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Une comédie du pouvoir : Luc FERRY
Emmanuel DAVIDENKOFF et Didier HASSOUX

Origine : http://www.professionpolitique.fr/art_imp10543.html

Une comédie du pouvoir, 2002-2004 [mercredi 15 septembre 2004]
Emmanuel DAVIDENKOFF et Didier HASSOUX
Hachette Littératures

"A-t-il vraiment été ministre de l’Éducation nationale ?" s’interrogent les deux auteurs, journalistes à Libération.

Selon eux, le ministre philosophe n’aura représenté qu’une parenthèse tragi-comique rue de Grenelle. Sur un ton léger, Didier HASSOUX et Emmanuel DAVIDENKOFF retracent - sous la forme d’une comédie en cinq actes - l’itinéraire chaotique de Luc FERRY au sein du gouvernement. En commençant par l’inspiration de Jacques CHIRAC et Jean-Pierre RAFFARIN, qui l’avaient choisi en juin 2002 pour permettre la réconciliation de la droite avec le monde culturel et faire naître un "LANG de droite". Dès janvier 2003, le chef de l’État, excédé, s’en prend au sens politique du philosophe, digne d’une "huître", et ordonne son humiliante mise sous tutelle pour arrêter les dégâts.

Perdu dans le conflit social de juin 2003, dépassé par la réforme de la décentralisation, incompréhensible et ridicule lors du débat sur la loi sur la laïcité, Luc FERRY a, selon les auteurs, échoué sur tous les dossiers importants qu’il aura eu à traiter. Pourquoi ? Les explications ne manquent pas. Bombardé à la tête d’une administration colossale, le ministre s’est obstiné à imaginer l’école selon son expérience personnelle - le syndrome du "moi je" - , lui qui l’a quittée très rapidement pour suivre des cours par correspondance. Naïf, il s’est évertué à vouloir parler en son nom - au prix de sorties lapidaires à l’impact désastreux - alors que tous ses mots étaient décortiqués comme autant de paroles de l’État par plusieurs millions de fonctionnaires, enseignants, élèves. Trop "people", il a agacé par ses sorties mondaines et médiatiques en compagnie de Marie-Caroline, sa jeune compagne dont l’omniprésence a irrité - au point qu’elle fût surnommée "Cruella" - tous ses interlocuteurs rue de Grenelle.

La "comédie du pouvoir", ou comment Luc FERRY a perdu beaucoup de crédit - et d’amis - en réalisant son rêve d’être ministre. Une charge au bazooka.
Le Jeudi 24 Septembre 2004, l'un des auteurs, présents sur France Culture, a expliqué qu'il souhaitait montrer que les hommes politiques n'agissent que pour eux-mêmes. Les discours, les petites phrases, les grandes déclarations ne sont qu'une façade. Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que c'est le pouvoir leur but. Il faut soit y accéder, s'y maintenir, y revenir et pour cela il faut éliminer les concurrents.

Il était intérrogé sur le débats Fabius /Jospin sur la Constitution européenne. Selon son argumentation, ces deux personnes veulent revenir au pouvoir et leurs déclarations sont essentiellement tactiques. Jospin ne parle pas de son action politique vis à vis de l'Europe quand il était premier ministre, c'est pourtant lui qui a signé le traité de Nice, il ne tire aucun bilan, il faut avant tout dire non à Fabius. Fabius, lui, a très mal supporté son jugement lors du procès du sang contaminé et il voudrait retrouver les faveurs du peuple pour revenir au pouvoir. Il reprend une partie du discours souverainiste à cette fin.

La notion de "comédie du pouvoir" ne s'applique donc pas qu'à Ferry, elle concerne tous les hommes politiques. Elle explique, encore une fois, que nous avons raison de ne pas nous fier à ce que disent ces beaux parleurs. La politique est discréditée et la comédie continue .......

Ph. C.