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Le foot, école du machisme
avril 2010

Origine : http://blog.plafonddeverre.fr/post/Le-foot-%C3%A9cole-du-machisme

Dans le monde entier des petits garçons, dont certains jouent pieds nus avec un ballon en chiffons, rêvent de devenir le prochain Zidane ou le prochain Ronaldinho.

J’en connais qui ont tapissé les murs de leur chambre de photos de leurs héros et peuvent réciter bien plus vite que les tables de multiplication la composition de toutes les équipes engagées en Coupe du monde ou en Championnat de France. On peut espérer qu’aujourd’hui ils ne comprennent pas tout le bruit fait autour de leurs idoles.

Mais qu’est ce que le foot apprend à nos enfants ?

Des valeurs ?

Le sport est censé véhiculer des valeurs de respect, de convivialité, d’entraide, d’amitié, de dépassement de soi…

Le foot fait cependant partie des sports dont le but est de gagner des matchs. Il ne se conçoit pas autrement. A la fin de chaque match il y a un gagnant et un perdant, qui n’est pas toujours celui qui a le moins bien joué. Et cela dès le plus jeune âge. Les poussins ont déjà leurs tournois et apprennent le plaisir de gagner et l’humiliation de perdre.

Tous les sports n’exigent pas la compétition on peut pratiquer la course à pied, la natation, le tir à l’arc pour le seul plaisir d’exercer une activité physique et de progresser, On peut aussi monter un ballet, une figure d’accrosport, faire avancer un bateau sans avoir aucun adversaire à vaincre mais au contraire de subtiles collaborations à mettre en œuvre.

Et si la participation à des compétitions permet de rencontrer les autres et de se mesurer à eux, dans de nombreux sports les premières sorties ne sont pas vraiment des compétitions, même si elles font généralement l’objet d’un classement il s’agit d’obtenir une médaille (chamois, ceinture, soleil, galop etc…) qui atteste qu’on a acquis un certain niveau.

Pour que le foot reste un jeu il faudrait, comme dans les cours de récréations, que les équipes ne soient pas figées que l’adversaire d’aujourd’hui soit le coéquipier de demain. C’est exactement l’inverse qui se pratique. La cohésion de l'équipe et de ses supporter est fondé sur le "nous contre eux".

Des modèles ?

Ce qui fait surtout rêver les jeunes c’est l’illusion qu’en devenant le meilleur ils pourraient vivre la vie des vedettes. Et quelle vie !
- De l’argent par millions,
- La célébrité,
- Des grosses voitures,
- Des rollex bien avant d’avoir 50 ans,
- Et bien sûr, objet de consommation ultime, les plus jolies femmes.

Et comme si cela ne suffisait pas on apprend aujourd’hui que ces jeunes hommes, qu’on imagine pourtant entourés de nombreuses groupies, fréquentent proxénètes et prostituées, sans être trop regardant sur la légalité des choses. Il serait certainement injuste et hâtif d’en conclure que c'est là le comportement de tous mais c'est celui qui nous est donné à voir, d'autant plus que les médias qui sont largement complices de cette dérive du sport se complaisent dans l'accumulation de détails sordides. Puisqu'il y a de l'argent à faire...

De la convivialité ?

Après le match les joueurs se retrouvent et se réconcilient dans une ambiance de franche camaraderie.

Un moment qui se passe souvent entre hommes, surtout lorsque le club commence à aborder des compétions qui obligent à des déplacements que les épouses ne suivent pas (sinon qui va garder les enfants ? d’ailleurs elles ont mieux à faire).

Ce qui peut constituer de vrais moments de convivialité pour les petits clubs prend des proportions toutes autres avec les compétitions professionnelles. Parmi les millions de supporters on trouve le pire: ceux qui viennent pour en découdre, qui obligent à déplacer des compagnies entières de CRS (ce qui a un cout pour la collectivité), ceux pour qui la couleur d’un maillot de supporter suffit à désigner l’ennemi dans la rue, ceux pour qui les organisateurs prévoient d’immenses bordels lors des compétitions internationales et organisent consciencieusement l’afflux massif de prostituées sans oublier de s’assurer que les stocks de préservatifs seront suffisants. Et sans se poser plus de questions sur ce phénomène qui déplace des hommes venues assister à des spectacles, entre eux et consommer des femmes.

En réalité le foot, tel qu'il se pratique aujourd'hui, apprend aux petits garçons qu’il existe un entre-soi, c'est-à-dire entre-hommes, fondés sur des valeurs qui seraient la quintessence de la virilité : le combat, qui n'est pas fait pour les "gonzesses" ou les "tapettes" (c'est quand même à un président de club de foot que les Chiennes de garde ont décernés récemment leur prix macho de l’année. ), la camaraderie , gentiment pour les plus jeunes, mais uniquement entre garçons, et qui va jusqu’au partage des filles pour d’autres.

Qu’on ne s’étonne pas si en France sur près de 2,5 millions de licenciés environ 3% sont des filles. Même si la FFF a reçu récemment le prix femmes et sport, si on commence à voir le dimanche après midi des filles sur les terrains, le foot apprend aux petites filles qu'il y des monde dont elles sont exclues.