Origine : http://bigbrotherawards.eu.org/Alex-Turk-president-de-la-CNIL,561.html
Par ses manquements ou omissions, la Commission nationale de l’informatique
et des libertés participe à une illusion, celle de
faire croire au citoyen qu’il est protégé contre
les dérives marchandes et étatiques de ses données
personnelles
La Commission, presque 30 ans d’age, ne remplit pas sa mission
d’organe indépendant qui peut protéger le citoyen
contre l’énorme braquage numérique de ses données
intimes.
En soi, les décisions, interventions et (rares) dénonciations
au parquet de la CNIL risquent bien de dessiner les chapitres fondamentaux
de la Novlang officielle. Sur de nombreuses affaires, la Commission
- soit par manque de moyens ou de volonté, soit par absence
de pouvoirs, après que son président Alex Turk ait
participé lui-même à la perte desdits pouvoirs
(cf dossier BBA 2004) - n’a pas joué son rôle
d’arbitre au service du citoyen.
Sous couvert de renforcer les pouvoirs de la CNIL, Alex Turk a
défendu une refonte de la loi Informatique et libertés
qui, de fait, lui retirait le pouvoir de bloquer la mise en oeuvre
des fichiers "de sûreté" (policiers notamment),
mais lui accordait certes des pouvoirs de sanction. Ce qui pouvait
passer pour une contrepartie s’avère n’être
qu’un jeu de dupe : depuis, les fichiers policiers sont avalisés
sans tenir compte des remarques de la CNIL, et aucune sanction n’a
été rendue publique, suivant en cela la politique
de la CNIL qui, depuis 1978, n’a dénoncé au
parquet qu’une vingtaine d’affaires (sur plusieurs dizaines
de milliers de plaintes, son équivalent britannique en dénonçant
plus d’une centaine par an).
Une exemple ? Dans l’affaire du fichier des précaires
de Vitry-le-François, soulevé par de nombreuses associations
(prix Orwell 2004 pour la ville et le Conseil général),
aucune démarche, action juridique ou sanction administrative
n’a été ni engagée ni demandée
par la CNIL. Les travailleurs sociaux avaient été
informés en avril 2005 qu’un des commissaires ferait
le déplacement dans la région pour éclaicir
ces faits. Mais rien ne s’est passé. Un peu avant une
poignée de manifestants, dont des travailleurs sociaux marnais,
étaient venu demander que la CNIL intervienne. Un dossier
qui aurait du mener à des poursuites, car manifestement non
déclaré dans les règles à la CNIL et
prévu par aucun texte.
Autre exemple, le bug de la carte Vitale (1). Le 24 mars 2004,
le président Alex Turk écrit à Jérôme
Crêtaux, qui a découvert la faille (et qui travaille
avec les association de défense des données de santé
ADAS et ACIs-VIPI), pour dire qu’il a bien reçu son
courrier du 17 novembre 2003 dénonçant le bug, qu’il
en a saisi le 19 décembre 2003 le président du GIE
; enfin il a "l’honneur de [l’] informer que le
GIE Sesam-Vitale a confirmé à la commission que les
APIs de lecture nécessitaient la présence simultanée
de la carte Vitale et d’une carte de professionnel de santé
pour que les données relatives à l’Exonération
du Ticket Modérateur soient accessibles". Le tout sans
trace d’étude indépendante quelconque. Preuve
sera faite ensuite que le problème technique est vraiment
sérieux dans le système Vitale (2).
Sur les questions de lutte contre le piratage dans la musique,
la CNIL n’a pas fait non plus preuve de volonté d’action
en faveur des citoyens. Depuis près de trois ans, certaines
sociétés privées font pression sur le gouvernement
et les élus pour pouvoir se substituer à la police
et à la justice sur internet. La CNIL, après avoir
dérapé, a enfin pris ses responsabilités mais
le collectif EUCD et la Ligue ODEBI ont montré le double-jeu
passif de la CNIL sur ce dossier (3) et les conséquences
que cela a entraîné dans la rédaction du projet
de loi Dadvsi débattu en décembre 2005 au Parlement.
Autre exemple, la loi de lutte contre le terrorisme (version 2005),
en attente de validation par le Conseil Constitutionnel. L’avis
du 10 octobre rendu par la CNIL préconise notamment, sur
l’article visant à la "consultation de fichiers
administratifs détenus par le ministère de l’intérieur".
Verbatim : "L’article 12 du projet de loi prévoit
la possibilité pour « les agents individuellement habilités"
(...) d’accéder à certains fichiers administratifs
existants. (...) Si la Commission ne conteste pas la légitimité
des finalités exposées, elle considère toutefois
que l’accès permanent, au bénéfice de
services de police et de gendarmerie, au contenu de fichiers à
vocation administrative recensant une grande partie de la population
française et des personnes étrangères séjournant
ou souhaitant séjourner sur le territoire national doit s’entourer
de garanties particulières" (4).
Garanties "particluières" seulement... La CNIL
poursuit : "En ce sens, la Commission prend acte des précisions
apportées par le ministère de l’intérieur
selon lesquelles les accès aux différents traitements
seront limités à de simples consultations, sans extraction
de données et sans interconnexion avec d’autres fichiers.
Elle demande en conséquence que ces précisions, substantielles,
soient portées dans l’article 12 du projet de loi."
Dans la loi présentée au Parlement le 25 octobre,
l’article (devenu article 8), ne contient nullement les précisions
demandées par la commission (5). Que fait la police de la
CNIL ?
La CNIL a aussi montré ses limites en autorisant les assureurs
- complémentaires santé Mutualité française,
AXA (2004), Groupama et Swiss Life (en 2005) à constituer
des fichiers de prescriptions des assurés sociaux, sous réserve
d’une soi-disante "anonymisation". (6)
En dans le cadre des nouveaux fichiers d’infraction sur lesquels
la CNIL lâche prise, citons enfin un exemple qui concerne
un multirécidiviste des sélections BBA : le pass Navigo
(RATP et SNCF). Verbatim document de la CNIL de décembre
2004 : "Lors de sa séance du 9 décembre, (...)
la Commission a autorisé, en assortissant néanmoins
sa décision de conditions spécifiques supplémentaires,
la SNCF à étendre la mise en œuvre des traitements
relatifs à la gestion des données de validation du
passe « Navigo ». Ce traitement a notamment pour finalité
de détecter la contrefaçon éventuelle des titres
de transport et, de manière générale, la fraude
technologique. *C’est uniquement dans ce cadre du traitement
de détection de la fraude que les données de validation,
contenant des informations relatives aux déplacements des
personnes, sont associées au numéro de carte, seul
élément renvoyant indirectement à l’identité
d’un usager*, les données utilisées dans le
cadre des autres traitements faisant l’objet d’une anonymisation."
(7)
On pourrait également citer le procès de ces étudiants
(nominés au prix Voltaire) qui sont poursuivis pour avoir
détruit deux bornes biométriques illégalement
installées dans un lycée (nominé au prix Orwell),
et pour lequel l’un des anciens présidents de la CNIL
a pris partie, la CNIL actuelle s’illustrant pour sa part
en ne s’exprimant aucunement.
(1) "Y’aura-t-il un scandale Sesam Vitale ?", Internet
Actu, sur la base des découvertes de J. Crétaux :
http://www.internetactu.net/index.p...
(2) "SESAM OUVRE-TOI.", comm. de l’ADAS, 27/03/2005.
Ref : http://www.webzinemaker.com/admi/m6.
- "PAS LEUR PROBLEME !". Com. de l’ADAS, 23/12/2005.
Ref : http://www.webzinemaker.com/admi/m6
(3) Chronologie du dossier E-Milices, EUCD.info, 10/2005. Ref :
http://eucd.info/index.php?2005/10/
(4) Délibération du 10/10/2005 de la CNIL : http://cnil-front1.heb.fr.colt.net/
(5) Loi de lutte contre le terrorisme, présentée
le 28/10/2005 devant l’Assemblée : http://www.assemblee-nationale.fr/1
(6) http://www.swisslife.fr/html/actus-
(7) Récap de l’article 25 de la nouvelle loi IL, décembre
2004 : http://www.cnil.fr/index.php?id=1735
NB : Budget de la cnil :
http://www.humanite.presse.fr/journ...
la CNIL a toujours été le parent pauvre des autorités
administratives. Avec un budget - annuel de 7 millions d’euros,
elle - arrive loin derrière le Conseil supérieur de
l’au-dio- visuel (33 millions d’euros) ou même
la haute autorité de lutte contre les discriminations, qui
n’existe pas encore mais dispose déjà de 10
millions d’euros. En 2004, la CNIL fonctionnait avec, en tout
et pour tout, 80 postes budgétaires. Les effectifs les plus
faibles de toute l’Union - européenne. Loin derrière
les autres grands États, comme l’Allemagne (400 personnes)
ou la Grande-Bretagne (240). Et pas même au niveau des pays
plus modestes, comme la - Pologne (100) ou encore la Roumanie (90).
- Nomination d’Alex Turk aux BBA 2004 : http://nomines.bigbrotherawards.eu
- La nomination de la CNIL en OFF des BBA 2000 http://www.bugbrother.com/bba/cnil.html
Alex Türk
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alex_T%C3%BCrk
Alex Türk est un homme politique français né
le 25 janvier 1950 à Roubaix. Il est sénateur du département
du Nord (Nord-Pas-de-Calais) et président de la CNIL. Ancien
membre du RPR, il démissionne le 4 septembre 1992 de son
parti et est maintenant étiqueté divers droite. Il
est marié et a quatre enfants.
Alex Türk a suivi une formation juridique et fini docteur
en droit. Il est également diplômé d'études
supérieures de droit public et de sciences politiques. En
1978, il est assistant parlementaire, élu au conseil municipal
et nommé premier adjoint au maire de Marcq-en-Barœul
en 1983. En mars 1983, il est élu au conseil régional
de la région Nord-Pas-de-Calais et est réélu
à ce poste le 16 mars 1986. En 1985, il devient maître
de conférences en droit public à la faculté
de droit de l'université de Lille II. Il est également
chargé de cours à l'Université catholique de
Lille et de l'institut d'études de sciences politiques de
Lille de 1991 à 1994. De 1989 à 1995, il fut conseiller
municipal de la ville de Lille. il est aussi Conseiller général
du Nord (canton : Lille-centre) Il a été élu
sénateur le 24 septembre 1992 et réélu le 23
septembre 2001. Il est membre de la Commission sénatoriale
des lois depuis 1992 et membre de la CNIL. Il devient vice-président
de la CNIL en 2002, puis président depuis le 3 février
2004. Il a également été président de
l'autorité de contrôle Schengen de 1995 à 1997,
président de l'Autorité de contrôle commune
des fichiers d'Europol de 2000 à 2002 et président
de l'autorité d'EURODAC depuis décembre 2002.
Ancient Mandat
* Membre de la Délégation aux droits des femmes
et à l'égalité des chances entre les hommes
et les femmes
* Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais
* Conseiller municipal de Lille
Mandat Actuel
* Conseiller général du Nord (canton : Lille-centre)
* sénateur depuis 1992
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