Origine : http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2001/mag0504/ps_3932_halte_violence.htm
Remarques désobligeantes, propos agressifs… la violence
verbale est une réalité. Mais elle est parfois plus
insidieuse que de simples insultes. Comment désamorcer les
attaques et les conflits par la parole ? Quelles sont les clefs
d’un dialogue sans stress ?
Nous avons tous déjà eu des mots avec quelqu’un
ou fait quelques remarques pas piquées des hannetons…
Pourtant la violence verbale n’est pas uniquement dans l’échange
de noms d’oiseaux…. Parfois, notre manière de
nous adresser à l’autre, le choix de certains mots
nous rend coupable d’agression !
Non aux insultes !
Violence verbale
Certes, vous n’êtes pas d’un naturel agressif
ou même vulgaire. Pourtant, que ce soit en voiture ou devant
un match de football, votre vocabulaire ne déparerait pas
dans la bouche d’un charretier… Vous devez rayer les
insultes de vos expressions et bannir les qualificatifs trop péjoratifs
(du moins en public…). Car ne vous y trompez pas : ces mots
dénotent d’une forme de violence qui est en vous. Il
est normal que le comportement des autres vous agace parfois. C’est
le lot de toute vie de couple ou de famille et de toute vie en société
de manière générale. La proximité d’autrui
nécessite justement de faire des concessions et d’accepter
des comportements différents. Inutile de vous énerver
contre les petites manies de votre conjoint ou de râler après
votre fille qui passe plusieurs heures par semaine au téléphone
!
Ne soyez plus directifs
Mais la violence verbale ne se résume pas uniquement à
des gros mots ou un énervement excessif. Elle peut se cacher
dans votre ton ou votre manière de vous adresser à
l’autre. Certaines remarques ou certains mots sont parfois
des coups violents. Ceux-ci laissent aussi des blessures, même
si elles sont invisibles.
Eviter ce type de comportement peut se faire par exemple selon
le principe de non-directivité, décrit par Carl Rogers
(psychologue américain, 1902-1987). Schématiquement,
au lieu de dire à votre conjoint "arrête de mettre
tes affaires partout", qui revient à l’agresser,
il est préférable de parler à la première
personne : "je suis dérangé par tes affaires".
Cela élimine une part de la violence et permet le dialogue.
Communication non violente
Ce principe de non-directivité a d’ailleurs été
repris par Marshall Rosenberg, un élève de Carl Rogers,
qui a crée sa propre discipline : la communication non violente.
Dans les grandes lignes, celle-ci propose d’éliminer
les agressions liées à nos modes d’expression,
afin de réduire le stress de la vie quotidienne, de désamorcer
l’agressivité et la colère ou de mieux écouter
et comprendre l’autre.
Wayland Myers, auteur d’un livre sur la communication non
violente, définit trois règles à suivre lorsqu’on
s’adresse à un interlocuteur :
* Décrire les faits. Ne pas coller d’étiquettes
ou faire de morale ;
* Mettre en lumière les sentiments et les besoins. Eviter
les reproches ou une attitude défensive ;
* Demander les actions souhaitées. Ne pas utiliser les exigences,
les menaces, les ordres ou la manipulation.
Plusieurs formations en communication non violente sont d’ailleurs
destinées aux éducateurs et aux professions en contact
avec le public. A votre échelle, passer par ce type de formation
peut vous sembler superflu. Néanmoins, essayez de limiter
les propos trop agressifs et écoutez un peu plus l’autre.
Vous verrez, communiquer sans stress, ça change la vie !
Alain Sousa
Arrêtez de vous disputer !
"Les mots sont des fenêtres. Initiation à la
communication non violente",
Marshall Rosenberg, Editions La découverte et Syros, 14,94
€uros.
"Pratique de la communication non violente", Wayland Myers,
Editions Jouvence, 4,42 Euros.
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