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Origine : http://www.lefigaro.fr/debats/20060617.FIG000000685_football_la_mondialisation_d_un_fleau_emotionnel.html
N'hésitons pas à braver les idées reçues
sur le football ! Contrairement à certains qui «confondent»
l'Organisation des Nations unies (l'ONU, ce «machin»
comme le caractérisait de Gaulle) avec la Fifa, et à
l'inverse également de ceux qui, malgré leur supposée
grande expérience de terrain, veulent comparer les États
à des équipes de sport, nous caractériserons
plus scientifiquement la mondialisation actuelle du football de
la façon suivante : le processus de mondialisation en cours
est directement lié au mode de production dans lequel il
se déploie : le capitalisme du troisième âge,
c'est-à-dire un libéralisme issu des hautes (et basses)
sphères du capitalisme financier qui dérégule
et même parfois détruit tout ce que les États
démocratiques avaient pu développer et encore maintenir
jusqu'à présent : services publics, entreprises nationalisées,
Code du travail...
Le football mondial, qui est une immense pyramide avec, au sommet,
la Fifa (un budget comparable à celui de la France) et, tout
en bas des millions de clubs et de licenciés qui ont assimilé
ses règles, participe à ce vaste processus de libéralisation
économique planétaire.
La logique de cette puissante machine à produire des marchandises
et à les reproduire dans une machine à rêves
est d'agir comme un gouvernement mondial – mais avec des crampons...
Le football est un secteur fort, le paradis de cette économie
mondiale, et on doit l'analyser ainsi : une petite phalange de direction
pour l'organisation de l'ensemble, un club très fermé
de grands privilégiés qui roulent sur l'or –
un Ronaldinho empoche 23 millions d'euros par an !, un Sepp Blatter
vit comme un nabab –, qui dépensent sans compter et
qui règnent sur des millions d'individus, esclaves modernes
enchaînés au spectacle des ballons gonflés à
l'opium.
Le football n'est pas le simple reflet, même déformé,
de la mondialisation en cours ou un miroir bombé à
l'image de ce fameux ballon. Le football est désormais un
projet de mondialisation, l'un des vecteurs privilégiés
de la diffusion massive des produits et sous-produits de la pseudo-culture
foot avec ses équipementiers mondiaux (Nike, Adidas, Puma...)
déversant sur la planète leurs marchandises élevées
au rang de fétiches : chaussures, maillots, ballons, tous
fabriqués dans les zones pauvres de la planète, mais
vendus dans les pays riches ; avec l'édification de constructions
souvent monstrueuses (stades démesurés), équipements
la plupart du temps vides de public ; avec la montée en puissance
d'un marché opaque et son lot de chômeurs et de «galetteux»,
de blessés permanents et de retraités à 35
ans...
La mondialisation du football, heureuse pour une poignée
d'individus, a des conséquences terribles pour beaucoup d'autres
: le dénuement et le désenchantement souvent abyssaux
de ceux qui ont intégré cette situation sans pouvoir
y résister. D'où une pandémie planétaire
d'infantilisation et de crétinisation des masses.
Le monde sans passion a engendré une passion mondialisée
: le football. La planète est envahie par une peste émotionnelle
partagée, en effet, mondialement. À quelques-uns qui,
cyniques, imaginent le football comme le stade ultime de la mondialisation,
nous voudrions plus sérieusement rappeler les principaux
traits de cette mondialisation de la misère et de l'oppression
qui constituent le coeur du football :
-la profonde fracture sociale : la fortune inouïe, sans partage,
de quelques joueurs et de leurs dirigeants, étalée
de façon ostentatoire ;
- l'illusion d'une unité politique retrouvée (tous
ensemble derrière l'équipe nationale) ;
- la corruption à chaque degré de la pyramide footballistique
(prévarication, blanchiment d'argent, tricheries généralisées,
escroqueries, fraudes et malversations...) ;
- le spectacle permanent qui colonise le regard par la visualisation
du monde ramené par le truchement des écrans à
un ballon (la Terre serait «ronde comme un ballon»,
quelle métaphore indigente !) ; l'adhérence des nouveaux
«gueux de l'écran» à un spectacle-carnaval
de joueurs grotesques vêtus de l'uniforme national sponsorisé
est telle qu'elle semble sans possibilité du moindre recul
critique.
Le système totalitaire du football mondialisé est
enfin lui-même redoublé par la mondialisation d'une
langue universelle paupérisée, privée de tout
concept, la langue des onomatopées, des vociférations,
du beuglement de la masse-ola compacte, réduite à
l'état de supporters hystériques.
Des États comme l'Iran ont trop bien compris l'enjeu d'une
participation au Mondial allemand. Or, dans le cas de l'Iran, dont
le football n'atteint pas la prestation des équipes richissimes,
le véritable enjeu est de se montrer sur la scène
mondiale pour faire avancer sa revendication d'une «bombe
islamique». Le président iranien n'a cessé de
multiplier les déclarations de guerre en parlant de «rayer
Israël de la carte» et en tenant des propos négationnistes
considérés en Europe – et donc en Allemagne
– comme des crimes : «Ils ont fabriqué une légende
sous le nom de ?massacre des juifs? et placent cela plus haut que
Dieu lui-même, que la religion elle-même, que les prophètes
eux-mêmes.»
Bien qu'elle ait comparé la menace iranienne à celle
du national-socialisme des années 30 , la chancelière
Angela Merkel a très vite déclaré qu'elle refuserait
tout boycott de l'Iran... Les déclarations indécentes
de Wolfgang Schäuble, ministre de l'Intérieur et des
Sports, expliquant que le président iranien pouvait «volontiers
venir en Allemagne pour la Coupe du monde» et que les Allemands
devraient se montrer de «bons hôtes» ont de quoi
inquiéter le Conseil central des Juifs d'Allemagne. De telles
déclarations nous inquiètent tous.
Le Mondial allemand, tant attendu, tant chanté, tant loué,
avec la participation de pays non-démocratiques comme la
quasi-totalité des pays de l'Afrique noire – mais aussi
la Tunisie et l'Arabie saoudite, et donc l'Iran pour ne prendre
que ceux-là –, est l'image même de ce que les
démocraties ont toujours refusé au nom d'un universel
concret et non d'une mondialisation footballisée : l'absolutisme,
le racisme, la corruption, la présence militaire et policière
et, pour finir, l'obscurantisme religieux.
Ainsi, non seulement le football construit une mondialisation fondée
sur l'abrutissement des peuples, mais il se pourrait bien qu'à
son maximum planétaire de visibilité, ce Mondial –
ou un futur Mondial – devienne la scène d'une brutalisation
inédite des relations internationales.
N'hésitons pas à braver les idées reçues
sur le football ! Contrairement à certains qui «confondent»
l'Organisation des Nations unies (l'ONU, ce «machin»
comme le caractérisait de Gaulle) avec la Fifa, et à
l'inverse également de ceux qui, malgré leur supposée
grande expérience de terrain, veulent comparer les États
à des équipes de sport, nous caractériserons
plus scientifiquement la mondialisation actuelle du football de
la façon suivante : le processus de mondialisation en cours
est directement lié au mode de production dans lequel il
se déploie : le capitalisme du troisième âge,
c'est-à-dire un libéralisme issu des hautes (et basses)
sphères du capitalisme financier qui dérégule
et même parfois détruit tout ce que les États
démocratiques avaient pu développer et encore maintenir
jusqu'à présent : services publics, entreprises nationalisées,
Code du travail...
Le football mondial, qui est une immense pyramide avec, au sommet,
la Fifa (un budget comparable à celui de la France) et, tout
en bas des millions de clubs et de licenciés qui ont assimilé
ses règles, participe à ce vaste processus de libéralisation
économique planétaire.
La logique de cette puissante machine à produire des marchandises
et à les reproduire dans une machine à rêves
est d'agir comme un gouvernement mondial – mais avec des crampons...
Le football est un secteur fort, le paradis de cette économie
mondiale, et on doit l'analyser ainsi : une petite phalange de direction
pour l'organisation de l'ensemble, un club très fermé
de grands privilégiés qui roulent sur l'or –
un Ronaldinho empoche 23 millions d'euros par an !, un Sepp Blatter
vit comme un nabab –, qui dépensent sans compter et
qui règnent sur des millions d'individus, esclaves modernes
enchaînés au spectacle des ballons gonflés à
l'opium.
Le football n'est pas le simple reflet, même déformé,
de la mondialisation en cours ou un miroir bombé à
l'image de ce fameux ballon. Le football est désormais un
projet de mondialisation, l'un des vecteurs privilégiés
de la diffusion massive des produits et sous-produits de la pseudo-culture
foot avec ses équipementiers mondiaux (Nike, Adidas, Puma...)
déversant sur la planète leurs marchandises élevées
au rang de fétiches : chaussures, maillots, ballons, tous
fabriqués dans les zones pauvres de la planète, mais
vendus dans les pays riches ; avec l'édification de constructions
souvent monstrueuses (stades démesurés), équipements
la plupart du temps vides de public ; avec la montée en puissance
d'un marché opaque et son lot de chômeurs et de «galetteux»,
de blessés permanents et de retraités à 35
ans...
La mondialisation du football, heureuse pour une poignée
d'individus, a des conséquences terribles pour beaucoup d'autres
: le dénuement et le désenchantement souvent abyssaux
de ceux qui ont intégré cette situation sans pouvoir
y résister. D'où une pandémie planétaire
d'infantilisation et de crétinisation des masses.
Le monde sans passion a engendré une passion mondialisée
: le football. La planète est envahie par une peste émotionnelle
partagée, en effet, mondialement. À quelques-uns qui,
cyniques, imaginent le football comme le stade ultime de la mondialisation,
nous voudrions plus sérieusement rappeler les principaux
traits de cette mondialisation de la misère et de l'oppression
qui constituent le coeur du football :
-la profonde fracture sociale : la fortune inouïe, sans partage,
de quelques joueurs et de leurs dirigeants, étalée
de façon ostentatoire ;
- l'illusion d'une unité politique retrouvée (tous
ensemble derrière l'équipe nationale) ;
- la corruption à chaque degré de la pyramide footballistique
(prévarication, blanchiment d'argent, tricheries généralisées,
escroqueries, fraudes et malversations...) ;
- le spectacle permanent qui colonise le regard par la visualisation
du monde ramené par le truchement des écrans à
un ballon (la Terre serait «ronde comme un ballon»,
quelle métaphore indigente !) ; l'adhérence des nouveaux
«gueux de l'écran» à un spectacle-carnaval
de joueurs grotesques vêtus de l'uniforme national sponsorisé
est telle qu'elle semble sans possibilité du moindre recul
critique.
Le système totalitaire du football mondialisé est
enfin lui-même redoublé par la mondialisation d'une
langue universelle paupérisée, privée de tout
concept, la langue des onomatopées, des vociférations,
du beuglement de la masse-ola compacte, réduite à
l'état de supporters hystériques.
Des États comme l'Iran ont trop bien compris l'enjeu d'une
participation au Mondial allemand. Or, dans le cas de l'Iran, dont
le football n'atteint pas la prestation des équipes richissimes,
le véritable enjeu est de se montrer sur la scène
mondiale pour faire avancer sa revendication d'une «bombe
islamique». Le président iranien n'a cessé de
multiplier les déclarations de guerre en parlant de «rayer
Israël de la carte» et en tenant des propos négationnistes
considérés en Europe – et donc en Allemagne
– comme des crimes : «Ils ont fabriqué une légende
sous le nom de ?massacre des juifs? et placent cela plus haut que
Dieu lui-même, que la religion elle-même, que les prophètes
eux-mêmes.»
Bien qu'elle ait comparé la menace iranienne à celle
du national-socialisme des années 30 , la chancelière
Angela Merkel a très vite déclaré qu'elle refuserait
tout boycott de l'Iran... Les déclarations indécentes
de Wolfgang Schäuble, ministre de l'Intérieur et des
Sports, expliquant que le président iranien pouvait «volontiers
venir en Allemagne pour la Coupe du monde» et que les Allemands
devraient se montrer de «bons hôtes» ont de quoi
inquiéter le Conseil central des Juifs d'Allemagne. De telles
déclarations nous inquiètent tous.
Le Mondial allemand, tant attendu, tant chanté, tant loué,
avec la participation de pays non-démocratiques comme la
quasi-totalité des pays de l'Afrique noire – mais aussi
la Tunisie et l'Arabie saoudite, et donc l'Iran pour ne prendre
que ceux-là –, est l'image même de ce que les
démocraties ont toujours refusé au nom d'un universel
concret et non d'une mondialisation footballisée : l'absolutisme,
le racisme, la corruption, la présence militaire et policière
et, pour finir, l'obscurantisme religieux.
Ainsi, non seulement le football construit une mondialisation fondée
sur l'abrutissement des peuples, mais il se pourrait bien qu'à
son maximum planétaire de visibilité, ce Mondial –
ou un futur Mondial – devienne la scène d'une brutalisation
inédite des relations internationales.
N'hésitons pas à braver les idées reçues
sur le football ! Contrairement à certains qui «confondent»
l'Organisation des Nations unies (l'ONU, ce «machin»
comme le caractérisait de Gaulle) avec la Fifa, et à
l'inverse également de ceux qui, malgré leur supposée
grande expérience de terrain, veulent comparer les États
à des équipes de sport, nous caractériserons
plus scientifiquement la mondialisation actuelle du football de
la façon suivante : le processus de mondialisation en cours
est directement lié au mode de production dans lequel il
se déploie : le capitalisme du troisième âge,
c'est-à-dire un libéralisme issu des hautes (et basses)
sphères du capitalisme financier qui dérégule
et même parfois détruit tout ce que les États
démocratiques avaient pu développer et encore maintenir
jusqu'à présent : services publics, entreprises nationalisées,
Code du travail...
Le football mondial, qui est une immense pyramide avec, au sommet,
la Fifa (un budget comparable à celui de la France) et, tout
en bas des millions de clubs et de licenciés qui ont assimilé
ses règles, participe à ce vaste processus de libéralisation
économique planétaire.
La logique de cette puissante machine à produire des marchandises
et à les reproduire dans une machine à rêves
est d'agir comme un gouvernement mondial – mais avec des crampons...
Le football est un secteur fort, le paradis de cette économie
mondiale, et on doit l'analyser ainsi : une petite phalange de direction
pour l'organisation de l'ensemble, un club très fermé
de grands privilégiés qui roulent sur l'or –
un Ronaldinho empoche 23 millions d'euros par an !, un Sepp Blatter
vit comme un nabab –, qui dépensent sans compter et
qui règnent sur des millions d'individus, esclaves modernes
enchaînés au spectacle des ballons gonflés à
l'opium.
Le football n'est pas le simple reflet, même déformé,
de la mondialisation en cours ou un miroir bombé à
l'image de ce fameux ballon. Le football est désormais un
projet de mondialisation, l'un des vecteurs privilégiés
de la diffusion massive des produits et sous-produits de la pseudo-culture
foot avec ses équipementiers mondiaux (Nike, Adidas, Puma...)
déversant sur la planète leurs marchandises élevées
au rang de fétiches : chaussures, maillots, ballons, tous
fabriqués dans les zones pauvres de la planète, mais
vendus dans les pays riches ; avec l'édification de constructions
souvent monstrueuses (stades démesurés), équipements
la plupart du temps vides de public ; avec la montée en puissance
d'un marché opaque et son lot de chômeurs et de «galetteux»,
de blessés permanents et de retraités à 35
ans...
La mondialisation du football, heureuse pour une poignée
d'individus, a des conséquences terribles pour beaucoup d'autres
: le dénuement et le désenchantement souvent abyssaux
de ceux qui ont intégré cette situation sans pouvoir
y résister. D'où une pandémie planétaire
d'infantilisation et de crétinisation des masses.
Le monde sans passion a engendré une passion mondialisée
: le football. La planète est envahie par une peste émotionnelle
partagée, en effet, mondialement. À quelques-uns qui,
cyniques, imaginent le football comme le stade ultime de la mondialisation,
nous voudrions plus sérieusement rappeler les principaux
traits de cette mondialisation de la misère et de l'oppression
qui constituent le coeur du football :
-la profonde fracture sociale : la fortune inouïe, sans partage,
de quelques joueurs et de leurs dirigeants, étalée
de façon ostentatoire ;
- l'illusion d'une unité politique retrouvée (tous
ensemble derrière l'équipe nationale) ;
- la corruption à chaque degré de la pyramide footballistique
(prévarication, blanchiment d'argent, tricheries généralisées,
escroqueries, fraudes et malversations...) ;
- le spectacle permanent qui colonise le regard par la visualisation
du monde ramené par le truchement des écrans à
un ballon (la Terre serait «ronde comme un ballon»,
quelle métaphore indigente !) ; l'adhérence des nouveaux
«gueux de l'écran» à un spectacle-carnaval
de joueurs grotesques vêtus de l'uniforme national sponsorisé
est telle qu'elle semble sans possibilité du moindre recul
critique.
Le système totalitaire du football mondialisé est
enfin lui-même redoublé par la mondialisation d'une
langue universelle paupérisée, privée de tout
concept, la langue des onomatopées, des vociférations,
du beuglement de la masse-ola compacte, réduite à
l'état de supporters hystériques.
Des États comme l'Iran ont trop bien compris l'enjeu d'une
participation au Mondial allemand. Or, dans le cas de l'Iran, dont
le football n'atteint pas la prestation des équipes richissimes,
le véritable enjeu est de se montrer sur la scène
mondiale pour faire avancer sa revendication d'une «bombe
islamique». Le président iranien n'a cessé de
multiplier les déclarations de guerre en parlant de «rayer
Israël de la carte» et en tenant des propos négationnistes
considérés en Europe – et donc en Allemagne
– comme des crimes : «Ils ont fabriqué une légende
sous le nom de ?massacre des juifs? et placent cela plus haut que
Dieu lui-même, que la religion elle-même, que les prophètes
eux-mêmes.»
Bien qu'elle ait comparé la menace iranienne à celle
du national-socialisme des années 30 , la chancelière
Angela Merkel a très vite déclaré qu'elle refuserait
tout boycott de l'Iran... Les déclarations indécentes
de Wolfgang Schäuble, ministre de l'Intérieur et des
Sports, expliquant que le président iranien pouvait «volontiers
venir en Allemagne pour la Coupe du monde» et que les Allemands
devraient se montrer de «bons hôtes» ont de quoi
inquiéter le Conseil central des Juifs d'Allemagne. De telles
déclarations nous inquiètent tous.
Le Mondial allemand, tant attendu, tant chanté, tant loué,
avec la participation de pays non-démocratiques comme la
quasi-totalité des pays de l'Afrique noire – mais aussi
la Tunisie et l'Arabie saoudite, et donc l'Iran pour ne prendre
que ceux-là –, est l'image même de ce que les
démocraties ont toujours refusé au nom d'un universel
concret et non d'une mondialisation footballisée : l'absolutisme,
le racisme, la corruption, la présence militaire et policière
et, pour finir, l'obscurantisme religieux.
Ainsi, non seulement le football construit une mondialisation fondée
sur l'abrutissement des peuples, mais il se pourrait bien qu'à
son maximum planétaire de visibilité, ce Mondial –
ou un futur Mondial – devienne la scène d'une brutalisation
inédite des relations internationales.
Jean-Marie Brohm et Marc Perelman
respectivement professeur de sociologie, université Paul-Valéry,
Montpellier-III
et architecte et professeur en esthétique, université Paris-X
- Nanterre, coauteurs de Le Football, une peste émotionnelle (Gallimard,
Folio, 2006).
17 juin 2006, (Rubrique Opinions)
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