Origine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Communication_non_violente
La communication non violente, Nonviolent Communication en anglais,
est le nom retenu par Marshall Rosenberg, pour un processus qu'il
a initié dans les années 1970 en s'inspirant notamment
des travaux de Carl Rogers. La non-violence est une référence
au mouvement de Gandhi.
* L'empathie, apport majeur des travaux de Carl Rogers, est également
au cœur de ce processus.
* Marshall Rosenberg se réfère également
aux travaux de l'économiste chilien Manfred Max Neef, qui
a, comme lui, analysé les besoins humains.
* Comme ce processus est en permanence enrichi par les personnes
qui l'utilisent, je vous propose de partir d'une définition
qui a été valable en septembre 2003, à Lausanne,
et qui est continuellement remise en question selon l'auteur même
de cette définition (MBR). Vous êtes donc - vous aussi
- invité à l'enrichir:
Définition de la CNV par Marshall B. Rosenberg - Lausanne
sept. 2003 (Traduction par Godfrey Spencer et Anne Bourrit)
« La Communication Non Violente, c'est la combinaison d'un
langage, d'une façon de penser, d'un savoir-faire en communication
et de moyens d'influence qui servent mon désir de faire trois
choses :
* me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance
avec la manière dont je veux vivre ma vie ;
* acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même
et autrui d'une façon qui me permette de donner naturellement
à partir de mon cœur ;
* acquérir le pouvoir de créer des structures qui
soutiennent cette façon de donner. »
Pour donner une définition concise et positive, qui parle
aisément aux enfants et qui respecte le constat que l'esprit
humain ne connait pas la négation, les animateurs d'un projet
CNV en milieu scolaire ont reformulé l'acronyme CNV en Communication
Nouvelle et Vivante.
La page la plus fournie sur la CNV est en allemand pour le moment.
Processus de communication non violente
Thomas d'Ansembourg dans «Cessez d'être gentil, soyez
vrai !» propose, à la suite de Marshall Rosenberg,
un processus à suivre afin d'être à l'écoute
de ce que l'autre (et aussi moi-même) vit. Le processus nous
aide à clarifier ce que nous vivons, il n'est pas l'empathie
mais y donne accès, il n'est pas qu'une simple écoute
: il nous aide à nous nous relier efficacement à l'autre/soi.
En voici la description :
* O pour Observation : observer la situation si possible objectivement
* S pour Sentiment : exprimer les sentiments en rapport
* B pour Besoin : clarifier le besoin
* D pour Demande : faire une demande si possible ouverte pour y
répondre
Voir exemple plus bas.
Neuf familles de besoins
Neufs besoins fondamentaux (selon Manfred Max-Neef) recouvrent
à peu près toute la palette des besoins humains :
* Soins du corporels, bien-être, protection, mise à
l'abri du corps
* Sécurité
* Empathie, compréhension
* Créativité
* Amour, intimité
* Jeu
* Repos, détente, récupération
* Autonomie
* Sens, spiritualité
Caractéristiques des besoins
Quelques éléments des besoins — au sens de
la CNV — qui permettent de les distinguer de l'usage courant
du mot « besoin » (exemple : « j'ai besoin d'une
bonne bière » ou « j'ai besoin que tu sois gentil
avec moi »)
Ils sont :
* universels (communs à tous les êtres humains)
* ni bons, ni mauvais
* attachés :
* ni à une personne
* ni à un objet
* ni à une stratégie
* il y a 36000 manières d'y répondre.
Exemple
Afin d'être sûr que vous percevez bien ce que nous
voulons dire, voici un exemple :
Deux amis se sont donné rendez-vous. Le premier est arrivé
20 minutes avant l'heure fixée, et le deuxième arrive
40 minutes après l'heure fixée.
Réaction habituelle : « Non mais tu as vu à
quelle heure tu arrives ? Tu aurais pu me prévenir au moins
! »
Cela ne laisse que peu d'ouverture. La personne ne s'exprime pas
dans le sens du processus.
En voici une alternative possible :
1. Observation «Nous avions rendez-vous ici il y a quarante
minutes, cela fait une heure que je suis ici.» Il convient
ici de faire très attention à la communication para
verbale (soupirs, intonation de voix) afin de rester collé
à la réalité le plus possible dans l'énonciation.
2. Sentiment «Je suis en colère d'avoir attendu comme
cela car…» Commencez la phrase par 'Je' afin de prendre
la responsabilité de vos sentiments afin de montrer que vous
êtes responsable de vos sentiments. Nous vous proposons de
dire "je me sens" plutôt que "je sens"
en vue d'être sûr de pas mêler de jugements dans
l'expression des sentiments
3. Besoin «… j'ai à cœur de faire un usage
plus sensé de mon temps (y en a peut-être d'autres
: communication, empathie, considération, confiance)»
Soyez à l'écoute du besoin/des besoins qui est/sont
à l'origine du sentiment que vous éprouvez.
4. Demande «La prochaine fois que ce fait arrive, acceptes-tu
de prendre ton portable et de m'envoyer un message pour me dire
que tu seras en retard 5 minutes après que l'heure fixée
pour le rendez-vous soit passée?» Concluez par une
demande claire (en énonçant ce que vous attendez vraiment
ce que la personne fasse pour contribuer à votre bien-être)…
en vous posant une question : "Qu'est-ce que j'ai envie que
la personne fasse pour contribuer à ce que mon besoin soit
satisfait?"), concrète, ouverte (réponse "non"
possible, choix multiple...), réaliste, réalisable
et qui laisse le choix.
Je suis en relation avec ce que je vis dans l'esprit de la communication
non-violente
Par extension, les personnes vivant le processus de la communication
non violente voient dans toute violence l'expression tragique de
besoins non reconnus, satisfaits (selon Thomas D'Ansembourg/Marshall
Rosenberg). Dans la mesure du possible, il est proposé de
respecter chacune des étapes afin d'être clair.
En clair, la communication non violente permet à nombre
de personnes d'être aidés dans l'écoute qu'ils
s'offrent/offrent aux autres.
La communication non-violente n'est pas un "truc, un protocole
de communication", elle est un processus. Par là, elle
demande d'être pleinement vécue le plus souvent possible.
Le risque est de tomber dans une mentalisation du processus où
les personnes s'expriment mécaniquement ("girafe perroquet").
Exemple : "Quand tu dis… je me sens … parce que
j'ai besoin de… est-il possible de… ?" Il est en
effet possible que des gens se sentent lourds en entendant plusieurs
fois d'affilée cette formulation parce qu'ils ont peut-être
besoin de spontanéité, de légèreté
et de douceur dans la reformulation de ce qu'ils vivent. Nous vous
invitons à utiliser le langage "girafe de rue".
Enfin, il existe 3 obstacles à l'écoute empathique
: le temps, l'accès à la personne (hiérarchie,
personne proche…) et le courage.
Bibliographie
* Marshall Rosenberg, Dénouer les conflits par la Communication
NonViolente, Ed. Jouvence, 2006. ISBN 2-88353-496-9
* Thomas d'Ansembourg, Cessez d'être gentil, soyez vrai !
: Être avec les autres en restant soi-même, Les Ed.
de l'Homme, 2001. ISBN 2-7619-1596-8
* Jean-Philippe Faure, L'empathie, le pouvoir de l'accueil : Au
cœur de la Communication NonViolente, Ed. Jouvence, 2003. ISBN
2-88353-349-0
* Wayland Myers, Pratique de la communication non-violente : Etablir
de nouvelles relations, Ed. Jouvence, 1999. ISBN 2-88353-184-6
* Marshall Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou des murs)
: Introduction à la communication non-violente, Ed. Jouvence,
1999. ISBN 2-88353-432-2
* Marshall Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien
ce sont des murs) : Introduction à la communication non-violente,
Ed. La Découverte, 2005. ISBN 2-70714-438-2
* Marshall Rosenberg, Neil Gibson, Shari Klein, Nous arriverons
à nous entendre ! - Suivi de : Qu'est-ce qui vous met en
colère ?, Ed. Jouvence, 2005. ISBN 2-88353-424-1
* Marshall Rosenberg, La Communication Non Violente au quotidien,
Ed. Jouvence, 2005 (?). ISBN 2-88353-314-8
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