité incarnée dans une personne, qui personnifie le pouvoir ? La notion de subjectivation va donc de pair avec celle des conditions de possibilités de l’autogestion. Nous fonctionnons avec le don et le contre don, comment le vivre sans que cela se sclérose dans notre fonctionnement collectif, sans reproduire le pouvoir ? La critique de l’autorité peut conduire au malaise (cf. Mendel, au niveau inconscient attaquer l’autorité c’est prendre le risque de perdre l’amour. Les premières figures d’autorité que nous rencontrons sont aussi nos premiers amours : nos parents). La critique de l’autorité rencontre celle du machisme et du sexisme. On constate que cela concerne l’intime et la vie politique, la politique de la vie (la biopolitique), en groupe ou pas.
Le personnel est politique !






La croyance en milieu politisé libertoïde
Une socio-psychanalyse collective ? Il existe mille et une manières de supporter la condition humaine. Etre libertaire c’est une façon de supporter la condition humaine et être libertaire se vit de façon multiple, de mille et une manières. Les diverses chapelles libertaires ont leurs récits, leurs mythes. On connaît le succès du mythe de 1936 en Espagne, celui de la Macknovchina, celui de certains groupes aujourd’hui disparus, les récits des exploits des grandes figures libertaires. Après l’autoposition de l’affirmation personnelle, nous nous incluons dans un récit. La situation actuelle (la postmodernité) étant assez dispersée, on se construit soi-même son bricolage idéologique. « Faire groupe » passe souvent par l’inclusion dans un système de chefferies que l’on supporte en utilisant des croyances. L’idée libertaire donne accès à une bonne image de soi, à un capital symbolique. La vérité est liée à la possession de la puissance symbolique, elle autorise souvent à juger et attaquer les mauvais/es, idem pour la radicalité. Ce qui nous sert à nous rehausser.



           
2005
Les temps changent, La sociologie des temps présents. Individualisme et relativisme (tout se vaut !). Evolution du groupe social à l’individu. Tendance générale au développement de l’individuation. L’Etat le prend en compte : plan individuel, compte ou dossier individuel. La notion de postmodernité est une tentative conceptuelle pour comprendre cela. En gros après la faillite de la civilisation occidentale (la Shoah et le stalinisme, la destruction de la planète, etc.) la chute des idéaux a mis en cause l’espérance dans le progrès. Tous les pouvoirs se fondaient sur positions d’énonciation transcendantales, ça ne marche plus ! L’autorité ne s’énonce plus de la même manière, etc. Les grands récits ne fonctionnent plus. Le mythe du progrès s’est effondré. La science est appelée au secours de l’autorité, les experts essaient de nous dire comment vivre. Règne du spectacle et de la marchandise. La subjectivité mobilisée.
 1905
L’histoire.
Le combat institutionnel, c’est la suite de 1789. Valorisation de la raison et du progrès. Cette lutte privatise la croyance religieuse. La séparation de l’Eglise et de l’Etat sanctionne cela. On pouvait penser « classe contre classe ! ». On pense que l’avenir sera radieux avec le développement de la science et de la production. Une conséquence qui sera vu bien plus tard : le ciel est vide ! Nietzsche avait dit : Dieu est mort ! Mais, les luttes socialistes et libertaires croyaient majoritairement à l’avenir, l’espoir messianique fonctionnait.
Le sacrifice avait du sens.
    

Début

La croyance : de l’institution au sujet

1905 / 2005, Samedi 2 Avril 2005 St Nazaire.
Un parcours en forme de jeu de l’oie. En 3D ce pourrait être hélicoïdal, en forme de colimaçon autour d’un vide comme celui situé au milieu de ce tableau.
    

Point de départ
Une définition de la croyance :
"Tenir pour vrai avec un engagement émotionnel".


Philippe Coutant Nantes le 16 Mars 2005