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Origine : Mail sur la liste Zpajol, liste sur les mouvements de sans
papiers
[zpajol] PETIT GUIDE POUR LUTTER CONTRE LES PRÉJUGÉS...
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30 Mars 2007-03-30
La brochure CIMADE diffusée par le Syndicat Medecine Général.
"PETIT GUIDE POUR LUTTER CONTRE LES PRÉJUGÉS
SUR LES MIGRANTS"
"ils sont trop différents" - "ils sont tous
délinquants" - "ils prennent notre travail"
- "ils vont nous envahir" - "ils ont tous les droits"
"PRÉJUGÉS"
« J'ai peur. J'ai peur parce que depuis un certain temps,
je constate que je suis entouré de nombreuses personnes différentes
de moi. J'ai peur qu'elles prennent mon travail, j'ai peur qu'elles
m'imposent leurs idées et leur religion. Elles sont nombreuses
au travail, dans le métro, près de chez moi, dans
mon immeuble... J'entends dire que leur nombre a beaucoup augmenté
ces dernières années. J'ai peur parce que ces gens
ont beaucoup d'enfants et qu'ils finiront par nous submerger. Ils
font baisser le niveau des classes de nos enfants. Ils sont très
nombreux à être musulmans et cette religion me fait
peur parce qu'elle est plus importante à leurs yeux que nos
traditions.
Je pense que beaucoup viennent pour vivre à nos crochets
et profiter de nos avantages sociaux. Ai-je raison d'avoir peur
? »
« Ils vont nous envahir »
Cette question doit être traitée dans un contexte plus
large, à la fois géographique et historique. Rappelons
d'abord qu'on ne quitte pas son pays de gaîté de coeur
: on migre parfois dans l'espoir d'une vie meilleure, mais le plus
souvent pour échapper à un confl it. La migration
est souvent douloureuse en ce qu'elle représente un arrachement
à un pays, une langue, des proches. De fait, à l'échelle
planétaire, moins d'une personne sur quarante réside
à l'étranger. Des migrations variées Il faut
relativiser l'importance des migrations vers l'Europe par rapport
à celles qui se produisent à l'échelle mondiale.
En effet, si indéniablement l'Occident attire, dans les faits
les hommes s'installent très souvent dans un pays voisin
du leur : sur près de 200 millions de personnes qui ne résident
pas dans leur pays natal, la moitié se déplace d'un
pays du Sud vers un autre pays du Sud, tandis que l'autre moitié
va du Sud vers le Nord. De plus, comparée à certains
voisins européens, la France n'est plus un pays d'immigration
massive. Le taux d'étrangers vivant en France par rapport
à la population totale était de 7% en 2004, contre
20% en Suisse et 10 % en Autriche. De même, en 2004, la France
comptait 3,2 millions d'étrangers tandis que l'Allemagne
en accueillait plus du double. Une question de perception La question
des migrations en France doit être replacée dans son
contexte historique, car la perception que l'on peut avoir de la
situation actuelle découle en partie des politiques passées.
A partir du milieu du XIXème siècle, les pouvoirs
publics ont fait venir des étrangers pour les besoins de
la guerre puis de la reconstruction. Il s'agissait alors de combler
les carences en main d'oeuvre et pallier le défi cit démographique.
Ainsi, pendant l'entre-deux-guerres, la France est devenue le premier
pays d'immigration au monde proportionnellement au nombre de ses
habitants. Cette période d'ouverture a pris fi n dans les
années 70 : la crise économique a eu pour conséquence
la fermeture des frontières et le début d'une politique
restrictive. De cette époque sont issues plusieurs générations
d'hommes et de femmes qui ont construit leur vie ici. Leur présence
peut contribuer à une surestimation de l'immigration en France
car ils sont souvent assimilés à des étrangers
ou des immigrés. Pourtant, ils ne sont ni l'un ni l'autre
: ils sont nés en France et possèdent pour la plupart
la nationalité française. Cette crainte de l'invasion
trouve aussi des causes dans la répartition inégale
des migrants en France. Par exemple, si 40% des étrangers
résident en Ile-de-France, à l'inverse, la Bretagne,
comme d'autres régions, compte moins de 2% de population
étrangère. Le prétendu " appel d'air "
Enfi n, certains pensent que les régularisations massives
comme il y en a eu en France il y a presque dix ans ou plus
récemment en Italie, en Espagne et en Grèce
contribueront à rendre notre pays plus attractif et à
provoquer un appel " d'air ". Ils oublient que c'est la
situation économique, politique et écologique des
pays d'origine qui est la cause des migrations, et non pas les politiques
migratoires des pays d'accueil.
« Ils ont tous les droits »
On entend souvent dire que les étrangers viennent facilement
en France pour profi ter indûment des aides sociales et qu'ils
obtiennent des papiers sans trop de diffi cultés. La réalité
est bien différente. Pas si simple de venir en France Pour
entrer sur le territoire français, la première étape
est d'obtenir un visa. Ce sont les consulats qui, dans les pays
d'origine, le délivrent et établissent des contrôles.
L'attente est souvent très longue et, même quand toutes
les garanties sont présentées, le visa peut être
refusé sans explications. Le durcissement des conditions
d'entrée pousse parfois les étrangers à payer
de fortes sommes à des réseaux de passeurs pour entrer
illégalement en France, parfois au péril de leur vie.
Pour les demandeurs d'asile, qui s'exilent suite aux persécutions
subies dans leur pays, trouver refuge en France devient un véritable
parcours du combattant.
Les pays européens qui avaient une forte tradition d'accueil
semblent tourner le dos à leurs valeurs fondamentales. Les
conditions générales d'accueil des demandeurs d'asile
les placent dans une grande précarité et la procédure
d'examen des demandes présente peu de garanties. Acquérir
un statut : un véritable défi Il ne suffi t pas d'avoir
un travail ou de la famille en France pour obtenir un titre de séjour
carte de séjour temporaire valable un an ou carte de
résident valable dix ans. Il faut remplir certaines conditions,
variables en fonction du type de demande.
Toutefois, le préfet est libre de refuser la délivrance
du titre, même si toutes les conditions sont remplies. Ainsi,
il est aujourd'hui très diffi cile pour un étranger
d'obtenir des papiers, même s'il est malade, si sa famille
est en France ou s'il y vit depuis longtemps. Aujourd'hui, être
né en France ne suffi t plus pour avoir la nationalité
française. Il faut y résider et faire des démarches,
au plus tard à sa majorité, pour déclarer sa
volonté d'être français. Pour les personnes
nées à l'étranger, la naturalisation n'est
pas un droit même si elles remplissent les critères
exigés. Le droit aux aides sociales Les étrangers
en situation régulière ont droit à des prestations
sociales. Ce sont des avantages mérités puisque nombreux
sont ceux qui travaillent et paient des cotisations, parfois même
sans être autorisés à bénéfi cier
des prestations sociales correspondantes.
C'est le cas des personnes qui repartent s'installer dans leur
pays après avoir cotisé pendant des années.
Les sans-papiers, en revanche, n'ont pas accès à la
plupart des prestations sociales, même lorsqu'ils cotisent.
Au fi nal, les étrangers en France contribuent plus en cotisations
qu'ils ne coûtent en prestations. Les familles nombreuses
sont fréquentes dans la population immigrée. C'est
ce qui permet à notre pays d'affi cher un taux de natalité
à même de garantir le renouvellement des générations.
L'objectif des allocations familiales étant de favoriser
les naissances, il est normal que ces familles bénéfi
cient d'allocations proportionnelles à leur nombre d'enfants.
On constate toutefois que le taux de natalité des populations
immigrées tend à se rapprocher de celui des populations
d'accueil. Sur la question des logements sociaux, rien ne montre
qu'ils sont plus souvent attribués à des familles
étrangères, malgré la grande précarité
dans laquelles vivent certaines d'entre elles. Beaucoup n'ont d'ailleurs
pas d'autre choix que d'habiter dans des squats ou des hôtels
insalubres.
« Ils prennent notre travail »
Cette affi rmation revient presque toujours, sous une forme ou
une autre, dans les débats sur l'immigration. Elle repose
sur plusieurs postulats qu'il convient d'examiner de plus près.
Du travail pour tous Tout d'abord, un travail ne se vole pas. Si
les migrants viennent travailler en France ou dans les autres pays
européens, c'est qu'il y a des emplois disponibles. On constate
d'ailleurs que la population active immigrée issue des pays
du Sud occupe essentiellement des emplois peu qualifi és
et pénibles, souvent des emplois dont les autres ne veulent
pas vraiment. Par ailleurs, malgré leurs diplômes,
certains ne peuvent accéder à un métier correspondant
à leur spécialité. Les travailleurs migrants,
notamment ceux en situation irrégulière, sont généralement
obligés d'accepter de faibles salaires et des conditions
de travail précaires. Cela s'explique le plus souvent par
l'irrégularité de leur situation. Un statut légal
leur permettrait de mieux faire valoir leurs droits. Enfi n, les
études montrent que le fait qu'ils acceptent de faibles rémunérations
n'a aucun effet signifi catif sur le niveau global des salaires,
même lors d'affl ux migratoires importants.
Un impact économique positif
Il est faux d'assimiler le travail de la population immigrée
à un travail illégal. Beaucoup de migrants ne travaillent
pas dans l'illégalité, soit parce que leur titre de
séjour le leur permet, soit parce que, bien qu'en situation
illégale, ils ont obtenu un travail déclaré.
Ils paient donc des cotisations sociales et des impôts, au
même titre que les ressortissants français. D'après
une étude allemande, un migrant apporte en moyenne tout au
long de sa vie une contribution nette de 50 000 euros aux fi nances
du pays. De même, l'Organisation de coopération et
de développement économique (OCDE) souligne l'impact
positif des migrations dans l'économie des pays européens.
Non seulement les migrants ne profi tent pas du système,
mais ils y contribuent. En effet, la population active immigrée
est aussi consommatrice et, de ce fait, participe au développement
économique du pays d'accueil. Entre 1991 et 1995, on a constaté
dans 15 pays européens une hausse de 1,25 à 1,5% du
produit intérieur brut (PIB) due à une augmentation
de 1% de la population immigrée.
Ces chiffres montrent bien l'impact positif du travail des migrants.
Les migrants, acteurs de développement En venant travailler
en France, les migrants ne coupent pas leurs liens avec leur pays
d'origine. Une partie de l'argent qu'ils gagnent ici est envoyée
là-bas. De l'argent perdu ? Absolument pas, car ils contribuent
ainsi au développement de leur pays d'origine. Véritables
acteurs de développement, ils ont créé des
associations, les OSIM (Organisations de solidarité internationale
issues des migrations), afi n d'organiser et d'améliorer
cette aide. En 2005, le montant des transferts de fonds effectués
par des migrants vers les pays en développement a atteint
167 milliards de dollars, soit plus du double de l'aide publique
au développement.
« Ils sont tous délinquants »
Un aperçu rapide des statistiques judiciaires et policières
tend à indiquer un lien fort entre délinquance et
immigration. En effet, alors que les étrangers représentent
7% de la population résidant en France, ils forment 20% des
personnes interpellées et des détenus des prisons
françaises. Cette surreprésentation s'explique par
des facteurs sociaux et par le fonctionnement de l'appareil judiciaire.
Une délinquance sur-représentée La délinquance
est généralement relative au sexe, à l'âge
et à l'origine sociale. Or la population étrangère
en France est en moyenne plus jeune, plus masculine et plus pauvre.
Le taux de chômage dans la population active immigrée
représente le double du taux global des actifs. 7% de l'ensemble
des ménages résidant en France vivent sous le seuil
de pauvreté, mais cette proportion s'élève
à 25% pour les ménages dont le chef de famille est
maghrébin. Autrement dit, les caractéristiques sociologiques
des migrants sont l'une des causes de la délinquance constatée.
Il faut ensuite examiner le rapport à la police. La justice
pénale est essentiellement alimentée par la "délinquance
du pauvre", de rue, facilement repérée par les
policiers (vols sur la voie publique, dégradations, bagarres,
etc.). Les étrangers, plus exposés aux contrôles
et à la surveillance policière, sont aussi plus souvent
arrêtés. Ceci explique qu'ils soient sur-représentés
dans les statistiques pénales. Des peines inégales
La mécanique du système pénal et de l'administration
française à l'égard des migrants accroît
encore leur sur-délinquance apparente.
D'abord, la France, contrairement à d'autres pays européens,
pénalise le séjour irrégulier. Tout ressortissant
étranger vivant sur le territoire français sans un
titre de séjour en cours de validité est considéré
comme délinquant. Il existe également des peines qui
concernent spécifi quement les étrangers, qu'ils soient
ou non en situation irrégulière, comme l'interdiction
du territoire français ou l'arrêté d'expulsion.
Une fois prononcées, celles-ci font de l'étranger
un récidiviste permanent. Les étrangers sont aussi
jugés plus sévèrement que les Français.
À antécédents judiciaires égaux, les
étrangers sont plus souvent condamnés à de
l'emprisonnement ferme : 47% contre 35% des prévenus avec
casier judiciaire, 38% contre 25% des prévenus sans casier.
Lorsque les prévenus n'ont pas de ressources, les juges les
condamnent à de l'emprisonnement ferme plutôt qu'à
une amende et, de peur qu'ils échappent à la justice
française en regagnant leur pays, ils prononcent généralement
la détention provisoire et l'emprisonnement sans sursis.
Être pauvre et étranger n'est pas la même chose
qu'être pauvre et français, car le premier cumule des
handicaps dus à sa situation administrative. Privé
de beaucoup des droits qui peuvent lui permettre de s'en sortir,
l'étranger voit tout accident personnel (perte d'emploi,
de logement, etc.) doubler ses risques de décrochage social
et de basculement dans la délinquance. Il rencontrera plus
vite l'appareil judiciaire, mécaniquement plus sévère
à son égard qu'à l'égard des Français
de même condition.
Suit un lexique
étranger
se dit d'une personne qui ne possède pas la nationalité
française. Cet état peut changer au cours de la vie
d'un individu puisqu'il peut l'obtenir. La notion d'étranger
ne recouvre pas celle d'immigré puisque l'on peut être
étranger sans jamais avoir migré (c'est le cas des
personnes qui sont nées et vivent en France mais qui n'ont
pas la nationalité française), ou à l'inverse
être immigré mais pas étranger (c'est le cas
des personnes qui sont nées étrangères, qui
se sont installées en France et ont obtenu la nationalité
française).
sans-papiers
se dit d'une personne étrangère qui vit dans un pays
sans en avoir obtenu le droit. Cette appellation indique qu'elle
n'a pas de papiers l'autorisant à vivre en France (titre
de séjour), mais cela ne signifi e pas qu'elle soit dépourvue
de papiers d'identité (carte d'identité ou passeport,
par exemple). Un sans-papiers n'est pas forcément arrivé
clandestinement en France : il peut avoir été autorisé
à entrer sur le territoire, mais ne pas avoir obtenu l'autorisation
d'y rester.
clandestin
se dit d'une personne qui enfreint les règles relatives au
droit de séjourner en France et se soustrait à la
surveillance de l'administration. Très souvent, les sans-papiers
ne sont pas clandestins car leur situation est connue de celle-ci.
migrant
se dit d'une personne qui quitte son pays d'origine pour s'installer
durablement dans un pays dont elle n'a pas la nationalité.
Si le terme " immigré " favorise le point de vue
du pays d'accueil et le terme " émigré "
celui du pays d'origine, le vocable " migrant " prend
en compte l'ensemble du processus migratoire.
demandeur d'asile
se dit d'une personne qui a fui son pays, parce qu'elle y a subi
des persécutions ou craint d'en subir, et qui demande une
protection à la France. Sa demande d'asile est examinée
par l'Offi ce français de protection des réfugiés
et des apatrides (OFPRA) et la Commission des recours des réfugiés.
A l'issue de l'instruction de son dossier, le demandeur d'asile
est soit reconnu réfugié, soit débouté
de sa demande.
réfugié
se dit d'une personne à qui la France accorde une protection,
en raison des risques de persécution qu'elle encourt dans
son pays d'origine du fait de son appartenance à un groupe
ethnique ou social, de sa religion, de sa nationalité ou
de ses opinions politiques.
débouté
se dit d'une personne dont la demande de reconnaissance du statut
de réfugié a été rejetée. Elle
devient alors un sans-papiers.
Suit une biographie :
Jacques Audinet, Le temps du métissage, Paris, L'Atelier,
1999
Michael Billig, Racisme, préjugés et discrimination,
in Moscovici S., Psychologie sociale, Paris, PUF, 2003 [1984]
Fernand Braudel, L'identité de la France. Les hommes et les
choses, Paris, Flammarion, 1990
Sylvain Brouard et Vincent Tiberj, Français comme les autres?,
Paris, Presses de Sciences Po, 2005
Bureau international du travail, approche équitable pour
les travailleurs migrants dans une économie mondialisée,
rapport n° VI, Genève, 2004
Cimade, Les prétoires de la misère, Causes Communes,
hors-série, janv 2004 Alain Gresh, L'islam, la République
et le monde, Paris, Fayard, 2004
François Héran, Cinq idées reçues sur
l'immigration, Revue Populations et Sociétés n°
397, janvier 2004
Annie Kensey, Détenus étrangers, Cahiers démographie
pénitentiaire, n°6,3/99
L'Humanité, Sans-papiers: régulariser, est-ce créer
un nouvel afflux?, Dossier de l'Humanité des débats,
26 juillet 2006
Jack Lang et Hervé Lebras, Immigration positive, Paris,
Odile Jacob, 2006
Laurent Mucchielli, Délinquance et immigration en France,
un regard sociologique, 2003,
http://www.laurent-mucchielli.org
disponible sur
http://www.erudit.org/revue/crimino/2003/v36/n2/007865ar.html
Olivier Roy, L'islam mondialisé, Paris, Le Seuil, 2004
Pierre-André Taguieff, Le Racisme, Paris, Flammarion, 1972
Nations unies, Migrations internationales et développement,
rapport n°A/60/871, mai 2006
Catherine Wihtol de Wenden, Atlas des migrations dans le monde.
Réfugiés ou migrants volontaires, Paris, Autrement
/ Le mémorial de Caen, mars 2005
Cette publication a été réalisée dans
le cadre de la campagne «Assez d'humiliation !» menée
par la Cimade.
Créée en 1939, la Cimade est une association qui
accueille, conseille et défend les droits des étrangers
et demandeurs d'asile en France.
Pour avoir plus d'informations, signer la pétition et nous
soutenir : www.assezdhumiliation.org
septembre 2006, textes Cimade Ile-de-France/Champagne, rewriting
Marielle
Perrin-Willm, graphisme Charlotte Planche, illustrations Aurélien
Débat
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