LIBERTES La Cnil lance une alerte à la "société
de surveillance"
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20070709.OBS5625/
la_cnil_lance_une_alertea_la_societe_de_surveillance.html
NOUVELOBS.COM | 09.07.2007 http://tempsreel.nouvelobs.com/
Dans son rapport 2006, la Commission nationale de l'informatique
et des libertés s'inquiète des progrès technologiques
qui pourraient menacer "la protection des données
et des libertés".
Des caméras de surveillance (Sipa)
Au moment où le gouvernement songe à multiplier
les caméras pour lutter contre le terrorisme, la Commission
nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) lance
lundi 9 juillet "une alerte à la société
de surveillance" qui menace "la protection des données
et nos libertés".
Dans le rapport 2006 de la Cnil, son président, Axel Türk
met en garde : "l'innovation technologique est à la
fois porteuse de progrès et de dangers. Les individus sont
tentés par le confort qu'elle procure, mais ils sont peu
conscients des risques qu'elle comporte. Ils ne se préoccupent
guère de la surveillance de leurs déplacements,
de l'analyse de leurs comportements, de leurs relations, de leurs
goûts". En 2005, la Cnil avait enregistré 300
déclarations de mise en place de systèmes de videosurveillance.
En 2006, il y en a eu 880, souligne le rapport.
"Eviter les pièges"
Et les techniques ne cessent de se perfectionner, par l'internet
ou wi-fi, proposant le son, voire le comptage des clients entrant
et sortant des magasins ou la détection de colis abandonnés.
Selon Axel Türk, face à l'inflation de la législation
anti-terroriste, il appartient à la Cnil "d'éviter
les pièges, dénoncer les illusions et combattre
les mythes". Il faut "provoquer une prise de conscience
collective".
Autre source de préoccupation, les demandes d'autorisation
à la Cnil pour des dispositifs biométriques "ont
été multipliées par dix en un an", relève
le rapport.
Par conséquent, la Cnil a donné son autorisation
en avril 2006 à trois cas : l'accès aux restaurants
scolaires par reconnaissance du contour de la main, et l'accès
aux lieux de travail par la même méthode ou grâce
à l'empreinte digitale, enregistrée sur un support
individuel.
Au total, l'an dernier, la Cnil a autorisé 52 dispositifs,
en a refusé 5 et a enregistré 299 engagements de
conformité.
Boom de la géolocalisation
Par ailleurs, un autre secteur en plein développement
: la géolocalisation des véhicules de salariés.
A tel point que la Cnil a adopté en 2006 une recommandation
pour en restreindre l'usage aux cas où elle est nécessaire
à la sûreté de l'employé, de la marchandise
ou du véhicule, ou lorsqu'elle est le seul moyen de suivre
les prestations, la facturation ou le temps de travail.
Il ne serait pas question d'espionner hors des heures de travail
ou de contrôler la vitesse, dit la Cnil qui demande une
"information préalable de l'employé".
D'autres recommandations ne tarderont pas car la Cnil "n'ignore
pas que la géolocalisation des employés eux-mêmes,
par le truchement de leur téléphone portable ou
de tout autre technologie, est également possible".
Une technologie invisible
Alex Türk soulève un autre danger qui devrait devenir
de plus en plus présent: "la technologie tend
à devenir invisible".
D'abord "parce que de plus en plus de traitements de données
sont réalisés à l'insu des personnes et permettent
de tracer leur déplacements physiques dans les transports
en commun, leurs consultations sur internet, leurs communications
téléphoniques".
En outre, parce qu'avec les nanotechnologies, à l'échelle
du milliardième de mètre, "il sera bientôt
impossible de distinguer à l'oeil nu si une technologie
informatique est présente dans un objet", au risque
de voir les instances de contrôle comme la Cnil "contournées,
submergées" par cette nouvelle vague maniaturisée,
met en garde Alex Türk
Le CNIL s'inquiète de l'inflation de la surveillance
informatique
(09/07/2007)
http://www.ratiatum.com/breve5324_Le_CNIL_s_inquiete_de_l_inflation_de_la_surveillance_informatique.html
Dans son rapport pour l'année 2006 publié aujourd'hui,
le CNIL s'inquiète de la prolifération des systèmes
de surveillance : les déclarations de fichiers informatiques
ont été multipliées par 6 de 2003 à
2006 (soit 70.000 par an), les systèmes de vidéosurveillance
par 3 de 2005 à 2006, et les dispositifs biométriques
par 10 sur un an !
Mais depuis 2004, le CNIL dispose du droit d'infliger des amendes,
devant être précédé d'un avertissement
et d'une mise en demeure. Près de cent mises en demeure
ont ainsi été prononcées pour l'année
2006. Si cela s'est révélé suffisant dans
la majeure partie des cas, onze établissements ont malgré
tout été réprimés pour ne pas s'être
pliés aux exigences.
En tête de liste le Crédit Lyonnais qui, en plus
d'avoir été sanctionné pécuniairement
pour utilisation abusive du fichier national des incidents de
paiement - tout comme le Crédit agricole Centre France
- a été contraint à publier des annonces
dans la presse en raison de sa mauvaise foi. Diverses sociétés
ont aussi été visées pour ne pas avoir respecté
le droit des personnes à s'opposer au démarchage
téléphonique (la liste orange). Parmi elles, un
opérateur téléphonique et un parti politique,
dont l'identité n'a pas été révélée.
Les contrôles biométriques en "développement
considérable", selon la CNIL
AP | 09.07.2007
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20070709.FAP4224/
les_controles_biometriques_en_developpement_considerabl.html
La Commission nationale de l'informatique et des libertés
(CNIL) note une forte hausse des autorisations de mise en place
de systèmes biométriques, un secteur en plein essor.
Elle a ainsi noté, dans son rapport annuel paru lundi,
avoir procédé en 2006 à l'examen de 360 demandes
d'autorisation, contre 40 en 2005.
Ce "développement considérable" de la
biométrie se confirme puisque depuis le début de
l'année 2007, la CNIL a consacré plus de 30% de
ses contrôles à des inspections de systèmes
biométriques et examiné déjà plus
de 200 dossiers de demandes d'autorisation.
Pour faire face à cette explosion de demandes, la CNIL
a mis en place en avril 2006 trois procédures simplifiées
d'autorisation: deux sur la reconnaissance du contour de la main
(l'une pour les restaurants scolaires et l'autre sur le contrôle
d'accès en entreprise et la gestion des horaires) et une
sur la reconnaissance de l'empreinte digitale exclusivement enregistrée
sur un support individuel pour l'accès aux locaux sur un
lieu de travail.
Au total, 299 des 351 autorisations délivrées en
2006 (neuf ont été refusées sur les 360 demandes)
ont été délivrées sur ce mode simplifié.
Les autres concernent des dispositifs aux finalités diverses,
comme des cartes de fidélité avec reconnaissance
d'empreinte digitale pour des clients de certains casinos.
Par ailleurs, la CNIL n'autorise l'enregistrement des empreintes
digitales dans une base centralisée que si cette technologie
se justifie que "par un fort impératif de sécurité"
(par exemple les accès aux sites nucléaires), afin
d'éviter des détournements de son utilisation. AP
"Les citoyens doivent savoir qu'ils sont fichés"
NOUVELOBS.COM | 09.07.2007
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/3_questions_a/20070709.OBS5788/
les_citoyens_doiventsavoir_quils_sont_fiches.html
Il semble impossible d'arrêter le progrès technologique.
Que faire pour qu'il ne porte pas trop atteinte aux libertés
?
- Le plus difficile, aujourd'hui, réside dans l'invisibilité
des atteintes aux libertés. Avec la miniaturisation des
matériels, les informations virtuelles qui circulent sur
Internet, le traçage par GSM, les citoyens ne savent même
pas qu'ils sont fichés, surveillés. La première
chose à faire, la plus difficile, aussi, est donc de les
informer. La pédagogie est au cœur de la mission de
la Cnil. Or notre budget communication tourne autour de 80.000
euros par an, quand l'équivalent anglais de la Cnil dispose
de 3 millions.
Les citoyens doivent être informés, premièrement,
qu'ils sont fichés, deuxièmement, qu'ils ont le
droit de connaître les informations recueillies sur eux,
et troisièmement qu'ils peuvent parfois s'opposer à
l'utilisation de ces informations. La plupart des plaintes que
nous recevons émanent de personnes qui s'étonnent
de figurer dans une liste. S'ils ne le savent pas, ils ne peuvent
pas se défendre.
La deuxième chose à faire, face aux avancées
technologiques, est de donner les moyens à la Cnil de réguler
la mise en place des fichiers. La vidéosurveillance, que
le président de la République souhaite développer,
sera d'autant mieux acceptée que les citoyens sauront que
la Cnil en contrôle l'usage et peut prononcer des sanctions
en cas de manquement à la réglementation. Mais ce
sera difficile, avec les 5 contrôleurs dont nous disposons.
Ils effectuent actuellement 120 contrôles par an, alors
que l'équivalent espagnol de la Cnil en fait 800.
On entend souvent dire que les gens qui n'ont rien à
se reprocher n'ont pas à s'inquiéter... En quoi
sont-ils aussi concernés ?
- Si l'on n'a rien à se reprocher, on peut donc mettre
des caméras dans les appartements? La question est celle
de la sphère privée. Se déplacer ou s'exprimer
sur Internet doit pouvoir se faire anonymement, sans être
tracé. Sinon, il n'y a plus de vie privée, tout
le monde peut tout savoir sur tout.
Le droit au respect des libertés reste abstrait: tant qu'on
n'est pas concerné, on pense qu'il concerne les autres.
Mais des personnes ne peuvent pas emprunter parce qu'elles sont
fichées à tort par la Banque de France.
La convergence de l'invisibilité de certaines technologies,
de leur développement rapide, et de la demande sécuritaire
croissante, crée un mouvement irréversible vers
une surveillance accrue des citoyens. Mais quand des données
personnelles sont parties dans la nature, circulent à grande
vitesse de fichiers en fichiers, on ne peut plus les enlever.
Or une information qui circule sur vous, sans votre contrôle,
peut prendre des dimensions dangereuses pour votre liberté.
C'est encore plus vrai dans un contexte de mondialisation, dans
lequel une commission informatique et libertés nationale
ne peut pas faire beaucoup.
Face à la mondialisation des données, à
leur circulation sur les réseaux, les pouvoirs de la Cnil
ne sont-ils pas insuffisants ? Comment protéger les libertés
à grande échelle ?
- Les Cnil européennes se sont unies et travaillent ensemble,
c'est déjà un début. Nous essayons d'agir
le plus souvent possible en amont, afin d'intégrer dès
la création des produits la question des libertés.
Mais nous ne pouvons pas intervenir partout et sommes obligés
de sélectionner les sujets les plus importants. Pour la
première fois, la Cnil va participer à un programme
de recherche européen associant des industriels et la Cnil
espagnole.
Sur une question émergente comme celle des nanotechnologies,
par exemple, nous essayons d'attirer l'attention des pouvoirs
publics sur les risques qu'elles présentent. Mais les intérêts
économiques pèsent lourd. C'est une véritable
lutte d'influence qui se joue.
Propos recueillis par Cécile Maillard
(le lundi 9 juillet 2007)
Bilan d'activité : la Cnil s'angoisse
9 juil. 2007 Par Anne Daubrée
http://www.silicon.fr/fr/silicon/news/2007/07/09/bilan-d-activit-cnil-s-angoisse
L’activité de la Cnil croît plus rapidement
que ses ressources budgétaires. Son président exprime
ses inquiétudes
"Inquiétude" face au risque d’endormissement
des sociétés face aux risques encourus par les libertés
individuelles, "angoisse" issue du traitement des données
personnelles des passagers des compagnies aériennes européennes
qui atterrissent aux Etats-Unis...
Lors de la présentation du bilan d’activité
de la Cnil, la Commission nationale informatique et liberté,
Alex Türk, son président, a multiplié les mises
en garde, ce 9 juillet, à Paris.
Swift again
"L’activité de la Cnil ne cesse de croître",
a expliqué Alex Türk, évoquant par exemple
la coopération avec les pays francophones, une initiative
de la commission elle-même.
Mais ce sont fondamentalement les missions de la Cnil telles
que définies par les décrets applicatifs de la loi
de 2004, qui occupent la petite centaine de salariés de
l’organisme. Et ces interventions concernent tous les domaines,
publics et privés.
Ainsi, Alex Türk a évoqué l’intervention
de la Cnil dans l’affaire Swift, une société
coopérative de transfert des transactions financières
internationales basée en Belgique, mais doublée
d’un serveur miroir aux Etats-Unis, dont les données
sont accessibles aux autorités américaines, dans
des conditions peu encadrées. "Il faudrait tirer les
leçons de l’échec sanglant de PNR pour régler
Swift, car la problématique de rapports de force entre
les autorités européennes et américaines
reste la même" a asséné Alex Türk.
L’ "échec sanglant de PNR", 'passenger
name record' était celui de la confidentialité des
données personnelles des voyageurs des compagnies aériennes
européennes qui atterrissent aux Etats-Unis. Suite au 11
septembre, ces derniers ont fait pression pour obtenir un large
accès à ces informations. 'Les 27 organismes européens
ont fait un travail considérable, mais n’ont pas
été entendus des gouvernements' regrette Alex Türk.
Résultat : d’après la Cnil, l’accord
international qui devrait rentrer en vigueur en août prochain,
devrait encore accroître la possibilité d’accès
des autorités américaines à ces données.
Deuxième enjeu de la Cnil, souligne Alex Türk la
protection de la citoyenneté au quotidien, qu’il
s’agisse du privé ou du public. "Nous sommes
débordés par les demandes" commente le président.
C’est le cas, par exemple, de celle qui a conduit la Cnil
à infliger une amende de 5.000 euros à une étude
d’huissier. Un particulier, en effet, avait reçu
une injonction à payer sur laquelle figurait la mention
"méchant imbécile" juste à coté
de son identité. Vérification de la Cnil faite,
le fichier des huissiers regorgeait de commentaires diffamants,
ou se référant à l’état de santé
des individus, rapporte le rapport de l’organisme.
"Aujourd’hui, 3.000 demandes sont en attente. Par
exemple, à la suite de l’affaire de Bruno Rebelle,
en deux mois, nous avons eu autant de demandes d’accès
indirect aux fichiers des RG qu’en une année",
illustre Alex Türk. Et les projets du gouvernement risquent
d’apporter un surcroît de travail à la commission.
Dernier sujet : la vidéo surveillance, évoquée
par le président de la République. "La Cnil
n’a pas d’opposition de principe à un projet
de ce type, il faudra en étudier les modalités.
Cela dit, un projet de ce type n’a aucune chance d’être
légitime s’il ne s’accompagne pas des moyens
pour l’organisation de son contrôle".
Promesse de campagne
Autre sujet qui occupe beaucoup la Cnil, le développement
des nouvelles technologies telles la biométrie, ou encore
la géolocalisation. "Nous voudrions mettre sur pied
un service d’expertise plus puissant" regrette Alex
Türk, qui estime également que les 120 contrôles
effectués l’année précédente
sont insuffisants, au regard, par exemple, des 700 effectués
par l’organisme espagnol. Au chapitre des projets pour lesquels
manquent des moyens figure également la déconcentration
de la Cnil.
D’après le président, en effet, la Commission
manque cruellement de moyens. Elle est très insuffisamment
dotée, par rapport aux autres organismes européens.
Son homologue allemand, par exemple, compte 400 salariés,
contre 90 pour la France. Bref, "il faudrait doubler les
moyens sur cinq ans," estime Alex Türk, qui rappelle
que, lorsqu’il était candidat, Nicolas Sarkozy"
a clairement indiqué qu’il fallait accroître
les moyens de la Cnil".
La CNIL s'inquiète d'une "société
de surveillance" qui menace les libertés
LEMONDE.FR Avec AFP | 09.07.07
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-933528@51-933119,0.html
Au moment où le gouvernement songe à multiplier
les caméras pour lutter contre le terrorisme, la Commission
nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) lance
"une alerte à la société de surveillance"
qui menace "la protection des données et nos libertés",
dans son rapport d'activité publié lundi 9 juillet.
"L'innovation technologique est à la fois porteuse
de progrès et de dangers (...). Les individus sont tentés
par le confort qu'elle procure, mais ils sont peu conscients des
risques qu'elle comporte. Ils ne se préoccupent guère
de la surveillance de leurs déplacements, de l'analyse
de leurs comportements, de leurs relations, de leurs goûts",
met en garde le président de la CNIL, Alex Türk.
La Commission alerte sur la généralisation de
trois dispositifs : la vidéosurveillance, la biométrie
et la géolocalisation. Elle a reçu 880 déclarations
de mise en place de systèmes de vidéosurveillance
en 2006, après 300 en 2005. Les techniques se sont perfectionnées,
proposant jusqu'au comptage des clients entrant et sortant des
magasins ou la détection de colis abandonnés. Face
à la vague de législation antiterroriste, il appartient
à la CNIL "d'éviter les pièges, dénoncer
les illusions et combattre les mythes", pense Alex Türk,
qui entend "provoquer une prise de conscience collective".
DES DONNÉES ENREGISTRÉES À L'INSU
DES PERSONNES
Les demandes d'autorisation pour des dispositifs biométriques
ont elles "été multipliées par dix en
un an", relève le rapport. De ce fait, la CNIL a adopté
en 2006 des procédures simplifiées d'autorisation
dans trois cas : l'accès aux restaurants scolaires ou aux
lieux de travail par reconnaissance du contour de la main, ou
grâce à l'empreinte digitale, enregistrée
sur un support individuel.
La géolocalisation des véhicules de salariés
est également en plein essor. Au point que la CNIL a adopté
en 2006 une recommandation pour en restreindre l'usage aux cas
où elle est nécessaire à la sûreté
de l'employé, de la marchandise ou du véhicule,
ou lorsqu'elle est le seul moyen de suivre les prestations, la
facturation ou le temps de travail.
Alex Türk voit enfin pointer un autre danger : le fait que
la technologie soit de moins en moins visible, parce que "de
plus en plus de traitements de données sont réalisés
à l'insu des personnes et permettent de tracer leur déplacements
physiques dans les transports en commun, leurs consultations sur
Internet, leurs communications téléphoniques",
et parce que les nanotechnologies rendront impossibles de distinguer
ces équipements.
Entre 2003 et 2006, l'activité de la CNIL a augmenté
de 570 %, avec plus de 70 000 fichiers informatiques déclarés
chaque année. Alex Türk appelle à une hausse
de son budget, afin de continuer à travailler en toute
indépendance.
La CNIL alerte sur la "société de
surveillance" qui "menace notre capital de protection
des données et nos libertés"
AP | 09.07.2007 | 16:32
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20070709.FAP4221/
la_cnil_alerte_sur_la_societe_de_surveillance_qui_menac.html
Fichage commercial, géolocalisation des salariés,
biométrie en hausse: attention à "la société
de surveillance", avertit la Commission nationale de l'informatique
et des libertés dans son rapport 2006 rendu public lundi.
L'instance présidée par Alex Türk a même
dû infliger des amendes pour la première fois l'an
dernier.
Une telle société "menace notre capital de
protection des données et nos libertés", du
fait du développement important des technologies, qu'elle
n'a pas entièrement les moyens de contrôler ou d'accompagner,
et d'un impératif très présent de lutte antiterroriste.
A l'occasion de la présentation du rapport d'activité
2006, M. Türk a rappelé le contexte de généralisation
de l'emploi des nouvelles technologies dans le contrôle
et le traçage des personnes, en particulier le développement
"exponentiel" de la biométrie, mais aussi la
géolocalisation des personnes (notamment les salariés
en voiture), sans compter l'utilisation future des nanotechnologies
dont il sera difficile d'identifier la présence dans certains
objets.
Il faut "réfléchir aux risques que font courir
les multiplications" de ces contrôles, a insisté
Alex Türk. Cette surveillance, souvent invisible car "virtuelle",
est d'autant plus accrue dans le contexte du "développement
des législations" pour lutter contre le terrorisme.
"Face à ces risques, les autorités doivent
provoquer une prise de conscience collective", insiste le
président dans son rapport.
En 2006, la CNIL a reçu 3.572 plaintes, 1.595 demandes
de droit d'accès indirect (vérification de fichiers,
notamment auprès de la police), adressé 94 mises
en demeure et quatre avertissements.
Depuis juin 2006, la CNIL a appliqué 16 sanctions financières
(allant de 300 à 60.000 euros) du fait de ses nouvelles
prérogatives liées à la modification de la
loi informatique et libertés, en août 2004. Plusieurs
entreprises ont été condamnées pour "non-respect
du droit d'opposition à recevoir des appels téléphoniques
de prospection commerciale", un opérateur télécom
(dont le nom n'a pas été dévoilé)
pour "refus de droit d'accès" (10.000 euros),
et des banques comme le Crédit Lyonnais pour "inscription
abusive dans les fichiers de la banque de France" (45.000
euros).
Faisant face à une hausse très importante de son
activité (299 délibérations, soit +570% depuis
2003), tant au niveau des contrôles (127, soit +35% par
rapport à 2005), des traitements de plaintes que des sanctions
imposées, le président Türk a réclamé
une "hausse considérable" des moyens de la CNIL,
malgré le "plan de rattrapage" de 2005, et d'autant
plus si le gouvernement met en place son grand projet -encore
flou- de vidéosurveillance.
Le président de la CNIL a demandé un doublement
des effectifs d'ici cinq ans (soit environ 200 personnes en 2012)
afin de combler le retard de gestion de 3.000 dossiers concernant
les fichiers de police, afin de renforcer les contrôles
et de rejoindre le niveau d'activité d'organismes similaires
dans d'autres pays européens. Il a également proposé
la "déconcentration" des activités de
la CNIL vers les régions, avec la création des délégations.
AP
La Cnil mitigée sur un plan de vidéosurveillance
en France
09.07.07 | 17h26
Par Paule Bonjean
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-31590631@7-37,0.html
PARIS (Reuters) - La Cnil s'est montrée lundi mitigée
sur un possible programme de caméras de surveillance déployé
en France, sur le modèle britannique, mais a refusé
pour le moment de trancher sur ce dispositif.
Nicolas Sarkozy, qui a préconisé l'installation
d'un vaste réseau de caméras dans les transports
en commun français, a jugé dans une interview au
Journal du Dimanche, compatible ce dispositif avec les libertés
individuelles.
Il a notamment évoqué la menace terroriste "générale
et élevée", et s'est dit "très
impressionné par l'efficacité de la police britannique
grâce à ce réseau de caméras".
"La Cnil n'a jamais d'opposition de principe dans ces matières-là.
Elle demande à ce qu'on lui donne le dossier. Elle l'examine
dans le détail et se prononce", a déclaré
lundi le président de la Commission nationale de l'informatique
et des libertés, Alex Türk, lors de la présentation
du rapport annuel 2006 de l'organisme.
Insistant sur le fait que "dire pour ou contre (...) n'avait
pas beaucoup de sens", il a jugé surtout nécessaire
d'accompagner un tel dispositif de moyens de contrôle.
"On a bien l'intention de se préoccuper de cette
question", a-t-il dit.
"L'augmentation du nombre de caméras vidéosurveillance
fera l'objet d'une réflexion de notre part. Mais cela nécessitera
que ce soit encadrée", a précisé Alex
Türk.
RÉDUCTION DE LIBERTÉ
"Il faut que les citoyens soient parfaitement conscients
que s'ils acceptent d'une certaine manière une réduction
de leur liberté au profit de la sécurité
collective (...) il y a un organisme indépendant de contrôle
pour vérifier que la loi est parfaitement appliquée,
que le droit des personnes est respecté et que toutes les
dérives possibles sont contrôlées par un organisme".
Le président de la Cnil a émis quelques craintes
comme "la possibilité de tracer les personnes".
"Cela s'ajoutent à la biométrie, à la
géolocalisation (...). On voit bien que l'on entre dans
une société où s'additionnent toute une série
de moyens qui permettent de repérer, de situer, de localiser
des personnes", a-t-il dit.
"Inévitablement notre sphère de vie privée
qui touche à notre intimité, notre identité
est forcément, à chaque fois, un peu réduite
au profit d'un niveau de sécurité collective qu'on
estime meilleure", a mis en garde Alex Türk.
Alex Türk estime à environ 400.000 le nombre de caméras
de surveillance en France. "L'essentiel des caméras
de surveillance sont dans le domaine public. C'est le préfet
qui est compétent. Nous sommes compétents pour l'installation
dans l'espace privé", a-t-il dit.
En 2006, la Cnil a enregistré 880 déclarations
de mise en place de système de vidéosurveillance
contre 300 en 2005 et les demandes d'autorisation de dispositifs
biométriques ont été multipliées par
dix en an.
La Cnil ne peut plus faire face aux demandes des citoyens
Estelle Dumout, publié le 9 juillet 2007
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39371142,00.htm
Société - Pour mener à bien les missions
en hausse constante de la Cnil, son président Alex Türk
réclame le doublement de son budget sur cinq ans. Un impératif
au moment où l’Elysée veut développer
un vaste plan de vidéosurveillance dans les transports.
Les projets de Nicolas Sarkozy sur la vidéosurveillance
inquiètent fortement Alex Türk, le patron de la Commission
nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Dans
une interview donnée au Journal du Dimanche, le président
de la République affirme avoir mandaté sa ministre
de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, pour «réfléchir
à un vaste plan d'installation de caméras dans nos
transports en commun». L'objectif: mieux combattre la menace
terroriste en prenant exemple sur les équipements des principales
villes britanniques.
«Je ne suis pas contre la vidéosurveillance, je
ne porte pas de jugement a priori sur [un tel dispositif»,
a réagi Alex Türk, lors de la présentation
du rapport annuel de la Cnil. «Mais je tiens à souligner
que ce développement se fera sans légitimité
sur le long terme, s'il ne s'accompagne pas de la remise à
la Cnil de moyens de contrôle.» Selon lui, la Commission
doit avoir son mot à dire pour vérifier la finalité
et la proportionnalité des projets de vidéosurveillance,
et «éviter les dérives».
Gare à une «société de surveillance»
En novembre 2006 déjà, le président de la
Cnil avait tiré la sonnette d'alarme lors de la conférence
mondiale des commissaires à la protection des données.
Il avait alors lancé une «alerte à la société
de surveillance», qu'il réitère, avouant sa
crainte de «l'endormissement» de ses concitoyens devant
la prolifération de fichiers informatiques.
Mais la Commission est prise dans un effet de ciseaux: «Plus
l'on communique, moins on a les moyens de faire face à
l'augmentation des demandes des citoyens», s'indigne Alex
Türk. Il pointe le manque criant d'adéquation entre
le budget accordé à la Cnil et les missions qui
lui sont fixées, en hausse constante: elle a vu son activité
augmenter de 570% depuis 2003.
Sur l'année 2006, elle a enregistré 73.800 traitements
de données nominatives et reçu 3.572 plaintes. Elle
a surtout prononcé 11 sanctions financières contre
différentes sociétés, pour non-respect de
la législation sur la prospection commerciale, ou encore
la collecte ou la conservation illicite de données.
Créer des délégations interrégionales
Mais c'est surtout dans le domaine du droit d'accès indirect
aux fichiers «intéressant la sûreté
de l'Etat, la défense et la sécurité publique»
que les demandes explosent. Sur les six premiers mois de l'année,
la Cnil affirme avoir reçu près de 1.600 demandes,
soit presque autant qu'en 2006. Sans compter les quelque 3.000
dossiers en retard des années précédentes.
«Cela signifie qu'il y a des citoyens qui se trouvent dans
une position délicate, et que nous n'aidons pas assez rapidement»,
déplore Alex Türk, qui se dit «extrêmement
angoissé car nous n'avons pas les moyens de remplir notre
mission».
La complainte budgétaire du président n'est pas
nouvelle. En 2005, il avait obtenu du gouvernement Raffarin l'adoption
d'un «plan de rattrapage», qui prévoyait la
création de 40 postes sur 4 ans. Mais ce n'est aujourd'hui
plus suffisant. Avec une centaine d'employés et un budget
de 9,8 millions d'euros, la Cnil est toujours le parent pauvre
par rapport à ses homologues en Europe. Son président
revendique le doublement du budget sur cinq ans; une dotation
qui lui permettrait seulement de «rejoindre le peloton européen».
Selon lui, l'organisme pourrait passer à un effectif de
200 personnes, là où l'Allemagne en compte 400 et
la Grande Bretagne 250. «Cela nous permettrait surtout de
développer une déconcentration sur le terrain, avec
8 ou 10 délégations interrégionales, c'est
une évidence pour nous», conclut Alex Türk.
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