Comparaison entre Recherche-action situationnelle et recherche
classique
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RECHERCHE-ACTION
SITUATIONNELLE
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RECHERCHE
CLASSIQUE
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Commande |
Problématisation d’un contexte :
commande publique et demande publique doivent un moment
pouvoir se rejoindre. |
Formulation des problèmes : pas de relation
entre l’attente d’un commanditaire et l’émergence d’une
demande publique. |
Démarrage |
Provoquer une situation : réunion
des acteurs autour d’une situation commune dont ils
définissent la problématique et les modalités collectives
de travail ; la négociation est permanente et fait
partie de l’évaluation. |
Négocier un accès au « terrain » :
rencontre individuelle ou collective des acteurs à partir
d’enquêtes ou groupe de travail méthodologique ;
négociation et évaluation sont deux étapes séparées
dans l’espace et le temps. |
Type de position - relations |
Position impliquée, relations horizontales
et égalitaires : le chercheur initie une organisation
démocratique en tant que membre parmi les autres
de la situation de travail, mais c’est le travail
collectif des praticiens qui définit la situation. |
Position neutre, relations verticales
et hiérarchiques : le chercheur est extérieur,
renvoyé à la représentation d’un pouvoir scientifique
et institutionnel (il sait des choses que ne connaît
pas le profane, il travaille avec les décideurs). |
Type de production de connaissance |
Connaissance par une série de transformations
individuelles et sociales, production continue, en temps
réel, transparente ; les intéressés participent
à toutes les étapes : la connaissance produite en situation
révèle des éléments impossibles à obtenir par des moyens
classiques. |
Connaissance par collecte de données, résultat
différé sous la forme d’un produit finit (rapport),
méthodologie et positionnement peu clairement explicités,
enjeux sous- jacents non dits (partenariat géo-institutionnel,
fonctionnement de structure, logique catégorielle de
marché , etc.). |
Outils de production |
Qualitatif (entretien approfondi, monographie,
autobiographie, enquête sociale) et interactif
(autoformation, dynamique de groupe, atelier coopératif,
expérimentation par la recherche- action). |
Quantitatif (enquête par questionnaire,
données statistiques) et qualitatif (entretien, monographie,
observation, analyse documentaire). |
Efficience du savoir produit
et diffusion de la connaissance |
La connaissance est directement agent
de transformation, les acteurs intègrent le principe
de recherche- action dans leur cadre professionnel sans
médiation ou intermédiaire ; la connaissance est
diffusée par des plates-formes numériques (open source,
sans droit d’accès), des rencontres d’ateliers et d’interventions
publiques, des cursus autoformant. |
Les acteurs accèdent difficilement au produit
final. Il faut un corps intermédiaire (opérateur, technicien)
pour décrypter cette connaissance et c’est eux qui l’utilisent
en tant que savoir opérationnel ; la connaissance
peut ou non être diffusée sous forme de livres, de colloques
ou de séminaires. |
Rapport au temps et analyse
de la connaissance |
S’inscrit dans une logique de processus,
c’est un work in progressqui s’auto- évalue et s’auto-
forme de manière collective ; travail sur les représentations
sociales et le principe de construction de la réalité,
feed-back (analyse du retour des intéressés sur
les documents produits). |
S’inscrit dans une période relativement courte ;
la recherche ne dégage pas un processus collectif, elle
est évaluée par des spécialistes ; interprétation
souvent solitaire du chercheur, pas de feed-back. |
Transformations réelles |
Les acteurs maîtrisent le sens d’une
transformation de la réalité : rapport au travail
et utilisation de sa production. |
Les transformations éventuelles sont différées
et restent sous l’autorité des commanditaires sans que
les acteurs en maîtrisent les tenants et les aboutissants.
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Approche épistémologique
d’une situation sociale |
Systémique : complexité, la situation
est plus que l’addition des éléments qui la composent,
c’est un système d’interactions et d’événements.
Microsociologique : la situation est un analyseur
de l’ensemble de la société. |
Analytique : la situation est une somme d’éléments
étudiés séparément, relations linéaires de cause à effet.
Positiviste : la situation est un fait social,
objet d’étude qu’il faut étalonner dans un échantillonnage
représentatif. |
Objectivité et scientificité |
Pas d’hypothèses ou de méthodologies
préalables, aller-retour entre implication et distanciation,
l’influence du chercheur fait partie de la recherche
et les situations de crise sont un support d’analyse,
objectivation par comparaison dans l’espace entre les
situations de travail et dans le temps entre les étapes
de transformation individuelle et sociale. |
Objectivation par séparation chercheur/objet de
recherche, application d’une grille d’analyse pré- établie,
d’une méthodologie qualitative ou quantitative vérifiant
les hypothèses initiales, « évite » toutes
influences du chercheur et les situations de crise sont
vécues comme une erreur d’implication. |
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Recherche-action |
Sciences positives |
Position de valeur |
développent des systèmes sociaux et
libèrent le potentiel humain |
les méthodes sont neutres |
Temporalité |
observent l’actualité en l’interprétant
à la lumière du passé et du futur anticipé |
axées sur le temps présent |
Relation avec les unités
de recherche |
les membres du public cible sont des
sujets conscients qui collaborent avec le chercheur
|
l’observateur est non impliqué et les
membres du public cible sont l’objet de l’étude |
Traitement des unités étudiés |
es cas eux-mêmes peuvent représenter
une base suffisante comme source d’information |
les cas n’ont d’importance qu’en tant
que représentants d’une population |
Langage employé |
langage plus connotatif et métaphorique
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utilisent un langage dénotatif et descriptif
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Réalité des unités |
les êtres humains n’arrêtent pas d’introduire
des artefacts dans l’observation |
existent indépendamment des créatures
humaines |
Intentions épistémologiques |
développe des avis multiples en vue
de l’action afin d’obtenir les résultats souhaités |
prédisent les événements à partir de
jugements dans un ordre hiérarchique |
Accroissement
des connaissances |
tient compte des “conjectures” et n’hésite
pas à créer des situations en vue du changement de la
connaissance |
opèrent par une stratégie d’induction
et de déduction |
Critères de confirmation |
repose essentiellement sur l'évaluation
des effets de l’action |
s’appuient sur une consistance logique,
la conjecture et le contrôle |
Base de généralisation |
les résultats sont étroitement liés
à la situation, au contexte |
base large, à valeur universelle et
hors du contexte |