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Origine : échanges mails
La refondation du capitalisme est à l'ordre du jour. Les mêmes
dirigeants, les mêmes idées et valeurs libérales
qui ont conduit à la catastrophe actuelle vont tout faire pour
maintenir le système d'exploitation et de domination et tenter
en encadrant quelque peu la finance de redonner du souffle pour éviter
un krach économique pouvant engendrer de profondes crises sociales
et politiques et en tout cas maintenir le capitalisme.
Depuis la fin de l'été, l'actualité est dominée
par la crise financière que connaît le capitalisme
depuis plus d'un an. C'est bien des Etats-Unis que la crise démarre
; elle va ensuite se propager sur la planète.
Un des grands rêves étatsuniens est l'accession à
la propriété de sa maison. Pour se faire, lorsqu'on
dispose de peu d'argent, on doit emprunter à une banque.
Pour pouvoir répondre à cette demande pour des gens
peu solvables, les créanciers prêtent, non pas sur
les revenus dont disposent les personnes, mais sur la valeur du
bien devant être acquis. C'est un prêt hypothécaire
qui peut conduire à la saisie de la maison si l'emprunteur
ne peut plus rembourser ses traites de crédit.
Pour faciliter ces acquisitions de maisons par des gens peu solvables,
les agences immobilières déclaraient aux futurs débiteurs,
qu'ils n'avaient aucun risque puisque les prix de l'immobilier ne
cessaient d'augmenter, augmentant ainsi la valeur de leur hypothèque.
Mais ces prêts sont à taux variables, c'est-à-dire
qu'ils suivent l'évolution des taux d'intérêts
dans l'économie ; autrement dit, on ne peut savoir ce que
l'on aura à rembourser d'ici la fin de la créance.
En outre, comme ces personnes ont de faibles revenus, les intérêts
de crédits sont plus importants puisque pour le créancier
les risques sont importants. C'est ce qu'on appelle des subprimes.
A service égal, les pauvres payent toujours plus que les
riches ! Par ailleurs, les créanciers tablent sur la dilution
des risques. Cela revient à prendre en compte qu'une partie
des emprunteurs ne pourra pas payer la totalité des créances.
Mais ces financiers espèrent que cette partie ne sera jamais
trop importante et au final, compte tenu des taux d'intérêts
élevés de ce type de crédits, ils seront, malgré
tout gagnants.
Mais le contexte social et économique va enrayer cette machine
bancaire. D'un côté, les revenus des emprunteurs restent
stables, dans le meilleur des cas. Par contre, les taux d'intérêts
augmentent, afin d'endiguer l'inflation. Les prix de l'immobilier
ralentissent leur hausse. Cela conduit à ce que de plus en
plus de gens de ne peuvent plus payer leurs traites. Dans un premier
temps, les banques proposent à leurs débiteurs de
renégocier de nouveaux crédits fondés sur la
nouvelle valeur de leur maison, qui bien que ralenti, continue d'augmenter.
Cette fuite en avant, n'arrête pas ce processus qui conduit
à mettre de plus en plus de gens à la rue puisque
leur maison est saisie (été 2008 : il y aurait entre
2 et 4 millions de personnes se retrouvant sans logement dans ces
conditions), d'une part, et à générer de plus
en plus de faillites pour des petites banques et agences immobilières,
d'autre part.
Une fuite en avant
La titrisation est le deuxième élément pour
comprendre l'ampleur de la crise actuelle. Pour se prémunir,
d'un nombre trop important de ''faillites personnelles'', les agences
immobilières revendent ces crédits à des filiales
de banques, qui s'empressent de les racheter puisqu'ils rapportent
beaucoup plus que des crédits normaux, car leur prime de
risque est beaucoup plus importante.
Pour se garantir contre un nombre trop important de faillites personnelles,
pouvant, pour le moins, affaiblir leurs profits, les banques ont
créé des ''produits dérivés'' : ce sont
des ensembles de différents titres (créances, actions...)
pour fabriquer de nouveaux produits financiers. Ainsi, le “
mille feuilles ” est inventé. Il se compose de crédits
à grands risques (qualifiés de pourris ou de toxiques)
rapportant beaucoup et de crédits plus sûrs, mais offrant
moins de profits.
Ces produits dérivés ont servi de caution pour d'autres
produits financiers, achetés par les grandes banques et investisseurs
institutionnels : assurances, fonds de pension... Mais ces produits
manquent de transparence : on ne sait plus exactement de quoi ils
sont composés et surtout qu'elle est la proportion de crédits
pourris que ces produits contiennent. Ainsi, plus personne n'a confiance
et en particulier les banquiers. Compte tenu de l'importance numérique
des faillites des petites banques, les plus grandes banques ont
vu une part de plus importante de leurs actifs perde de la valeur.
Dans les relations entre banques, tout le monde ment et tout le
monde sait que tout le monde ment ! Ce processus est d'autant plus
renforcé que la complexité de la composition de ces
produits dérivés est de plus en plus opaque, rendant
la maîtrise de ces produits de plus en plus difficile. Tout
cela entraîne la perte de confiance entre banques et donc
conduit à l'enrayement du système bancaire.
Or ce système contrôle la grande majorité de
paiements (salaires, chèques, cartes bancaires, virements...).
Les banques, organisant ces échanges à travers ces
modes de paiement, font les comptes tous les jours entre elles,
sous le contrôle de la Banques de France, pour savoir quelle
banque doit de l'argent à l'autre. La banque débitrice,
ne paye pas le jour, mais la créancière lui fait crédit.
Ce processus, sans fin, est appelé le marché monétaire
interbancaire. Si la confiance n'existe plus entre les banques,
ce marché s'arrête et elles ne se prêtent plus
d'argent les unes envers les autres.
Pour éviter le blocage du système bancaire, les banques
centrales (la FED pour les USA et la BCE pour la communauté
européenne) prêtent de l'argent aux banques privées
depuis plus d'un an ; les sommes ainsi injectées pour assurer
la fluidité du système se chiffrent par centaines
de milliards d'euros. C'est de argent virtuel (voir plus loin comment
l'argent est créé) ; c'est-à-dire qu'il n'existe
pas matériellement. Ce sont des lignes de crédit dans
des livres de compte. C'est lignes peuvent être crées
à l'infini, la seule contrainte pour les banques est d'avoir
un taux de réserve de déposer à la banque centrale.
L'argent fiduciaire (billets et pièces de monnaie créé
par l'Etat) ne représente que 5 à 10 % de la masse
total d'argent circulant actuellement.
Les banques centrales interviennent aussi massivement en grande
partie à la demande des Etats. Ces derniers ne peuvent se
permettre que le système bancaire s'effondre. Pour sauver
le système capitaliste, les gouvernants et décideurs
économiques sont prêts a remettre en cause momentanément
les principes sur lesquels ils se fondent. Ainsi, l'indépendance
des banques centrales se relativise ; il en va de même pour
l'investissement de capitaux publics dans des banques mal en point,
ce qui revient à les nationaliser ! Les Etats-Unis, pourtant
un des principaux promoteur des théories monétaristes,
en font la démonstration.
Il faut, dans cette logique, défendre les banques de dépôts
(là où nous avons nos comptes en banque), laissant
au second plan les banques d'affaires qui vivent sur leurs fonds
propres grâce à la spéculation. En effet, si
nous allions rechercher notre argent déposé sur nos
comptes, le système sauterait. D'une part, parce que l'ensemble
de ces dépôts est le matelas sur lequel les banques
s'appuie pour fonctionner pour spéculer et, d'autre part,
les elles ne disposent pas de l'argent représentant ces dépôts.
Actuellement, la masse totale des dépôts représente
environ 1600 milliards d'euros en France, alors que les organismes
bancaires ne disposent que de quelques dizaines milliards d'euros
en caisse. Il faut donc éviter que les gens viennent rechercher
massivement leur argent. C'est pourquoi les gouvernants garantissent
ces fameux dépôts, si des banques venaient à
faire faillite (Sarkozy a déclaré que l'Etat garantissait
jusqu'à 70 000 euros chaque dépôt)
Récession et crise sociale
C'est ainsi que, lors d'un premier week-end, le gouvernement étatsunien
a débloqué 750 milliards de dollars et ensuite la
communauté européenne a trouvé, toujours l'espace
d'un week-end, 1500 milliards d'euros. Bien évidemment, cet
argent est virtuel. Il n'y a pas en Europe ou aux USA un ou plusieurs
coffres contenant ces sommes astronomiques. Elles vont servir, dans
la mesure du possible, à racheter les crédits pourris
afin de pouvoir espérer que les banques aient de nouveau
confiance entre elles et donc que le système bancaire retrouve
un fonctionnement normal. Cela revient à payer les voleurs
qui ont mis à mal le système et dont les premières
victimes sont vous et moi et en premier lieu, pour ne prendre que
l'exemple des USA, ceux qui ont été expulsés
de leur maison. Pourquoi Bush, en même temps qu'il offrait
des garanties financières aux banques et racheter les escroqueries
des spéculateurs, n'a-t-il pas déclaré que
les gens mis à la rue puissent réintégrer leur
logement ; cela serait d'autant plus aisé qu'ils sont vides
(des quartiers entiers dans bon nombre de villes étatsuniennes
sont laissés à l'abandon avec des habitations vides
pourrissant sur place) et qu'ils ne valent quasiment plus rien financièrement
?
Mais la priorité est la protection des banques pour garantir
la survie du capitalisme, en laissant dans la misère les
personnes victimes des spéculations des traders dont on va
rembourser les exactions. Il faut par ailleurs maintenir le compromis
social que nous connaissons Si les patrons peuvent maintenir les
salaires bas, c'est grâce au système de crédit
qui revient, en somme, à une sorte de complément de
salaires, permettant aux gens de pouvoir consommer en payant des
taux d'intérêt.
Or, il y a tout lieu de penser que les crédits vont être
moins facile à obtenir, car les banques ont moins de liquidité
et seront plus prudentes pour les délivrer et ils seront
accordés à des taux plus élevés. Cela
va se traduire par une baisse du pouvoir d'achat et donc un ralentissement
de la consommation, avec comme corollaire le développement
du chômage. Les secteurs risquant d'être touchés
dans l'immédiat sont la banque, le bâtiment. L'automobile
commence a donné des signes de faiblesse (Renault vient d'annoncer
15 jours de chômage technique sur l'ensemble de ses sites
en France). Les travailleurs intérimaires risquent de rencontrer
de plus grandes difficultés ; déjà on annonce
un ralentissement de l'activité des entreprises d'intérim
de 15 à 20 %. On parle de plus en plus de récession.
La crise sera complète lorsque les prix des matières
premières et alimentaires ainsi que les salaires baisseront
de manière significative. En tout cas, il faudra bien payer
les 1500 milliards d'euros. Cela se fera sans doute par une augmentation
des impôts et une dégradation des services publics,
voire une stagnation, sinon une diminution des revenus réels
(salaires, allocations ASSEDIC, minimas sociaux...). Le gouvernement
justifiera la casse des acquis sociaux en arguant qu'il faut lutter
contre la crise, être compétitif...
Cette crise aura des conséquences au niveau international.
Le pays le plus endetté du monde c’est les USA. Ce
déficit est financé principalement par la Chine et
le Japon car ils achètent des bons du trésor, servant
à renflouer le déficit public. Or les Etats-Unis vont
tenter d'émettre de plus en plus de ces bons. Cela suppose
que le dollar reste une valeur sure, qu'il ne faiblisse pas de trop
par rapport à l'euros ou d'autres monnaies. On peut craindre
que la concurrence entre les différents pôles capitalistes
s'exacerbe.
Les pays du Sud risquent fort de faire aussi les frais de cette
crise. « Le Pakistan, au bord de la banqueroute, réclame
aussi au FMI une aide d'urgence. La roupie a perdu 25 % de sa valeur
depuis le début de l'année et la Bourse de Karachi
35 %. Selon un rapport de l'organisation internationale, les réserves
en devises étrangères du pays couvrent ses besoins
pour seulement six semaines.
L'Ukraine négocie aussi auprès du FMI un prêt
qui pourrait atteindre 14 milliards de dollars. Le FMI reconnaît
aussi être en discussions avec la Hongrie et a engagé,
jeudi, des négociations avec la Biélorussie. La Croatie,
l'Albanie, la Macédoine, sont aussi en sérieuses difficultés."Et
la Serbie peut-être aussi", ajoute un économiste.
» ... « Tétanisés par la crainte d'une
récession mondiale, les grands investisseurs internationaux
rapatrient leurs avoirs pour les mettre en lieu sûr. Dans
les pays concernés ces sorties de capitaux, brutales, affaiblissent
les banques et les monnaies locales. Lorsque ces Etats sont endettés
en devises étrangères, en dollar ou en euro, par exemple,
la dette nationale gonfle alors mécaniquement. "C'est
ce qui s'est passé en Hongrie et c'est ce qui arrive aussi
dans les pays Baltes", commente un économiste du FMI.
En Hongrie, pour stopper le plongeon du forint (de 48 % par rapport
au dollar et depuis mi-juillet) la banque centrale a même
dû se résoudre, mercredi, à augmenter son taux
directeur de 8,5 % à 11,5 %. Un paradoxe en temps de crise
car une telle initiative contribue à ralentir la croissance.
"Le pays n'a pas le choix, l'urgence est de stopper les attaques
spéculatives sur le forint", explique Zsolt Darvas,
économiste au centre Bruegel.
Pour les pays les plus fragiles la situation devient explosive.
Pour se renflouer les gouvernements doivent émettre des titres
de dettes sur le marché. Mais les acheteurs ne se pressent
pas, considérant les obligations de pays émergents
comme des "junk bonds", des obligations pourries. Autrement
dit, ils redoutent que ces pays ne fassent faillite et d'avoir sur
les bras une version moderne des redoutables "emprunts Russes".
»... « Le FMI dispose d'une enveloppe de 200 milliards
de dollars pour aider ces pays. Certains redoutent que cela ne suffise
pas. La crise n'est pas finie et la liste des Etats en danger risque
de s'allonger. » (cf. La liste des Etats réclamant
l'aide du FMI ne cesse de s'allonger, Le Monde 23/10/08). On a tout
lieu d'être inquiets sur le sort des personnes vivant dans
l'ensemble des pays situés à la ''périphérie''.
En résumé la plupart des pauvres de la planète
-- aussi bien au Nord qu'au Sud et à l'Est -- vont encore
plus trinquer à cause de cette crise.
L'argent dette
Mais avant d'aller plus loin, il nous faut comprendre comment l'argent
est créé. Nous avons vu plus haut que la monnaie fiduciaire
ne représente que 5 à 10 % de la masse monétaire
; c'est cet argent qui est crée par l'Etat. Mais d'où
vient le reste ? C'est ce qu'on appel la monnaie virtuelle. Comment
est elle créée ?
Le système bancaire est fondé sur le système
de réserve fractionnel. Le principe est simple. La réserve
d'une banque est composée du montant d'argent qu'elle a déposé
à la banque centrale et du montant d'argent qu'elle a crée
en fabriquant de la dette. Par exemple, une banque a déposé
à la banque centrale 1111,12 €. Son ratio de réserve
est de 9 pour 1, (c'est-à-dire les limites sur le montant
fictifs que le banquier peut prêter par rapport à son
dépôt initial ; ce ratio est arbitraire. C'est l'Etat
qui détermine les règles et donc varient d'un pays
à un autre et d'un moment à un autre). Le banquier
prête 10000 €, car le ratio de réserve le lui
permet. Ainsi, il vient de créer 10000 € qui n'existent
pas, mais qu'il peut verser sur le compte de l'emprunteur sans qu'il
est touché à son dépôt initial. C'est
ce qu'on appelle de l'argent dette. Le processus peut se reproduire
sans fin dans la mesure où c'est 10000 € sont de nouveau
injectés dans une banque. Avec le même ratio, ce montant
mis en circulation, le deuxième banquier dispose de 9000
€. Ils peuvent être crédités à une
troisième personne, et ainsi de suite. On en arrive à
ce tour de magie époustouflant où avec 1111,12 €
bien réel, déposés à la banque centrale,
le système bancaire arrive à créé environ
100 000 €, sans que le capital de départ soit entamé,
d'une part, et ces 100 000 € ne correspondent qu'à des
lignes de crédit. On peut tirer déjà deux conclusions
:
- l'Etat n'a plus le monopole de création de l'argent. Les
banques privées le créent principalement
- cet argent dette, ne repose sur rien, si ce n'est des jeux d'écritures
; il n'a aucune réalité.
On demande aux banques de montrer qu'elles aient un pourcentage
supérieur en intérêts par rapport aux prêts
qu'elles ont octroyés (par exemple 10 %). Cela implique que
le système bancaire sollicite de plus en plus de dépôts
pour qu'il puisse prêter davantage. En résumé,
le dépôt de 1111,12 € permet d'encaisser des intérêts
sur 100 000 € que les banques n'ont jamais eus. Elles peuvent
donc créer de l'argent autant qu'elles sont capables d'emprunter.
Pour que ce système fonctionne, il faut l'implication des
Etats en imposant, par la loi, l'utilisation de la devise nationale.
Il a fallu également légaliser les crédits
créés soient payables avec les mêmes devises,
et enfin adopter ces règles de fonctionnement sans que les
personnes composant la société en soient informées.
La reconnaissance de dette signée par l'emprunteur devient
de l'argent dans la mesure où elle est vendable ou échangeable.
Ainsi, la plus grande partie de l'argent créé est
de la dette. Sa création étant illimitée, la
création de l'argent est donc illimité ; en conséquence,
avec ce système, la dette est perpétuelle.
Mais la description de ce processus ne tient pas compte des intérêts.
En fait les banquiers ne créent que l'argent provenant du
principal (c'est-à-dire la somme demandée par l'emprunteur).
Par contre les intérêts proviennent de l'ensemble de
l'économie générale : la réserve totale
d'argent, créée à partir des crédits
bancaires. Or, l'emprunteur paye à la fois le principal et
les intérêts. Par rapport aux emprunts à court
terme, les intérêts sont importants mais les risques
de saisies importants. Il faut donc créer beaucoup d'argent
pour payer les intérêts. En effet, pour qu'une société
fonctionne, il faut que le nombre de saisies soit faibles. Pour
créer de l'argent, nous avons vu qu'il fallait créer
de plus en plus de dettes. En conséquence, la dette et les
intérêts augmente ; ce qui conduit à une escalade
exponentielle de l'endettement. C'est le décalage temporelle
entre la création de la dette et le remboursement des emprunts
avec leurs intérêts qui permet au système de
perdurer. La croissance devient donc exponentielle aussi, ce qui
conduit à une augmentation perpétuelle de la consommation
des personnes et des industries et celles des matières premières
et de l'énergie. Là on retrouve un concept lié
à toute l'histoire du capitalisme : le productivisme.
Quelles revendications ?
Dans la situation actuelle, on se doit avancer au moins trois revendications
:
- l'annulation de toutes les dettes, qu'elles soient des pays du
Tiers Monde (comme le réclame une campagne tombée
en désuétude, mais dont on comprend maintenant l'enjeu
pour les capitalistes d'y être sourds) ou celles des pays
de tous les pays et des individus vivant sur cette planète.
Cela permettrait de faire sauter ce système bancaire qui
nous conduit à la ruine et aux désastres humains et
écologiques
- le partage égalitaire des richesses. Cela va bien au delà
de la simple revendication sur le croissance du pouvoir d'achat
et son corollaire l'augmentation des salaires, qui sont portées
par les plupart des organisations syndicales, et bon nombres de
partis politiques se proclamant de gauche (de la sociale démocratie
à l'extrême gauche). Elle maintient la misère
et les inégalités économiques et sociales et
maintient les rapports impérialistes. Le partage des richesses
devra poser les questions de la gratuité des services publics,
du droit au logement, de la gratuité de la santé,
de refonder les rapports Nord/Sud sur les bases de la solidarité
et de l'entraide mutuelle, etc. Cela suppose d'ouvrir les frontières
et d'instaurer la liberté de circulation et d'installation
Ce nouveau partage des richesses devra avoir aussi comme but d'en
finir avec la précarité. De ce point de vue, la lutte
pour la régularisation de tous les sans papiers, au delà
de la revendication portant sur l'égalité des droits,
est un axe important pour atteindre cet objectif. En effet, les
sans papiers sont instrumentalisés par l'Etat pour faire
pression sur le marché du travail afin d'accroître
la précarisation des conditions d'exploitation.
- se donner les moyens politiques pour connaître et maîtriser
nos conditions d'existence, en se fondant sur l'égalité
sociale, la solidarité et la liberté. En effet, le
partage égalitaire des richesses ne sera qu'un voeu pieux
si nous n'éradiquons pas les rapports de domination et d'exploitation
entre les êtres humains. De même, il ne servira pas
à grand chose de se partager des richesses s'appauvrissant,
si nous continuons dans les logiques productiviste conduisant à
des catastrophes écologiques et réduisant à
une peau de chagrin les ressources naturelles. C'est imaginer une
société où le règne de la marchandise
aura pris fin ; où la valeur d'usage aura pris le pas sur
la valeur d'échange ; où les rapports sociaux auront
réoccuper la place centrale qu'occupe actuellement l'économie,
celle-ci ne devant simplement servir qu'à organiser les échanges
des biens entre les êtres humains. Quelles formes d'organisation
sociale sommes nous capables d'imaginer et ensuite construire pour
que la vie sur cette planète ait de nouveau un sens sortant
des sentiers ennuyants de la consommation à outrance pour
juguler l'ennui ?
JC
Pour rédiger cet article, je me suis largement appuyé
sur une excellente émission de radio du groupe Egregore de
Reims (adhérant à l'Organsation Communiste Libertaire
http://oclibertaire.free.fr/).
Cette émission a été diffusée le 22/09/08
sur une radio locale de Reims.
Pour comprendre ce qu'est l'argent dette, je me suis appuyé
sur une vidéo de Paul Grignon :
http://www.vimeo.com/1711304?pg=embed&sec=1711304
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