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Origine : http://www.atoi2voir.com/atoi/visu_article.php?id_art=141&n1=1&n2=3&n3=12
http://www.pnlarticles.com/2011/07/comment-gerer-la-colere/
Je sens que je vais craquer !... Non, je me contrôle...
Ça y est, je craque ! Ah, là, là, c'est toujours
la même chose ! Mais comment dominer sa colère ?
Tu rates ton bus, tu es coincé(e) dans les bouchons, tu renverses
ton café, tu oublies un rendez-vous important, tu as un mauvais
résultat, quelqu'un t'irrite… Il y a tellement d'occasions
de s'énerver rien qu'en une seule journée ! Comment
es-tu quand tu es en colère ? Du style "soupe au lait"
(tu exploses très fort et après ça va mieux),
ou du style colère rentrée, qui te fait te renfermer
et ne rien dire ?
Peut-être si tu es chrétien ou que ton éducation
te fait craindre les colères explosives, t'empêches-tu
d'être en colère. Tu te dit que ce n'est pas bien,
que c'est destructeur pour l'entourage. Et c'est vrai, éclater
de colère l'est. Alors tu essaies de bloquer bien fort ces
sentiments de rage, de frustration ou d'injustice qui sont au fond
de toi. Mais est-ce que tu y arrives ? Est-ce que ça ne ressort
pas autrement ou plus tard ?
Pour bien gérer quelque chose, il faut en savoir l'origine
et le fonctionnement. La colère est une émotion nécessaire
et normale. C'est un sentiment qui est un signal d'alerte indiquant
que quelque chose s'est mis en travers de notre but, de notre souhait
: aller quelque part, être tranquille, réussir... En
elle-même la colère n'a donc rien de mauvais. Comme
la douleur, elle nous aide à repérer ce qui se passe
en nous.
En revanche, la façon dont on gère ce sentiment,
dont on va l'exprimer, est bonne ou mauvaise, saine ou nuisible,
à nous comme à autrui. Si l'on réagit à
la douleur en essayant de la dominer coûte que coûte,
on supprime son rôle d'alerte : notre corps ne peut se soustraire
à ce qui le fait souffrir. En fin de compte, on se fait du
mal. À l'inverse, hurler et tout casser de douleur est malsain
et irresponsable. De même, vouloir éteindre sa colère
nous empêche d'identifier et de traiter sa cause. En réalité,
on continue à être en colère, à l'intérieur,
et l'on se fait du mal. Hurler, taper, casser quelque chose sous
le coup de la colère fait qu'on évacue la violence
de nos émotions, mais fait retomber cette violence sur les
autres. On se sent mieux, mais c'est injuste et blessant pour notre
entourage. C'est pour nous éviter de tomber dans ces deux
extrêmes que l'apôtre Paul écrit : "Si vous
vous mettez en colère, ne péchez pas" (Épître
aux Éphésiens ch. 4 v.26).
Y a-t-il une façon équilibrée de gérer
la colère ?
Oui ! Il est tout à fait possible de "bien être
en colère", tout comme il est possible de traiter la
douleur de façon saine.
Mais c'est un apprentissage que l'on ne fait malheureusement pas.
Heureusement, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Voici plusieurs
étapes à suivre pour parvenir à contrôler
sa colère. La prochaine fois que tu sens la colère
monter, tu peux essayer de les appliquer.
• 1. Prends ta respiration.
Lorsque tu es en colère, ton cœur produit de l'adrénaline
qui augmente ton rythme cardiaque (ce qui t'aide à prendre
la fuite si nécessaire). En respirant profondément,
tu calmeras ton rythme cardiaque et tu pourras baisser ton taux
d'adrénaline.
• 2. Prends du retrait par rapport à la situation
dans laquelle tu es.
Si tu sens la colère monter, éloigne-toi et donne-toi
l'occasion de te contrôler. Si tu es en conflit avec quelqu'un,
dis-lui que tu as besoin de réfléchir et de te retirer.
Rafraîchis-toi ou fais un footing si tu peux. Le sport va
t'aider à extérioriser ton trop plein d'énergie
pour pouvoir faire face au problème avec la tête froide.
Mais ne tape pas sur quelque chose ou ne crie pas : ça cultiverait
en toi un caractère violent. Le sport est sain et t'entraîne
à une certaine discipline qui va te permettre de faire des
progrès, de moins partir au quart de tour ou de moins intérioriser
ta colère. Taper ou crier, c'est exploser, c'est manifester
de la violence. Quand tu estimes pouvoir maîtriser la situation,
retourne voir l'autre personne et cherche une solution.
• 3. Écris.
Laisse ta colère passer par ton stylo. Il vaut mieux que
tu te défoules sur papier plutôt que sur une personne
! Au début cela va te demander des efforts : soit que tu
es frustré de ce que ça sorte moins vite par écrit
que par oral, soit que tu ne saches pas quoi écrire. Mais
rapidement tu t'apercevras que cela va énormément
t'aider. Écris exactement ce que tu ressens. Bien sûr,
pas question de donner à l'autre ta feuille : jette le papier
à la poubelle.
Surtout, la clé qui va désamorcer la colère,
c'est, plutôt que d'insulter les autres ou de pester tout
ton saoul, d'identifier et d'écrire la souffrance qui est
derrière tout ça. En effet, l'émotion à
la base de la colère est la souffrance. C'est elle qui cause
ton énervement. Réfléchis, pose-toi la question
: "pourquoi suis-je en colère ?". Y a-t-il eu injustice,
empêchement à ce que je souhaitais faire ou dire ?
Est-ce que je me sens rabaissé, ignoré, mal compris,
pas à la hauteur...? Cette étape est cruciale. Mettre
des mots sur les émotions à la racine de la colère,
identifier ce qui se joue en toi, va faire tomber cette colère
presque instantanément, comme on éteint le feu sous
une casserole d'eau bouillante. Tu vas pouvoir gérer sainement
ta colère et parler posément à autrui parce
que tu sauras ce qui se passe en toi. Les mots nous permettent de
nous débarrasser de nos émotions.
• 4. Examine les racines de ta souffrance.
La colère doit nous servir. Nous n'avons pas à en
être l'esclave. Elle nous avertit par rapport à notre
fonctionnement. Il faut donc prendre le temps de s'arrêter
pour voir ce qui se passe en nous, devenir plus conscient de nous-mêmes
pour être plus en accord avec nous-mêmes. Questionne-toi
: "Est-ce que mon but est raisonnable. Est-ce que je peux l'atteindre
ou n'est-il pas un peu haut (d'où frustration) ? Est-ce que
je suis porté(e) vers les autres ou ma colère n'est-elle
pas au fond égoïste ? Est-ce juste d'attribuer autant
de valeur ou d'importance à telle ou telle chose ? Qu'est-ce
qui est important dans la vie ? Comment pourrais-je trouver satisfaction
à mes besoins légitimes autrement que de telle ou
telle façon...?". Identifier tes raisonnements et peut-être
les changer si cela le demande fera que tu réagiras moins
la prochaine fois.
Il se peut aussi que tu sois enclin à la colère lorsque
tu es fatigué ou stressé (comme la plupart d'entre
nous). Évite alors les conversations à enjeux dans
ces conditions ou préviens ton entourage que tu n'es pas
très disponible. Donne-toi le droit de dire, par exemple,
que tu n'es pas sûr que ce soit le meilleur moment pour discuter,
et propose un autre moment. Si tu donnes un horaire, un moment,
tu montres à l'autre que tu ne cherches pas à éviter
le sujet mais que tu veux vraiment trouver une solution.
• 5. Cherche à clarifier la situation avec
l'autre.
Dans une discussion qui tourne mal, les phrases qui commencent par
« Tu dis, tu fais... », « toi, tu ... mais moi,
je », ou qui contiennent les mots « jamais, toujours,
tout le temps, encore une fois… » sont accusatrices
et enferment l'autre dans une boîte. Ce n'est pas juste, ça
envenime la situation parce que ça blesse l'autre et ça
ne résout donc rien. Toi-même tu as déjà
senti combine ces mots sont injustes et t'énervent. Pour
désamorcer une dispute, il faut parler des faits et de ce
que l'on ressent, pas de ce qu'on suppose que l'autre a voulu faire
ou dire. Donne des exemples concrets de ce que tu ressens, c'est-à-dire
parle de tes émotions, et de ce qui s'est réellement
passé. Laisse également à l'autre l'occasion
de s'expliquer, de préciser certains détails, de dire
lui aussi ce qu'il ressent. Ainsi, tous les deux, vous aller progressivement
clarifier la situation et résoudre le conflit.
Entraîne-toi à faire ces étapes : tu en bénéficieras
toute ta vie et en feras bénéficier les autres autour
de toi. Je te souhaite bonne colère !
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